Jennie

-Lisa est à l'hôpital.

Je crois que mon cœur n'a jamais battu aussi vite. Quand Chacha m'a téléphoné, je n'y ai pas cru. Ça ne pouvait pas être possible. Lisa est toujours aussi prudente,comment elle a pu tomber dans un piège pareil? Qui a bien pu lui faire ça? Même si j'ai bien ma petite idée sur la question. Il a trop de coïncidences ces temps-ci. Ma mère vient de s'enfuir de prison et comme par hasard, Lisa se fait attaquer? Le timing est trop parfait. Elle a son rôle à jouer dans tous ça. Me laisser tranquille est impossible pour elle. Non. Elle préfère me torturer. Et après elle s'étonne que je la déteste. Elle n'a jamais rien fait pour moi à part me détruit la vie. Je ne sais pas comment elle fait pour se regarder dans le miroir parce qu'elle n'a jamais été une vraie mère. Avant je n'avais pas à ouvrir les yeux parce que c'était sous son influence, que je me disais que j'exagérais la situation, qu'elle ne pouvait pas me blesser. Ou du moins, qu'elle ne le faisait pas volontairement et qu'elle méritait mon pardon. Mais ce n'était que des conneries. 

J'aurais dû arrêter sa depuis longtemps. Ce  qui m'a fait ouvrir les yeux c'est quand elle s'en est prise au filles de Lisa. Ce soir-là, elle voulait que Jisoo l'appelle maman mais elle a refuser. Elle a faillit la frapper, la gifler et je ne l'ai pas supporté. Donc je me suis opposée. Elle m'a traîné de force à l'étage, m'a déshabillé et m'a plongé dans la baignoire froide. Mais à le refaire, je ne changerais rien. Lisa et ses deux petits anges sont tout ce que j'ai. Elles comptent plus pour moi que tout au monde et savoir que Lisa va mal par ma faute, ça me brise le cœur. Parce que j'aurais pu tout empêcher. C'est moi qui lui ai ramené mes problèmes familiaux et maintenant elle en paye le prix. Mais je vais me rattraper, c'est promis.

 Je vais tout régler je sais que je peux le faire. Il faut juste que je trouve un plan. Mais en attendant, je veux m'assurer qu'elle va bien parce que même si Chacha me l'assurait, je continue à m'inquiéter. Ce n'est que lorsque j'arrive dans sa chambre d'hôpital et la vois en vie que je respire enfin. Je manque de m'effondrer au sol sur le coup. Je l'imaginais déjà morte, respirant sa dernière bouffée d'oxygène toute seule. Ça, je ne l'aurais pas supporté.

–Nini, je vais bien.

J'essaie de lui répondre mais au moins aucun mot ne sort de ma bouche, qu'il soit cohérent ou pas. J'ai tellement mal, comme si une immense pression appuyait sur mes poumons et m'empêchait de respirer. J'ai vu ma vie défiler. Enfin, ce qu'il en resterait mais sans elle. Sans Lisa, elle ne mérite pas d'être vécue. Sans elle, je n'en veux pas. Parce qu'il n'y a qu'entre ses bras que je me sens bien et en sécurité.

–J'ai tellement eu peur, je lance difficilement.

Puis je fonds en larmes et cours me réfugier dans ses bras. Elle me caresse tendrement les cheveux mais ça ne suffit pas à me calmer. Parce qu'après la tristesse, c'est la colère qui s'empare de m'en être. Un besoin de vengeance inexplicable consume mon cœur. Comme si chacun de ces battements n'existait que pour réclamer du sang. À présent je n'ai plus peur de ma mère. Tout ce que je veux c'est posée mes mains autour de son cou.

–Je m'en fiche de souffrir, Lala mais je ne supporte pas que quelque chose tarif par ma faute, je lance en relevant la tête.

Mes pupilles plongent dans son regard bienveillant et je m'étonne de son calme. Elle devrait être énervé contre moi ou contre ma mère. Et pourtant elle sourit comme si rien ne s'était passé. Je ne comprends pas.

–Ne t'inquiète pas, tout ira bien.

Son optimiste sans limite commence à m'agacer.

–Comment tu peux dire ça ? je crie presque. Dieu seul sait ce qu'il aurait pu te faire. Tu aurais pu mourir. Et toi tu ne prends même pas la situation au sérieux...

–Qui t'a dit ça ?

Alors là c'est moi qui me comprends plus rien.

–Tout se passe exactement comme prévu.

–Comment ça ?

–Tu sais ce qui est encore plus dangereux que d'avoir des ennemis imbattables ?

–Non, quoi ?

–Ne pas savoir par qui on est attaqué. Et tu sais pourquoi ?

–Non, je confesse.

–Parce qu'on ne peut pas se battre dans le vide. On ne peut pas tirer dans tous les sens en espérant toucher sa cible.  Mais une fois qu'on sait qui on doit viser, c'est plus facile de répliquer.

Son sourire s'élargit au même rythme que mon anxiété.

–Et tu sais que je ne rate jamais ma cible, Nini.

Je pensais que Lala ne pourrait jamais me faire peur. Mais là tout de suite ,si j'étais son ennemi, j'aurais déjà disparu. Parce qu'elle a beau être à l'hôpital, et avoir les yeux remplis de sang, son sourire ne présage rien de bon.

–Mais dis-moi la vérité, c'était ma mère n'est-ce pas ?

–Je ne vais pas le nier. Elle a eu l'idée brillante de s'allier à Mike.

C'est bien ce que je craignais.

-Mais ne t'inquiète pas, je m'occupe d'elle.

Elle me ferait presque pitié.Mais c'est elle qui a décidé d'attaquer les mauvaises personnes. Je pose ma main sur sa Lisa et la sert fort.

–Fait ce que tu vas faire. Je te soutiendrai.

Il se rapproche de moi jusqu'à ce que nos lèvres ne soient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Je pense qu'elle va m'embrasser mais je me trompe. Elle plonge dans mon cou et se rapproche du creux de mon oreille

–Tu es sur,Nini ?

–Oui, je confirme.

–Même si elle finit en morceaux dans un sac-poubelle ?

Je ne vais pas mentir. L'idée me glace le sang parce que je ne souhaite ça à personne, même pas ma mère. Mais si c'est nécessaire pour assurer notre sécurité je veux bien faire un effort.

–Comme je l'ai dit plutôt, fais ce qui est nécessaire.

Elle remet quelques mèches rebelles derrière mon oreille sans me quitter du regard.

–Je ne vais pas le faire parce que c'est nécessaire, elle débute.

Son regard sombre et plein de désir réveille quelque chose en moi. Je sens ma peau frétiller sous chacune de ses caresses.

–Je vais le faire parce qu'elle a touché à la seule personne qu'elle ne devait pas approcher.

–Qui ?

–Toi.

Puis elle pose ses lèvres sur les miennes et je fonds. En vrai je connaissais déjà la réponse avant même de poser la question mais j'avais besoin de l'entendre de vive voix. J'avais besoin qu'elle me rassure et qu'elle me rappelle à quel point elle tenait à moi.

–Je ne laisserai jamais personne te refaire du mal, elle susurre entre mes lèvres. Il faudra passer sur mon corps sans vie.

Je sens une larme couler sur ma joue. Parce que je ne l'ai jamais entendu dire une chose aussi belle. Enfaite, je pense que personne ne m'a jamais autant aimait qu'elle.

–Mais je ne veux pas que tu meurs, Lala. Je veux que tu restes avec moi. Tu peux faire ça ?

Elle ne répond pas. Laissant planer un doute inquiétant.

–Promet le moi, je la supplie presque en pleur. Promets-moi que tu reviendras toujours.

–Je ne peux pas.

Mes pleurs s' intensifient. Bordel je l'aime tellement. Pourquoi elle ne veut pas le comprendre ?

–Tu me laisserais seul ? Lala, tu me laisserais te pleurer jusqu'à ma mort ?

–Oui, si ça peut te sauver. Je me sacrifierai sans la moindre hésitation.

Ma première réaction est de l'embrasser avec passion. Parce que je sais que discuter avec elle ne la fera pas changer d'avis. C'est ce que j'aime avec elle. C'est tout ce qui fait son charme : quand elle aime elle aime passionnément, sans limite, et sans détours.J e le comprends, je le respecte mais elle ne peut pas m'en vouloir de plus m'inquiéter pour elle. Elle est la plus exposé. Je ne sais pas ce que je ferais si je ne pouvais plus sentir ses bras m'entourés, ses lèvres m'embrasser et sa peau me toucher. J'ai besoin d'elle. Juste d'elle. De personne d'autre. Et je compte bien le lui faire comprendre. Je me mets en califourchon sur elle et, sans quitter ses lèvres, je prie silencieusement l'univers pour qu'il la garde encore un peu près de moi.

Je n'aurais pas pu rentre Lisa aveugle quand-même!