😈Fake tears😈
Lisa
« Je te déteste ». Les mots de Jennie me torturent l'esprit. Je suis blessé de savoir qu'elle a mal et que je suis la source de sa douleur. Mais je n'ai pas pu me résigner à respecter sa décision. Je ferais n'importe quoi pour qu'elle retourne avec moi à Bangkok surtout que je ne me sens pas à l'aise ici. Cette ville me rappelle trop de mauvais souvenirs. Mon ex-mari...les photos...le sang. J'aimerais prendre le premier vol et m'en aller mais. Pas sans Jennie.
Au fond de moi, j'espère qu'elle aussi souhaite repartir. Peut-être qu'elle regrette sa venue et qu'elle se sent perdue ici. Qu'elle se sent seule. C'est ce que je veux. Qu'elle soit prête à sauter dans le premier avion avec moi, sans poser la moindre question. Je la veux prêter à partir à n'importe quelle heure mais je rêve. Comme elle l'a si bien dit, elle me hait. Vous suivriez quelqu'un que vous détestez dans un avion ? Moi non et je ne lui en veux pas.
Après notre dispute, j'ai vu rouge. Je ne m'étais jamais mise tant en colère de toute ma vie mais ce soir-là j'ai balancé le mobilier de ma chambre, crié sur le personnel et déchiré mes draps. Une rage incontrôlable m'a envahi et je ne me suis pas contenu. J'ai littéralement explosé. L'idée de l'imaginer si loin de moi m'a juste fait perdre les pédales. Je m'en veux de ne pas respecter son choix et d'être là, à Seoul.
Je l'épie, la suit, guète ses moindre faits et gestes come un enfant qu'on ne peut pas laisser seul. Jennie est une adulte bon sang ! Mais c'est plus fort que moi. Et il a fallu que je décourage quiquonque de l'embaucher. C'était cruel. Mais je n'ai pas eu à proférer la moindre menace. Ils ont cédé dès que j'ai parlé de représailles. Quelques tortures par là. Quelques meurtres par là. Je n'en regrette pas un mot.
Je prends ma canette et vais m'assoir sur le grand canapé. Le vol a été long avec les filles, ingérables comme d'habitude. Chacune voulait être près du hublot. Ce n'est pas un problème quand on a un jet privé. Mais quand elles veulent aussi rester côte à côte, c'est plus compliqué. Finalement, j'ai pu faire céder Jisoo. On peut penser que je gâte plus Rosé mais je ça n'a rien à voir. Je sais être juste entre elles et, d'ailleurs, la prochaine fois ce sera Jisoo près du hublot.
Elles dorment encore, pour l'instant et je peux enfin profiter d'un moment de calme. J'ai beau les aimer à la folie, des fois rien ne vaut le silence. Même quand il est de courte durée.
Soudain, on sonne. Je me lève péniblement et me dirige vers la porte d'entrée. Sauf que les filles sortent de leur chambre et me devance.
—Ah, Jisoo t'es trop lente !
—Toi t'es un vrai escargot Rosé !
La porte s'ouvre sur Charles et je suis très heureuse de le voir.
-Tonton Chacha ! se réjouis Jisoo
Ce surnom est d'un ridicule sans nom mais je ne dirais rien. Je retourne m'assoir et les observe, de loin. Les filles le harcèlent de questions sur ses animaux et le pauvre semble déjà à bout. Il a adopté deux dalmatiens et Jisoo en est tombée amoureuse. Je pense qu'elle espère que je lui en achète un mais il n'y a pas moyen. Les animaux et moi, ça fait deux ? J'ai perdu un lapin, petite, et depuis je suis traumatisée à vie. J'ai tout de même dû l'enterrer dans le jardin !
Charles tend deux sucettes aux filles qui s'asseye sur le tapis. Quant à lui, il vient me rejoindre sur le canapé.
—Tu as abandonné la perruque ?
Je ris à sa remarque et le visage de Jennie me revient en tête. Quand je l'ai vu à cette fête foraine, j'ai voulu lui sauter dans le bras mais je me suis figé. Elle est un mélange d'opposés : ses lèvres sont sucrées comme le miel et son regard piquant comme le wasabi. Mais j'aime tout en elle et, quand elle est près de moi, je me sens plus vivante.
—Lala...
Charles me sort de ma rêverie.
—Hum...
—Tu prends un risque en étant ici, tu le sais ?
—Évidemment.
—Dave est toujours sur tes trousses.
—Qu'il aille se faire foutre, je lance en me levant. Jennie...
—Encore cette fille ? Elle va te mener à la tombe Lala. Quitte ce soir et tu auras peut-être la vie sauve.
Depuis quand c'est Dave qui dicte ma vie ? J'ai toujours fait ce que je voulais et je ne compte pas changer. Il pense que parce que je suis une femme j'ai peur de lui ? Il se trompe. J'ai plus de gnac, de tripes que lui et si, un jour, il croise ma rouira pas indemne. Je le battrais tellement qu'il me suppliera de l'achever. Puis il baisera, lèchera mes beaux escarpins rouge sang, mon arme braquée sur lui. Et quand je me serais lassé de jouer avec lui, je l'abattrais comme le vulgaire chien qu'il est. Parce que je suis plus forte que lui.
Voilà pourquoi je ne fuirais pas. Je suis bien décidé à lui montrer l'étendue de ma folie. S'il est le feu, je suis la vague qui l'éteindrais en un claquement de doigts. Surtout s'il continu d'être une menace pour ma famille ou mes hommes.
-Qu'il vienne me chercher !
-Cet homme est dangereux et tu le sais. Ecoute Lisa, la Thaïlande a beau être ton pays natale, Dave s'est fait une sacrée réputation. Tous le craignent et il a plus d'homme politiques dans sa poche que tu n'as de grains de sables devant ta porte.
-Et alors ?
-De ton côté, tu n'es pas prête pour une guerre. Tu n'as pas assez d'hommes.
-Je n'ai juste jamais ressenti le besoin d'en avoir plus. Je suis une trafiquante d'art....pas un parrain de la drogue.
-Justement, lui il l'est ! Il est capable du pire Lisa.
-Oui j'avais remarqué. Il faut être sacrément taré pour décapiter mon homme de main. Et mettre sa tête dans mes CHIOTTES.
-Tu vois ?
-Mais ça veut aussi dire qu'il peut pénétrer dans ma demeure sans aucun problème. Et s'il tuait mes filles dans leur sommeil ?
-Il ne ferait jamais ça !
-Je ne pendrais pas le risque. En plus, j'ai promis à la femme de Paul de le venger.
-Louise comprendra la situation. Tu dois penser à tes filles en premier. Qui va les protéger si tu crève ?
-Tais-toi !
-Lala ...
-Non !
Je bondis du canapé et fonce à la cuisine. Un verre d'eau me fera le plus grand bien. Surtout, j'espère me calmer avant de retourner voir Charles. Sinon il va passer par la fenêtre. Mais, apparemment, mes cinq ans de boxe thaï ne lui font pas peur, puisqu'il me suit.
-Regarde-moi Lisa !
-Non.
J'ouvre le robinet et rempli mon verre. Je le sens perdre patience dans mon dos. Je le sais parce qu'il soupire bruyamment et tape du pied.
-Je ne voulais pas te vexer Lala mais il faut que tu comprennes.
Il se lance dans un monologue interminable mais je ne l'écouté plus. Mes filles sont un sujet très sensible. Je ne veux même pas essayer de les imaginer sans défense, recroquevillés dans une petite pièce sombre. Non. Si je travaille aussi dur et prend autant de risque, c'est pour assurer leur avenir et je me dois, en tant que mère, de les protéger. Au moins jusqu'à leur majorité. Charles doit le comprendre ou se taire. Malheureusement, il continu jusqu'à dire la phrase de trop.
-Mike aurait compris.
Mon sang ne fait qu'un tour. Je me retourne et balance le verre contre le mur.
—Dégage !
—Lala...
Je le prends par le bras et le mène à la porte. Puis l'ouvre mais il refuse de sortir et se dégage de mon emprise.
-Tu sais c'est quoi ton problème Lisa ? Tu te crois tellement invincible que tu t'engages dans des guerres qui ne te concernent pas.
-ça me concerne quand un mafieux à la con me menace pour que je dile pour lui. Et ça me concerne quand il tire à bout portant sur ma maison. Rosé et Jisoo auraient pu se prendre une balle perdue.
-Je sais...
-Non tu ne le sais pas ! Mais ça n'a pas d'importance vu que MIKE aurait mieux fait que moi.
-Ce n'est pas ce que je voulais dire...
-Oh si. Et tu sais ce qu'il a mieux que moi aussi ? Toucher Jisoo !
-Lisa...
Il essaye de me prendre dans ses bras mais je me dégage. Rien ne pourra calmer le feu qui brule en moi. Ni les chaudes larmes qui inondent mes joues.
-J'ai dû m'occuper seule de ces filles. Les mettre au monde, les nourrir ET les élever pendant que ton idiot de frère courait les filles dans les bars. Mais ça ne lui a pas suffi. Il a fallu qu'il mate ma fille nue et la traumatise à vie. Elle fait toujours des cauchemars de lui entrain de la regarder sous la douche et...
Ma voix se brise mais je ne fais pas en larmes. A la place, je prends une grande respiration et me calme.
-Je ne laisserais plus personne faire du mal à mes filles Charles, même si je dois le tuer de mes mains.
Il s'avance vers moi en m'affichant un sourire triste. Cette fois, il n'essaye pas de m'enlacer. Il a dû comprendre que ça ne marcherait pas avec moi. Je ne lâcherais pas !
-Oui, Mike a été une ordure. Et c'est pour ça que j'ai été, je suis et je serai toujours de ton côté. Mais tu n'es pas seule. Je peux t'aider à les protéger.
-Tu as été très efficace jusqu'à là, je lance avec sarcasme. Jisoo t'en remercie.
-Je...
-Dehors !
-Tu vas le regretter Lala...
-Je prends le risque.
-Ok, je m'en vais alors.
Il quitte mon appartement et je ne le retiens pas. Je n'ai pas besoin qu'on me fasse la morale, je me trouve déjà assez pathétique. J'expose encore une fois mes filles à un danger certain pour une femme que je ne connais que depuis une semaine. Mais j'ai l'impression que Jennie n'est plus une inconnue ; elle est plus que ça. Elle fait partie de la famille donc je dois la protéger. « Je n'ai personne pour prendre soin de moi » elle l'a dit dans le message vocal. Je veux être cette épaule où elle pourra se reposer. Je veux veiller sur elle !
J'ouvre la porte de ma chambre et trouve les deux diables entrain de s'amuser avec ma trousse à maquillage. Rosé lâche mon rouge à lèvre violet et m'affiche un large sourire. Quand Jisoo se tourne et que je vois l'état de ses lèvres, j'explose de rire. Elles devaient sûrement s'attendre à ce que je m'énerve mais la scène est beaucoup trop marrante. Je m'assois sur le lit et fait signe à Jisoo de s'approcher. Puis je prends du démaquillant et la débarrasse de ce maquillage de clown.
—Elle est où Jennie ? elle demande
—Elle te manque ?
—Oui.
—À toi aussi, Rosé ?
—Mouis...
—Allons la chercher, dans ce cas !
J'aime les voir sourire.
*
Jennie entre lentement dans la salle. Elle ne lance pas un regard en direction de ses élèves et pose sa palette sur le bureau. Le soupir qui lui échappe montre bien sa tristesse. Elle n'a aucune envie de faire cours dans cette école et je la comprends. En plus du salaire misérable, la sécurité et la propreté laisse à désirer.
Je me sens coupable. Si je n'avais pas découragé tous ses anciens patrons, elle aurait un meilleur emploi. Mais, quelque part, je suis heureuse que son poste ne lui convienne pas : ce sera plus facile de la convaincre de revenir.
Jennie sort un paquet de feuilles et lève enfin les yeux. Quand son regard croise la tignasse blonde de Rosé, puis le sourire de Jisoo, une larme salée coule sur sa joue. Enfin, elle pose ses yeux sur moi et me rend mon sourire.
—Où sont mes élèves ?
—Il n'y a que nous, s'excite Rosé. Hourra !
Jennie jette ses feuilles et fonce sur moi en riant. Puis, elle m'embrasse tendrement. Mon sang ne fait qu'un tour. Je pensais qu'elle m'en voudrait d'être ici, mais non apparemment.
-Qu'est-ce que tu fais ici Lala ?
—Je t'avais dit que je serais toujours là...Nini.
Soudain son sourire s'efface et elle recule. Je ne comprends pas pourquoi, mais elle semble paniquée comme lors d'un violent retour à la réalité.
—Jennie...
Je l'appelle mais elle a déjà fait demi-tour. Elle se tourne vers le tableau et fait semblant de le nettoyer. Mais je n'y crois pas du tout. Quelque chose ne va pas ; je l'ai senti depuis le premier jour mais elle n'a rien voulu me dire. Dès qu'elle se perd dans ses pensées, les larmes lui vienne. Comme si le premier souvenir qui lui vient est le pire moment de sa vie. Et que, rien qu'en s'en rappelant, elle revivait toute la scène encore et encore. Je n'ai pas voulu la bousculer et la forcer à se confier. Je suis moi-même une personne assez discrète sur ses sentiments.
Mais aujourd'hui, je ne me défilerai pas ; j'aurai une réponse coûte que coûte. Elle ne peut pas garder tant de secrets dans son cœur. Donc je me lève et fais signe aux filles d'aller attendre dans la voiture. Elles s'exécutent et je me rapproche de Jennie. Puis je l'enlace par derrière et pose ma tête sur son épaule. Elle ne me lance toujours pas un regard, trop occupée à souffrir en silence. Je vais aller droit au but.
—C'est ton grand-père ?
—Laisse tomber Lisa !
—Tu l'as récupéré ?
—...
—Il t'a touché ?
Elle se tourne enfin vers moi, furieuse.
—C'est quoi ton problème ? Je t'ai dit que tout allait bien.
—Et tu mens ! Dis-moi ce qui ne va pas !
Je caresse tendrement sa joue et elle détourne le regard pour cacher ses larmes.
—Et...s'il m'avait touché...tu ferais quoi ?
—Je le buterais.
Jennie se tourne vers moi. Je sens la surprise dans son regard.
—C'est un homme en fauteuil roulant, Lala.
—Rien à foutre. Je ne laisserais personne te faire du mal. Jamais, autant mourir.
Sa main agrippe ma chemise et tire mes lèvres sur les siennes. Elles s'écrasent en un baiser langoureux et je la plaque contre le tableau noir. Je quitte ses lèvres et embrasse la peau de son cou tout en caressant son dos. Elle se cambre pour profiter de la sensation et j'intensifie mes baisers.
—On va casser le tableau, prévient Jennie.
—J'ai une black card !
Nous éclatons de rire. Mais il faut se séparer. Je sais qu'elle ne me dira pas ce qui ne va pas et ça ne sert à rien de la brusquer. J'ai une meilleure idée en tête. Donc je propose de la ramener.
Elle veut retourner à son appartement mais je la convînt de venir vivre avec nous. Un seul mot suffit : « baignoire ». Dans la voiture, les filles sont intenables. Déjà, elles sautent sur les genoux de Jennie et lui racontent leur journée. Ensuite, elles gigotent tellement que la limousine bouge.
—Tu vas nous lire Cendrillon ? demande Rosé
—Ok.
—Non, proteste Jisoo. C'est trop nul !
—Pourquoi ? je demande intriguer
—Elle n'a aucune personnalité et se laisse marcher sur les pieds.
Jennie et moi rigolons et je décide de développer le débat.
—Tu ferais comment-toi ?
—J'aurais appelé maman !
Mon cœur se rempli de joie.
—Tu as raison, maman aurais tout réglé.
Ma petite Jisoo me sourit et je suis ravi qu'elle sache que je serais toujours là pour elle. Même quand je croupirai en enfer, je reviendrai sur terre veiller sur elle.
Mais pour l'instant, je dois veiller sur quelqu'un d'autre. Donc quand la voiture s'arrête devant la maison, je ne descends pas.
—Je reviens vite, j'ai quelque chose à régler.
...
Chapitre un peu plus longs que d'habitude, pour votre plaisir ❤️
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