🥀Bloody tears🥺
Jennie
Lisa, moi, Rosé, Jisoo, et le prêtre. Nous ne sommes que cinq à avoir fait le déplacement pour l'enterrement de mon grand-père. J'ai bien essayé d'appeler ses amis mais comme l'a si bien expliqué l'un d'entre-eux : "c'était une vrai enflure" donc j'ai arrêté d'insister.
À la place, j'ai enfilé une robe noire et suivi Lisa ici. La pièce est aussi fade que la vie de Lee, simplement d'un blanc déprimant avec quelques roses noires qui jonchent le sol. Ça se voit qu'elles ont étés jetés à la va-vite.
Face à moi, se trouve le cercueil vide et une photo de cet être infame. Le prêtre se lance dans un petit discours que j'écoute à peine, trop occupé à chasser les souvenirs qui font perler des larmes au creux de mes yeux. Nous n'avons jamais été une famille heureuse, pourtant tout n'a pas été affreux dans mon enfance. D'ailleurs Lee est le seul à s'être occupé de moi. Il m'a appris à faire du vélo, malgré le nombre impressionnant de fois où je tombais.
C'est parce qu'il culpabilisait, lance ma conscience et elle a raison. Je baisse la tête, rongée par la honte. Moi aussi j'ai été faible ! Soudain, deux doigts me la relèvent. Je me tourne vers Lisa qui me sourit, comme toujours. Puis, elle me montre la porte où je vois une silhouette apparaître.
—Papa...
Je lui saute dans les bras et ne le lâche pas. Il doit marcher en me tenant dans ses bras. Puis il salue Lisa et je le relâche pour qu'il s'assoit. Il se met entre Lisa et moi et j'ai un léger pincement au cœur. J'aurais voulu rester près d'elle, où je me sens en sécurité.
—Je...je suis désolé, il débute, j'aurais dû mieux te protéger Nini.
—Nan...tu as fait tout ce que tu pouvais pour m'aider.
—La police n'a pas voulu me croire et ta mère....
—Ce n'est pas grave, je le rassure. Je sais que TOI tu ne me feras jamais de mal.
Il me sourit.
—Moi aussi j'en suis sûr, ajoute Lisa, vous tenez trop à la vie pour ça.
Je remarque que le canon de son arme caresse la jambe de mon père et lui fais signe d'arrêter. Elle roule les yeux et finit par la ranger.
—Oh, se réjouit mon père, au moins quelqu'un veille sur toi maintenant. Je l'aime bien.
Je souris de toute mes dents et devient aussi rouge qu'une tomate.
—Vous êtes ensemble ?
Maintenant c'est Lisa qui vire au rouge.
—Écoutons le discours plutôt ! elle coupe la conversation.
Je refais donc face à la scène avec le prêtre, le cercueil, les fleurs, le feu...Attendez, quoi ?
—Le cercueil prend feu ! Crie le prêtre.
—Je sais, ajoute Lisa. Reprenez votre discours mon père !
Je me tourne, horrifiée, vers elle et la voit exploser de rire. Je n'y comprends rien. Mais heureusement, le feu ne se propage pas à la scène. Il reste localisé dans le cercueil comme si un matériel spécial l'avait piégé dedans. C'est forcément un plan de Lisa mais pourquoi ?
—Wow je n'aimerais pas être là-dedans ! ajoute papa
—Papa ! Ne l'encourage pas !
Et ils éclatent de rire comme deux amis d'enfance. Je pense que la scène ne peut pas être plus étrange, jusqu'à ce que Lisa sorte des brochettes de marshmallow de son sac noir. Elle se lève et s'accroupi près du cercueil en feu pour les cuirs. Comment j'ai pu tomber amoureuse d'une femme aussi tarée ? Attendez, je ne voulais pas dire "amoureuse". Enfin, je crois...
Lisa revient s'assoir et Rosé vient se pointer devant elle. Elle la regarde, légèrement amusé, et souffle doucement sur l'une des brochettes avant de lui en tendre deux.
—Celle-là, c'est la tienne. Dis à Jisoo de bien souffler sur la sienne, ok ?
—Ok maman.
Puis la tignasse blonde retourne s'assoir près de sa sœur, heureuse de son butin. Quant à Lisa, elle tend une brochette à mon père qui la réceptionne, en la remerciant. Puis elle se met à manger la sienne, en m'offrant un immense sourire.
—Tu en veux une ?
Je lui arrache la sienne des mains. Elle fait semblant d'être outrée mais, quand elle me voit la glisser entre mes lèvres, une lueur s'allume dans ses yeux. Je décide d'être aussi cinglé qu'elle et mange très sensuellement les marshmallows, un par un, en vérifiant toujours qu'elle me fixe.
Quand je finis, je lui tends le bout de bois vide et affiche un sourire satisfait. Lisa prend le pic et le remet dans son sac.
—Un autre trésor, elle glisse. Maintenant on peut partir.
Nous nous levons et quittons le prêtre toujours choqué par ce qui vient de se passer. J'enlace mon père et lui souhaite bonne chance. Je retiens difficilement mes larmes mais il faut qu'on s'en aille. Donc j'entre dans la limousine noire.
—Vous avez aimé ? demande Lisa.
—Oui, jubile Jisoo. C'était super mais Rosé a mangé la moitié de ma brochette.
—Même pas vrai !
—Mais ce n'est pas grave. Tu es la plus petite. Tu as besoin de manger pour grandir.
Je croise le regard de Lisa et nous éclatons de rire. Bordel, qu'est-ce qu'elle m'avait manqué. Son tendre sourire et son carré impeccable m'avait manqué. Même si j'aime bien ses longs cheveux bruns.
—On fonce à l'aéroport, prévient Lisa.
—Si vite ? Je m'étonne.
—Oui, d'ici qu'il y ait un autre problème. J'ai fait les valises de tout le monde.
—T'as pris madame Lulu ? demande Jisoo. Enfaite non, c'est pour les bébés, les peluches. Les élèves de ma classe se moquent de moi quand je...
Puis elle se tait et baisse les yeux.
—Mais non, répond Lisa. Tu as le droit d'en avoir une. Et oui je l'ai prise !
Mais Jisoo ne semble pas convaincu. Elle veut tellement faire la grande pour protéger Rosé qu'elle en oubli qu'elle est encore une enfante. J'ai vraiment mal de la voir si triste, elle qui est toujours forte. Donc je passe une main dans mon sac noir et en sort un petit lapin rose. Les yeux de Jisoo s'écarquillent.
—Tu...as une peluche ?!
—Oh que oui. Je l'ai appelé...Pinky Mon. Je sais c'est ridicule d'avoir une peluche à vingt-quatre ans mais je ne peux juste pas dormir sans.
Jisoo me saute dans les bras.
—Merci...
Et, même lorsque la limousine s'arrête devant l'aéroport, elle reste agrippée à moi. Mais bizarrement, je ne veux pas qu'elle me lâche, alors je la porte. Rosé me prend la main et nous laissons Lisa souffrir avec les bagages.
—Je suis... légèrement jalouse, elle confesse.
Nous lui tirons la langue et elle fait sembler d'être vexé. Puis elle tend nos passeports à l'hôtesse et nous entrons dans l'avion...enfin, le jet privé. Pourquoi faire simple quand on peut faire extravagant ? On nous mène à une piste où un grand avion rose nous accueille. Je ne critique pas les goûts de Lisa et monte.
Elle me prend Jisoo des mains, l'assoit sur un fauteuil et lui met sa ceinture. Elle fait de même avec Rosé avant de s'assoir près de moi. Les deux fillettes posent deux casques sur leurs oreilles et attrapent deux tablettes.
—On peut déjeuner ? Lisa demande à une hôtesse.
—Oui bien sûr madame. Je reviens de suite. Une allergie à déclarer ?
—J'ai déjà déposé une note pour le cuisinier.
—Tant mieux !
Puis elle disparaît derrière un rideau.
—Tu connais mes allergies ? je demande.
Elle ricane en buvant un verre de champagne.
—Il y a beaucoup de choses que tu ne connais pas sur moi...Nini.
—Je déteste ce surnom !
—Crois-moi... après ce que je vais te faire dans ce jet, tu vas l'adorer.
Je lui balance un oreiller sur la tête mais je ne peux cacher le rouge qui me monte aux joues. Lisa pose fermement sa main sur ma cuisse et rapproche ses lèvres des miennes.
—Tu crois vraiment que j'ai buté autant de gens pour rien ?
—Je savais que c'était toi !
Elle prend une autre gorgée avant de poser le verre. Puis elle caresse tendrement ma joue en me regardant dans les yeux. Et, pour une fois, elle aborde un regard froid et sérieux.
—Plus personne ne te fera de mal Nini.
—De ton vivant..., je corrige.
—Même morte, je reviendrai les emporter en enfer avec moi...juste...pour tes belles pupilles.
Je ne sais pas à quel moment mes lèvres se sont posés sur les siennes ; à quel moment je me suis mise en califourchon sur elle et à quel moment ses lèvres ont glissé sur la peau de mon cou. J'ai vu flou pendant une seconde, comme si mon cœur avait cessé de battre, sous ses caresses.
—Et si...on allait derrière, je propose.
—Hum...faire quoi ? Elle demande avec un sourire malicieux.
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