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CHAPITRE 51 - Destins croisés

EVAN

C'était la première semaine de révisions avant les examens de fin d'année. Mes amis et moi avions décidé de nous retrouver dans un café pour travailler tous ensemble. Nous pensions avoir choisi le café le moins fréquenté de la ville, mais décidément une bonne moitié de notre classe était également présente, dont Cassie. Elle était là, seule à une table, plongée dans ses cahiers et les écouteurs dans les oreilles. Elle ne nous avait même pas aperçus, et tant mieux si ses fiches bristol avaient réussi à lui occuper l'esprit parce que ça lui évitait de penser à nous emmerder d'une quelconque manière.

Nous étions installés à une table de cinq, une serveuse vint jusqu'à nous avant que nous ne commencions à sortir nos affaires.

« Bonjour les jeunes, qu'est-ce que je vous sers ? elle sortit son stylo et son calepin,

- Un latte caramel glacé en grand, s'il vous plaît, répondit Mika concentrée sur son agenda,

- Une eau de coco à l'aloé véra pour moi ! continua Maddy,

- Une quoi ? réfléchit Peach à voix haute, On dirait un bail de clean girl ça, je veux la même. J'espère que c'est pas dégueulasse ton truc...

- Ca a plein de bienfaits pour la peau, Maddy se toucha le visage fièrement pour prouver ses dires,

- C'est fou ça ! me moquai-je pour l'embêter, puis je me tournai vers la serveuse, Un americano, s'il vous plaît.

- Très bien, elle acquiesça, Ca sera tout ? elle regarda en direction de Luke. »

Mon ami était distrait par la présence de la blonde de l'autre côté de la pièce et n'entendait pas ce qui se passait autour de lui. Il n'en parlait que très rarement, mais la manière dont les choses s'étaient terminées avec Cassie lui avaient à la fois brisé le cœur et réveillé une haine qu'il était rare d'apercevoir chez lui. Malgré tout, à travers ses yeux bleus et cette manière maladroite qu'il avait de croiser ses bras, on pouvait comprendre que son ex lui plaisait encore, mais qu'il luttait intérieurement pour ne pas retourner vers elle ou lui redonner une chance.

Je lui mis finalement un petit coup de coude pour le ramener à la réalité.

« Luke ? Tu ne prends rien ? Tu devrais au moins commander quelque chose pour Nina, je checkai ma montre, Elle ne devrait plus trop tarder, hein ?

- Euh, il secoua sa tête et s'adressa à la serveuse après avoir écouté mes conseils, Ouais, un americano pour moi et un matcha chaud pour Nina, s'il vous plaît.

- Parfait, je peux vous encaisser tout de suite ? répondit-elle en souriant,

- Bien-sûr, je prends tout ! je tendis ma carte avant que les autres ne commencent à chercher leur argent. »

Tous me regardèrent l'air de dire "Fallait paaaaas !", mais ça allait beaucoup plus vite que si chacun payait sa part, puis ça me faisait plaisir.

« Évite de mater Cassie lorsque ton autre Barbie sera là, t'en penses quoi ? lança Peach,

- Je ne regardais pas Cassie ! nia Luke,

- Evidemment ! Alors sans tricher, dis-nous de quelle couleur était le tee-shirt de la serveuse ? intervint Mika. »

Ils continuèrent leur débat entre eux et avant que je ne puisse m'incruster dans cette conversation, Maddy me fit un signe discret de la tête pour que je regarde mon téléphone. Cela faisait quelques jours qu'elle et moi discutions par message. Même si les sentiments avaient enfin été mis sur la table entre Mika et moi, Maddy tentait de jouer les cupidons pour nous mettre en couple et me dire quelle serait la meilleure manière de procéder à cet effet. C'était assez utile, mais drôle à la fois, parce que je savais exactement comment je voulais officialiser les choses entre sa sœur et moi. J'attendais juste que les examens soient passés.

Je retournai mon téléphone pour lire son message : "Je vois comment tu la dévore du regard... Sache que ce n'est pas du tout le bon moment pour faire ta demande ! Dans un café avec tous tes amis et des étrangers autour ? Ça va pas !?"

Un petit rire m'échappa en lisant son mot. Elle était décidément très sérieuse dans son rôle d'entremetteuse. Je levai les yeux de mon portable et lui fit un sourire amusé. Mikaëla avait beau adorer le café, bien sûr que je n'allais pas faire ma demande ici, avec plein d'élèves stressés autour de nous, encore moins dans un contexte de révisions d'examens.

Maddy me fixait, les sourcils légèrement froncés, attendant une réponse de ma part. Je rangeai mon appareil dans ma poche, puis secouai simplement de la tête en faisant un sourire en coin, un de ceux qui voulaient dire "Je sais ce que je fais". Ma future belle-sœur roula des yeux en retour, faussement exaspérée, mais je pouvais voir qu'elle était rassurée. Elle était vraiment prête à tout pour voir sa sœur heureuse, et ça la rendait encore plus attachante.

Les minutes qui suivirent, la serveuse déposa nos boissons sur la table et Nina ne tarda pas à nous rejoindre, s'asseyant fièrement aux côtés de son playboy. Ce fut à ce moment-là, lorsque tout était au point, que Mika posa la question cruciale que nous évitions tous depuis le départ.

« Bon, les amis, dit-elle en refermant son agenda avec un claquement sec, Je pense qu'il est temps qu'on se mette au travail sérieusement ! elle sortit son ordinateur et quelques livres de son sac, Je propose qu'on se répartisse en binômes sur des tables différentes pour éviter de se distraire. Et pour être plus efficaces, je propose aussi que chacun choisisse une matière et fasse les fiches de révision concernées qu'il déposera ensuite sur le Drive partagé que j'ai créé en ligne. Comme ça, on ne perdra pas de temps et on s'arrangera mutuellement... Qu'en dites-vous ?

- T'as élaboré tout un plan pour te retrouver en tête à tête avec Evan en fait, c'est ça ? la taquina Peach,

- Totalement ! Mika prit un ton ironique, Et pas du tout parce que je vais passer des examens qui vont en partie définir si je peux entrer à l'université ou pas ! Non, mais en vrai, on fait comme j'ai dit ou pas ?

- Oui, répondis-je, C'est une très bonne idée ! Je suggère que toi et moi, on soit ensemble, toi sur les fiches de littérature et moi celles de maths. Puis Luke avec Nina pour les sciences et la physique-chimie, et Maddy et Peach pour l'histoire-géo et les langues.

- Top ! Mais qui fait la philo et l'éco ? toussa Nina,

- Les fiches de littérature ne me prendront pas longtemps, j'en avais déjà faites quelques unes, donc je peux m'occuper de la philo, Mika haussa des épaules,

- Ok, et l'éco ? Je suis nulle en éco, Maddy prit peur,

- Cassie se débrouillait... tenta de parler Luke,

- Et Nate se tapait toujours des A+ en philo, ce n'est pas pour autant qu'on l'a invité à réviser avec nous ! le coupa Mika,

- Je m'occupe de l'éco, Luke baissa la tête,

- Génial ! ajoutai-je immédiatement pour éviter que Nina ne s'énerve à son tour, Allez, oust, du balai, que les binômes se séparent ! Bonnes révisions à tous ! »

Les autres se levèrent et se dirigèrent vers les différentes tables voisines, leurs chaises raclant bruyamment le sol alors qu'ils s'installèrent avec leurs affaires. Mika et moi restâmes à notre table de base et ne tardîmes pas à nous étaler non plus : elle avec ses livres de littérature, et moi, mes cours de maths. Nous fîmes chacun de notre côté, sur nos ordinateurs respectifs, immergés dans nos révisions et création de fiches... Mais mon attention ne pouvait s'empêcher de dériver vers elle de temps à autre.

Impossible d'ignorer à quel point elle était à fond dans ce qu'elle faisait. Mika passait d'un livre à l'autre avec une vitesse que je n'arrivais moi-même pas à suivre. Entretemps, elle y notait des choses au crayon à papier, glissait des post-its de couleur dans certaines pages, soulignait des trucs avec sa règle, puis tapait tout un tas de choses sur son ordinateur. Même lorsqu'elle buvait une gorgée de sa boisson, elle restait plongée dans ses révisions, les sourcils légèrement froncés, mordillant son stylo avec une insistance qui m'était inconnue... Elle était... stressée ? A en croire les petits piques qu'elle avait lancés plus tôt lorsque nous étions avec les autres, c'était bel et bien le cas.

D'habitude, grâce à ses facilités qu'elle avait sorties de je ne sais où, Mika était tellement à l'aise avec les études que les révisions étaient presque un jeu d'enfant pour elle. Mais là, elle était clairement tendue. Peut-être que la pression des examens était plus forte que quand c'étaient de simples contrôles sur table, ou peut-être qu'il y avait quelque chose de plus personnel en jeu. En tous cas c'était déconcertant de la voir ainsi.

Je posai mon stylo et mis mon ordinateur un peu de côté, puis me penchai légèrement vers elle dans le but de faire baisser la pression qu'elle se mettait.

« Eh, Mika, chuchotai-je, Tu es en train de bosser sur quel livre là ?

- Le tout dernier qu'on a vu avec la prof : Rebecca de Daphné du Maurier , elle ajusta une mèche de cheveux et ses lèvres se détendirent en un petit sourire, Le roman est dingue, mais tellement complexe, elle me passa le livre,

- Honnêtement, je l'ai lu en diagonale, plaisantai-je en regardant la couverture,

- En diagonale ? Comment t'as fait ? elle secoua sa tête, amusée, puis récupéra le livre,

- J'ai sauté des pages, j'ai cherché des résumés sur internet... je me cachai derrière mes mains pour ne pas me faire frapper,

- Oh non ! elle fit une grimace déçue, J'avais déjà lu Rebecca deux fois avant d'atterrir à LA, ce livre est tellement bien.

- Parle-moi de ce livre alors, je passai un bras derrière sa chaise pour entourer son dos, Je veux savoir en quoi il t'a plu. »

Mika sembla ravie par ma curiosité. Ses yeux s'illuminèrent immédiatement, et elle se rapprocha de moi comme pour me confier un secret. J'osais espérer que cet échange lui fasse un peu oublier son stress.

« Alors, Rebecca, c'est l'histoire d'une jeune femme qui se marie avec un veuf riche, Maxim de Winter, et qui se retrouve à vivre dans sa grande maison, Manderley. Mais Rebecca, l'ex-femme de Maxim, est partout. Elle hante les lieux, les souvenirs, les conversations, tout ! C'est comme si Rebecca était encore vivante dans chaque coin de la maison, elle marqua une pause pour prendre une gorgée de sa boisson, Ce que j'adore, c'est comment l'auteur crée cette atmosphère gothique, presque oppressante. Manderley elle-même devient un personnage à part entière dans l'histoire, avec ses murs qui semblent garder des secrets et ses jardins qui cachent plein de mystères. Et la narratrice, elle est tellement perdue dans l'ombre de Rebecca. Elle essaie de comprendre qui était Rebecca, mais aussi de se faire accepter dans un monde qui n'a jamais cessé de la comparer à elle. C'est vraiment intense... Et puis, il y a la révélation finale... C'est un coup de théâtre magistral ! Je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler, mais c'est tellement bien fait, tu ne vois pas venir la vérité avant la fin. C'est ce genre de roman où chaque détail compte, où l'intrigue se tisse petit à petit, et où les personnages sont tellement profonds que tu as envie de comprendre ce qui se passe dans leur tête, elle se racla la gorge, Bref, pardon, je m'emporte un peu, c'est juste que j'adore les vieux classiques. »

Je l'avais écoutée avec une attention totale et j'aurais pu continuer de l'écouter parler pendant des heures encore. En quelques secondes, j'avais bu ses mots, ses gestes, ses expressions, la passion dans sa voix. Tout me fascinait dans ce qu'elle venait de partager avec moi, à tel point que les papillons dans mon estomac avaient commencé à réagir de manière inattendue... C'était comme si j'avais trouvé ça excitant. Non pas que les livres soient sexys à mes yeux, mais, entendre Mika parler de livres, de choses qu'elle connaissait si bien et mieux que moi, ça, c'était super sexy. Cette intensité, ce feu dans ses yeux, ces lunettes d'intello qui cassaient son look rebelle, oh que oui, c'était sacrément sexy. Je n'aurais jamais pensé trouver de la sensualité dans l'intellect de quelqu'un, mais là, c'était le cas, et bien qu'étrange, ce n'était pas du tout désagréable. Ça avait un nom ça, non ?

« Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de tes livres avant ? je me mis à manger les peaux de mes lèvres pour m'empêcher d'aller jusqu'aux siennes,

- Tu n'aimes pas lire, Evan, tu l'as dit toi-même.

- Je crois que j'ai changé d'avis... j'avalai ma salive,

- Alors tiens, elle mit Rebecca dans mes mains, Lis-le et donne-moi ton opinion quand tu auras fini !

- Mais non, je reposai le livre sur la table et m'approchai davantage d'elle, Ce que j'aime c'est quand toi, tu en parles. C'est juste... Craquant ! je rougis,

- Ah bon ? elle releva un sourcil intrigué,

- Allez, raconte-moi encore des choses sur un autre livre que tu aimes.

- Bien-sûr qu'on va passer toute l'aprèm à faire ça ! »

Mika s'était mise si près de moi que je pouvais sentir son souffle contre ma peau. Elle avait de toute évidence compris l'effet que ses explications avaient eues sur moi et comptait bien en jouer.

D'un geste fluide, elle s'attacha les cheveux avec une pince, dévoilant sa nuque tatouée qui attira immédiatement mon regard. Cette zone avait toujours été une obsession pour moi et je ne savais toujours pas pourquoi. Sans se presser, elle déboutonna un bouton de sa chemise blanche, révélant un décolleté subtil qui accentuait encore plus ses courbes et mettait en valeur les colliers argentés coincés dans la fente de sa poitrine. Elle ajusta ensuite ses lunettes sur le bout de son nez et me regarda dans les yeux. Je sentis chaque partie de mon corps fondre pour elle, je pouvais m'agenouiller à ses pieds si elle me le demandait.

« Tu vois Dora l'exploratrice ? me demanda-t-elle sur un ton grave, J'adore ce livre.

- Ouais... j'hochai naïvement de la tête sans vraiment écouter ce qu'elle disait,

- Tu sais ce que dit Dora quand elle a besoin de son sac à dos magique ? un sourire sournois se dessina sur ses joues,

- Mmmmmh... j'acquiesçai à nouveau concentré sur ses dents blanches,

- Evan, elle frôla mes lèvres et chuchota, 2+2 ?

- Hein ?

- Récite-moi le théorème de Pythagore.

- Viens-là ! j'entrouvris mes lèvres pour déguster les siennes et posai une main sur sa taille. »

Alors que nos bouches se frôlèrent à peine, Mika m'esquiva d'un mouvement habile, se redressant juste assez pour que je reste suspendu dans l'air, ma main toujours posée sur sa taille.

« Evan, Dora l'exploratrice est un dessin animé pour enfants, réveille-toi ! elle me donna une tape derrière la tête, On s'amusera avec ta sapiosexualité naissante une autre fois si tu veux. Mais là, il faut étudier !

- Sérieusement, Mikado ? ralai-je tandis que mes joues se mirent à chauffer de frustration, Juste un bisou... ?

- Nan ! elle refit le bouton de sa chemise, Concentre-toi sur tes maths, tu ne connais même pas Pythagore et nos amis dépendent de nous pour une partie de leurs révisions. »

Mikaëla regagna son état d'esprit studieux et se remit à taper sur son clavier comme si rien ne s'était passé. Comment pouvait-elle ne pas avoir perdu la tête après ce qu'elle venait de faire ? Bon, je devais avouer que Dora l'exploratrice et les maths c'était bidon et que c'était moi la victime de ses charmes. Elle venait juste de prouver à quel point c'était facile de me distraire et de m'hypnotiser. Et moi, en essayant de la calmer, j'avais juste échoué comme le faible que j'étais.

Faible d'elle.

Je soufflai un bon coup pour essayer de me refocaliser sur les fiches que j'avais entamées. Je repris mon stylo et relançai mon ordinateur, bien décidé à clôturer ce chapitre pénible sur les équations. Étonnamment, malgré ce qui venait de se passer, je me mis à avancer bien plus vite que je ne l'aurais cru. Peut-être que son petit numéro avait réussi à me booster d'une manière ou d'une autre, ou peut-être que c'était l'idée de lui montrer que je pouvais être sérieux. Quoi qu'il en soit, j'avançais tranquillement et sûrement.

Soudain, un frôlement contre ma cheville me sortit de ma bulle. Je jetai un coup d'œil sous la table et vis le pied de Mika qui s'était posé contre le mien. Est-ce qu'elle recommençait à jouer avec moi ou... ? Je relevai les yeux pour la regarder, mais elle était obnubilée par son écran. Pourtant, son pied bougea légèrement, touchant ma jambe avec un peu plus d'insistance.

« Tu me fais du pied maintenant ? esquissai-je,

- Quoi ? elle regarda sous la table pour vérifier, Pardon, je n'ai pas fait exprès.

- Arrête, tu me cherches en fait ! la taquinai-je,

- Non, Evan, elle secoua sa tête, limite agacée, Je suis juste dans mes révisions et je ne fais pas forcément attention à ce que font mes pieds sous la table, tu vois !?

- C'est bon, c'est bon ! je pris une gorgée de mon café pour éviter la suite de la conversation,

- On peut se séparer de table si ça peut t'aider.

- Mais non ! je le retint par le bras, C'est juste que ton humeur fait des zig zags et t'as l'air super stressée, ça me rend confus, c'est tout.

- Tu penses que mon stress n'est pas justifié ? Mika rangea son livre dans son sac,

- Je n'ai pas dit ça ! Et ressort ce livre de ton sac, tu ne changeras pas de table ! j'attrapai l'une des lanières de son sac pour l'empêcher de s'enfuir, Habituellement tu ne révises jamais et t'as des bêtes de notes, donc je ne comprends pas pourquoi tu te mets autant la pression. Tu sais pertinemment que tu valideras tes examens et tu seras acceptée dans toutes les facs que tu as demandées.

- Le problème n'est pas là ! elle ressortit son livre et le posa violemment sur la table,

- Il est où alors ? haussai-je des épaules, C'est moi ? je réfléchis un instant, Tu regrettes de m'avoir dit que tu m'aimes ? Tu as peur et tu ne sais plus si tu veux qu'on soit ensemble ? Je sais que l'amour est un sujet sensible pour toi... Je ne suis pas toujours doué pour deviner ce qui se passe dans la tête des autres, continuai-je, mais je sens bien qu'il y a un truc qui cloche, un truc que tu ne me dis pas. Depuis qu'on s'est avoué nos sentiments, j'ai l'impression que tu es là et ailleurs à la fois. Tu as des regrets, c'est ça ?

- Non, non, ce n'est pas ça du tout ! répondit-elle d'une voix un peu plus douce, Evan, je ne regrette rien de ce qu'on s'est dit, de ce qu'on ressent. Ce n'est pas toi qui me stresse, je...

- On peut en parler, je lui coupai la parole, me sentant de plus en plus nerveux, Je veux dire... Je sais que tu n'es pas du genre à montrer tes émotions, mais avec moi, tu n'as pas besoin de faire ça. Si quelque chose te dérange, je préfère que tu me le dises plutôt que de le garder pour toi. On peut trouver une solution ensemble, mais il faut qu'on soit honnêtes l'un avec l'autre. Je me demande si tout ce stress, cette manière de t'enfermer dans tes révisions alors que t'en as pas besoin, ce n'est pas juste une excuse pour éviter de penser à ce qui se passe entre nous. Peut-être que tu as peur que tout ça devienne trop réel, trop sérieux, et que ça te fasse perdre le contrôle. Et je comprends, Mika. Mais on ne pourra pas avancer si on ne se parle pas, je frottai mon visage dans mes mains, Est-ce que tu as peur que je te fasse souffrir ? Parce que moi, je crève de peur de te perdre, de faire un faux pas et de te voir t'éloigner de moi. »

Mika, qui avait écouté attentivement mes paroles, s'inclina brusquement vers moi, faisant grincer sa chaise dans toute la pièce. Avant même que je ne puisse réagir, elle attrapa mon visage avec la force de ses deux mains et m'embrassa pour me faire taire. C'était un baiser rapide mais qui parlait plus fort que mille mots. Lorsqu'elle se recula, ses yeux cherchèrent les miens pour me parler en face à face.

« Evan, stop ! Arrête de te torturer, dit-elle d'un ton ferme et déterminé, Je t'aime, d'accord ? Je ne regrette rien de ce qu'on s'est dit, rien de ce qu'on ressent. Tout ça, c'est réel et précieux, et pour rien au monde je voudrais revenir en arrière. »

Je restai là, stupéfait, mes yeux fixés sur elle, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Elle qui avait mis des mois pour accepter ses sentiments et me les avouer, la voilà désormais en train de me dire qu'elle m'aimait comme si elle faisait ça tous les quatre matins. J'étais à bout de souffle.

« Ce n'est pas toi qui me stresse. Je... Je n'ai pas encore décidé où je vais aller pour la fac, avoua-t-elle, On s'était tous dit New York, mais je n'en sais rien en fait. Je ne voulais pas t'en parler maintenant, je voulais prendre le temps de réfléchir, mais voilà, c'est là qu'est le problème. Et je me noie dans les révisions parce que c'est l'une des seules manières de ne plus penser à ça. Parce que quand je te vois toi, et le reste de la bande, mon coeur penche pour NY, mais une fois seule, ma tête me dit que ce n'est peut-être pas le bon choix. »

Le choc était violent. À l'intérieur, j'avais l'impression que mon cœur se déchirait en mille morceaux, comme si un rêve que j'avais soigneusement construit s'effondrait tout à coup sous mes pieds, et une question persistait :

Pourquoi toutes ces hésitations maintenant !?

Malgré un passé composé de nombreux flirts et relations sans lendemain, lorsque j'étais amoureux, j'étais AMOUREUX. Et j'étais malheureusement ce genre de mec qui se faisait des films en silence, s'imaginait toute une vie idéale avec la fille en question, quitte à se casser la gueule à la fin. C'était peut-être exactement ce qui était en train de m'arriver.

La vie à New York avec Mika c'était... Si ce n'était pas en collocation avec les autres, je nous voyais emménager dans un grand appartement confortable, avec une vue imprenable sur la skyline. Avant d'aller à nos universités respectives, nous nous retrouverions autour d'un petit déj fraîchement préparé et ses yeux bruns brilleraient de bonne humeur malgré les premières lueurs de l'aube. Tant pis si cela nous mettrait en retard pour les cours, mais si l'envie nous prenait, nous serions nous-mêmes le petit déjeuner l'un de l'autre, soit sur le plan de travail, soit contre la baie vitrée qui donnerait sur les hauteurs de la ville... En fait, nous ferions l'amour à toute autre heure et à tout autre endroit qui nous inspirerait, et à chaque fois, ça serait magique.

Nos week-ends seraient rythmés par la découverte des coins les plus secrets de NY, des marchés animés de Chinatown aux petites librairies indépendantes de Greenwich Village, en passant par les balades le long de la High Line et les soirées dans les quartiers de Manhattan ou Brooklyn... Nos amis seraient évidemment une partie intégrante de ce joli tableau, autant pour faire la fête, que pour se retrouver pour bruncher, réviser les cours, passer du temps les uns chez les autres, se promener ou faire les boutiques.

Et puis, nos soirées en amoureux, à elle et moi, se dérouleraient autour de bons petits plats, ou dans les restaurants de son choix, puis elles se finiraient par de longues conversations, avec un fond musical, sur le toit de notre appartement. Là, on serait sous les étoiles, on deviendrait encore plus complices, on ferait ce qu'on voudrait, on vivrait ensemble et heureux. Loin de toute la merde qu'on avait vécue à LA, loin de Nate Jacobs et de tous les autres fantômes du passé.

New York serait notre terrain de jeu, notre refuge et notre nouveau départ. Ensemble.

Mais maintenant, entendre Mika dire qu'elle n'était pas sûre de vouloir aller là-bas me faisait le même effet que si une gomme géante venait d'effacer une étape de mon avenir, une étape qui représentait désormais le néant.

En réalité, même si cela ne se passait pas exactement comme je l'avais rêvé, tout ce que je voulais, c'était l'avoir près de moi. Alors la simple pensée qu'au final rien ne se réaliserait me déstabilisait énormément. Couple ou pas couple, je ne m'imaginais pas sans elle.

Néanmoins, je savais que je ne pouvais pas lui laisser voir combien cette nouvelle m'affectait car je ne voulais pas l'influencer sur ses choix personnels. Même si la seule chose que je voulais faire était de la secouer et lui dire de me suivre à NY, je devais rester calme, apaisant, et lui offrir tout le soutien dont elle avait besoin pour prendre la décision qui lui semblerait la plus correcte.

« Peu importe où tu choisis d'aller, je veux que tu sois en harmonie avec ton choix. T'as encore quelques semaines pour réfléchir. Quoi qu'il se passe, on trouvera des solutions de toute façon. »

Si ce n'était pas New York... Où ?

Peut-être que j'avais postulé dans les mêmes villes qu'elle et qu'on pourrait trouver un arrangement.

Peut-être qu'on pourrait se voir les week-ends ? Pendant les vacances ? Pendant les jours fériés ?

Ou peut-être qu'on ne pourrait plus jamais se voir, qu'elle tomberait sur une autre personne et finirait par m'oublier ?

Peut-être qu'on deviendrait de simples inconnus qui avaient un jour étudié dans le même lycée et qu'on se retrouverait seulement 30 ans après, par hasard. Et là, rebelote sur le coup de foudre + relation extra-conjugale parce que nous serions déjà mariés avec d'autres personnes et que nous n'aurions jamais arrêté de nous appartenir l'un à l'autre.

J'étais certain que je pourrais retomber amoureux d'elle dans 30 ans. Au fond, on n'arrête jamais d'aimer la femme qui a fait battre notre cœur pour la première fois d'une manière si intense, si réelle. Même après des années, même après avoir vécu d'autres vies, rencontré d'autres personnes, construit d'autres rêves, je savais que Mika aurait toujours une place particulière en moi. Je savais que j'étais prêt à tout chambouler pour celle qui, même après des décennies, ferait toujours naître en moi ce même frisson, cette même étincelle.

Mais je n'étais pas encore prêt à la laisser partir loin de moi. Je ne voulais pas attendre 30 ans pour savoir si j'avais une chance de revivre. Je voulais que notre histoire continue ici et maintenant.

« Tu n'as pas besoin d'être compréhensif tout le temps, tu as le droit de m'en vouloir, elle posa sa main sur la table dans le but de toucher la mienne,

- Je ne peux pas t'en vouloir pour une chose qui n'est pas encore faite, j'entrelaçai mes doigts aux siens, Et même quand ça sera fait, ça serait égoïste de ma part de t'en vouloir. »

Bordel, je t'en veux déjà et en même temps je n'ai pas le droit de t'en vouloir !!!

« Merci, sourit-elle, C'est pour ça que je t'aime.

- T'as le je t'aime facile maintenant ! l'embêtai-je,

- Façon de parler, Mika tapota dans mon dos comme si j'étais son pote,

- Aïe ! je grinçai des dents,

- T'es une drama queen, Evan Cole.

- Et toi, une brute, Mikaëla Perez ! »

Elle éclata de rire, un son léger qui me fit oublier un instant toutes mes préoccupations.

« J'essaie juste de te remettre les idées en place, c'est tout.

- C'est ça, ouais, comme si j'avais besoin de ça.

- Alors, tu vas juste rester là à me regarder comme ça ? dit-elle timidement, Tu ne vas rien dire ?

- Comment ça ? je haussai les sourcils, Je viens de te dire que je ne t'en voulais pas, ce n'est pas assez clair ?

- Oh, si, c'est clair. Mais je ne parle plus de ça, tu sais très bien ce que je veux entendre, répliqua-t-elle, son ton devenant un peu plus taquin, Tu crois que je vais éternellement te faire des déclarations gratuites ? »

Je feignis l'ignorance, me penchant en arrière pour me balancer nonchalamment sur ma chaise.

« Franchement, Mika, je ne vois vraiment pas ce que tu veux dire.

- Très bien ! Puisque monsieur est si bête, je vais me remettre à mes fiches de révision. Au moins, ça, c'est une valeur sûre. »

Mika roula des yeux, mais un sourire amusé flottait toujours sur ses lèvres. Elle fit mine de se désintéresser de la conversation en haussant des épaules et attrapa son livre pour se replonger dedans. Son air capricieux était adorable.

Je la laissai faire semblant de lire pendant quelques secondes, me délectant de la situation. Puis, je me penchai doucement vers elle, me rapprochant jusqu'à ce que nos épaules se touchent.

« Mika... » je lui donnai un petit coup de coude.

Elle ne leva pas les yeux de son livre, mais je pouvais voir qu'elle faisait un effort surhumain pour ne pas pouffer de rire.

« Hmm ? Quoi ? répondit-elle faussement insensible,

- New York ou pas New York, je t'aime aussi, idiote. »

MADDY

C'était la fin de l'après-midi, nous avions fini nos fiches de révision et tout s'était très bien passé pour mon duo. Peach avait fait l'histoire-géo, et moi, les langues. Je devais reconnaître que la méthode de Mikaëla avait été très efficace car ça aurait été beaucoup trop long si nous avions chacun fait toutes les matières dans notre coin.

Je me trouvais dorénavant assise sur la banquette arrière de la voiture d'Evan puisqu'il s'était proposé de nous ramener à la maison, ma sœur et moi, tandis que Peach était rentrée avec Luke.

Pour ces deux-là, Mikaëla et Evan, ça puait l'amour. C'était presque insupportable et en même temps je les enviais. A vrai dire, j'exagérais, j'étais aigrie, ils ne faisaient rien de mal à l'avant du véhicule, ce n'était même pas si mielleux que ça entre eux. Ils discutaient paisiblement de leur sujet préféré : la musique. C'était leur enthousiasme naturel, leurs sourires niais, leurs regards plein de sous-entendus et leurs taquineries qui provoquaient cette double sensation contradictoire en moi.

Je voulais la même chose.

Et c'était d'autant plus beau que même avant qu'ils ne s'avouent leurs sentiments en face, ils se comportaient déjà de cette manière l'un avec l'autre. C'était comme si ça allait de soi, comme si le destin l'avait toujours voulu, comme si c'était déjà gravé dans le marbre qu'il fallait qu'ils finissent par se retrouver et se mettre ensemble.

J'avais pensé que je pouvais avoir ça avec Nate. Puis avec Lévy malgré le fait que j'avais longtemps joué les difficiles. Mais non. Autant l'un que l'autre - même si ça n'avait pas été fait de la même manière - avait fini par me décevoir.

Je me calai un peu plus confortablement sur la banquette en cuir, laissant mon regard se perdre sur les paysages de LA qui défilaient par la fenêtre. Avec tout ça, j'étais complètement paumée et je repensais à la conversation que Peach et moi avions eue . Le murmure des voix d'Evan et ma sœur me parvenait à peine, se mettant à l'arrière-plan dans ma tête, pour laisser place à cette discussion que j'avais eue avec mon amie plus tôt dans la journée...

***

C'était entre deux chapitres d'histoire-géo que Peach avait décidé d'ouvrir la boîte de Pandore.

« Tu en veux beaucoup à mon frère pour ce qu'il t'a fait ? demanda-t-elle, tout en surlignant une phrase dans son manuel,

- Lévy... je secouai mon stylo entre mes doigts, Oui, je lui en veux beaucoup, mais en même temps, je me demande si je n'aurais pas dû m'y attendre.

- C'est-à-dire ?

- Je venais tout juste de sortir du cercle vicieux où j'étais avec Nate, je commençais à bien m'entendre avec Mikaëla, je m'étais fait de nouveaux amis... Je me suis dit que tout était parfait, que tout allait bien, que ça ne servait à rien de me fermer aux nouvelles possibilités et que Lévy avait l'air d'être quelqu'un de bien. J'ai naïvement cru que parce que tout roulait, ça aussi, ça pouvait rouler. C'était différent de ce que j'avais connu avant, j'avais besoin de ça. Enfin, c'était l'impression que j'avais. Alors je me suis trop laissée emporter par mes propres illusions, et par un gars, qui finalement, était comme tous les autres.

- Ecoute, je suis loin d'approuver ce que Lévy t'a fait et tu peux me croire que je lui en ai foutu une bonne à la maison ! elle montra ses poings pour me faire rire, Mais je ne pense pas qu'il soit comme tous les autres...

- Oh, Peach, je t'en prie, n'essaie pas de le défendre ! lui coupai-je la parole tout en croisant mes bras,

- Non, ce n'est pas ce que j'essaie de faire ! elle posa une main sur mon bras, Je voulais juste te dire que non seulement, il est immature et ça on le sait déjà, mais il est indécis, se lasse très vite de tout et n'aime pas la routine. C'est pour ça qu'il passe son temps à faire n'importe quoi et à coucher avec la planète entière.

- Mais qu'est-ce que ça change, tout ça ? demandai-je, mon ton légèrement amer,

- MAIS ! Tu vas me laisser finir de parler ou ??? Peach secoua sa tête, Si j'avais su ce qui se passait entre vous, je t'aurais prévenue avant, évidemment. Mais voilà, vous avez gardé votre petit secret et il a fait ce qu'il a fait. Le problème c'est qu'il a appris à t'apprécier avec le temps, je dirais même qu'il a un crush sur toi comme il n'en a jamais eu... Donc si ça n'a pas encore commencé, il risque de te harceler pour que tu le pardonnes et pour que tu lui donnes une chance de répartir à zéro.

- Fais-moi rire ! je toussai un coup, Imagine que je lui donne sa chance et qu'il finisse par me jeter comme un torchon parce que monsieur est trop lassé !? Parce que dès que monsieur obtient ce qu'il veut, ce n'est plus drôle et il se taille !? Je t'adore Peach, mais je ne ferais pas ce sacrifice pour toi !

- Je ne t'ai pas dit de le pardonner, je ne t'ai pas dit de faire quoi que ce soit ! Je te préviens juste, je te parle de ce que je sais et de ce que j'ai vu. Tu as toutes les raisons du monde de le rejeter, jamais je ne défendrais un homme à la con au détriment de mes copines. C'est juste que Lévy risque de te courir après. Tu en feras ce que tu veux.

- Alors tu crois vraiment qu'il va revenir à la charge ? demandai-je, sceptique,

- Maddy, elle soupira, Lévy peut être incroyablement obstiné quand il le veut.

- Je n'ai pas envie de me retrouver dans une autre histoire compliquée avec quelqu'un qui n'est même pas sûr de ce qu'il veut. »

Qu'est-ce-que je devais faire ?

Que se passerait-il lorsque Lévy reviendrait vers moi ?

***

Le bruit des pneus crissèrent légèrement sur le goudron et me ramenèrent brusquement à la réalité.

Evan gara la voiture devant la maison puis jeta un coup d'œil furtif qui alla de Mikaëla à moi, dans son rétroviseur. Les amoureux échangèrent un regard complice et gêné. Leur manière de se comprendre sans avoir besoin de mots était charmante, mais aussi légèrement agaçante, surtout dans mon état actuel.

« Bon, le couple pas encore en couple là, lançai-je sarcastiquement, Vous vous galochez maintenant ou je dois me cacher les yeux pour que vous soyez à l'aise ? »

Ils éclatèrent de rire face à ma remarque malgré leurs joues rougies par la timidité.

« On peut très bien garder notre galoche pour une autre fois, répondit Evan, encore hilare, en se tournant vers moi,

- Surtout quand notre auditoire est aussi critique ! ajouta ma sœur en riant, Bon j'y vais, je rêve d'une douche moi ! »

Mikaëla commença à se détacher et à mettre son sac sur son épaule. Evan trouva le geste parfait pour la retenir quelques secondes et déposer un baiser rapide et tendre sur sa joue avant qu'elle ne disparaisse du véhicule. Elle claqua la portière et rentra dans notre maison.

« Merci de m'avoir épargné un spectacle buccal ! » déclarai-je.

Je passai de l'arrière à l'avant de la voiture, sur le siège passager, en enjambant les obstacles avec une agilité qui n'était pas tout à fait naturelle pour moi. Evan m'observa avec un regard surpris tout en vérifiant que je ne salissais pas son bolide avec mes chaussures. Quand je m'installai finalement à ses côtés, je me penchai vers lui pour lui taper une bise et lui dire au revoir.

« Avant que tu ne sortes, je voudrais te parler de quelque chose...

- Ohh oui ! Je t'écoute ! m'enthousiasmai-je, Tu vas enfin me raconter comment tu comptes faire ta demande à ma sœur ?

- Non haha ! il se gratta la nuque,

- Bah quoi alors ? je levai un sourcil,

- Elle m'a dit pour New York.

- Ohh... Déjà ? mon expression s'attendrit, Ça va, toi ? Comment tu le sens ?

- Je n'en sais rien... Evan fixa son volant un instant, puis se retourna vers moi, Je lui demande toujours d'être avec moi ou pas ?

- Pourquoi tu doutes ? m'inquiétai-je,

- Parce que si elle me dit oui, soit on vivra heureux jusqu'à la fin de nos jours, soit on sera obligés de faire avec la distance. Ou bien, si elle me dit non, qu'elle reste ou qu'elle parte, ça va me détruire. Après certains choix seront probablement faits pour le bonheur de l'un ou de l'autre, on devra sacrifier des choses, faire des compromis, tout deviendra compliqué... Bref, les possibilités sont infinies et je suis perdu ! Quoi que je fasse, je ne sais pas comment ça va se passer et ça me tend. J'étais à ça, il fit un geste de petitesse avec ses doigts, J'étais à ça d'être heureux et de la rendre heureuse. »

Je sentis un pincement au cœur en voyant Evan aussi désemparé. C'était presque comparable avec ce que je disais à Peach : tout était parfait, tout allait pour le mieux, et maintenant, il fallait faire face à des situations difficiles. Je le comprenais mieux que je ne l'aurais voulu. Et puis, il s'agissait de ma sœur.

« C'est normal d'avoir peur, dis-je en posant une main sur son bras pour attirer son attention, L'amour, c'est risqué. Mais si tu ne prends pas ce risque, tu ne sauras jamais ce qui aurait pu se passer. Et je pense que Mikaëla mérite que tu prennes ce risque pour elle, non ? Regarde tout ce que vous avez vécu, tous ces mois où vous vous êtes tournés autour. Maintenant c'est le moment de se jeter à l'eau. Peu importe qu'elle parte ou qu'elle reste, qu'elle dise oui ou non, ce qui compte, c'est que tu sois vrai avec elle, et avec toi-même. Si tu l'aimes, si tu crois en vous, alors tu dois lui montrer que tu es prêt à tout affronter, même l'incertitude. Peut-être que ça va être difficile, peut-être que ça ne marchera pas, mais au moins, tu auras tout donné. »

Le jeune homme hocha de la tête lentement, les lèvres serrées, absorbant mes paroles. Il tourna de nouveau son regard vers le volant, comme s'il cherchait des réponses dans les coutures du cuir de sa Bentley.

« Grâce à vous deux, je crois en l'amour. Alors si cette histoire tourne à la tragédie, je promets de finir ma vie dans une maison isolée, avec au moins 50 chats pour me tenir compagnie, plaisantai-je pour essayer de détendre l'atmosphère,

- Cinquante chats, hein ? s'esclaffa-t-il, moqueur, Je vais y réfléchir et peut-être bien que je pourrais t'épargner ça.

- Je te prends au mot, dis-je en croisant les bras sévèrement, Parce que, sérieusement, cinquante chats, ça demande beaucoup de croquettes.

- Merci pour ton aide, Maddy, sincèrement. »

Je lui fis un clin d'œil avant de sortir de la voiture. L'air frais de la nuit me frappa le visage, et je respirai profondément, essayant de calmer les pensées tournées vers ce problème, ainsi que vers Lévy, qui s'agitaient encore dans ma tête.

Je fermai la portière et lui adressai un dernier signe de la main.

Evan s'en alla et je restai sur le trottoir, les bras croisés, le regard suivant ses feux arrière jusqu'à ce qu'ils disparaissent au bout de la rue. Un soupir s'échappa de mes lèvres, mélange de soulagement et de quelque chose d'autre, plus complexe à identifier.

Je m'étais concentrée sur Evan, sur ses doutes et ses peurs, mais maintenant que j'étais seule, ces mêmes doutes, ces mêmes peurs revinrent en force, mais cette fois, pour moi... Est-ce que ce que je venais de dire à Evan ne s'appliquait pas aussi à moi ? ... À Lévy et moi ?

Tout ce que j'avais dit à Evan - que l'amour, c'était prendre des risques, affronter l'incertitude, se lancer malgré la peur - c'était exactement ce que je refusais de faire avec Lévy. Certes, j'avais mes raisons et elles étaient plus que justifiées, mais une toute petite partie de moi me disait qu'il fallait peut-être, juste peut-être, passer au-dessus de tout ça.

Eh ma vieille, rappelle-toi que ce petit bâtard t'a menti inutilement pour essayer de coucher avec toi. Tout ça pour un pari. Et en plus, il a piqué ton string pour le brandir tel le drapeau de la victoire devant ses potes !!!

Ew. En fait, c'était fou, vraiment. Comment pouvais-je encore envisager de lui accorder ne serait-ce qu'une once de mon attention et mon temps après ce qu'il avait fait ? Une partie de moi se sentait ridicule pour même avoir hésité. Et franchement, ça ne ressemblait pas à la Maddy que je connaissais. Le pardonner, ça serait me trahir moi-même.

« Tsss, n'importe quoi ! Hors de question ! » murmurai-je à moi-même, comme pour me convaincre.

Je tournai les talons pour rentrer chez moi.

Je franchis le seuil de la porte de la maison et la refermai doucement derrière moi. L'intérieur était silencieux, apaisant, exactement ce dont j'avais besoin. Les parents étaient devant la télévision et maman avait laissé une assiette de côté pour Mikaëla et moi dans la cuisine. Après une journée aussi chargée, manger un bout et être tranquille avec moi-même était tout ce que je méritais.

Je pris les deux assiettes de salade sur la table et les montai à l'étage. J'en déposai discrètement une dans la chambre de ma sœur : elle était déjà douchée et relisait avec concentration ses fiches de révision sur son bureau.

Je me dirigeai ensuite vers ma chambre, j'allumai la petite lampe sur ma table de chevet, diffusant une lumière douce qui enveloppa rapidement la pièce. J'avais toujours aimé cette ambiance chaleureuse, presque cocooning, qui me donnait l'impression que tout allait bien, même quand ce n'était pas forcément le cas. J'attrapai un élastique sur ma coiffeuse et attachai mes cheveux en un chignon négligé avant de me diriger vers la salle de bain.

Un masque pour le visage, une douche chaude, et un peu de temps pour moi. Rien de tel pour évacuer le stress et les pensées parasites.

Une fois sortie de la douche, je m'enroulai dans une grande serviette moelleuse et me glissai dans mon pyjama : un short et un t-shirt assortis. Je me sentais déjà mieux, plus détendue, plus en phase avec moi-même.

Je revins dans ma chambre, chantonnant et prenant soin de m'installer confortablement dans mon lit avec mon assiette et mon téléphone pour regarder quelques Tik Toks.

C'est là que je vis son nom s'afficher sur l'écran : Lévy.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Le message était court, presque innocent.

« Je suis en bas de chez toi. Viens ou fais-moi monter, s'il te plaît. »

Pourquoi une soirée qui avait si bien commencé venait d'être gâchée !?

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Heyyy ! Clique sur la p'tite étoile même si t'es un p'tit fantome :P

Vous pensez que ça va se passer comment pour Evan et Mika ?

Et pour Lévy et Maddy ? 

CHAP -9 avant la fin :(

Insta et Tik Tok : @sarcxztica111

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