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CHAPITRE 49 - Tous complices

Que s'était-il passé les dernières longues et interminables minutes avant que les trois coups de feu aient retenti dans cette pièce où étaient enfermées trois personnes ? Est-ce que les tirs avaient été répartis équitablement ou est-ce qu'une, ou plusieurs, de ces personnes avaient eu le droit à être traversées par de multiples balles ? Étaient-elles toutes mortes ou juste blessées ?

Sur qui devrions-nous faire nos paris ?

La psychologue, dont l'esprit analytique avait peut-être trouvé une échappatoire in extremis ? Sa respiration s'était-elle faite plus rapide, ses yeux avaient-ils frénétiquement cherché une issue à cette consultation mortelle ? Ou bien, avait-elle compris que son destin était scellé et décidé d'affronter la mort ?

Le psychopathe, dont la folie pourrait lui avoir donné une force insoupçonnée, pouvait-il être encore debout, le sourire figé sur ses lèvres, savourant le chaos qu'il avait orchestré ? Ou, au contraire, cette folie l'avait-elle conduit à une fin prématurée, victime de sa propre violence ? Ses rires démoniaques avaient-ils été les derniers échos de sa vie dérangée ?

Et la jeune femme, innocente en apparence, mais peut-être pas si démunie qu'on le croyait ? Avait-elle révélé une facette insoupçonnée, une force intérieure capable de défier la mort ? Avait-elle trouvé le courage de lutter, de se défendre, d'arracher sa survie à la fatalité ?

Était-ce le début de nouveaux ennuis ?

Les survivants, s'il y en avaient, seraient-ils désormais hantés par ce souvenir ?

Ou était-ce justement la fin de tout et de tout le monde ? Était-ce le point final à une histoire marquée par un problème qui avait pris une ampleur démesurée ?

***

18h30

Nate venait d'émettre des menaces, de faire du chantage à Mikaëla tout en romantisant leur histoire d'amour inexistante de la manière la plus glauque possible.

Il voulait qu'elle lui dise qu'elle l'aimait.

Néanmoins, pas de réponse face à toutes ses demandes désespérées. Seuls les sanglots de Christine et Mikaëla pouvaient s'entendre dans la pièce. L'heure était trop grave pour que qui que ce soit arrive à se comporter de manière normale.

Elle ne l'aimait pas et elle n'avait aucune envie de lui dire qu'elle l'aimait. Que se passerait-il ensuite ? Il la traquerait encore plus ? Dans tous les cas, c'était mieux que de mourir et de causer des problèmes à ses amis et sa famille.

Puis, un "je t'aime" malhonnête était plus facile à prononcer qu'un "je t'aime" sincère.

L'extrémité de l'arme toujours pointé contre sa propre gorge, Nate cria une dixième fois :

« Bordel de merde, Mika ! Tu vas te dépêcher de me le dire oui ou non !? il retourna finalement le pistolet vers elle,

- Ok ! Ok ! elle leva immédiatement ses deux mains derrière sa tête et ferma ses yeux, Je t'aime, Nate ! Voilà ! Je t'aime !

- Ouvre les yeux et regarde-moi quand tu le dis ! »

Les mains tremblantes, Mikaëla ouvrit lentement ses yeux. Elle sentait le poids du regard de Nate sur elle, ainsi que la chaleur de la balle qui menaçait de lui traverser le corps à tout moment. Un seul mot ou geste de travers et elle était foutue, chaque mouvement pouvait être le dernier. Alors elle fixa ses yeux dans les siens, espérant que les mots suffiraient à calmer la tempête qui grondait en lui.

« Je t'aime, Nate, répéta-t-elle, sa voix trahissant la peur qui la paralysait,

- C'est mieux, ma belle. Mais ça sonne faux, tu mens comme tu respires, il fit faire un cliquetis à son arme comme pour activer le futur coup de feu,

- Je t'en supplie, elle se mit à pleurer davantage, Comment je peux te prouver que c'est vrai !?

- Tu n'y arriveras jamais, tu es incapable d'aimer, Mika. Pour toi, l'amour n'est qu'un concept abstrait, il ricana, Tu crois que tu peux me tromper avec tes larmes là ? Je te connais mieux que tu ne te connais toi-même. Tu te fais passer pour une sainte, pour la victime parfaite, mais au fond, tu es pourrie. Tu es une menteuse, une manipulatrice, incapable de ressentir la moindre émotion sincère. Ton cœur est aussi froid et vide que cette pièce. Tes propres parents ne t'ont jamais aimée, ils t'ont abandonnée parce qu'ils ont vu qui tu étais vraiment. Et maintenant, tu t'accroches à Evan, comme si ça pouvait te sauver, mais tu sais aussi bien que moi qu'il est trop bien pour toi. Il mérite quelqu'un de vrai, quelqu'un qui peut l'aimer, pas une parodie d'être humain comme toi, il secoua son arme, Tu crois que tu mérites mieux, que quelqu'un t'aimera pour ce que tu es, mais tu n'es qu'une coquille vide. Aucune personne sensée ne pourrait t'aimer. Tu es un trou noir qui avale tout ce qui est bon et lumineux. Je suis le seul qui puisse voir à travers ton masque, le seul qui puisse vraiment te comprendre. Et c'est pour ça que tu m'appartiens. Que tu le veuilles ou non, tu es à moi... Ça te plait ? Moi aussi je suis bon pour faire de longs discours blessants. »

C'était comme si Nate disait haut et fort ce que Mika pensait tout bas d'elle-même.

Comment avait-il réussi à lire en elle ainsi ? Peut-être qu'ils se ressemblaient vraiment au fond. Peut-être qu'il était entré dans sa tête. Peut-être qu'il parlait dans le vent juste pour appuyer sur la position de faiblesse dans laquelle elle se trouvait actuellement.

Après avoir pris quelques minutes pour digérer la cruauté des mots de Nate, Mikaëla décida de tenter le tout pour le tout.

Elle baissa ses bras, essuya quelques larmes et s'avança jusqu'à lui, jusqu'à ce que l'objet en métal touche le milieu de son front. Nate cligna des yeux, déconcerté par ce soudain changement de tactique, mais serra davantage le pistolet pour ne pas perdre pied. La psychologue observait la scène avec horreur.

« Tire, dit Mikaëla d'un ton ferme,

- Quoi !? se stupéfia Nate,

- Termine ce que tu as commencé, tire.

- Tu crois que tu peux m'avoir comme ça ? le doute commença à se répandre dans son esprit,

- Non, Nate. Je ne joue plus, elle riva ses yeux rougis par les larmes dans ceux de Nate, Pour une fois, toi et moi on est d'accord sur quelque chose : je ne suis qu'une merde ! Alors, je m'incline, je cède, ou tout ce que tu veux... Tu as gagné, je suis à toi, comme tu le dis. Alors tire qu'on en finisse avec tout ça.

- Tu ne me laisseras pas faire ça, murmura-t-il,

- Si, vas-y. »

Nate resta figé, son regard oscillant entre la détermination et la confusion. Le pistolet tremblait dans sa main, sa respiration devenait irrégulière.

« Tire, répéta Mikaëla plus doucement cette fois, Libère-moi, libère-toi. Montre à quel point tu tiens à moi. »

18h40

« Je vais le faire, Mika ! Je vais te montrer que je ne rigole pas avec toi !

- Tire, putain ! ordonna-t-elle, Tu ne me fais pas peur !

- Tu crois que je bluffe ? hurla-t-il, la voix brisée par l'émotion, Tu crois vraiment que je ne suis pas capable de te tuer ? »

Mikaëla le fixa silencieusement.

« Si, justement, tu es capable de tellement de choses, tu me l'as assez bien prouvé ces derniers mois ! Alors arrête de parler, et montre-moi. Montre au monde entier qui tu es vraiment. Enfonce-toi encore plus dans cette affreuse réputation que tu t'es créé. Continue dans cette lancée où quand on croit que tu ne peux pas faire pire, tu fais mille fois pire ! Et voilà, ça sera la fin de ta souffrance et de la mienne. Je suis le problème, non ? Alors élimine le problème.

- Bordel, tu es complètement folle, Mika et c'est probablement pour ça que je t... il s'interrompit, secouant sa tête comme s'il se reprenait, Que je t'ai aimée. »

Mika releva un sourcil, ne comprenant pas pourquoi il parlait tout à coup au passé.

Alors ça y est ? Il s'était décidé à lui retirer la vie et c'était comme ça qu'il lui faisait ses adieux ? Elle ne pensait pas qu'il le ferait. Trop tard. Elle s'était elle-même mise dans cette position, il fallait désormais en assumer les conséquences. Il n'y avait rien qu'elle puisse faire contre une arme.

« J'aimerais l'entendre une dernière fois. Alors, s'il te plaît, même si ce n'est pas vrai, dis-moi que tu m'aimes, lui demanda Nate,

- Je t'aime. Mais ce n'est pas l'amour que tu crois. C'est de la pitié, n'hésita-t-elle pas à cracher. »

La jeune femme ferma ses yeux pour la dernière fois pour ne pas se voir mourir dans les yeux de son ennemi. Elle inspira et expira profondément pour respirer une dernière fois. Elle vida son esprit pour ne plus penser à rien, pour n'avoir aucun regret, pour ne plus rien sentir, une dernière fois. La toute dernière chose dont elle se souviendrait serait la pression du métal froid appuyé contre son front, symbole de toute la noirceur de cette situation et de sa vie. Une larme solitaire glissa le long de sa joue, une dernière trace de sa lutte intérieure.

Malgré tout, les paroles de Nate résonnaient dans sa tête comme un écho sinistre. "Je t'aime" avait-elle dit, mais ce n'était pas du vrai amour. C'était un adieu chargé d'amertume, de compassion forcée. Elle n'avait pas pu mentir jusqu'au bout, même dans cet instant final.

Ses pensées, qu'elle avait pourtant essayé de vider, dérivèrent vers Evan, son visage lui vint à l'esprit comme un souvenir lointain. Elle aurait voulu lui dire qu'elle l'aimait une dernière fois également. Et avant toute chose, elle espérait que tout autant que sa sœur et ses amis, il trouverait la force de comprendre, de guérir de cette nuit cauchemardesque.

C'était maintenant.

Mikaëla était prête à mourir.

Dans ce moment de calme absolu, elle était prête à ce que tout se termine une bonne fois pour toutes.

Pourtant, le pistolet s'éloigna de sa tête.

Elle ouvrit lentement ses yeux, incertaine de ce qu'elle verrait.

Nate se tenait toujours devant elle, mais le pistolet pointait désormais sur sa propre tempe. Son regard, qui avait été rempli de colère quelques instants auparavant, était maintenant teinté de confusion et de douleur. Elle ne savait pas quoi penser, comment réagir. Cette inversion soudaine des rôles... Nate prêt à se sacrifier... ?

L'arme avait fait tant de va et vient indécis, elle n'avait pas envisagé un tel scénario. Nate, l'homme qui avait été à deux doigts de la tuer, était maintenant au bord du suicide.

« Je ne peux pas... commença-t-il d'une voix étranglée,

- Nate, pose cette arme, elle s'approcha lentement de lui,

- C'est trop tard pour moi... susurra-t-il en secouant sa tête,

- Nate, ne fais pas ça.

- Je ne veux plus être un monstre.

- Il existe d'autres solutions... »

Il était bien décidé à appuyer sur la gâchette pour se donner la mort, mais contre toute attente, Mika se précipita sur lui pour tenter de détourner l'objet. Ils se mirent à se débattre sous les yeux de la psychologue encore attachée à son fauteuil, chacun luttant pour sa propre vie, mais d'une manière complètement différente.

Ils se repoussaient mutuellement dans un silence presque total, seulement interrompu par leurs respirations saccadées et le léger cliquetis de l'arme qui se promenait dangereusement dans toutes les directions.

« Refais ta vie, change de ville, d'amis, de nom... J'en sais rien ! Tu peux tout recommencer et faire mieux ! Mais ne fais pas ça, Nate ! »

Nate réussit finalement à maintenir le pistolet contre sa tempe, tandis que Mikaëla usa de toutes ses forces pour l'empêcher de commettre l'irréparable.

Son doigt pressa la détente. Une, deux, puis trois fois.

A l'entente des trois coups de feu, Mikaëla et Nate se fixèrent avec effroi, l'un dans les bras de l'autre à cause de leur combat mené les secondes précédentes.

Ils se laissèrent tomber au sol, à la Roméo et Juliette, ils s'effondrèrent.

Personne n'avait été touché, les balles étaient parties dans le plafond, mais ils venaient de frôler la mort et se rendaient enfin compte d'à quel point cette situation était dangereuse.

« Est-ce que tu as quelque chose !? Est-ce que je t'ai touchée !? Nate inspecta Mika de haut en bas, la prenant dans ses bras pour vérifier qu'elle n'ait pas une seule égratignure,

- Non, je n'ai rien ! Et toi ? elle poussa l'arme d'un coup de pied pour ne plus courir de risques,

- Non... Je suis vraiment désolé ! Pardonne-moi ! il se mit à pleurer, Je...

- Nate, ce n'est vraiment pas le moment ! elle le secoua, Il faut qu'on sorte d'ici avant que quelqu'un nous voit ! Les gens ne vont pas tarder à chercher à savoir ce qui se passe ici, les coups de feu n'ont pas dû passer inaperçus.

- Mais la psy...

- J'ai un plan, ok ? elle se releva et tendit une main fragile à Nate pour l'aider à se relever également, Alors, écoute-moi bien. Tu vas te dépêcher de sortir d'ici, et tu vas entrer dans la voiture de Luke qui est garée devant le bâtiment. Fais en sorte que Cassie et Maddy montent avec vous. Si Evan te fait barrage, tu lui dis que c'est moi qui t'ai envoyé.

- Et toi ? Et la psy ?

- Je partirais avec Evan. Lui et moi, on s'occupera de la psy. Maintenant, dépêche-toi de dégager ! »

***

Personne n'avait quitté ce monde. Et voilà comment le psychopathe et la jeune femme se retrouvaient à devoir collaborer encore et encore. Malgré toutes les pierres jetées, les pics lancés, les menaces et les complots effectués, la vie avait toujours réussi à les lier, et leurs destins finissaient toujours par s'entremêler. Dans cette étrange alliance, Mikaëla et Nate avaient fini par apprendre à naviguer entre méfiance et nécessité, développant une forme de complicité malsaine, où chacun tentait de tirer avantage de l'autre, tout en sachant pertinemment que leur survie en dépendait.

EVAN

« Je sais qu'on avait dit qu'on ne bougeait pas de là, mais il faut qu'on monte ! Vous avez tout aussi bien entendu les coups de feu que moi, non ? Ce serait de la folie que de rester plantés là à ne rien faire ! insistai-je auprès de Maddy et Cassie,

- Je suis tout aussi effrayée que toi, mais ce n'est pas ce qu'on avait convenu avec Mikaëla, il faut qu'on ait confiance, répondit Maddy en me retenant par le bras,

- Vous voyez bien que tout le monde commence à paniquer là, personne ne nous verra entrer si on monte ! Imaginez que Nate ou Mika soient blessés !? rétorqua Cassie,

- La faute à qui !? lança Maddy en menaçant Cassie,

- Continuez de régler vos comptes si ça vous plaît ! Moi, je monte ! affirmai-je. »

Je tournai le dos aux deux filles pour commencer à me diriger vers l'étage afin de rejoindre Mika, dans l'espoir de ne pas la rencontrer baignant dans son propre sang. Or, avant même que je n'eus le temps de passer la grande porte de l'entrée de la clinique, Nate me heurta de plein fouet, mettant ses mains sur mes épaules comme pour me stopper. Il avait l'air pressé et angoissé.

« Reste là ! Mika va bien, elle arrive avec la psy ! Prépare-toi à partir avec elles ! m'indiqua-t-il tout en me secouant,

- Si c'est encore un piège, je te jure que tu ne t'en sortiras pas vivant, Jacobs ! hurlai-je. »

Ce n'était pas tout à fait ce qui était prévu au départ.

L'idée de lui coller une droite dans la gueule put à peine me parcourir l'esprit qu'il s'était déjà précipité vers la voiture de Luke en ramassant Maddy et Cassie au passage. Le moteur rugit et la voiture démarra en trombe, s'éloignant rapidement de la clinique. Je restai un instant immobile, me demandant si je devais croire ce connard ou non car je voyais plein de personnes sortir en courant de l'établissement. C'étaient autant des médecins que des patients, alors mon regard se perdait dans la foule à la recherche de Mika.

En quelques secondes les sentiments de haine et d'anxiété disparurent lorsque je la vis arriver, traînant sa psy de force vers la sortie. Je n'hésitai pas à les rejoindre pour les aider.

« Mika ! Tu vas bien ? m'exclamai-je en la serrant dans mes bras,

- Ça va, Evan ! répondit-elle en se dégageant doucement de mon étreinte, les yeux encore remplis de tension, Vas dans la voiture avec la psy, il faut que je supprime les vidéos de surveillance.

- Qu'est-ce qui s'est passé !?

- On en parlera après, fais ce que je te dis et ne la laisse pas partir ! »

Je hochai de la tête, comprenant que l'urgence de la situation passerait avant mon inquiétude pour Mika.

Sans lui laisser le temps de protester ou de se débattre, je pris la psy par le bras pour la faire monter dans ma voiture garée non loin de là. Elle semblait sous le choc, mais finit par obéir. Je la mis sur les sièges arrière et m'enfermai dans le véhicule avec elle, le temps que Mika revienne.

Les minutes semblaient s'étirer alors que j'attendais, le regard rivé sur la porte de la clinique et les doigts tapotant nerveusement contre le volant. Finalement, je vis Mika réapparaître, se dirigeant vers le côté passager de la voiture d'un pas rapide. Je déverrouillai aussitôt les portes et elle monta rapidement.

« J'ai fait ce qu'il fallait. Roule ! »

Elle semblait épuisée. Elle quitta son sweat pour se libérer de la chaleur que les événements lui avaient fait ressentir et le jeta par terre sans vraiment réfléchir. Je voulais lui poser mille questions sur ce qui s'était passé, mais je savais qu'il était plus sage d'attendre le bon moment, alors je me mis à rouler sans vraiment savoir vers où.

Après avoir attaché ses cheveux noirs dans un chignon désordonné et respiré profondément, elle se retourna vers l'arrière pour s'adresser à la psy que nous tenions en otage.

« Combien pour que vous démissionniez de cette clinique et que vous ne racontiez à personne ce qui s'est passé ?

- Vous pensez que vous pouvez acheter mon silence avec de l'argent ? se stupéfia la psy,

- C'est ça ou vous ne rentrez pas chez vous ce soir, lui expliqua-t-elle sérieusement, Ne faites pas trop la difficile ou je trouverais un moyen de transformer votre vie en calvaire. »

Il y eut une minute de silence et je fis semblant de ne pas être perturbé par cette discussion.

« Alors ? Combien ? répéta Mika, Je ne cherche pas à vous faire du mal, juste à me sortir d'une situation pour laquelle mes amis et moi risquons la taule.

- Je ne veux pas d'argent, je veux juste rentrer chez moi en sécurité. Je quitterais cet emploi et je ne dirais rien de ce qui s'est passé, c'est promis.

- Il nous faut quelque chose en échange, vos mots ne suffisent pas ! soupira Mika,

- Je peux vous donner mon badge professionnel et mon ordinateur avec tous les dossiers des patients que j'ai accueillis à la clinique de LA. Vous pourrez en faire ce que vous voudrez, sachant que si leurs informations sont diffusées, je risque de perdre le droit d'exercer mon métier. Ça pourrait suffire ? répondit la psy, ses mains tremblant légèrement alors qu'elle fouillait dans sa besace en cuir. »

Mika se tourna vers moi, cherchant mon approbation. Je hochai de la tête même si je n'étais pas au courant de la moitié des choses et que je ne savais pas ce que je faisais. Mais elle, elle avait l'air plutôt sûre d'elle, alors je n'osai pas la contredire.

Elle tendit ensuite sa main pour ramasser les affaires que lui proposait la psy, puis les examina rapidement avant de les ranger à ses pieds.

« Très bien. Entrez votre adresse dans l'application, on vous dépose, dit-elle en tendant le portable à la psy, Mais si jamais on entend parler de cette histoire, on saura exactement où vous trouver. »

La psy acquiesça, visiblement soulagée. Nous roulâmes jusqu'au quartier de la pauvre femme, chacun absorbé dans ses pensées. Je jetai un coup d'œil à Mika qui regardait fixement la route, son visage stoïque tout de même marqué par des traits de fatigue et de stress.

Une fois notre otage déposée chez elle, Mika et moi nous retrouvions seuls dans la voiture. J'avançai à travers quelques pâtés de maisons, puis je coupai le moteur pour prendre au moins quelques minutes pour discuter avec elle.

« Mika, qu'est-ce qui s'est passé ? » demandai-je, espérant qu'elle se confie enfin.

Elle ne répondit pas, continuant de fixer un point invisible devant elle. Je sentais qu'elle était au bord de l'effondrement. Je tendis une main pour toucher la sienne, espérant lui apporter un peu de réconfort.

« Mika, tu peux tout me dire. »

Elle haussa ses épaules à plusieurs reprises tentant de faire sortir les mots de sa cage thoracique, et avant que je ne puisse réagir, elle éclata en sanglots. Elle se jeta dans mes bras, pleurant sans retenue, demandant clairement à ce que je la serre contre moi, ce que je n'hésitai pas à faire, essayant de lui transmettre toute la sécurité et l'amour que je ressentais pour elle. Sans vraiment y réfléchir, je la tirai vers moi, l'invitant à s'approcher davantage, et elle traversa difficilement la boîte de vitesses pour venir sur mes genoux, à la façon d'un enfant dans les bras de ses parents. Malgré l'inconfort de la voiture, elle enfouit son visage dans mon cou pour cacher ses larmes et s'accrocha à moi pour évacuer toute sa peine. Elle me serra fort comme elle ne l'avais jamais fait auparavant.

Une partie de mon pull était déjà trempée par ses larmes, mais cela n'importait que peu. Ce qui m'inquiétait vraiment était que même mes mains dans ses cheveux et mon étreinte n'arrivaient pas à apaiser ses pleurs. Mon cœur était en morceaux.

Le visage toujours enfoui dans mes vêtements, Mika s'exprima nerveusement.

« Je suis tellement fatiguée... d'être moi-même, de vivre cette vie. Je ne fais que mettre tout le monde en danger. Je pensais pouvoir tout gérer, mais je n'en peux plus. Regarde ce que je viens de faire, poursuivit-elle, J'ai menacé une psy. Une femme qui ne faisait que son travail. Je l'ai terrorisée pour qu'elle se taise, et maintenant elle doit vivre avec ça. Quelle sorte de personne fait ça ? Qu'est-ce que je suis devenue ? À chaque fois, c'est moi qui entraîne tout le monde dans des situations impossibles. Et toi, Evan... Tu te retrouves toujours au milieu de tout ça à cause de moi...

- Shhhh, l'interrompis-je en posant ma joue contre sa tête, Ne dis pas ça, je sais que tout ce que tu fais c'est pour sauver nos culs à tous et tu y arrives toujours très bien. Je ne sais pas encore ce qui s'est passé, mais je suis sûr que c'est justifié, et tout ce qui compte, c'est que c'est fini. »

A l'entente de mes derniers mots, elle se releva légèrement pour me regarder dans les yeux.

« Tu ne te rends pas compte. C'était bien plus grave que ça ! J'ai failli faire une connerie monumentale.

- Comment ça ?

- Evan, elle bégaya puis reprit sa respiration, J'ai failli non seulement perdre mes amis et ma sœur aujourd'hui, mais j'ai failli te perdre, toi. Quand tout semblait foutu, quand je pensais que c'était fini, c'est à toi que j'ai pensé... Et la vérité c'est que quand j'avais ce putain de pistolet sur le front, j'ai compris que je n'avais pas peur de mourir, mais peur de te perdre, toi, elle marqua une pause, la gorge nouée, Je me suis avancée pour être face à la gâchette et ce n'était même pas le plus dur à faire. L'idée de perdre ma vie était facile comparée à l'idée de te perdre. Tu es l'une des seules personnes qui me rappelle qu'il y a encore quelque chose de bon dans ce monde pour moi. Tu me ramènes à la surface quand je me noie et... Je... Merde, je suis franchement nulle pour dire des trucs romantiques, il n'y a que la haine qui me réussit. Je n'ai jamais été douée pour exprimer ce que je ressens... elle se mordit la lèvre inférieure comme si les mots la démangeaient, Mais, Evan, je t'aime. Je t'aime tellement que ça me fait mal. Je ne sais pas comment te le dire autrement. »

Je l'observai bouche bée, bouleversé par ses mots. Ce n'était pas la première fois qu'elle me faisait cet aveu, mais à cet instant précis, il semblait plus sincère que jamais étant donné qu'elle ne cherchait pas à fuir la discussion ou à démentir ses dires.

"J'ai compris que je n'avais pas peur de mourir, mais peur de te perdre, toi."

"Mais, Evan, je t'aime. Je t'aime tellement que ça me fait mal."

J'avais bel et bien entendu le mot "pistolet", mais ces phrases bien précises résonnaient dans mes pensées et dans l'habitacle de la voiture, emplissant l'air de cette tension émotionnelle qu'elle avait si souvent contournée. Mes doigts glissèrent doucement le long de sa joue, effleurant ses larmes encore tièdes et elle se remit à parler.

« Je ne m'attendais pas à ça, admit-elle, Je ne pensais pas te dire tout ça maintenant, ni dans ces circonstances, mais je devais le faire. Parce que si quelque chose m'arrivait aujourd'hui, je ne voulais pas que tu l'ignores »

C'est déjà beau de me le dire comme ça, mais ne t'en fais pas, mon amour, je vais te donner l'occasion de me le dire et redire encore et encore, dans les circonstances que nous méritons réellement de vivre.

« Je ne m'attendais pas à ça non plus, mais tu n'as pas idée à quel point tes mots sont importants pour moi.

- Je sais que je ne suis pas toujours facile à comprendre, à aimer même... »

Je l'interrompis, une fois de plus, en posant mon index sur ses lèvres, un geste qui servait à doser lorsque les mots menaçaient de devenir trop lourds à porter. Et Dieu sait que lorsque Mika faisait des monologues, elle pouvait partir un peu trop loin dans sa réflexion.

« Tais-toi. Tout ce que je vois c'est que tu te bats pour ceux que tu aimes, et même si ça peut sembler effrayant parfois, ça fait partie de ce qui te rend unique.

- Je ne suis pas habituée à être aimée pour qui je suis vraiment, elle sourit faiblement, peu convaincue par mes paroles,

- Eh bien, ça va changer, j'attrapai son menton pour la forcer à m'écouter, Parce que tu peux me repousser autant de fois que tu le voudras et je n'irais nulle part. Pas tant que tu voudras bien de moi. »

Le silence s'installa entre nous, chargé d'une douce complicité. Mika pressa naturellement son front contre le mien tout en fermant ses yeux, et j'appréciai l'instant tout en scrutant son visage bouffi, pas moins magnifique pour autant.

Je pouvais sentir l'adrénaline des événements s'atténuer petit à petit, mais une colère sourde se trouvait encore au fond de moi. Nate Jacobs. De ce que j'avais compris, ce salaud avait mis Mika entre la vie et la mort, et même si elle avait réussi à s'en sortir, je ne pouvais m'empêcher de le détester encore plus. Ça partait toujours dans les extrêmes avec lui, mais comment avait-il pu laisser les choses dégénérer à ce point ? Comment avait-il pu pointer une arme vers Mika s'il disait l'aimer ?

D'un autre côté, la déclaration de ma brune ténébreuse mettait du baume sur les blessures ouvertes de cette journée.

Ma brune ténébreuse à moi. Si elle voulait bien l'être. Si elle l'était déjà.

« Je t'aime. » lui rappelai-je.

A cet instant, mon téléphone vibra. Je jetai un coup d'œil rapide sur le tableau de bord où s'affichaient mes notifications et je vis un message de Peach : « Tout va bien ? Vous en êtes où avec Mika ? La nuit tombe et on ne sait pas quoi faire de Nate... Venez chez moi dès que vous pouvez et on avisera. On est tous là. »

MADDY

Nous nous étions réfugiés chez Peach à toute vitesse après ce qui aurait pu ressembler à une fusillade mortelle. A notre grande surprise, c'était Nate qui avait pris le relais et nous avions un peu été obligés de le suivre sous le feu de l'action. Ce n'était pas dans le plan, mais si le plan n'avait pas été un peu bousculé, ça n'aurait pas été drôle.

Voilà comment nous nous retrouvions tous, à l'exception de Mikaëla et Evan qui n'étaient pas encore arrivés, et Lévy qui n'était visiblement pas là, dans le salon de Peach à écouter ce que nous rapportait mon ex toxique. Cette histoire nous enlevait à chacun les mots de la bouche. C'était de la pure folie, mais venant de Nate, ce n'était pas très étonnant finalement. Mais ce qui me rendait le plus dingue par-dessus tout c'était qu'il m'avait failli faire perdre, une fois de plus, ma sœur. La seule que je n'avais jamais eue, mais maintenant que je l'avais, c'était la seule que je n'avais pas envie de voir partir.

Nate se trouvait assis dans le canapé, Cassie non très loin de lui. Les autres et moi-même n'arrivions pas à tenir en place et arpentions la pièce de droite à gauche.

« Donc t'es en train de me dire que t'as failli tuer ma sœur !? MA SŒUR !? je secouai un doigt sous le nez de Nate, très contrariée,

- Détends-toi, avant tu ne savais même pas qu'elle existait, répondit-il tranquillement,

- Comment tu peux switcher tes émotions comme ça ? Passer du mec bouleversé à celui qui n'a rien à se reprocher et se comporter comme un connard ? C'est une vie que tu as mise en danger ! Je ne sais pas si ce que tu viens de nous raconter est vrai, mais Mikaëla aurait dû te laisser crever, répliqua Luke,

- Elle m'a seulement empêché de mourir pour vous épargner, vous tous, et elle-même.

- Évidemment ! Tu croyais quoi !? Peach le dévisagea, Que tu méritais une médaille pour ne pas avoir réussi à tout foirer encore plus ? T'as un sacré culot, Nate. Félicitations, vraiment. »

Nate serra sa mâchoire, visiblement agacé par les accusations, mais il ne broncha pas, il savait qu'il était en tort. Et même pire qu'en tort. Cassie, qui était restée silencieuse jusque-là, releva sa tête de chien battu et prit la parole pour dire de la merde.

« C'est passé, tout le monde va bien. Nate a juste piqué une crise de colère et ça ne se reproduira plus.

- Juste une crise de colère ? Tu le fais exprès ou tu ne vois pas qu'il avait prémédité tout ça ? j'avançai vers Cassie, encore prête à en découdre, TON AMIE, celle qui t'a prise sous son aile quand tout allait mal, celle qui t'a donné plusieures chances de ne pas déconner, a failli MOURIR !

- Laisse faire, Luke leva ses yeux au ciel et m'éloigna de la blonde, "Crise de colère" c'est le terme qu'elle utilise pour rationaliser les conneries de son mec et justifier le fait qu'elle soit partie de la bande pour lui.

- Alors... balbutia Cassie,

- Alors rien du tout ! l'arrêta Peach, Vous êtes en train de tout mélanger là, donc vous laverez votre linge sale en public une autre fois.

- C'est vrai, j'ai fait n'importe quoi, intervint Nate de sa voix rauque, Tout était calculé, mais c'est totalement parti en couilles quand Mika a décidé de me demander de la tuer. Je voulais pas que ça se passe comme ça, je voulais juste...

- Juste quoi ? le coupa une voix masculine qui venait de faire apparition dans la pièce. »

La tension dans la pièce monta d'un cran lorsqu'Evan et Mikaëla firent leur entrée. Tous les regards se tournèrent vers eux, et une atmosphère électrique envahit la pièce. Je mis une main soulagée sur ma poitrine gauche lorsque je vis que ma sœur était bel et bien entière. Evan, visiblement énervé de constater Nate assis aussi confortablement sur ce canapé, se dirigea droit vers lui.

« Juste quoi ? » répéta Evan d'une voix tranchante.

Nate se leva lentement, ses yeux lançant des éclairs.

« Juste comprendre nos problèmes et pourquoi Mika ne veut pas être avec moi, répondit-il sur un ton provocateur,

- Ah oui ? Donc t'as jugé bon d'apporter un calibre 19 pour mener à bien ta thérapie de couple imaginaire ? Evan plaqua presque son front contre celui de Nate, T'es qu'un malade mental !

- Tu crois que tu vaux mieux que moi, Evan ? T'es qu'un gosse de riche avec le complexe du héros ! ricana Nate. »

Evan ne se retint plus et attrapa Nate par le col, prêt à lui donner un coup de poing. Mais avant qu'il ne puisse le frapper, Mikaëla intervint. Sa voix éclata dans la pièce comme un coup de tonnerre.

« ASSEZ ! Evan, lâche-le ! elle croisa ses bras contre sa poitrine puis se retourna vers Nate, Tu es en vie et même si tu ne le méritais même pas un peu, j'ai fait le nécessaire pour que tu n'aies aucun problème vis-à-vis de ta petite attaque terroriste. Alors maintenant, sois juste reconnaissant, et toi et ta blonde, foutez le camp ! »

Nate ouvrit la bouche pour protester, mais Mikaëla leva une main pour le faire taire.

« Non, je ne veux plus t'entendre. Cassie, prends tes affaires et partez tous les deux. »

Cassie, les yeux écarquillés, tenta de plaider sa cause comme si elle réalisait qu'elle venait de définitivement perdre son amie.

« Mika, attends, tu ne peux pas faire ça, toi et moi...

- Je viens de le faire, répondit sèchement ma sœur, Tu n'as jamais été de notre côté, Cassie. On n'a plus de temps pour tes excuses, ni pour tes conneries à toi, Nate ! elle soupira,

- Et dernier avertissement, Nate Jacobs : tu as franchi la limite des limites, ajoutai-je, La prochaine fois que tu nous approcheras pour nous faire du mal, ce n'est plus seulement contre nous que tu devras te battre, mais aussi contre des forces supérieures. Nous n'avons plus rien à perdre. »

Je bluffais complet. Solliciter l'intervention de la police ou de la justice pour quoi que ce soit serait de la folie et nous mettrait tous dans de beaux draps. Depuis que nous nous connaissions, chacun d'entre nous avait été complice à un moment donné pour faire des choses peu nettes. Cependant c'était la seule chose que j'avais trouvé à dire à l'instant T, dans l'espoir de faire comprendre à Nate que ce qu'il avait fait aujourd'hui était la goutte qui avait fait déborder le vase.

« DE-HORS ! » ordonna à nouveau Mikaëla, s'efforçant de rester calme.

Le couple décida d'obéir et de mettre les voiles.

Dès lors qu'ils avaient disparu et qu'ils avaient refermé la porte derrière eux, Mikaëla se tourna vers moi. Sans un mot, nous nous précipitâmes l'une vers l'autre, pour nous faire une étreinte bien serrée. Les autres ne tardèrent pas à nous rejoindre pour un câlin groupé plutôt tragique, accompagné de quelques rires nerveux.

Un coup de feu et la personne incroyable qui nous avait tous réunis aurait disparu, est-ce que vous vous en rendez compte ?

« Merci. Merci d'avoir toujours été là pour moi, même quand je prenais des décisions stupides. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous. Merci de m'avoir fait confiance, de m'aider et d'être dans ma vie. Encore : je ne sais pas ce que je ferais sans vous. » murmura Mikaëla perdue quelque part au milieu du câlin collectif.

Lentement, nous nous séparâmes, chacun reprenant ses esprits après la tension des dernières heures. Peach, toujours pragmatique, brisa le silence.

« Bon, je pense qu'on a tous besoin de se poser un peu et de se remettre de cette journée infernale. Ça vous dit on commande japonais et on passe la soirée ensemble ? »

Nous acquiesçâmes.

Peach partit dans les couloirs de sa maison et je la suivis, profitant de la situation pour lui demander quelque chose.

Elle entra dans une chambre qui semblait être celle de Lévy et se dirigea vers son set de gamer. Malgré le panneau agressif qui interdisait d'entrer dans la pièce, je passai ma tête derrière la porte, l'air innocente.

« Tu cherches quoi ? je fis un petit sourire,

- La carte du japonais chez qui mon frère commande tout le temps, mais c'est toujours le bordel sur son bureau, on ne trouve jamais rien dans ce chantier, elle éparpilla des papiers, faisant presque exprès de mettre encore plus de désordre dans les affaires de Lévy,

- Il ne rentre pas ce soir ? demandai-je, Enfin, je veux dire, ça serait plus simple de l'attendre pour commander, j'ai entendu dire qu'il adorait manger asiatique.

- Non, je crois qu'il dort chez... Mia ? Maya ? Mahina ? Ma... Peach secoua sa tête, confuse, Ma-quelque chose, je ne me souviens plus du prénom de sa 976ème victime du mois.

- Victime ? riai-je jaune, DU MOIS !?

- Son plan cul quoi ! elle haussa des épaules,

- Ah bon ? Je ne pensais pas, m'étonnai-je à moitié,

- Lévy Roberts est un Don Juan, crois-moi, il a accumulé plus de coups que toi, moi et toute la bande réunie, Peach ricana tout en continuant de chercher la carte, puis me regarda, Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi ça t'intéresse ?

- Ca ne m'intéresse pas, j'avalai ma salive,

- Il y a quoi entre toi et mon frère ? elle plissa ses yeux,

- Rien. »

Rien, je lui ai juste taillé une pipe pendant son anniversaire après qu'il m'ait avoué qu'il était puceau, et depuis, nada, silence radio.

« Parfait ! Parce que même si lui et moi avons le même sang et que j'aime cet idiot, Lévy n'est pas le genre de mec que je recommande à mes amies. » conclut Peach après avoir trouvé le dépliant du japonais.

Ok, ça faisait peur.

Je forçai un sourire en regardant Peach quitter la pièce pour rejoindre les autres, mais à l'intérieur, c'était confus. M'avait-il menti à propos de sa virginité ? Ou mentait-il à Peach à propos de toutes ses conquêtes juste pour faire croire qu'il avait une vie sexuelle passionnante ? Ou peut-être que c'était juste Peach qui exagérait les choses pour dissuader ses amies de se rapprocher trop de son frère... ? C'était malsain et cela ne ressemblait pas au comportement de Peach. Mais en même temps, je ne savais pas quoi en penser, pas tant que je n'avais pas eu plus d'informations.

En suivant mon amie dans le salon, je me sentais toujours aussi perturbée par ce que je venais d'entendre. Pourquoi mentir à propos d'un truc aussi intime ? Pourquoi Peach était-elle si catégorique sur le comportement de son frère ?

"Rien" avait été ma réponse automatique à sa question fatidique. Mais rien ne semblait plus flou que cette vérité-là. Mon esprit revint à cette nuit, à son anniversaire... L'hésitation dans ses gestes, l'incertitude dans ses yeux, sa nervosité... Ça semblait si authentique. Et pourtant, et s'il avait menti ? Pourquoi aurait-il fait ça ? Pour se donner de l'importance ? Pour créer une connexion là où il n'y en avait pas ?

Peach, elle était sincère. Je connaissais son franc-parler. Mais pouvait-elle vraiment connaître chaque détail de la vie de Lévy ? Les frères et sœurs ne se partageaient pas toujours tout après tout.

Assise à côté de Mikaëla, je la fixai telle une psychopathe, cherchant quelque part sur son visage la réponse à la question "M'aurait-elle raconté si Evan et elle avaient couché ensemble ?"... Et j'avais déjà ma réponse, puisque oui, effectivement, elle m'avait déjà confirmé qu'à Salem, Evan et elle n'avaient pas fait que se regarder devant le miroir dans sa chambre.

Puis, moi non plus, je pense que je ne serais pas trop gênée de lui raconter ce que je fais.

Donc oui, c'était possible que Peach et Lévy se confient sur leurs ébats mutuels.

Bref, il ne fallait pas tirer de conclusions trop hâtives...

« Allô ? T'as encore oublié tes clés ? Je t'ouvre, abruti ! » Peach décrocha son téléphone.

Abruti ? Ouais, c'était lui, il était là.

Lévy traversa la grande porte de l'appartement, l'air fatigué mais avec un sourire en coin qui le caractérisait bien. Il ne vit pas de suite que le groupe et moi étions là. Peach lui fit une bise rapide et ferma la porte.

« Tu ne devais pas dormir chez Miam, Maya l'abeille ou Machin Chouette ce soir ? lui demanda Peach, moqueuse,

- Déjà, si tu m'écoutais un peu quand je te racontais ma vie, tu saurais que j'étais avec Zoey et pas chez Mila. T'as tout confondu, il rangea sa veste de motard sur le porte-manteau,

- Ouais bah c'est compliqué de suivre aussi ! Peach revint jusqu'à nous. »

En s'apercevant que nous étions tous là, son sourire en coin s'effaça légèrement, puis il le réafficha en une fraction de secondes.

« Hé, vous avez fait une réunion de famille sans moi ? lança-t-il,

- C'est ça et elle va continuer sans toi, puisqu'on veut rester entre nous. Je te prie de rejoindre ta chambre et t'y enfermer dedans, lui conseilla Peach,

- Capiche chef ! il partit sans insister. »

Leur court échange voulait tout et ne rien dire. Il y avait anguille sous roche et je planais toujours dans le doute.

Ou étais-tu trop aveugle, Maddy ?

Ce qui était sûr c'était que j'allais trouver un moyen de me sortir de cette incertitude et que je n'allais pas passer par la simple discussion car je ne voulais plus de mensonges... S'il y en avait.

CASSIE

La tempête entre Nate et moi risquait de gronder à tout moment alors que nous marchions rapidement à travers les rues de Los Angeles, cherchant à rentrer chez nous après avoir été expulsés de chez Peach par Mika. Toujours aussi excessivement choquée par les événements de la journée, mes pas résonnaient sur le trottoir tandis que je tentais de rattraper le rythme effréné du garçon qui était sensé être mon copain.

« Nate, attends une seconde ! Tu vas trop vite !

- Quoi, Cassie ? il s'arrêta brusquement, se retournant vers moi,

- Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas prévenue de ce que tu avais en tête aujourd'hui ? demandai-je, ma voix montant d'un cran,

- Parce que tu m'en aurais empêché, tiens ! T'es bête ou quoi ? Nate détourna le regard, un rictus amer tordant ses lèvres,

- OUI ! Parce que c'était une très mauvaise idée ! m'écriai-je, On aurait pu en parler et j'aurais essayé de te raisonner, je suis là pour ça !

- C'était ma seule chance de faire quelque chose de significatif, Cassie. Et tu gâches tout en te comportant comme si tu étais ma mère plutôt que ma petite amie ! Je ne t'ai rien demandé !

- BORDEL, tu as failli tuer des gens et tu as failli te tuer toi-même ! mes poings se serrèrent instinctivement, Tu te rends compte de la gravité des choses des fois ou c'est trop loin pour toi !? »

Des passants nous jetèrent des regards curieux alors que notre dispute devenait de plus en plus publique. Nate s'efforça de baisser le ton et me prit par le bras afin que nous avancions plus vite et que notre discussion prenne une dimension privée, mais non moins agressive.

« Tu me fais mal ! chuchotai-je,

- Arrête de dramatiser. Tu sais très bien que les choses n'auraient jamais dérapé au point du meurtre ou du suicide.

- Putain, c'est quoi cette discussion !? As-tu la moindre idée de ce que tu fais subir à ceux qui t'aiment ? répliquai-je, me privant de m'énerver encore,

- Ce n'est pas le moment de jouer les victimes, Cassie.

- Je m'inquiète pour toi, insistai-je pour essayer de retrouver un peu de calme,

- Tu m'étouffes, c'est tout ce que tu arrives à faire, il me lâcha le bras,

- C'est trop, je levai mes mains pour faire comprendre que je me retirais de la partie, Tout ça. C'est fini. »

Il me regarda perplexe et secoua sa tête frénétiquement. Mes yeux se remplirent de larmes, mais je ne sus par m'expliquer à moi-même si c'était de la tristesse pour lui et moi, ou seulement pour moi.

« Ce n'est pas en me quittant que tu vas retrouver tes supers copains, tu le sais ça ? me jetta-t-il à la figure,

- Mon but n'est pas là.

- Tu es en train de prendre une décision que tu vas regretter, Cassie. »

Je tournai des talons pour prendre le chemin inverse de Nate et ne plus entendre ses menaces. Il n'essaya pas de me retenir, pas une seule seconde, et cela en disait long. Avant que je n'arrive à rejoindre l'arrêt de bus, au loin, j'entendis sa voix crier :

« Ne t'en fais pas, on va encore se croiser ! Ça va être marrant, tu verras ! Et nous serons encore et toujours complices. » siffla-t-il fièrement.

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Hey you, ça fait du bien de vous retrouver :)

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Laissez vos petits commentaires et théories ici ;)

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