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CHAPITRE 48 - Bang Bang

« Bon, s'assit Mika sur le fauteuil rouge en tirant sur les manches de son sweat, autant vous dire que je n'ai aucune envie d'être là et que je vais être très brève. Ça fait quelques années, mais vous n'êtes pas la première psy que je vois, personne n'a jamais trouvé de remède miracle pour mon cas et il n'en existe pas réellement. Le xanax et l'hôpital psychiatrique ? J'y ai goûté, mais je n'en reprendrai pas, oh non, merci. De toute façon, vos chers confrères vous ont fait suivre mon dossier, vous devez déjà connaître la moitié de ma vie... C'est le bordel hein ? plaisanta-t-elle, Alors, on va faire vite ! J'ai des problèmes avec ma mère, avec mon père, avec moi-même, avec l'amour, avec la confiance, avec le contrôle... la liste est longue ! Pour résumer, je suis une espèce de puzzle dont les pièces ne s'emboîtent plus et j'en suis pleinement consciente, vous voyez ce que je veux dire ? Je suis légèrement dépressive, j'ai un soupçon d'anxiété, mais aussi une gestion de la colère assez particulière, elle réfléchit, Parfois il m'arrive de dissocier, et pour couronner le tout, dernièrement, on m'a dit que j'avais un trouble du stress post-traumatique. J'ai vu assez de psys pour qu'on me colle toutes ces étiquettes, et je les crois, c'est tout à fait cohérent. En même temps, avec un psychopathe dans mon entourage, ma mère et son mec qui me kidnappent, lui qui essaye de m'agresser, puis elle qui crève... Ai-je vraiment le choix que d'être tout ça ? elle réfléchit encore, Sinon que dire de plus ? Les idées noires viennent par périodes, et j'ai fait une seule TS, lorsque j'avais 15 ans, mais Hendrix, mon copain de l'époque m'avait arrêtée à temps. »

La psychologue, confortablement installée au fond de son fauteuil en cuir, son carnet posé sur ses genoux, tenait encore sa tasse de thé à quelques centimètres de sa bouche. Prise au dépourvu par les paroles de Mikaëla qui l'avait à peine saluée en arrivant, elle n'avait pas réussi à prendre une seule gorgée de sa boisson pour le moment. Elle était étonnée par cette cliente qui avait autant de loquacité, et lorsqu'elle tenta d'en placer une, la jeune brune continua son monologue.

« Les gens ne cessent pas de dire que je suis forte, mais je me demande parfois si je ne suis pas juste bonne à encaisser les coups. Je ne dis pas ça pour me faire plaindre, à ce stade de ma vie je trouve ça assez drôle finalement. C'est épuisant, vous savez, de jongler avec mes émotions comme si elles étaient des bombes à retardement, alors autant en rire. Et puis, il y a aussi ces moments où tout devient flou, comme si je regardais le temps défiler sur un écran géant. C'est là que je me dis que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Mais bon, je suppose que c'est normal. Et je fais avec parce que personne n'arrive à me sortir de ça, et que je n'arrive pas non plus à me sauver moi-même, Mika regarda en l'air, Peut-être que j'en fais trop, que je dramatise, mais c'est mon quotidien. J'ai des moments où tout me paraît insurmontable et d'autres où je me crois invincible, j'ai des phases où je n'ai envie de voir personne, puis d'un coup, une envie désespérée d'être entourée. J'alterne entre le besoin d'aimer, le besoin d'être aimée et celui de repousser tout le monde. Mais je ne sais rien faire de tout ça, je n'arrive pas à doser, à trouver le juste milieu, alors je préfère fuir, rejeter, nier, manipuler, elle haussa ses épaules, Voilà, maintenant dites-moi quelque chose sur moi que je ne sais pas, Cathy ? »

La psychologue la regarda, toujours aussi perplexe, puis chercha de l'aide dans les yeux de Peach qui était assise à côté de Mikaëla. En effet, pour une première séance, elle avait accepté un accompagnateur.

Peach ne rassura pas la dame, elle hocha seulement de la tête pour confirmer les dires de son amie.

« Mikaëla, moi, c'est Christine, pas Cathy, la psychologue lui fit un sourire sympathique, Je...

- Je vous ai mâché les trois-quarts de votre travail là, est-ce qu'on pourrait avoir genre -70% sur le prix de la séance ? Ça me fait vraiment chier que Sonia paye des consultations pour une gamine qui est née des péchés de son mari, Mika souffla en repensant à son père,

- C'est... tenta de parler Christine,

- Non ! Mika ouvrit grand ses yeux, En fait, peut-être que vous pourriez faire -60% ? Allez, -50% ? Parce que finalement, j'ai bel et bien une question existentielle.

- Euh, Christine prit une inspiration malgré sa confusion, Je vous écoute, Mikaëla. »

La professionnelle se dit que c'était une enfant perdue, anxieuse à cause de cette séance, et que, malgré son léger sarcasme et son mépris, si elle débitait autant c'était parce qu'au fond, elle avait vraiment besoin de parler à quelqu'un. Peu importaient les enjeux, Christine voulait aider Mikaëla.

« Dites-moi, Mika se racla la gorge, Est-ce que c'est normal de lâcher un "je t'aime" sans réfléchir juste après un orgasme ? Orgasme qui, soit dit en passant, m'a été donné juste après une dispute ! Si on réunit tous ces éléments, est-ce que c'est normal ? »

Peach s'étouffa avec le cookie qu'elle venait de piocher dans l'assiette qui était sur la table, et Christine posa une bonne fois pour toutes sa tasse de thé. Elle réajusta maladroitement ses lunettes sur son nez.

« Je pense qu'on peut aussi ajouter ''bipolaire'' à ta liste de troubles mentaux, Peach regarda Mika stupéfaite,

- Ce n'est pas le sujet ! lui répondit Mika avant de se retourner à nouveau vers Christine, Alors ? Vous en pensez quoi ?

- Mmmh, Mikaëla, c'est... Eh bien, c'est une question très personnelle que vous posez là. Vous savez, l'amour et le désir sont des sentiments très intenses qui peuvent parfois se mélanger dans nos esprits, surtout dans des moments aussi chargés émotionnellement... commença-t-elle avant d'être coupée par Mikaëla une fois de plus,

- Je suis très sérieuse. C'était tellement bizarre que même moi je me suis demandée si je devais prévoir ma place à l'asile, insista-t-elle, Oh et j'ai aussi oublié d'ajouter que j'avais l'impression de me faire toucher par une femme, ça pourrait être un élément perturbateur de plus, vous ne croyez pas ? »

Peach ricana malicieusement tandis que Christine fronça ses sourcils, encore plus embarrassée qu'au départ.

« Traduction : ça veut dire qu'il avait un bon doigté ou un bon coup de langue... ou les deux ! Peach éclaira fièrement la situation,

- Exactement, merci, Peach ! acquiesça Mika, Je n'ai jamais vu un homme se débrouiller aussi bien. »

La psychologue toussa un coup pour faire comprendre aux filles que ce qui se passait dans cette pièce n'était pas une conversation entre copines. Malgré le côté quelque peu comique de la situation, elle voulait garder son professionnalisme face à l'avalanche d'informations que Mikaëla venait de lui confier. Elle savait que les premières séances pouvaient être déroutantes, mais celle-ci battait tous les records. Alors pour attirer son attention, elle se redressa sur son siège et lui posa une question.

« Qui est cet homme pour vous ?

- Evan ?

- Oui.

- C'est... hésita Mika, Bah c'est Evan, quoi !

- C'est votre petit ami ?

- ...

- Alors c'est votre ami ?

- ...

- Juste une personne avec qui vous avez parfois des rapports ? Christine marqua une pause, Mikaëla, ici il n'y a pas de jugement, vous avez tout à fait le droit de...

- Non, Evan n'est pas juste un plan cul, lui coupa-t-elle la parole sur un ton plus froid. »

Deux ou trois petites notes enfin écrites dans son carnet bleu et Christine sentait qu'elle tenait quelque chose, il fallait juste creuser un petit peu plus.

« Et vous pensiez ce que vous avez dit au moment où vous l'avez dit ? »

Un instant de silence s'installa et Mika fixa le sol tout en tripotant nerveusement ses bracelets couleur argent.

« Je vais essayer de formuler ma question autrement, Christine prit son temps pour ne pas bousculer sa cliente, Pourriez-vous vous imaginer dire sincèrement à Evan que vous ne l'aimez pas ?

- Non, je ne pourrais pas, admit-elle à demi mot,

- Donc, est-ce que cela voudrait dire que vous l'aimez ?

- Putain, Mika secoua sa tête, Arrêtez avec vos techniques de psychologie inversée ! »

Christine regarda Mikaëla avec calme, sans perdre son sourire bienveillant. Elle posa son carnet sur la table basse à côté d'elle et se pencha légèrement en avant, montrant son intérêt et son engagement dans la conversation.

« Vous savez, Mikaëla, je ne cherche pas à vous manipuler, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Vos sentiments sont valides, quels qu'ils soient. L'important, c'est de les comprendre pour pouvoir avancer.

- On est pas là pour parler d'Evan ! Mika croisa ses bras,

- Exactement, on est là pour parler de vous. Mais je pense que le sujet de ce jeune homme ne sera pas à négliger, la psychologue regarda sa montre, Bien, nous en avons fini pour aujourd'hui. J'aimerais que jusqu'à notre prochaine rencontre vous réfléchissez à tout ce dont nous avons discuté, et surtout, aux réponses que vous avez données à mes dernières questions. Demandez-vous ce que vous ressentez vraiment et pourquoi ces émotions surgissent de cette manière. Et à la prochaine séance, si vous en sentez l'envie, nous en discuterons. Sinon, nous parlerons d'autre chose.

- Ouais, je vais essayer de caser ça dans mon emploi du temps chargé entre deux crises existentielles, Mikaëla se leva, prête à partir,

- Je ne vous demande pas de tout résoudre en une nuit, juste de prendre un peu de temps pour vous. C'est important.

- On verra, répondit-elle en haussant des épaules, Honnêtement, je ne sais même pas si je reviendrai. J'ai essayé tellement de fois, et c'est toujours la même histoire. »

Peach roula des yeux, visiblement habituée par les réactions excessives de son amie. Elle se leva à son tour, ramassant son sac et fit un sourire poli à la psychologue avant d'accompagner Mika jusqu'à la sortie.

Christine les salua une dernière fois et elles disparurent dans les couloirs.

Peach s'accrocha aux bras de la brune en traversant le couloir de la clinique. Elle faisait tout le temps ça avec ses amis, comme elle était plus petite qu'eux c'était plus facile pour suivre leurs pas.

« T'en as pensé quoi ? Tu reviendras, hein ? demanda Peach,

- Je n'ai pas vraiment le choix, j'ai Sonia et Maddy sur le dos.

- Et Evan aussi ! accentua Peach, Il est vraiment content que tu prennes soin de toi.

- Evan, Mika imita une voix ironique, Toujours Evan ceci, Evan cela !

- Fais bien la capricieuse autant que tu veux, mais en attendant, le mec t'a donné l'orgasme de ta vie, la taquina Peach,

- Tu sais très bien que ce n'est pas si simple, répliqua Mika en regardant droit devant elle,

- Rien n'est jamais simple avec toi. Mais ce que je vois, c'est que vous tenez l'un à l'autre.

- Tu parles comme une de ces psys, Mika soupira,

- Peut-être que c'est parce que j'ai raison, Peach sourit, Tu penses qu'il a quoi dans la tête quand tu te comportes comme ça ?

- Je n'en sais rien, Peach. La vérité c'est que j'ai l'impression que je vais le détruire si je continue de m'accrocher à lui. C'est un mec bien et je fais tout de travers. »

Peach arrêta leur parcours et tira doucement Mika pour qu'elle la regarde dans les yeux.

« Écoute-moi. Tu es une personne incroyable. Evan le voit, je le vois, même les aveugles le voient. Tu ne vas pas le détruire. Mais tu dois arrêter de te détruire toi-même. »

Mikaëla laissa un blanc planner dans l'air pendant quelques secondes, puis, n'ayant pas de réponse à donner, elle acquiesça de la tête. Les deux amies continuèrent ensuite en silence, jusqu'à arriver dans la salle d'attente où des clients lisaient des magazines ou se distrayaient sur leurs téléphones.

Parmi toutes ces personnes, une surprise les attendait.

Des yeux bleus se relevèrent d'une revue people pour se poser sur les deux filles.

« Cassie ? Qu'est-ce que tu fais là ? interrogea Mika,

- Euh... Et vous ? elle rangea son magazine, Oh Mika, tu m'en avais parlé, c'est vrai... Ça s'est bien passé pour toi ? »

Avant que la conversation ne puisse continuer, un autre intrus de presque 2 mètres de haut débarqua, deux petites bouteilles de Coca Zéro à la main.

« Cass, il n'y avait plus de Coca Cherry dans le distributeur, j'ai dû... » l'homme s'arrêta net de parler en voyant sa "copine" en compagnie de deux de ses adversaires.

Mika dévisagea Nate et Cassie tour à tour, ne comprenant qu'à moitié ce qui était en train de se passer. Qu'est-ce qu'ils faisaient tous là, au même endroit, au même moment ?

L'assistant de la psychologue fit son apparition dans la salle et les doutes s'évaporèrent.

« Monsieur Jacobs Nathaniel, la Dr. Christine vous attend. »

Les quatre jeunes se fixèrent longuement, embarrassés par la situation.

« Je pense qu'on ferait mieux d'y aller, les autres nous attendent au parc... » Peach brisa la glace et emporta Mika avec elle.

NATE

Ce n'était pas un hasard si je me retrouvais là et Mika l'avait bien compris. Elle n'avait juste pas eu le temps de réagir. Et de la croiser ne faisait que me donner envie d'accélérer les choses.

« Tu veux que je t'accompagne, Nate ? À la première séance, tu as le droit d'emmener quelqu'un, se proposa Cassie,

- Non, tu peux attendre ici, ça ira ! je lui esquissai un sourire avant de disparaître. »

J'entrai dans la salle de consultation de la Dr. Christine et un frisson me parcoura l'échine. Ces pièces spacieuses, décorées de milliers de bouquins d'analyse du cerveau humain et de vieux canapés en cuir, me mettaient mal à l'aise. C'était trop aseptisé, trop organisé, trop tout pour que j'arrive à être en confiance dans ce genre d'endroit. Mais il ne fallait pas que je me laisse distraire par ces trucs, j'étais là dans un but précis et j'allais l'atteindre.

La psychologue en question, âgée d'environ une trentaine d'années, avec sa jupe crayon un peu trop serrée pour ses fesses, m'accueillit et s'assit immédiatement dans son fauteuil fétiche. D'un simple geste de la main, elle me proposa de m'installer à mon tour.

« Faisons connaissance, Nathaniel. »

Elle avait l'air trop gentille, et aussi trop conne.

À la place d'écouter sa proposition, je me promenai dans la pièce en silence, admirant ses vieux diplômes accrochés au mur. Décidément c'était une psychologue très cliché, son cabinet était le portrait craché de ce qui se voyait dans les films.

« Vous avez des questions sur mon métier, Nathaniel ? » elle me fit un sourire niais.

Rares étaient les personnes qui m'appelaient Nathaniel et l'entendre de la bouche de Christine était limite agaçant. En plus elle était blonde aux yeux bleus, elle me rappelait un peu Cassie.

Ces 1h de blabla allaient beaucoup trop être longues, et je n'avais pas de temps à perdre avec elle, alors même si au départ j'avais prévu toute une scène, finalement je préférais aller droit au but.

« Votre cliente d'avant, Mikaëla Perez, qu'est-ce qu'elle vous a raconté ? je mis mes mains dans les poches de mon sweat et m'adossai contre une étagère,

- Je suis désolée, je ne peux pas vous révéler ce genre d'information, elle secoua doucement sa tête, Avez-vous un lien quelconque avec Mikaëla ?

- Je suis son mec.

- Ah ? se surprit-elle,

- Pourquoi cela vous étonne autant ? Qu'est-ce qu'elle vous a dit sur moi ?

- Nous ne sommes pas là pour ça, installez-vous et parlons de vous, Nath...

- Stop ! la coupai-je avant que sa voix mielleuse décortique une fois de plus mon prénom, C'est Nate, Nate ça ira très bien. »

Elle acquiesça en notant quelque chose dans son cahier. Je m'avançai jusqu'à derrière son fauteuil et de sa tête, elle suivit ma trajectoire.

« Si vous préférez rester debout, très bien, nous pouvons aussi discuter comme ça, l'important c'est que vous soyez à l'aise. »

Putain, comment était-ce possible d'être aussi stupide ?

Je ne pensais pas avoir à le faire aussi vite, mais cette psy commençait sérieusement à me faire perdre patience... Mes doigts tremblèrent légèrement alors que je sentis le contact du métal froid de l'objet qui était caché dans mes vêtements. J'étais entre un sentiment de tension et de pouvoir.

« Je n'ai pas le temps pour vos conneries. »

Je sortis le flingue que j'avais dans la poche et le pointai fermement sur sa tempe. Elle se figea instantanément et ses yeux s'écarquillèrent.

« Écoutez-moi bien, Christine, dis-je calmement, Je ne suis pas ici pour vos conseils de merde ou pour une consultation banale, ok ? Alors vous allez sagement la fermer et faire ce que je vous dis, sinon bang bang ! je tapotai sa tête avec le bout de mon arme. »

MADDY

Nous nous étions tous donnés rendez-vous dans le parc pour débriefer sur le premier rendez-vous psy de ma sœur. Enfin tous sauf Lévy. Depuis son anniversaire, à part se recroiser au lycée, nous ne nous étions plus vraiment parlés et c'était bizarre. Surtout après ce que nous avions fait tous les deux... Je n'étais pas du genre à demander des comptes à mes plans d'un soir, mais je n'étais pas non plus habituée au silence radio de leur part. Bref.

Peach et Mikaëla arrivèrent et s'installèrent à nos côtés dans l'herbe. Elles entrèrent de suite dans le vif du sujet.

« Elle avait l'air bien cette psy, mais je ne pense pas retourner chez elle, commença Mikaëla,

- Comment ça ? Pourquoi ? lançai-je, Ce n'était que la première séance, tu ne vas pas déjà faire la meuf qui...

- Maddy, elle me coupa, Le patient qui passait après moi était Nate, et Cassie l'accompagnait.

- Ce n'est pas possible, il t'espionne ! s'agaça Evan,

- Oui, je commence à croire que c'est le cas.

- Puis avec Cassie sous la main, il doit en avoir à foison des informations, soupirai-je, On fait quoi ?

- Je quitte le pays ou bien ? suggéra Mikaëla,

- Non, c'est Nate qui doit quitter le pays ! répondit Peach,

- On sait très bien qu'on arrivera pas à le faire quitter le pays et que le meurtre est interdit, intervint Luke, Il nous faut autre chose... Genre, nous aussi on pourrait se servir de Cassie, elle est tellement manipulable qu'il serait facile de lui embrouiller l'esprit pour qu'elle joue sur les deux tableaux.

- Ça va, Luke ? T'as pas trop la rage contre ton ex ? plaisantai-je, Tu deviens mauvais ! »

L'un de nos téléphones se mit à faire du bruit. Étant donné que nous avions tous à peu près tous la même sonnerie standard, nous verifiâmes chacun nos appareils.

Je devais avouer que j'attendais quelque chose. Au moins une notification de la part de Lévy. Alors au moindre son de mon téléphone, je me précipitais pour le regarder. Je ne voulais pas non plus recevoir un "hey, merci pour la fellation, c'est sympa !", mais je voulais qu'on se parle comme d'habitude.

Malheureusement je n'avais pas de notifications et je commençais à regretter d'avoir cédé à ses charmes pour quelques minutes de plaisir.

« C'est moi qui sonne ! déclara Mikaëla en montrant son téléphone, Et c'est la psy ! C'est étrange !

- Tu as peut-être oublié quelque chose dans son bureau ? dit innocemment Peach,

- Ou Nate a fait quelque chose, répliqua Evan en faisant un sourire aigri,

- Réponds en haut parleur, ordonnai-je. »

Mikaëla hésita quelques secondes puis s'exécuta, mettant l'objet au centre de notre cercle. Nous faisions le silence tandis qu'elle poursuivit l'appel avec Christine.

« Allô, dit ma sœur,

- Oui... Mmmh... Mikaëla ? Vous allez bien ? sa voix trembla,

- Oui... et vous ? elle fronça un sourcil,

- Oui oui, la psy marqua une longue pause, Je voulais vous proposer quelque chose.

- Je vous écoute ?

- Voilà, je... J'ai reçu un client après vous, Nate Jacobs. Vous le connaissez ?

- Oui, un garçon de mon lycée.

- Eh bien, elle avala sa salive, Il se trouve que vous avez beaucoup de points en commun, alors je pense qu'il serait pertinent de prévoir quelques séances à deux. Il y a de la matière à exploiter. »

Nous nous regardâmes tous avec de gros yeux face à cette proposition inattendue. Evan secoua un doigt pour encourager Mikaëla à refuser. Les autres commencèrent également à s'agiter en faisant des mimes pour donner leur avis sur la question. Et ma sœur fit un signe radical avec ses mains devant sa gorge pour faire comprendre que, pour elle, c'était mort.

« Mikaëla, vous m'entendez ? Qu'en pensez-vous ? » insista Christine à l'autre bout du fil.

Alors que ma sœur prit son élan pour répondre un gros "non", je la stoppai en posant une main sur son bras et elle se tût.

Une psy qui appelait pour suggérer de réunir deux clients qu'elle connaissait à peine, avec un soupçon de peur dans la voix, ce n'était pas normal. Après des années en couple avec Nate Jacobs, s'il y avait bien quelque chose dont j'étais capable c'était de reconnaître quand il avait mis son grain de sel quelque part.

Je levai un pouce en l'air pour contredire l'opinion de tous. Il fallait aller dans le sens de Nate ou cette psychologue en prendrait pour son grade. Peu importait ce qui allait suivre, il fallait accepter. Nous trouverions bien un moyen de faire pencher la balance en notre faveur à un moment ou un autre. Mais contrarier Nate, alors qu'il venait de mêler une personne extérieure à nos conflits était tout sauf une bonne idée.

Mikaëla attrapa mon pouce pour essayer de le tordre vers le bas tandis qu'elle secouait négativement de la tête. J'insistais sur ma réponse positive.

« Mikaëla ? répéta Christine,

- Euh, je dois y réfléchir ! répondit-elle finalement,

- Rappelez-moi dans 5 minutes. J'ai besoin d'une réponse dans 5 minutes ! Merci ! elle raccrocha. »

Cinq minutes ? Nate était sûrement dans la pièce avec elle en train de la menacer.

« Toi aussi tu trouves que j'ai des points en commun avec Nate ? me demanda ironiquement ma sœur,

- Ouais, je suis timbrée au point de t'envoyer dans les bras du psychopathe du quartier gratuitement ! répondis-je avec la même énergie, Réveillez-vous et réfléchissez un peu, ce n'est pas logique cette histoire ! La psy est en train de se faire menacer par Nate. S'il lui fait quelque chose de mal, on sera impliqués dans l'affaire, alors autant y aller.

- Au temps pour moi, admit Mikaëla, J'avais pas réfléchi comme ça, je suis carrément ailleurs, mais tu as raison, Maddy.

- Donc tu vas y aller, tu vas faire cette séance avec Nate ? s'indigna Evan,

- Au point où on en est, qu'est-ce que je risque ? De toute façon, j'ai pas le temps, je dois me dépêcher de la rappeler là. »

Mikaëla recomposa le numéro et porta le téléphone à son oreille cette fois-ci.

A part Evan qui semblait quand même un peu inquiet et peu d'accord avec cette décision, personne ne semblait mesurer la gravité de la chose. Même si c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, les risques n'étaient pas moindres.

« Oui, c'est moi... C'est d'accord, je ferais cette séance avec Nate... Quoi !? Mais... D'accord, c'est entendu... Oui, je le ferais... Calmez-vous, je le ferais, c'est promis ! ... Mais... »

Mikaëla ne finit jamais sa phrase, elle enleva le portable de son oreille et regarda l'écran, avec une expression confuse. Elle venait de se faire raccrocher au nez.

« Je dois y retourner dans 1h, mettre toute la salle d'attente dehors, y compris Cassie, expliqua Mikaëla, La séance avec Nate se fait aujourd'hui. La psy me suppliait, et Nate était bien avec elle, j'ai entendu sa voix.

- Mais c'est impossible de mettre tout le monde dehors comme ça, ça sera trop suspect ! protesta Evan,

- Si tu ne veux pas aider, tu...

- Ne commencez pas, vous deux ! les engueulai-je, On va trouver une solution, mais il faut que ça se fasse et pour que ça ne dérape pas, il faudra aller dans le sens de Nate, peu importe ce qu'il dira. »

Peur et détermination. C'était ce que je pouvais lire sur le visage de ma sœur. Ce que nous vivions commençait à devenir de plus en plus lourd et je ne pouvais m'empêcher de penser à toutes les conséquences possibles de cette décision. Nate était imprévisible et dangereux. Sachant qu'il avait déjà pointé une arme sur ma tête lors des embrouilles à propos de son père et Jules, l'idée de laisser ma sœur seule avec lui m'horrifiait. Il était capable du meilleur comme du pire.

Mais qu'avions-nous d'autre comme option ?

MIKA

17h30.

Luke et Peach étaient dehors avec la voiture en cas de problème.

Evan se tenait devant la clinique pour nous couvrir au besoin.

Maddy m'accompagnait.

Nous avions réussi à chopper une blouse blanche chacune, ainsi que des badges quelconques. Les cheveux attachés et des lunettes rondes sur le nez, nous faisions de parfaites assistantes médicales. C'était la seule solution que nous avions trouvé pour essayer de mettre toute la salle d'attente dehors, en espérant que le véritable assistant de la psy ne nous grille pas.

« Je rentre d'abord et j'annonce que tous les rendez-vous sont décalés. Toi, tu t'occupes de Cassie. » décidai-je alors que nous nous tenions derrière la porte de la salle d'attente.

Maddy acquiesça et nous ne perdîmes pas une minute de plus. Nous avions assez de pression comme ça.

« Bonsoir à toutes et à tous, je suis navrée de vous annoncer que la Dr. Christine a eu un contretemps, je fis semblant de checker mon calepin, Par conséquent toutes les consultations d'aujourd'hui sont décalées. Je vous invite tous à rentrer chez vous et reprendre rendez-vous à un autre moment ! »

Les patients commencèrent à se plaindre immédiatement après mon annonce. Le mécontentement s'éleva dans la salle d'attente et ils s'attaquèrent directement à moi.

« Comment ça décalés ? ... J'attends depuis une heure ! ... C'est inadmissible ! ... Vous savez depuis combien de temps j'attends ce rendez-vous !?... »

Parmi les voix plaignantes, Cassie, assise au fond de la pièce, me fixa intensément, ses yeux plissés de suspicion. Elle nous reconnut en une fraction de secondes et sa bouche s'ouvrit pour protester.

« Attendez ! Qu'est-ce que vous... »

Maddy s'approcha rapidement d'elle, coupant court à ses paroles et la pris fermement par le bras pour la tirer vers la sortie. Elles disparurent. Ma sœur assurait.

« Je comprends votre frustration à tous, mais c'est une urgence, répétai-je, Nous sommes désolées pour la gêne occasionnée, mais il faut partir maintenant ! »

Finalement, après plusieurs minutes de débats et négociations tendues, les patients commencèrent à quitter la salle, grognant et marmonnant des commentaires désobligeants. Une fois la dernière personne dehors, je me retrouvai seule dans la pièce. Le véritable assistant devait avoir fini sa journée et c'était vraiment un coup de chance pour nous.

Le silence dans la salle d'attente vide était assourdissant. Mon cœur battait tellement fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Une sueur froide coula le long de ma colonne vertébrale. J'avais la boule au ventre, une sensation lourde et étouffante qui me donnait presque envie de vomir.

Tout était trop. Cette journée était trop. Les semaines passées étaient trop. J'étais trop trop.

Je me mis à marcher de long en large dans la pièce, incapable de rester en place. Mon esprit tournait à mille à l'heure, chaque pensée chevauchant la suivante. Comment ça allait se terminer ? Comment j'allais gérer Nate ? Et Christine, que vivait-elle en ce moment ? C'était quoi son délire à ce psychopathe ? Quand est-ce qu'il se fatiguerait ? Qu'on me dise où se trouvaient ses piles pour que je les lui arrache une bonne fois pour toutes.

« Allez Mika, respire... » murmurai-je, essayant de calmer ma respiration.

Je retirai brusquement ma blouse blanche, la lançant sur la chaise la plus proche. J'avais trop chaud. Je ne savais même pas ce qui m'attendait réellement, mais j'avais chaud.

Je fixai la porte du bureau de Christine et la terreur me submergea. Derrière cette porte, l'enfer m'attendait : Nate et une psy. Que demander de plus ?

Je commençais à me sentir paranoïaque. Tout ça, c'était de ma faute. Si je n'avais pas attiré l'attention de Nate... Putain, pourquoi fallait-il que je décide de me mêler des affaires des autres ? Que j'essaye de faire les choses bien et que je finisse par les faire mal !?

« C'est de ta faute, Mika ! »

Je me répétais sans cesse que j'avais tout gâché. Mes amis comptaient sur moi, et voilà où nous en étions. Super !

« Ferme-la ! » dis-je à la petite voix dans ma tête.

Je fermai les yeux un instant pour me centrer, puis posai la main sur la poignée de la porte du bureau de la psy. La sueur glissait aussi de mes paumes, mais je ne pouvais plus réfléchir.

J'entrai sans toquer.

Ma respiration se coupa pour de bon.

Je vis Christine, attachée, prisonnière à son fauteuil, son mascara coulé sur ses joues à force de pleurer.

Puis Nate, assis à ses côtés, avec un bras qu'il venait tout juste de lever en ma direction. Au bout de sa main, un lourd pistolet argenté avec des ornements en cuir. Il manipula l'objet entre ses doigts et il fit un cliquetis, ce genre de bruit que toutes les armes faisaient juste avant que la décision d'appuyer sur la gâchette ne soit prise. Il paraissait tout à fait serein pour quelqu'un qui tenait un calibre je ne sais combien dans la main.

Nate arbora un sourire malsain à ma vue, et de sa voix étrangement posée, il dit :

« Et voilà la reine de la soirée, Christine ! Pile à l'heure ! Vous croyiez qu'elle ne viendrait pas ? Vous croyiez qu'elle ne serait pas capable de virer toute une salle d'attente juste pour me rejoindre ? Mikaëla Perez a plus d'un tour dans son sac, elle est capable de tout, elle peut tout faire. Regardez-la, nous avons le même grain de folie dans le sang. Nous aimons le danger ! »

Je restai paralysée au pas de la porte. Je n'avais jamais eu autant peur de Nate qu'à cet instant précis.

« Ne reste pas plantée là, entre et ferme la porte derrière toi. » ordonna Nate en secouant son arme avec aisance.

Je fis ce qu'il me dit et entrai dans le cabinet, non moins terrifiée qu'au départ.

Sa voix grave résonnait dans la pièce. Christine hoqueta de terreur, incapable de détourner les yeux du pistolet pointé dans ma direction et suivant le moindre de mes pas et mouvements.

Rester calme et aller dans le sens de Nate.

Rester calme et aller dans le sens de Nate.

Rester calme et aller dans le sens de Nate.

« Nate, on peut en parler ? m'exprimai-je doucement, Je suis là maintenant, on peut discuter de ce que tu veux.

- Discuter ? C'est mignon. Mais vois-tu, Mikaëla, je voulais le faire, mais en fait, je pense que nous avons dépassé le stade de la discussion, ricana-t-il froidement,

- D'accord, alors qu'est-ce que tu veux ? demandai-je, avançant lentement d'un pas, On peut trouver un compromis.

- Un compromis !? Intéressant. Mais d'abord, j'aimerais une démonstration de ta loyauté, il se leva, gardant le pistolet pointé sur moi,

- Une démonstration de ma loyauté ? répétai-je, confuse,

- Exactement, tu vas t'asseoir dans ce fauteuil, sortir ton téléphone, appeler Evan et le quitter.

- Nate, nous ne sommes pas ensemble, c'était pour que tu nous laisses tranquilles, tu m'avais promis !

- Tu ne me connais donc pas assez pour savoir que c'était un piège ?

- Pour une fois, je voulais croire en toi, je voulais croire que tu avais changé après ce qui s'était passé à Malibu... mentis-je pour essayer de l'appater,

- Malibu... répéta-t-il, comme s'il savourait le mot, Ah oui, Malibu. Je me souviens, un grand moment de notre histoire, n'est-ce pas ?

- Oui, Malibu, j'hochai de la tête pour masquer ma panique intérieure, Je croyais vraiment que tu avais changé depuis tout ça.

- Changer ? Tu penses vraiment que quelqu'un comme moi peut changer ? il éclata de rire, Ni toi ni moi ne pouvons changer ! Et même si c'était le cas, le naturel finit toujours par revenir au galop.

- Nate, je sais que tu es capable de bonnes choses. J'ai vu de bonnes choses en toi parfois ! ma voix dérailla sur les dernières syllabes de mes mots,

- De bonnes choses ? C'est ça que tu appelles de bonnes choses ? »

Il se tourna vers Christine et posa le bout de son pistolet sur son front. Elle se mit à pleurer plus bruyamment, ses yeux se plongeant dans les miens pour me demander de lui porter secours.

« Non, Nate ! m'écriai-je, Ce n'est pas ce que je voulais dire, les larmes me montèrent aux yeux, Écoute, je vais appeler Evan. Je vais lui dire qu'on ne peut pas être ensemble, lui et moi. D'accord ?

- Dépêche-toi de le faire ! il baissa son arme le long de son corps. »

Je sortis mon téléphone, malgré des mains fragilisées par la nervosité. Je composai le numéro d'Evan, priant pour qu'il comprenne ce que je faisais. Il répondit de suite.

« Evan ? dis-je, essayant de rendre ma voix la plus naturelle possible, Écoute, il faut que je te dise quelque chose, j'inspirai profondément, On ne peut plus continuer tous les deux. Je suis désolée, c'est fini. »

Je raccrochai sans attendre de réponse de sa part. Ce que je venais de faire, même si cela avait été rapide et faux, était douloureux. Je n'avais pas envie de pleurer davantage, je ne savais pas comment Nate pouvait réagir selon mon comportement, alors je préférais être le plus neutre possible.

« Voilà, Nate. C'est fait. Evan et moi c'est du passé. Et maintenant ? »

Il me regarda intensément, le visage toujours marqué par cette expression indéchiffrable, telle une personne totalement possédée. Il sembla apprécier mon acte, mais je pouvais voir que son esprit tordu cherchait encore une nouvelle manière de me tourmenter.

« Maintenant, dit-il en s'approchant de moi, Je veux que tu me dises pourquoi tu as fait tout ça. Pourquoi as-tu essayé de me berner, Mikaëla ? Pourquoi n'as-tu jamais voulu m'aimer ? il caressa le bout de mon visage avec son arme,

- C'était un délire de vengeance, je voulais juste protéger ma sœur, Cassie, mes amis et moi-même. Je n'aurais jamais pensé que ça irait aussi loin, je ne te connaissais pas assez ! je ne bronchai pas face à son geste,

- Et la deuxième partie de ma question !? s'écria-t-il, Tu ne veux jamais parler des choses sérieuses !

- Je... je cherchai mes mots, On en a parlé plein de fois, Nate... L'amour n'est pas un choix, je n'ai aucun contrôle là-dessus. J'ai essayé de contrôler l'amour, mais je ne peux pas. Alors je n'arrive pas non plus à contrôler mes sentiments pour toi. »

Nate resta silencieux un moment, absorbant mes paroles. Son regard devint plus sombre.

« Tu n'as aucun contrôle sur l'amour, hein ? Alors prouve-le.

- Qu... quoi !?

- Prouve que tu peux m'aimer, même si tu penses que c'est impossible.

- Mais ça n'a aucun sens, c'est totalement contradictoire avec ce que je viens de t'expliquer ! le fixai-je, incrédule, Nate, je ne sais pas comment...

- L'amour n'a pas de sens, alors ce que tu as dit n'a pas de sens non plus. »

Il releva le pistolet à nouveau, le tenant de ses deux mains avec conviction, il le pointa lentement et tour à tour vers moi, puis vers Christine, puis vers lui-même. Il pressa le canon encore froid contre le dessous de son menton, un sourire fou sur ses lèvres.

« Si tu ne peux pas m'aimer, Mika, alors il n'y a aucune raison pour que je continue de vivre. Ou pour que tu continues de vivre, toi aussi. Alors, dis-moi que tu m'aimes. »

DU DÉLIRE ! DU PUR DÉLIRE !

Quel que soit nos degrés de folie respectifs, je me sentais actuellement en bonne santé mentale à côté de Nate.

Peu importe l'individu qui pourrait mourir ce soir, toutes les personnes concernées par cette situation étaient dans la merde. Alors je ne devais laisser personne crever, même pas Nate. Puis, même si je ne le portais pas dans mon cœur, je n'avais aucune envie de voir sa cervelle décorer les murs du bureau de la psy.

Comment j'allais arriver à me sortir de là ? A nous sortir de là ? Crier ne ferait qu'empirer les choses. Puis, en un seul geste, ce grand fou n'avait qu'une chose à faire pour en finir avec nous tous. Et je n'avais pas envie de mourir aujourd'hui, en tous cas pas comme ça.

« Dis-le, murmura-t-il, les yeux brillants, Dis que tu m'aimes, ou je tire d'abord sur toi, puis sur moi. Une vraie Roméo et Juliette, mais à la sauce de deux malades mentaux. On aura notre propre version de l'œuvre de Shakespeare. La psy, en tant que témoin, pourra en écrire une tragédie avec l'encre de nos sangs, tu ne trouves pas ça beau ? Notre conte de fées à nous. Un conte de fées macabre, certes, mais d'un romantique intense que seuls des âmes brisées comme les nôtres peuvent comprendre. »

Les larmes coulaient désormais librement sur mon visage. La terreur pure, brute et viscérale, nageait dans mes entrailles et me consumait de l'intérieur. Dans quel bordel m'étais-je foutue ? Qu'est-ce qu'il avait pris comme drogue ? Qu'est-ce qu'il avait bu ? Ce n'était pas possible de sortir ce genre de conneries en étant sobre !

Rester calme et aller dans le sens de Nate.

Rester calme et aller dans le sens de Nate.

Rester calme et...

EVAN

18h30 et une clope de plus.

Depuis que Maddy était revenue avec Cassie, les deux n'arrêtaient pas de se prendre la tête devant le hall du bâtiment. Luke ignorait ouvertement le scandale, histoire de ne pas avoir affaire à son ex. C'était malin, ça me laissait seul à essayer de détendre assez l'atmosphère pour que les deux anciennes copines ne s'arrachent pas les cheveux et les ongles en public.

J'étais déconcerté par l'appel de Mika, j'étais inquiet pour Mika, je jouais les médiateurs entre la blonde et la brune sauvages, je surveillais la porte, j'essayais de ne pas paraître suspect ou complice de quoi que ce soit, mais je n'arrivais pas à penser à mille choses à la fois et mon esprit s'embrouillait.

Ce que j'avais entendu de l'appel de Mika était trop loin de son comportement habituel. Elle ne pouvait pas me quitter si elle n'avait encore jamais admis que nous étions en couple, elle avait sa fierté et ses difficultés de ce côté là. Puis nous n'avions pas parlé du fameux "je t'aime" post orgasme, c'était comme s'il n'avait jamais existé. Il ne faudrait pas qu'elle me "quitte" en me laissant dans le flou... Au fond, je savais que ça venait de Nate, que cet appel avait ete forcé, mais ça m'avait fait un peu mal quand même. Mis à part ma petite personne, je me demandais vraiment ce qui se passait dans le bureau de cette psy et à quel moment j'allais pouvoir intervenir pour faire passer Nate par la fenêtre. Or, nous avions un plan, je ne pouvais pas me permettre de tout faire foirer pour ça.

J'essayais alors de me concentrer sur la dispute qui avait lieu devant moi, parce que, ça aussi, mine de rien, c'était un gros problème qui n'en finissait jamais.

« Nate essaie de guérir, et vous, vous débarquez tels les forces de l'ordre pour tout gâcher. Qu'est-ce qui ne va pas chez vous !? hurla Cassie sur Maddy,

- Et si tu arrêtais un peu de confirmer le cliché qui dit que les blondes sont toutes des connes !? riposta Maddy, Je t'ai expliqué mille fois que c'est à cause de Nate si on est intervenus comme ça ! Tu nous remerciera plus tard d'avoir sauvé ton cul de cette situation !

- Sauver mon cul ? C'est une blague ? Vous faites tout pour empirer les choses ! Nate avait fait des progrès et maintenant, tout est ruiné à cause de vous !

- Des progrès ? Tu te rends compte de ce que tu dis ? Nate est un malade dangereux ! Il ne changera jamais, tu es aveuglée par je ne sais quel délire !

- Tu n'as jamais essayé de comprendre ! Nate a ses démons, mais il essaie vraiment ! Il mérite une chance de s'en sortir !

- Une chance ?! s'esclaffa Maddy, Il a eu des tonnes de chances et il les a toutes gâchées ! Réveille-toi, Cassie !

- Non, c'est toi qui doit te réveiller ! Il a besoin de soutien, pas de gens comme vous qui le traitez comme un monstre ! »

Leur querelle prenait de plus en plus d'espace, leurs voix stridentes et les accusations incessantes m'explosaient les tympans et me donnaient un mal de tête hallucinant. La tension montait en moi, j'étais à deux doigts de les gifler mentalement toutes les deux parce qu'actuellement elles n'avaient pas le sens des priorités. Bien décidé à les engueuler telles les gamines qu'elles étaient pour les faire taire une bonne fois pour toutes, je choppai Maddy par un bras et repoussai Cassie de l'autre côté.

« STOP ! Vous êtes vraiment... »

Soudain, un bruit retentissant coupa net notre altercation.

Trois coups de feu avec un léger temps de pause entre chacun d'entre eux.

Le bruit sourd résonna dans tout le bâtiment, ainsi que dans la rue, étouffant tous les autres autres sons. Mon cœur rata un battement, puis repartit en trombe. Les yeux écarquillés, Maddy et Cassie se tournèrent vers moi, leurs disputes oubliées en une seconde.

Une seule personne traversa mes pensées : Mika.

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Heyyy :) Un petit vote et ça repart !

Je ne dirais rien du tout, j'attends juste vos pensées sur ce chapitre et vos théories pour la suite :P 

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