CHAPITRE 33 - Le plan Z
[TW : violence physique]
Après avoir passé toute une soirée à enquêter sur la vie de Mikaëla, Maddy se réveilla dans son lit, avec Cassie à ses côtés. Elle se sentit tout d'abord perdue, puis elle vit qu'elles avaient encore leurs vêtements de la veille, mais aussi l'ordinateur et des papiers posés sur les draps, signe qu'elles s'étaient endormies sans le vouloir. Peach et Luke étaient visiblement rentrés chez eux, et Evan devait sûrement encore être là, dans la chambre de sa sœur.
Maddy se releva discrètement pour se mettre assise, tout en essayant de ne pas réveiller Cassie. Comme tous les matins, elle alluma son téléphone pour regarder ce qui se passait sur les réseaux sociaux.
Lorsqu'elle parcourût ses notifications Instagram, elle vit des messages de Lévy. Cela faisait des semaines qu'il lui en envoyait plein. Il essayait de s'excuser pour son comportement et demandait des nouvelles de la jeune femme, ainsi que de sa sœur. Elle lui avait lâché des vus depuis la disparition de Mikaëla. Maddy n'avait pas retrouvé la patience de lui reparler, surtout en sachant qu'il aimait bien jouer au clown. Elle n'avait pas envie de rire en ce moment, et encore moins de s'énerver davantage contre lui. Lévy pouvait attendre.
Maddy fit glisser les autres notifications sur son écran très rapidement, mais l'une d'entre elles attira son attention. Elle crut y lire ''@mika.do'' écrit quelque part, le fidèle pseudo de sa sœur sur internet. Elle se frotta les yeux trois fois et attrapa ses lunettes qu'elle utilisait tous les 36 du mois pour confirmer que ce n'était pas juste une illusion d'optique. Et en effet, ce n'en était pas une. Son cœur rata un battement.
Beaucoup moins discrète cette fois-ci, elle secoua Cassie pour qu'elle se réveille. Elle faillit tomber du lit, mais s'accrocha à la jambe de sa copine pour éviter la chute.
« MADDY ! Ça ne va pas de me secouer comme ça ou quoi !? rouspéta-t-elle à moitié réveillée,
- Mikaëla m'a envoyé sa localisation et un vocal sur Insta ! »
Cassie sursauta, se mit assise à ses côtés et ouvrit grand les yeux pour se montrer plus réveillée que jamais.
« T'attends quoi ? Il faut qu'on l'écoute ! » l'engueula-t-elle.
Maddy s'apprêta à cliquer sur le vocal pour l'écouter, mais Evan entra en trombe dans la pièce, sans toquer. Il se jeta sur son lit, torse nu, les écrasant presque, Cassie et elle. Il commença à agiter son téléphone sur leurs visages tout en essayant de dire quelque chose, mais comme ils étaient tous en train de parler en même temps, personne n'arrivait à se comprendre.
« Ça suffit ! On se calme, les amis ! » s'écria Cassie pour mettre fin au brouhaha.
Ils se regardèrent les uns dans les yeux des autres, dans le silence, en attendant de décider qui prendrait la parole en premier. Puis ils recommencèrent le même bordel. Cassie perdit patience et pinça les deux adolescents sur le bout de leurs oreilles pour les faire taire.
« Evan, qu'est-ce que tu as à nous dire ? demanda Cassie sur un ton très serein,
- J'ai reçu un message de Mika ! répondit-il essoufflé, Elle m'a dit qu'elle m'aimait, à sa façon... Mais elle l'a dit ! il rougit, puis reprit son sérieux, Ça a été envoyé vers 4h du matin... Je lui ai répondu, j'ai essayé de l'appeler, mais rien, il tendit son téléphone aux filles,
- Maddy, à toi.
- Mikaëla m'a laissé un message vocal et sa localisation, et j'allais checker ça avant que tu ne rentres comme une brute dans ma chambre ! se plaigna-t-elle en accusant Evan,
- Mais punaise, t'aurais pas pu le dire avant, tête de nœud ! s'énerva-t-il contre elle,
- Mais c'est ce que j'essayais de faire, je... Cassie lui coupa la parole,
- Stop ! On arrête les gamineries ! Maintenant on ferme tous nos gueules et on écoute ce vocal ! Mika est en vie, à nous d'agir avec ce qu'on a en main ! »
C'était bien la première fois que Cassie était aussi entreprenante et crédible au niveau de son autorité. Mais elle avait raison, ce n'était pas le moment de jouer la carte de l'immaturité. Evan et Maddy l'écoutèrent sans broncher et portèrent toute leur attention sur le vocal envoyé par Mikaëla.
« Maddy, c'est moi, c'est Mika ! Je vais bien ! Euh, je ne suis pas chez moi... Je ne sais pas trop où je suis ce soir... Mais j'ai réussi à chopper un téléphone pour t'envoyer un message ! Je n'arrive plus à écrire ou à me souvenir correctement des choses, mais je vais t'envoyer ma localisation... Prends soin de toi et des autres aussi... Vous me manquez énormément ! Je vous aime ! »
Ils se fixèrent un instant en essayant de décortiquer chaque mot prononcé et chaque bruit de fond qu'ils pouvaient détecter dans ce message audio.
« Elle était en soirée, bourrée et a emprunté le téléphone de quelqu'un pour t'envoyer ce message, interpréta Evan,
- Il n'y a plus qu'à vérifier la localisation qu'elle t'a envoyé ! intervint Cassie. »
Maddy n'avait plus le temps de réfléchir à comment elle se sentait en entendant la voix tremblotante de sa sœur, elle n'avait plus le temps de se concentrer sur elle ou sur ses émotions, elle savait juste que cela la rassurait. Elle voulait tellement la retrouver et en finir avec cette merde une bonne fois pour toutes.
Maddy cliqua sur le lien de la localisation.
« C'est littéralement une villa ! s'exclama-t-elle, Ça devait être une grosse soirée... Mais Mikaëla a dit qu'elle n'était pas loin de chez elle. »
Evan se leva du lit et se dirigea vers le bureau. Une carte de Malibu y était posée, c'était Luke qui l'avait achetée. Evan prit un feutre rouge et dessina un cercle autour de la zone où se situait l'adresse qui leur avait été envoyée.
« A quelle heure on y va ? les interrogea-t-il, Je paie le trajet, l'hôtel, les repas, tout ce qu'il faut, mais cette fois, on y va.
- Comment ça ? C'est encore trop large ! répondit Maddy, Il faut qu'on réfléchisse, pas qu'on se précipite !
- Alors, on peut essayer d'appeler Nate pour être fixés, proposa Cassie,
- Hors de question.
- Sérieusement, Maddy ? Evan la dévisagea, On a une zone où on peut aller fouiller et il y a Nate qui peut accélérer les choses. Qu'est-ce qu'il te faut de plus ? On va encore passer combien de temps à faire semblant qu'il ne peut pas nous aider ? Tu sais, à force de continuer les recherches sur la vie de Mika sans passer à l'action, tout ce que tu vas pouvoir faire au final c'est écrire un livre sur elle. J'en ai marre là, et je suis prêt à faire les choses tout seul si ça continue. »
Evan quitta la pièce, puis revint vêtu de son sweat et glissa quelques derniers mots.
« Je rentre chez moi. Appelez-moi lorsque vous aurez une solution plus intelligente que la mienne. Je vous donne jusqu'à demain... Et encore... On verra si je ne perds pas ma patience avant. »
Cassie jugea Maddy du regard tandis qu'un silence malaisant s'installa. Elle était totalement d'accord avec Evan et savait que le reste de la bande l'était aussi. Mais étant donné que Maddy était la sœur de la principale victime, ils respectaient ses décisions plus que celles de quiconque d'autre.
« Pourquoi tu ne veux pas aller à Malibu ? Cassie brisa le moment de néant,
- On ne sait même pas ce qu'on fera une fois là-bas ! Ce n'est pas aussi simple que d'arriver, faire monter Mikaëla dans une voiture et partir. On va avoir des ennuis et elle va encore plus ramasser les pots cassés.
- Ok, très bien. Et pourquoi tu ne veux pas qu'on demande à Nate ?
- Tu es la meilleure placée pour comprendre que je ne peux plus voir ce mec en peinture.
- Dans ce cas, tu n'es pas obligée d'avoir affaire à lui, le reste du groupe peut s'en charger. Mais il faut que tu comprennes que c'est en grande partie de sa faute si tout ça est arrivé. Je le déteste aussi, on le déteste tous, mais il doit nous aider.
- Rentre chez toi, Cassie, s'il te plaît, chuchota Maddy. »
La jeune blonde ne chercha pas à comprendre, elle prit ses affaires et s'enfuit.
Au fond, Maddy savait que Cassie n'avait pas tort et c'était très pesant pour elle. Il était temps de mettre de côté ses rancœurs personnelles pour le bien de sa sœur. Même si l'idée de demander de l'aide à Nate était difficile à accepter, il était peut-être le seul capable de résoudre le problème. Ce n'était pas seulement compliqué parce que Maddy était traumatisée par cet homme, mais aussi parce que Mikaëla s'était donné tout le mal du monde pour les débarrasser, Cassie et elle, de lui, toute seule, sans l'aide de personne. Et là, devoir faire appel à lui pour la sauver, elle, cela sonnait comme une mauvaise blague. Maddy avait peur que sa sœur soit déçue d'elle, de voir qu'elle avait encore besoin de Nate, de penser que tout ce qu'elle avait fait pour elle n'avait servi à rien.
MADDY
Après le départ de Cassie et Evan, j'avais pris une douche et je m'étais mise devant mon ordinateur pour continuer de chercher des informations et j'avais également mis le message vocal de Mikaëla en boucle dans mes oreilles. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais à écouter sa voix sans arrêt. Probablement du réconfort ? Je m'étais tellement laissée bercée par ses mots qui se répétaient que j'avais fini par m'endormir sur mon propre bureau, oubliant de manger ou de faire quoi que ce soit d'autre. Voilà à quoi se résumait ma vie ces derniers temps.
Lorsque je me réveillai de cette longue sieste involontaire, je regardai ma tête dans le miroir et j'avais les traces de mon clavier sur mes joues. J'étais ridicule.
Il était 17h30. Ma mère avait posé un plateau avec un goûter sur la petite table de ma chambre. Je le pris et m'assis sur mon lit. Je dégustai tranquillement la part de gâteau au chocolat en regardant des vidéos sur le petit écran de mon téléphone. Il fallait bien que je mange et que je me distraie un peu.
Soudain, sorti de nulle part, Evan entra dans la pièce. Je sursautai, reposai mon plateau repas sur la table et rangeai mon téléphone.
« Putain, mais t'es encore là, toi !? » le réprimandai-je.
Il tituba jusqu'à mon lit et s'assit en face de moi. Il était bel et bien rentré chez lui puisqu'il avait changé de tenue. Mais qu'est-ce qu'il venait encore faire là ?
Evan n'arrivait pas à tenir en place, sa posture tanguait de droite à gauche, il souriait bêtement et ses yeux s'ouvraient à peine et se perdaient vers le ciel. Il était ivre mort, comme presque tous les jours des trois dernières semaines qui venaient de s'écouler.
« Boire ne la fera pas revenir. » soupirai-je.
Il se canalisa un instant et essaya de me regarder dans les yeux malgré ses paupières tombantes. Puis, il plaça un doigt contre mes lèvres pour me faire comprendre que je devais arrêter de parler.
« Qu'est-ce-que tu veux ? dis-je saoulée par son attitude,
- Toi.
- Hein !? je fis de gros yeux,
- Oui, toi, Mika ! il s'avança vers moi comme pour m'embrasser,
- Non, non, non ! Je ne suis pas Mika ! C'est Maddy, c'est tête de nœud ! le repoussai-je désespérément,
- Mais siii, je sais que c'est toi Mika ! s'exclama-t-il d'une voix douce, Arrête ! Arrête de faire semblant d'être quelqu'un que tu n'es pas. Arrête de porter en permanence ce masque, arrête de te cacher. Arrête de vouloir sauver des gens au péril de ta propre personne. Regarde où ça t'a menée... Alors laisse tomber Nate, Maddy, Cassie, ta mère, laisse tomber tout le monde. Ils t'ont tous laissé filer ou fait du mal. Mais ne me laisse pas tomber, moi, parce que je ne te laisserais pas filer et je ne ferais rien qui puisse te blesser, il soupira. Mikaëla Perez, tu n'as pas à porter le fardeau du monde sur tes épaules, ok ? Reviens à ce que nous sommes, à ce que tu es vraiment. Laisse-toi vivre et respirer. Je ne sais pas encore tout ce que tu as vécu, mais je sais que tu le mérites. Et je veux être là pour toi, te soutenir, te montrer que tu n'as pas à lutter seule pour survivre. Je veux accepter et aimer chaque parcelle de toi. Tu m'entends ? Je t'aime. »
Mes yeux se remplirent de larmes à l'entente des paroles Evan, mais j'empêchai les sanglots de sortir pour ne pas l'inquiéter. Un nœud se forma dans ma gorge et mon cœur se serra, mêlant la douleur de la déclaration d'amour sincère et le regret d'avoir entendu ces mots à la place de ma sœur. J'osais espérer qu'il arriverait un jour à prononcer ce discours devant elle, parce que oui, elle le méritait.
Même si Mikaëla et moi nous ressemblions un peu, pour en arriver au point de me confondre avec elle, Evan avait dû boire excessivement.
« Evan, je ne suis pas... il me coupa dans mon élan,
- Tais-toi. »
Toujours dans l'optique d'embrasser ce qu'il croyait être ma sœur, Evan se laissa tomber maladroitement en avant, dans mes bras. Je pouvais lui faire un câlin amical s'il le voulait, mais je refusais de l'embrasser, alors je tournai la tête lorsque son visage arriva vers le mien. Par conséquent, il plongea sa tête dans mon cou, mais se figea net.
« C'est quoi ce parfum ? Tu as changé de parfum ? Pourquoi ? remarqua-t-il enfin,
- Parce que je ne suis pas celle que tu cherches... je le repoussai gentiment. »
Evan recula et en constatant que ce n'était rien d'autre que moi, son expression se décomposa. Il frotta son visage dans ses mains, il avait honte. Ses joues prirent une teinte rosée de gêne et il bafouilla des excuses encore enivrées d'alcool.
« Je... Je suis vraiment désolé. Je fais n'importe quoi en ce moment. J'ai envie de devenir une autruche et enterrer ma tête bien profond dans le sol, il détourna son regard,
- Ce n'est rien, on oublie ! bégayai-je, Mais je t'en supplie, arrête de boire, redeviens normal, redeviens le Evan que tu es vraiment. Ça ne te ressemble pas tout ça. »
Quelques minutes plus tard, il se retourna à nouveau vers moi, plus confiant, mais toujours aussi éméché.
« Je ne suis pas du genre à faire du chantage aux personnes que j'apprécie, mais je vais faire une exception, il croisa ses bras, La seule solution à ce que tu me demandes là c'est de me laisser ramener Mika avec le plan Z.
- Evan... il me coupa la parole,
- C'est oui ou c'est non, je ne veux pas écouter d'argumentaire. Fais-moi confiance. »
Je marquai un temps d'hésitation.
À quoi bon attendre ? À quoi bon espérer des bribes d'indices de la part de Mikaëla ? À quoi bon la laisser mettre sa vie en péril à chaque tentative de contact avec nous ? À quoi bon élaborer des plans foireux sans les exécuter ? À quoi bon continuer de vivre dans la peur ? À quoi bon refuser la main qu'Evan me tendait, une main qui pourrait nous sortir de cette spirale infernale ? À quoi bon et combien de temps encore vivre dans l'incertitude et la souffrance ? Le moment était peut-être venu de passer un pacte avec le diable, puisque lui seul semblait détenir les solutions à nos problèmes.
Evan était là, entre l'ivresse et la fine marge de sobriété qu'il lui restait. Il venait de faire une déclaration d'amour dans l'air. Il était passé par le courage, puis la honte. Et malgré tout cela, il était encore là, me suppliant de ramener la seule personne qui pourrait lui rendre la vie belle à nouveau. Il voulait juste la rendre heureuse et nous rendre le bonheur que nous avions tous connu avec elle. Qui étais-je pour l'en empêcher ?
« Ok. »
A l'entente de ma réponse, il me prit dans ses bras et me serra fort. Sans prononcer d'autres mots, il m'abandonna sans ne plus tarder.
Mauvaise ou bonne idée ?
EVAN
Que Maddy ait finalement été d'accord pour que j'essaye de retrouver Mika avec l'aide de Nate avait été un réel soulagement. En fait, même si elle l'avait refusé, je l'aurais fait, mais j'aurais eu l'impression de la trahir et de perdre son amitié. Sa bénédiction avait donc été un plus vraiment précieux. Je n'en pouvais plus d'attendre, de voir mes amis s'affoler tous les jours, de voir le temps passer et d'imaginer Mika en train de subir les pires choses possibles. Et puis, elle me manquait, j'avais des choses à lui dire, des choses que j'avais tues depuis bien trop longtemps. Alors si le poison, Nate Jacobs, était la seule guérison à ma maladie, j'allais en faire usage.
Je me sentais très mal d'avoir pris Maddy pour Mika. Avant de débarquer chez elle, je m'étais torché comme il faut, j'avais bu et pris des trucs. Je ne savais pas exactement ce qu'étaient ces trucs, mais j'avais frappé à la bonne porte pour avoir des substances aussi fortes : c'était Rue qui me les avait vendues. En ingurgitant tout ça et en faisant des mélanges peu recommandables, je me retrouvais parfois à avoir des hallucinations, faire des trucs improbables et tout simplement à perdre le contrôle. Je devenais fou, je faisais ça pour oublier et je savais que ce n'était pas la meilleure des solutions, mais je n'avais trouvé rien de mieux pour faire taire ma douleur et accélérer le temps pendant mes insomnies. De ce fait, à force de jouer les toxicos, mon corps s'habituait petit à petit aux effets et je jonglais entre les moments de délire complet et les moments de lucidité. Aujourd'hui, mon cerveau m'avait dit ''Retourne chez les Perez et dit à Mikaëla que tu l'aimes'' et j'avais écouté cette petite voix de manière inexplicable. Maintenant que j'allais la ramener à Los Angeles, j'étais motivé à mettre toutes ces conneries de côté.
J'étais rentré chez moi de la même façon dont j'en étais parti 1 heure plus tôt, c'est-à-dire à pied. Mes parents n'étaient pas là bien évidemment, et mon frère était au travail. Il n'y avait que le personnel qui était présent. En passant le pas de la porte, j'accourrai vers les toilettes pour me mettre deux doigts au fond de la gorge pour tout vomir et décuver plus vite par la suite. Il fallait que je puisse me concentrer sur mes objectifs si je voulais les atteindre.
Je ne pouvais pas échouer, je ne voulais pas échouer.
J'avais décidé de tenir Maddy à l'écart de mon plan pour la protéger. Je n'allais pas la mettre face au monstre qu'elle redoutait le plus. Cependant, j'avais prévenu tous mes autres amis qui avaient été plus que ravis de la nouvelle. Certains s'étaient même portés volontaires pour me suivre. Quant à Sonia et Ted, il valait mieux les tenir à l'écart de cette affaire aussi pour l'instant. J'allais leur ramener leur fille, c'était tout ce qu'ils auraient à retenir de cette histoire.
Après avoir vidé mon estomac et mon âme de tout ce qui se trouvait dans mon corps et pris une douche, la gouvernante frappa à la porte de ma chambre pour m'apporter de quoi manger et me redonner des forces.
« Des pâtes à la carbonara avec plein de parmesan, comme vous les aimez, Evan ! Je suis contente de vous voir vous reprendre en main.
- Merci, Johanna, c'est parfait !
- Et n'oubliez pas de boire le jus détox pour nettoyer votre organisme !
- Ah... Ca par contre, beurk, je fis une grimace,
- Buvez ! ordonna-t-elle avant de disparaître,
- Oui, madame ! »
Une fois seul avec ma plâtrée de spaghettis, je pris mon téléphone et essayai d'appeler Nate. Au bout de 5 tentatives, je perdis patience, excédé par l'exaspérante indifférence de cet abruti qui, visiblement était connecté sur ses maudits réseaux sociaux, mais m'ignorait ouvertement. A deux doigts de me laisser gagner par la colère, je décidai de passer à l'offensive en le harcelant de messages.
M'aider était une occasion pour Nate de se racheter. Non pas que je puisse redevenir pote avec lui un jour ou que qui que ce soit puisse se mettre à l'apprécier, mais cela le rendrait peut-être un peu plus humain aux yeux des gens. Puis, j'avais littéralement besoin de lui. Une simple zone de Malibu entourée sur une carte n'allait pas tellement m'aider à retrouver Mika aussi vite que je le souhaitais. Lui par contre, il devait connaître toutes les coordonnées d'Ana Jones, et avec ça, retrouver Mika serait un jeu d'enfants.
Plus les minutes passaient et plus ma frustration grandissait. Mon impatience se transforma en une irritabilité profonde, alimentée par le mépris flagrant que Nate manifestait envers mes appels et messages. Le culot aurait même voulu qu'il me lâche un vu. Soit il avait trop honte de ce qu'il avait fait pour me répondre, soit il ne s'était pas encore remis de son nez cassé, soit il n'avait vraiment pas de race et ne comptait pas lever le petit doigt pour m'aider.
Malgré ce délicieux repas, chaque minute d'attente ajoutait une couche supplémentaire à mon agacement. Le silence de Nate devenait insupportable, et l'idée qu'il puisse ignorer délibérément ma détresse ne faisait qu'attiser le feu de ma colère.
Je pris la sage décision d'appliquer la manière forte pour le faire réagir. Je n'avais plus de temps à perdre. S'il fallait l'attacher à ma bagnole pour le traîner de force avec moi à Malibu, je le ferais.
NATE
Il était presque minuit, cela faisait à peu près une demie heure qu'Evan avait arrêté de me harceler d'appels et de messages. J'avais décidé de ne pas lui répondre parce que je ne comptais pas lui pardonner d'avoir été viré du lycée par sa faute, mais aussi parce qu'il semblait vouloir mon aide pour chercher Mika et j'avais quasiment réussi à faire une croix sur cette fille.
Pendant ces trois dernières semaines de suspension, j'avais broyé du noir, je n'étais pas sorti de ma chambre, je n'avais pas ôté mes yeux des jeux vidéo, j'avais perdu le sommeil et l'envie d'avoir une vie sociale.
J'avais fait partir Mika et elle ne reviendrait plus, voilà, c'était dit.
Je l'avais tout d'abord regretté du plus profond de mes entrailles parce que j'avais laissé échapper quelque chose, j'avais perdu la partie, je l'avais perdue, elle.
Mika me jugeait en face, m'ouvrait les yeux sur mes erreurs passées, me disait ce que j'avais besoin d'entendre, mais elle ne cherchait pas à me changer. Elle secouait mes démons intérieurs et faisait en sorte de me faire comprendre que je devais me débrouiller avec. Elle n'était pas là pour me sauver, mais pour m'avertir. A travers tout ça, elle avait la capacité de me contrôler d'une manière dont personne d'autre ne pouvait le faire et c'était tellement bon. Je l'admirais parce qu'elle était plus toxique et manipulatrice que moi, mais aussi parce qu'elle n'avait pas peur de transcender mes tourments intérieurs. Plus on avançait, plus je rendais les choses complexes délibérément, c'était la seule manière de la maintenir auprès de moi. C'était dans l'obscurité que nos liens triomphaient. Mika était à la fois ma muse et mon démon, une force qui me poussait à repousser les limites de ma propre compréhension. Maddy, Cassie, ou toute autre personne que je mettais au milieu de nos histoires, étaient le cadet de mes soucis, c'étaient seulement des éléments que j'utilisais pour attirer Mika. Evan était le seul véritable obstacle.
Bref, c'était comme ça que j'aimais Mika et ma vie, et j'étais persuadé que de son côté ce n'était pas seulement une affaire de vengeance.
Puis, finalement, je m'étais juste dit qu'il fallait que j'apprenne à accepter son départ et ma défaite. Si elle pouvait me faire du bien, elle était aussi capable de me faire extrêmement souffrir. Elle me faisait souffrir quand elle m'ignorait, quand elle me fuyait, quand elle me résistait, quand elle me repoussait, et surtout quand elle restait avec Evan. Je n'aimais pas me sentir mal sans pouvoir y apporter une solution immédiate. Alors c'était peut-être une bonne chose qu'elle ne soit plus là.
Mika ne reviendrait plus, je ne voulais pas qu'elle revienne et il fallait que je reprenne une vie normale, même si cela signifiait affronter la douleur du vide qu'elle laissait derrière elle.
Je ne pouvais pas dire qu'en trois semaines mon deuil avait été fait, mais je commençais à me faire à l'idée que je devais la rayer de ma tête et de mon cœur. De ce fait, je n'allais pas laisser Evan perturber ce processus. Déjà que lorsqu'il avait mentionné que si je l'aimais, je devais le prouver, j'avais failli craquer...
J'étais seul chez moi ce soir. Je ne savais pas où était passée ma mère et mon frère était parti en soirée. Je profitais du dernier week-end avant de retourner en cours en mangeant une pizza devant un film, dans ma chambre.
J'étais tranquille et plutôt concentré sur mon ordinateur, quand tout à coup quelqu'un se mit à sonner à la porte. Mon téléphone indiquait 00h30. Qui pouvait bien toquer à un horaire pareil ? Sachant que j'étais seul et que je regardais un film d'horreur, c'était flippant. Donc avant d'ouvrir la porte, je jetai un coup d'œil à l'extérieur depuis ma fenêtre, caché derrière les rideaux.
A ma grande surprise, je vis Evan devant la façade qui menait à l'entrée. Il me repéra et me pointa du doigt en souriant sournoisement pour me faire comprendre qu'il savait que j'étais là. Il avait de grandes cernes sous les yeux, était apprêté d'une grosse veste en cuir et portait du noir de la tête aux pieds, cela le rendait plus menaçant que d'habitude. J'avais rarement vu Evan comme ça. Ceci étant dit, il avait dû en avoir assez que je ne lui réponde pas au téléphone.
Je ne comptais pas le faire entrer pour mener une discussion dont j'avais déjà un avis tranché. Néanmoins, je décidai d'ouvrir ma fenêtre pour lui dire de partir.
« Casse-toi, gros. On n'a plus rien à se dire. Mika c'est fini. Tu peux rentrer chez toi.
- Je ne crois pas, non, il écrasa sa cigarette sous sa chaussure, Si tu ne me fais pas entrer, j'ai une batte de baseball dans ma caisse qui pourrait faire l'affaire.
- Qu'est-ce-que tu veux ? j'avalai ma salive,
- Te parler. »
Je fermai la fenêtre, descendis les escaliers et attrapai un pied de biche au passage. Je devais pouvoir me défendre si je me faisais attaquer. J'allais ouvrir la porte à Evan, mais uniquement dans l'optique de lui dire que, tout comme moi, il devait oublier Mika et enterrer l'âge de guerre. Je voulais également éviter qu'il casse la porte d'entrée ou les fenêtres, apparemment il était devenu un peu fou ces derniers temps.
J'ouvris la porte, cachai mon arme dans mon dos et le retrouvai planté là. Il arborait une expression étrangement narquoise.
« Vu que tu faisais le mort, je me suis dit qu'il valait mieux venir vérifier si tu étais vivant, lança Evan,
- Ça ne changera rien.
- Tu crois ? il sourit,
- Mika n'aurait jamais dû entrer dans nos vies de base, donc il faut qu'on la laisse là où est sa place et que les choses reprennent leur cours. Elle n'était bonne pour personne, et encore moins pour toi.
- Tu ne sais pas ce qui est bon pour moi, Nate, il se mit à rire, Mika t'a redonné l'envie de vivre, d'aimer et de quoi continuer d'être un connard, alors ne fais pas semblant que tu n'as pas été touché par son départ.
- Tu n'as pas tort, je soupirai, Je ne voulais pas la faire partir, mais j'ai déconné, j'ai mal calculé mon coup et c'est comme ça. Tu verras que sans elle ici, nos vies redeviendront moins compliquées.
- Parle pour toi, dit-il paisiblement, Moi, j'avais tout ce dont j'avais besoin avec elle.
- Ce n'est pas mon problème, Evan.
- C'est vrai, ce n'est pas ton problème, c'est toi le problème, il mit fermement son doigt sur mon torse pour m'accuser, Si tu ne veux pas revoir Mika, tant mieux, tu n'auras qu'à fermer les yeux quand elle sera là. Mais maintenant, tu dois me dire où elle est. Tu dois me donner un numéro, une adresse, tout ce que t'as, parce que mes amis et moi, on veut la retrouver.
- Désolé, je refuse de faire partie de votre délire. Je n'ai pas réussi à l'avoir et tu ne l'auras pas non plus. »
Sur ces derniers mots, je tentai de fermer la porte, mais Evan bloqua mon geste en la retenant.
« Tu vas réparer ce que tu as fait, Nate.
- Non.
- File toutes les informations que t'as, c'est tout ce que je te demande, sa voix devint plus grave et son regard plus sévère,
- Non. »
Evan pouffa de rire, puis mit ses mains dans les poches de son blouson. Il releva sa tête vers moi et me regarda de haut en bas avec mépris.
« Est-ce-que je t'ai dit quel était l'un de mes plus gros rêves ? il recula d'un pas,
- Non, mais tu vas me le dire, je soufflai, Et dépêche-toi parce que je passais une soirée vraiment passionnante avant que tu débarques.
- Te chopper avec un groupe de potes et les regarder te tabasser, il fit un sourire en coin,
- Super, vas te faire soigner maintenant, j'applaudis,
- Pas avant de t'avoir soigné toi, mon grand. »
Il recula une fois de plus et s'alluma tranquillement une cigarette avant de reprendre la parole.
« Allez-y et enlevez-lui ce pied de biche des mains ! » ordonna-t-il en me regardant droit dans les yeux.
Je crus d'abord qu'Evan était schizophrène à parler seul ainsi, mais je n'eus pas le temps de lui faire la remarque qu'un groupe de personnes cagoulé entra chez moi et commença à m'agresser. Ces personnes se tenaient en fait silencieusement à l'extérieur, de chaque côté de ma porte d'entrée, et attendaient seulement le signal de leur meneur soit donné pour me sauter dessus.
Pris de panique, je tentai de courir à l'intérieur pour me sauver, mais les intrus étaient beaucoup plus rapides que moi. L'un d'entre eux me fit un croche patte et je tombai au sol, me faisant encercler par toutes ces têtes anonymes. Seule une personne n'était pas cagoulée, c'était Peach, et elle avait l'air contente d'être là.
Evan se contentait de suivre ses larbins et observer la scène avec ce sourire sinistre scotché au visage. Il était comparable à un patron de gang ou de secte, et visiblement s'il l'avait voulu, il aurait pu en être un, puisqu'il avait apparemment assez de pouvoir pour se procurer des gens pour venir me brutaliser.
Il cachait bien son jeu. J'aurais dû me douter que cette visite surprise n'était qu'un piège.
« C'est quoi ce bordel, Evan !? T'es complètement taré !
- Tu l'auras voulu ! Tu ne peux plus rien me refuser maintenant, dit-il d'une voix calme, presque satisfaite. »
Je cherchai frénétiquement une issue, mais chacun de mes mouvements étaient contrés par mes agresseurs. Ils ne me faisaient pas vraiment de mal, mais dès que j'essayais de m'échapper, ils me retenaient avec force ou menaçaient de me donner un coup de pied. Mon cœur battait la chamade face à mon manque de courage pour me défendre et tant de personnes cherchant à avoir ma peau.
Tout ça pour Mikaëla Perez.
Evan s'approcha du cercle formé autour de moi, il me scruta comme s'il cherchait quelque chose au plus profond de mon être, puis il donna des directives à son équipe de psychopathes.
« Attachez-le à une chaise, il bouge un peu trop à mon goût. »
Tous s'exécutèrent pendant que j'essayais encore de me débattre et je me retrouvai fermement attaché à un fauteuil de bureau à roulettes.
Peach avait jugé bon de s'amuser à me faire tourner. Quelle gamine.
« Je crois que ça va aller, Peach, on va éviter de le faire vomir, plaisanta Evan,
- Ca aurait pu être marrant, mais on est pas là pour ça, c'est vrai... répondit-elle,
- Détachez-moi et cassez-vous, putain ! Vous êtes flippants ! m'écriai-je. »
L'un des types cagoulés me donna une grosse gifle pour me faire taire. Un sentiment de colère extrême s'empara de mon corps. Mon visage se mit à chauffer et mes yeux à lancer des éclairs de rage sur Evan, ainsi que sur cet inconnu qui avait osé lever la main sur moi. J'avais envie de tous les buter et crier à plein poumons, mais personne ne m'entendrait de toute façon. J'étais seul, j'avais toujours été seul finalement.
Evan appuya un pied entre mes cuisses, directement sur le fauteuil, pour m'avertir qu'à tout moment il pouvait décider de me marcher sur les couilles si cela le chantait, mais également pour me parler de plus près.
« C'est simple, on ne te laissera pas tranquille tant qu'on ne saura pas exactement où est Mika.
- Alors la nuit va être longue ! ripostai-je,
- Je crois que tu n'as pas encore tout compris, Nate. On n'est pas juste là pour te faire peur. Si tu ne collabores pas, tu vas subir. On est armés et je ne parle pas seulement des poings qu'on pourrait foutre dans ta gueule. »
Je guettai avec un peu plus d'attention le public pour lequel je me donnais en spectacle et constatai que chacun avait effectivement des objets de torture différents : des chaînes, des cordes, des couteaux, et certains semblaient même avoir des armes à feu dissimulées sous leurs vêtements. En finissant mon tour, ma tête s'arrêta sur Peach qui se tenait fièrement à ma gauche, pointant un couteau de poche bien aiguisé vers mon cou. Mon cœur s'accéléra, l'heure était grave.
« Bon, tu commences à cracher le morceau ou je demande à un premier volontaire de te donner un avant-goût de ce qui t'attends ? » m'interrogea Evan.
Pendant un instant, je restai stoïque et muet. J'avais du mal à croire qu'Evan voulait ramener Mika à ce point. C'était un gentil qui jouait au méchant le temps d'une soirée pour essayer de m'effrayer. Il ne faisait pas tout ce cirque juste pour Maddy et le reste de la bande, il le faisait aussi pour lui. Je savais qu'il aimait Mika, mais personne ne pouvait aimer Mika autant que moi. J'étais malade à l'idée d'imaginer Evan la retrouver grâce à moi. Elle tomberait dans ses bras à coup sûr, et moi, je n'aurais rien du tout. Je ne voulais pas être témoin de ça et encore moins revenir sur ma décision de tirer un trait sur elle.
J'étais tellement perdu dans mes pensées que j'eus à peine le temps de voir que j'allais recevoir trois coups de batte de baseball en plein milieu du tibia.
Le geste infligé par l'un de mes nombreux adversaires m'arracha un cri strident de surprise et de douleur, et je me pliai partiellement sur le fauteuil. Evan, impassible, fixa mon regard avec une intensité glaçante.
« Ce qui est en train de se passer ici n'est pas une blague, Nate. »
La douleur pulsait encore dans ma jambe, m'arrachant quelques larmes, mais j'étais toujours indécis sur ce que j'allais faire.
« Chaîne ! » ordonna Evan.
Un grand gaillard, presque aussi grand que moi, commença à préparer son arme pour m'infliger une deuxième vague de souffrance. A l'entente et à la vue de cette énorme et lourde chaîne en acier, j'eus un haut le cœur, comme si j'avais déjà connu cette douleur-là auparavant et que je n'avais aucune envie de la subir à nouveau.
« Non ! Stop ! m'écriai-je, Stop ! C'est bon !
- Tu as quelque chose à nous dire, peut-être ? intervint Peach,
- 705, Cross Creek Road, Malibu ! avouai-je haletant, Et il y a le mail et le numéro d'Ana Jones dans mon téléphone.
- Tu vois quand tu veux ! me félicita ironiquement Evan. »
Il fouilla agressivement dans les poches de mes vêtements pour trouver mon téléphone, tandis que je me laissais faire. En fin de compte, la volonté de rester en vie et intact était plus forte que celle de rester dans le silence. J'avais honte de l'humiliation que j'étais en train de subir, mais il fallait que je me rende à l'évidence, je n'avais pas d'autre choix.
« Code ? demanda-t-il lorsqu'il eut l'appareil entre les mains,
- 6969, cédai-je,
- Pervers jusqu'au bout, bafouilla Evan. »
Peach s'accrocha aux bras d'Evan et se mit sur la pointe des pieds pour regarder ce que ce dernier cherchait dans mon téléphone. Les autres se contentaient de me fixer pour m'intimider, prêts à me frapper à la moindre tentative douteuse de ma part. Or, en m'espace de quelques secondes, Evan m'avait convaincu de perdre espoir, alors je ne comptais pas faire quoi que ce soit. Comme il l'avait dit, si Mika revenait, je n'avais qu'à fermer les yeux, même si je savais d'avance que cela serait difficile.
« Jacobs, tu viens avec nous, affirma Evan en relevant la tête vers moi,
- Quoi ? Où ça ? m'écriai-je déconcerté,
- Chercher Mika, compléta Peach,
- Pourquoi faire ? Je vous ai donné l'adresse et tout ce qu'il faut, me révoltai-je, Je ne veux pas aller chercher Mika.
- Si jamais tu nous as menti au niveau des informations, on pourra toujours te jeter d'un pont, Evan tapa derrière mon dos comme si nous étions amis,
- Je n'ai pas menti, j'ai aucune raison de mentir ! criai-je,
- T'es un peu drôle ! il ricana, Allez, mettez-le dans le fourgon et surveillez-le pendant que je conduis, imposa-t-il à ses complices. »
Savourant leur succès et leur plan machiavélique, Evan et Peach quittèrent la pièce en premier pour s'installer à l'avant du véhicule. Leurs hommes de main m'embarquèrent pieds et mains liées dans le fourgon. Les insultes volaient de ma bouche comme des flèches empoisonnées car l'idée d'être contraint de participer à cette recherche contre ma volonté me rendait furieux.
J'espérais qu'Evan ait bien préparé cette escapade, car même si nous savions où était Mika, la récupérer n'allait pas être une tâche facile. Sa mère était obstinée et son beau-père un peu trop violent.
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Hello you :)
Malgré mon manque d'organisation dans la publication des chapitres (sorry), j'espère que vous vous régalez toujours... Mais ne vous inquiétez pas, je vais retrouver le rythme des vendredis !
Personne n'a voulu passer au Plan Z, alors Evan l'a fait et Peach l'a suivi ! Badass ou pas ? Qu'en avez-vous pensé ? Nate méritait-il cette petite séance de torture ? Et encore, j'ai trouvé qu'ils ont été gentils :P
Evan à deux doigts d'embrasser Maddy, on en parle ? Il me fait de la peine... J'espère qu'il va retrouver le bonheur ! (je dis ça alors que c'est moi qui décide comment se passe l'histoire, mdrrr)
Bon, n'oubliez pas de laisser un petit commentaire ou un vote !
Mon insta : @sarcxztica111
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