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CHAPITRE 29 - En finir

Comme prévu pour notre bande de copains préférée, le dernier jour à New York avait été dédié à la visite de la ville. Personne n'avait vraiment reparlé de ce qui s'était passé la veille : Mika et Jessie, Evan et Nate, Evan et Mika, Maddy et les filles... Bref, tout le monde faisait comme si la journée d'hier, ou même les derniers jours passés, avaient été tout à fait normaux. En fait, c'était surtout Mikaëla qui fuyait à tout prix la discussion. Elle ne réalisait pas encore qu'elle avait dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas, et fait en public ce qu'elle faisait habituellement dans un cercle plus restreint. Alors tout ce qui comptait réellement était de profiter de cette dernière journée dans la ville la plus impressionnante du pays.

Le pansement que la jeune femme portait autour de son avant-bras n'avait cependant pas échappé à l'interrogatoire.

« Bon, tu comptes nous dire ce qu'il y a sous ton bandage ou pas ? Tu t'es fait mal ou quoi ? demanda Peach,

- Euh... hésita Mika, Non, je me suis juste faite tatouer.

- ''Juste faite tatouer'' qu'elle dit ! l'imita Cassie, Rien que ça ! Montre-nous ce que c'est !

- Ce n'est rien d'incroyable, juste un truc que j'ai fait sur un coup de tête, comme les trois quarts de mes tatouages, répondit Mika en essayant de passer à autre chose,

- Tu crois vraiment qu'on va gober ça ? ricana Maddy, Mikaëla, la meuf sombre et profonde, qui se fait faire des tatouages qui n'ont aucune signification ?

- Allez ! Fais-voir, on ne te demandera pas ce que ça signifie, c'est promis, insista Luke. »

Mikaëla soupira et leva ses yeux au ciel, faisant semblant d'être agacée. Puis, elle céda, enleva délicatement son pansement, sous les yeux ébahis et curieux de ses amis.

« Ça veut dire ''écoute ton cœur'' en espagnol ça, non ? interrogea Evan en regardant Maddy, qui comprenait l'espagnol à la perfection,

- Bravo, Evan ! s'exclama Maddy pour rire,

- Mais... C'est mon post-it ! dit Cassie, étonnée, Tu t'es fait tatouer mon post-it ! C'est super mignon !

- Et tu veux encore nous faire avaler que ce tatouage a été fait au hasard ? ajouta Peach en pouffant. »

Mika ne répondit rien, elle se contenta de sourire pour laisser planer le mystère et observer ses amis débattre pour tenter de lui tirer les vers du nez. Elle avait beau le nier, chaque dessin tracé sur sa peau était rempli de sens.

Seul Evan gardait le silence et ne la lâchait pas du regard, comme pour insinuer qu'il avait compris ce que représentait ce tatouage. Même s'ils n'avaient pas reparlé sérieusement de toutes les folies qui s'étaient déroulées dernièrement, au fond, il savait qu'il se passait quelque chose d'inhabituellement intense entre eux.

Cassie n'insistait pas non plus. Elle était fière de constater son petit mot gravé sur la peau de son amie. Quelque part, c'était la preuve qu'elle avait réussi à la toucher, à l'aider à faire face à ses sentiments. Alors après tout le soutien que Mikaëla lui avait apporté ces derniers temps, voir ce tatouage sur son corps était un honneur pour Cassie.  

[...]

Et finalement, retour à la maison, à Los Angeles.

Aujourd'hui, une journée comme une autre allait se dérouler au East Highland High School.

CASSIE

Je m'étais levée un peu plus tôt que d'habitude ce matin pour me faire belle. J'avais mis un ensemble bleu clair confortable et chaud pour me protéger du froid, tout en gardant le style. Je m'étais aussi appliquée à faire un maquillage travaillé avec un trait de liner sur le coin de mes yeux. Je n'avais pas du tout l'habitude d'en faire, alors j'avais bien fait de me lever tôt.

Lexi m'avait observée depuis son lit, sans dire un mot, à part quand je lui avais demandé ce qu'elle pensait de ma tenue :

« Tu es parfaite. Tout le monde le sait, Cassie... Ton mec le sait aussi. » elle leva son pouce en l'air et se recacha sous sa couette.

En effet, Luke était venu me chercher pour aller au lycée ce matin. Nous aimions de plus en plus passer du temps en tête à tête, alors se retrouver pour faire le trajet ensemble jusqu'au lycée était notre nouveau rituel. Rien n'était encore officiel entre lui et moi, mais il y avait de grandes chances pour que cela arrive et je faisais de mon possible pour faire en sorte que les choses bougent.

En arrivant, il me fit un bisou sur la joue, me complimenta sur ma tenue et me tendit un grand gobelet en carton blanc où était écrit mon prénom. L'objet était légèrement chaud. Il en avait un lui aussi et semblait plutôt content de partager ça avec moi.

Je sentis l'odeur de la boisson à travers la petite ouverture qui servait à boire. C'était du café, ou du moins, une boisson à base de café. Je n'avais jamais été une fan de café, mais je me contentai de le remercier, parce qu'après tout, son geste était adorable. Et rien ne pouvait être refusé face aux beaux yeux bleus de Luke.

« Je nous ai pris un macchiato caramel ! C'est ma boisson préférée au café du coin, il sourit, J'en prends souvent avant d'aller en cours.

- Oh, ravie de découvrir, ça ! j'en bus une timide gorgée, Délicieux ! mentis-je à moitié. »

Le macchiato était loin d'être une abomination, mais je n'aimais tout simplement pas le goût du café. La vérité c'était que je préférais le thé ou le chocolat chaud.

Nous marchions côte à côte, à discuter et siroter nos boissons sous la météo glaciale qui régnait dans les rues de Los Angeles. Soudain, alors que nous étions presque arrivés au lycée, Luke passa son bras sur mes épaules pour me réchauffer et pour également montrer son affection. Je devins toute rouge et souris bêtement sans qu'il n'y prête attention.

Un vrai petit couple.

J'étais déjà sur mon nuage à me faire plein de films.

L'envie me prit de fumer une cigarette pour faire passer le goût de café qui me restait coincé au fond de la gorge à chaque fois que je daignais approcher le gobelet de ma bouche. Le goût de la cigarette était probablement considéré comme pire que celui du café pour la plupart des personnes, mais pour moi, il en était autrement. Je sortis donc ma blonde et l'allumai.

Luke fronça des sourcils en me regardant faire.

« Je croyais que tu fumais seulement en soirée, déclara-t-il,

- Non, j'avoue que c'est assez rare, mais je fume aussi dans la vie de tous les jours, lui expliquai-je, Et toi ? Qu'en soirée, non ?

- Ouais, bof, tu remarqueras que ce n'est pas souvent moi qui ai le joint au coin des lèvres en soirée, plaisanta-t-il,

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai, haha... j'éteignis et jetai discrètement ma cigarette sur le côté,

- Dis, je pensais à un truc, Luke changea de sujet, Et si on se faisait une sortie sympa avec Mika et Evan ? Genre un restau ? Ou une soirée tranquille avec une petite bouffe ? Bref, un truc posé où on peut discuter et passer du temps tous les quatre.

- Euh, j'hésitai, T'es en train de proposer un rendez-vous de couples ou j'hallucine ?

- En quelques sortes, oui... il haussa des épaules. »

A ce moment-là, je me sentis vexée. Moi-même je n'avais pas encore eu le droit à un rencart romantique en tête à tête avec Luke et voilà qu'il voulait organiser cette sortie comme si lui et moi, ainsi qu'Evan et Mika, étions en couple depuis 40 ans. Et puis, il m'avait implicitement fait comprendre que ma cigarette le dérangeait, alors que je m'étais abstenue de lui dire que son café était dégueulasse. Rien n'allait plus.

Je me détachai de son bras posé sur mes épaules, mais continuai quand même de marcher à ses côtés. Il fut surpris par mon geste.

« En fait, tu veux juste donner un coup de pouce à Evan avec Mika, dis-je,

- C'est un peu ça, mais ça peut aussi être super cool. On s'entend très bien tous les quatre.

- Je comprends que tu veuilles aider tes amis, mais et moi ? insistai-je,

- Quoi ? Je ne comprends pas de quoi tu parles là, répondit-il confus. »

Cela m'agaçait de constater que Luke n'était pas une exception parmi les autres mecs. Il ne comprenait rien et ne réfléchissait pas non plus, c'était dans leur génétique apparemment.

Nous venions d'arriver devant la porte du lycée et nous arrêtâmes un instant pour clore notre discussion.

« Ok, t'as qu'à leur proposer si ça te fait plaisir, cédai-je,

- Nickel, on va les voir ! répondit-il tout content,

- Et au fait, je déteste le café ! je lui rendis violemment le gobelet encore rempli,

- Wow ! il attrapa le verre en carton, manquant de le faire tomber, Et moi, je déteste l'odeur de la cigarette et je ne me suis pas énervé pour autant...

- Il faut croire qu'on ne se connais pas, toi et moi ! soupirai-je, contrariée,

- Cassie, on se connaît bien, mais pas encore assez bien pour deviner ce que l'autre aime ou pas. Le temps fera les choses. Tu n'aimes pas le café et maintenant je le sais. On en apprend l'un sur l'autre tous les jours, c'est comme ça que ça se passe, il essaya de me raisonner,

- Ce n'est pas qu'une histoire de café, Luke ! je levai les yeux au ciel, Allez, viens, on y va... »

Je le tirai par la main et entrai dans le lycée, évitant de continuer notre petite prise de tête. 

EVAN

J'avais mis de côté toutes les mauvaises choses qui s'étaient passées à New York et je n'avais gardé que les bons souvenirs. De toute manière, Mika n'était pas prête d'en reparler. Il n'y avait pas grande chose à ajouter en fait, ses gestes et initiatives en avaient déjà dit long sur toute notre situation. La voir débarquer dans la fraternité de Cornell pour jouer au bière-pong avec moi et contre Nate Jacobs, tout juste au moment où je me sentais au plus mal et que je ne faisais que penser à elle, c'était magique. C'était comme si le bon Dieu avait décidé de m'envoyer mon ange gardien. Mon ange tout court. Et cette scène se répétait en boucle dans ma tête, je ne m'en laissais pas. Et le baiser en fin de partie... Si tout ça, ce n'était pas un signe, je me demandais bien ce que ça pouvait être.

La bonne nouvelle après tout ça, était que Mika avait l'air un peu plus détendue en ma présence, comme si elle avait enfin accepté quelque chose qu'elle refusait de croire. Par ''quelque chose'', j'entendais ''l'amour'', mais c'était le mot interdit avec elle, alors même dans mes pensées, c'était devenu automatique de traiter le mot ''amour'' comme un fruit défendu. Mais c'était amusant. C'était comme une perpétuelle devinette dont nous faisions semblant de ne pas savoir la réponse. 

Même si la signification était un secret gardé entre Mika et Cassie, j'étais persuadé que ce fameux tatouage sur son avant-bras avait un rapport avec toute cette métamorphose qu'elle avait soudainement connu à New York.

Bref, j'étais tout simplement heureux que de si petits détails puissent engendrer de grands changements.

J'étais dans les couloirs du lycée, nonchalamment appuyé sur le casier qui précédait celui de Mika, tandis qu'elle rangeait des cahiers et en attrapait d'autres. Sur l'intérieur de la porte de son casier, je pouvais observer quelques photos collées, des post-its inutiles et un petit miroir.

Elle sortit un tube transparent d'une trousse remplie de maquillage et se regarda dans le miroir riquiqui pour s'orner les lèvres avec un gloss à paillettes dorées. Je fus d'abord hypnotisé par la précision du geste du pinceau contre ses lèvres, mais aussi par le fait qu'un simple produit de beauté pouvait mettre autant en valeur ce qui était déjà beau de base. Ce gloss rendait sa bouche pulpeuse, et de par sa couleur et sa luisance, j'avais l'impression d'être face à un dessert de luxe que je me serais fait un malin plaisir à dévorer pour en découvrir le goût.

Puis, je revins enfin sur terre lorsque j'eus l'idée de la taquiner. C'était bien beau de l'admirer, je pouvais le faire pendant des heures si cela était permis, et je profitais de chaque précieux instant lorsque j'avais l'occasion de le faire. Mais la charrier était tout aussi bon, parce que c'était ce qui me permettait d'établir un contact avec elle, d'attirer son attention sur moi, et surtout de lui démontrer mon interminable affection.

Je décidai donc de mettre un petit coup sur son bras pour faire déraper le pinceau de son gloss, ce qui lui dessina un joli trait pailleté allant jusqu'à sa joue. Je me mis à rire comme un gamin et elle se contraria capricieusement.

« PUTAIN EVAN ! Je n'ai pas de mouchoirs, je n'ai pas de lingettes démaquillantes, je fais comment, gros débile !?

- Je peux te remettre un coup pour que ça fasse le même trait sur l'autre joue, comme ça, ça passera mieux ! me moquai-je,

- Crétin ! Viens là ! elle se retourna et pointa son gloss vers moi. »

Nous étions partis dans un gentil combat où elle essayait de me passer son gloss sur la figure pour se venger. Or, notre délicieux petit jeu fut très vite interrompu par Cassie et Luke. Nous arrêtâmes de suite nos gamineries.

« Hello ! s'exclama Mika en cachant son tube de gloss dans sa trousse,

- Coucou... Euh... Cassie pointa sa joue, Tu en as un peu sur le visage... »

Mika me dévisagea, me donna une tape sur l'épaule et attrapa la manche de ma veste pour essuyer le gloss étalé sur sa joue. Puis, nous fîmes comme si rien ne venait de se passer.

« Avec Cassie, on se demandait si ça vous tenterait qu'on se fasse un restau tous les quatre, un de ces soirs de la semaine ? proposa Luke,

- Tous les quatre ? Et Peach ? Et Maddy ? répondis-je confus,

- Non, que vous deux et nous deux, insista Luke en appuyant sur le ''vous deux'',

- Oula, attends, si je comprends bien, tu veux qu'on fasse une sortie entre couples !? Mika mima des guillemets avec ses doigts, Alors, de une, personne n'est en couple ici, et de deux, avant de vouloir faire des ''sorties de couple'', tu devrais déjà proposer un premier rencart à ta potentielle future copine ! C'est juste un conseil comme ça !

- AH ! Merci Mika ! déclara Cassie comme si elle se sentait comprise,

- Bon, je crois que j'ai saisi le message ! Luke se gratta la nuque, gêné par la situation,

- Peut-être une autre fois pour la sortie à quatre, mec ! chuchotai-je à Luke. »

Mika m'entendit, me lança un regard noir et me fit un sourire ironique.

La sonnerie qui annonçait le début des cours retint. Luke et Cassie partirent en direction de notre classe tout en se chamaillant à propos de cette histoire de rendez-vous entre couples.

Ce que Mika avait dit sur Luke et Cassie avait fait tilt dans ma tête et j'eus l'idée de lui suggérer quelque chose. Ce n'était peut-être pas très intelligent de ma part de jouer avec les cordes sensibles, mais je sentais que c'était mon moment.

Alors qu'elle ramassait son sac pour aller en cours, je pris mon courage à deux mains, faisant semblant d'être totalement détendu, et je me lançai :

« Et une sortie avec moi ?

- Hein ? elle me regarda en grimaçant,

- Une nuit avec un ciel bien dégagé, un rooftop pour pouvoir toucher les étoiles du bout des doigts, de la musique dans les oreilles pour planer, et un pique-nique improvisé. Oh, et sans oublier le plus important : toi et moi. Demain soir ? l'interrogeai-je en essayant de ne pas laisser trembler ma voix. »

Mika marqua une pause et sourit. Ses joues devinrent progressivement rosées.

« Rassure-moi, ce n'est pas un rencart ? demanda-t-elle, affichant toujours ce même sourire naïf,

- Nooon ! T'inquiète ! je fis les gros yeux en secouant la tête pour paraître convaincant,

- Ok alors, acquiesça-t-elle timidement. »

J'avais envie de sauter de joie et d'excitation en entendant sa réponse et en voyant son joli visage arborer une expression toute bête. Mon intuition me disait qu'elle était aussi heureuse que moi de faire notre première vraie sortie en tête à tête.

Tant que j'étais lancé et qu'autant de bonnes surprises étaient venues jusqu'à moi depuis la soirée à la fraternité de Cornell, je décidai de lui poser une dernière question. Une question qui était bien plus risquée que la première, mais j'avais besoin de réponses. J'avais besoin de savoir si ce que je pensais était vrai : Mika s'était rendu compte qu'elle ne voulait pas être avec Jessie, mais avec moi.

« Dis, il s'est passé quoi avec Jessie pour que tu me rejoignes à la fraternité ?

- Mmmmh... elle regarda en l'air, Rien !

- T'es sûre ? »

Une tierce personne nous interrompit à nouveau.

« T'es appuyé sur mon casier ! Dégage de là ! » ordonna une voix grave et familière.

Je me retournai et c'était bien évidemment Nate Jacobs. Je me mis face à lui, sous son nez, avec l'envie frappante de l'envoyer chier. Il ne bougea pas d'un millimètre et se contenta de soutenir mon regard avec toute la rage qui se promenait encore dans ses pupilles. Mais Mika s'accrocha à mon bras et me tira pour m'empêcher de donner suite à ce combat de regards. 

« On va en cours, Evan ? Certaines personnes ne méritent pas qu'on perde notre temps pour elles. » souffla Mika en méprisant Nate.

NATE

C'était depuis le jour où Mika m'avait enfermé dans ma propre chambre que j'avais décidé d'essayer de transformer sa vie en enfer. Mais décidément, ça ne marchait pas. Elle était beaucoup trop intelligente pour céder facilement à mes manigances. Elle arrivait toujours à trouver un moyen de s'en sortir et sa bande d'amis n'hésitaient pas à l'aider. Plus j'essayais de la blesser, de les détruire, de les éloigner les uns des autres, plus c'était le cas contraire qui se produisait. Finalement, c'était moi qui m'en prenais plein la gueule et qui la voyais s'éloigner progressivement de moi. Car malgré tout, même si elle avait réveillé cette haine profonde, l'effet de base qu'elle avait sur ma personne et sur mes sentiments n'avait pas changé. J'avais beau vouloir la pourrir, une grande partie de moi ne demandait qu'à arrêter tout ça et revenir à ce qui me manquait, à notre lien de départ : celui où elle me contrôlait. Au moins, ça me permettait d'être près d'elle. Même si je n'obtenais pas grande chose au final, j'étais quand même avec elle. Je préférais souffrir près d'elle, que loin d'elle. Souffrir sans elle ne faisait pas vraiment partie de mes options. Et franchement, j'aimais très peu jouer le méchant avec elle.

La pire chose à laquelle je faisais également face dernièrement était Evan. Leur proximité, à Mika et lui, augmentait de jour en jour et cela me devenait insupportable à voir. Raison pour laquelle j'avais essayé de lui retourner le cerveau à New York, mais décidément il était beaucoup trop amoureux d'elle pour se laisser manipuler. Puis, je ne voulais pas me l'avouer, mais c'était flagrant que c'était réciproque entre eux.

J'étais jaloux. Je me demandais l'effet que ça faisait d'être amoureux comme deux imbéciles. Moi, ce que je ressentais, je n'arrivais pas à le définir. C'était comme de l'amour aussi, mais avec une facette sombre et destructrice, qui me poussait à faire n'importe quoi. Comme si le mal était la seule façon que je connaissais de démontrer et recevoir de l'amour.

Alors, voilà, je voulais que tout redevienne comme avant, et Mika seule avait le pouvoir de remettre ça au goût du jour. Et si elle ne le faisait pas, je ne savais plus de quoi j'étais capable. Ou au pire, si, je savais ce que je pouvais faire. La situation me rendait peu à peu fou et me perdait. J'avais bien évidemment plus d'un tour dans mon sac, mais j'avais aussi trop peur des conséquences pour savoir lequel utiliser.

J'avais commencé à tâter le terrain dès cette matinée, au lycée, pour tenter de reprendre ce qui était à moi. J'avais bousculé Mika à plusieurs reprises dans les couloirs du lycée pour attirer son attention. Les deux premières fois, elle m'avait regardé de travers et m'avait conseillé de regarder où je marchais, et les nombreuses autres fois qui ont suivi, elle m'avait tout simplement ignoré. Elle avait donc compris ce que je préparais.

Cette après-midi, nous avions un entraînement de foot, alors les cheerleaders étaient forcément là. C'était l'occasion idéale pour arriver à parler avec Mika. Et quoi de mieux pour définitivement attirer son attention que d'emmerder sa sœur ou sa meilleure amie ?

D'un côté Cassie qui discutait pas mal avec Luke. J'avais la flemme de m'attirer les foudres de mon co-équipier aujourd'hui.

De l'autre, Maddy qui se concentrait sur ses étirements. Elle était seule, paisible, et portait ses airpods. C'était parfait.

Je me dirigeai donc vers cette dernière, prêt à improviser n'importe quelle connerie ou mensonge pour que Mika daigne tourner la tête vers moi.

« Eh, Maddy ! » je lui tapotai l'épaule.

Elle sursauta, d'abord surprise par mon geste. Et lorsqu'elle se retourna pour découvrir que c'était moi qui venais la déranger, elle recula d'un pas et se mit presque sur la défensive, ses bras crispés le long de son corps. Puis elle me lança un regard de côté, limite effrayée.

« Qu'est-ce-que tu veux ? demanda-t-elle toujours aussi fermée,

- Détends-toi, ce n'est que moi ! j'essayai d'attraper ses joues pour la contrarier, mais elle repoussa mes mains par un geste automatique et brusque,

- Ne me touche pas ! Dis-moi ce que tu veux et laisse-moi tranquille...

- T'es trop bizarre en ce moment, j'haussai un sourcil et baissai l'autre pour montrer ma confusion. »

Elle ne répondit rien et continua de me regarder comme si j'étais un chasseur prêt à abattre une biche. Je ne reconnaissais plus la Maddy que j'avais l'habitude de confronter autrefois.

« Bon, peu importe... j'avançai d'un pas, J'ai joué au con avec toi et je regrette, alors pour me faire pardonner, je voulais te demander si t'aurais pas envie qu'on se revoit rien que tous les deux ?

- C'est une blague ? chuchota-t-elle en entourant son ventre de ses deux bras, signe qu'elle se sentait mal à l'aise. »

Le regard de Maddy se perdit soudain derrière mon épaule. Je retournai ma tête pour observer ce qui se passait dans mon dos et vis Mika en train d'avancer vers nous. Mon plan avait fonctionné.

Elle se plaça aux côtés de sa sœur en me foudroyant.

« Tout va bien, Maddy ? l'interrogea-t-elle,

- Oui oui... répondit Maddy, le regard vide,

- Oh d'ailleurs Mika, je voulais te parler, intervins-je l'air de rien,

- Ca y est ? T'as réussi à attirer mon attention ? T'es content ? Qu'est-ce-que tu veux ? »

Les autres joueurs et cheerleaders étaient éparpillés dans le gymnase et étaient occupés par d'autres choses que par nous. C'était très bien puisque je n'avais pas envie qu'Evan, Luke ou Cassie s'immiscent dans la discussion.

« Maddy, tu peux partir ? suggérai-je,

- Non ! répondit Mika, Il n'y a rien que tu ne puisses pas me dire devant Maddy.

- Très bien... ricanai-je, Bon, je m'excuse pour tous les mauvais coups que je t'ai faits dernièrement, j'aimerais que les choses redeviennent comme avant.

- Pardon !? Mika tendit l'oreille, Je crois que j'ai très mal entendu ce que tu viens de dire ! »

Maddy ouvrit de grands yeux choqués, mais resta en silence. Mika, quant à elle, avait très bien compris ce que j'avais dit, elle voulait juste me faire répéter. Son cinéma commençait déjà à m'agacer. J'avais un sentiment d'échec imminent. Mais je respirai un coup et repris ma phrase sur un ton un peu plus sec et direct.

« Je veux bien oublier tous les conflits qu'il y a eu entre nous et arrêter de foutre la merde, si tu acceptes de passer du temps avec moi, comme avant.

- Non, Nate, répondit-elle naturellement et calmement,

- Mmmmh... Quoi !? Pourquoi !? je croisai mes bras pour me forcer à rester statique,

- Ecoute-moi bien, Mika soupira et guetta autour, Puisque te le dire une fois n'a pas suffi, je te le redis une dernière fois. Ouvre grand tes oreilles et tes yeux : depuis le départ et tous les jours qui passent, je joue avec toi, je te manipule, et en bonus, je ne ressens rien pour toi, tu ne m'attires pas. J'avoue qu'à certains moments, j'ai parfois réussi à voir en toi une personne avec un bon fond, mais finalement, tu arrives toujours à prouver le contraire. Ça me fatigue, elle souffla, Alors c'est non, les choses ne redeviendront pas comme avant ! Même si je suis arrivée à te contrôler, tu finis toujours par être décevant. Tu crois que je suis la personne qu'il te faut, qui peut te calmer, parce que je suis arrivée à te le faire croire, c'est tout ! Mais je ne peux pas faire ressortir le meilleur de toi, je n'ai aucune envie de te sauver, ce n'est pas mon but. Ces derniers temps, tu te rebelles contre moi parce que je ne te donne plus la même attention qu'avant... Et voilà que tu reviens me menacer pour passer du temps ensemble. C'est drôle jusqu'où une personne obsédée peut aller ! Mais je peux te proposer un arrangement pour mettre fin à tout ça. Nous sommes tous les deux épuisés, on a assez donné, tu ne crois pas ? »

J'étais déjà conscient des trois quarts des choses que Mika venait de dire, mais l'entendre en vrai, l'entendre de sa propre bouche, c'était comme recevoir plusieurs balles d'un coup en plein cœur. Je n'étais pas épuisé, j'avais soif, j'étais en déshydratation.

Je faisais de mon mieux pour ne pas exploser sous l'humiliation et le jugement du regard des deux sœurs Perez. J'avais tout de même un minuscule espoir que la proposition de Mika joue d'une quelconque manière en ma faveur, j'étais donc prêt à l'entendre, sans débattre sur le reste de son monologue. Je n'avais rien à dire pour ma défense.

« Quoi ? répondis-je,

- Rends-toi à l'évidence. Continuer de me courir après est une boucle sans fin puisque je n'ai aucune envie d'être avec toi. Alors brise les chaînes de mon emprise, met un point final à tout ça avant que je ne t'écrase plus bas que terre.

- Plus facile à dire qu'à faire ! m'esclaffai-je sur prêt à m'emporter à tout instant,

- Comme c'est ironique de t'entendre dire ça... elle sourit, Mais voilà, c'est le seul prix de ta liberté et il est entre tes mains : accepte que toi et moi c'est impossible, et ça sera la fin de la partie. Je ne suis pas toi, quand je dis que c'est fini, c'est fini.

- Haha, je me mis à rire nerveusement, T'es sûre que c'est ce que tu veux ?

- Je n'ai jamais été aussi sûre de toute ma vie, elle croisa ses bras, Alors ? »

Maddy n'avait pas changé d'attitude, mais semblait plutôt surprise par les propos de sa sœur. Cela voulait dire qu'elle n'était au courant de rien. Mika n'avait rien prémédité, elle venait tout juste de déballer cette décision précipitée sur la table, sans réfléchir. C'était donc vraiment ce qu'elle souhaitait.

Je la fixai quelques secondes dans l'attente d'un signe que tout cela n'était qu'une sombre blague. Mais rien. Tout ça était arrivé beaucoup trop soudainement. Je secouai ma tête, me balançant de droite à gauche pour tenter de canaliser mon irritabilité.

Mika n'aurait jamais dû me poser cet ultimatum.

« Très bien. On va en finir. »

Je tournai immédiatement le dos et partis sur le terrain pour éviter d'avoir à continuer de la regarder dans les yeux.

Oui, on va en finir. A ma façon.

MADDY

Jusqu'à quand cet homme me hanterait-il ?

Il venait tout juste de se servir de moi pour attirer l'attention de ma propre sœur. Il savait qu'il devait seulement se servir de moi pour obtenir ce qu'il voulait. Il était sadique, il était mauvais. Il avait même eu le culot de tenter de m'appâter avec un mensonge. Il n'avait donc aucune notion de tout ce qu'il m'avait fait traverser.

J'étais toujours dans le même état d'esprit vis-à-vis de Nate et je ne savais pas si cela allait changer de sitôt. Je n'avais aucun contrôle sur cet effroi qu'il provoquait en moi. Je détestais me sentir faible et menacée par sa présence, j'aurais voulu que mon corps et mon esprit réagissent autrement, d'une manière qui me ressemblait beaucoup plus habituellement, celle où je n'avais peur de rien, ni de personne. Or, c'était un fait, Nate m'avait usée, je n'avais plus de forces pour l'affronter. Ce qu'il me restait à faire était de l'ignorer et l'éviter autant que possible, mais avec Mikaëla auprès de moi c'était un vrai défi.

Enfin, c'était ce que je croyais, jusqu'à ce qu'elle lui balance tout ce discours. En annonçant le fond de sa pensée à Nate, Mikaëla avait démontré qu'elle en avait ras-le-bol de lui et de son comportement. Elle avait été claire dans ses propos et avait parlé calmement, avec lassitude. Je ne l'avais jamais vue être aussi sincère et sérieuse. Cela en était presque devenu blessant. Du moins, à la place de Nate, je me serais sentie très mal si quelqu'un m'avait balancé tout ça en pleine figure.

C'était tout ce qu'il méritait après tout.

Malgré cela, à part un léger agacement remarqué dans le ton de sa voix et une petite agitation corporelle, il ne s'était pas plus manifesté que ça. Avec Nate, c'était tout ou rien. Soit il s'emportait et les conséquences ne se faisaient pas attendre, soit il ne démontrait rien et cela pouvait devenir inquiétant, ou pas. En tous cas, tout ce que j'avais retenu était qu'il avait trop facilement accepté la proposition de ma sœur et qu'elle, elle avait été largement soulagée par sa réponse.

[...]

Depuis la soirée qu'il y avait eu chez Peach et que j'étais restée enfermée sur le balcon avec son frère, ce dernier avait cru que lui et moi étions devenus copains. Il avait commencé par me suivre sur les réseaux sociaux, ce qui jusque-là n'avait rien de très anormal. Mais aujourd'hui, probablement pour la simple et bonne raison que j'avais eu le malheur de croiser son regard à la cafétéria du lycée, il avait un peu trop pris la confiance et s'était glissé dans mes DM Instagram pour m'envoyer plein de messages, et surtout pour m'emmerder.

Est-ce que je comptais aller au club de lecture pour découvrir ce livre dont je ne me souvenais même plus du titre ? Maddy Perez ne fréquentait jamais ce genre d'endroit. Mais Maddy Perez ne se laissait jamais insulter par un inconnu non plus. Puis, Lévy me considérait, comme les trois quarts des personnes de ce lycée, comme une fille superficielle qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, alors il était temps qu'il ait tort !

Lorsque la sonnerie annonçant la fin des cours avait enfin retenti, je m'étais enfui de la classe à toute vitesse pour ne pas avoir à me justifier auprès de ma sœur ou des autres. Ils n'avaient pas à savoir que j'allais fréquenter ce mec aujourd'hui. A l'avenir, cela ne se reproduirait plus de toute façon, alors ils n'avaient pas besoin d'être au courant.

Je me posai tranquillement sur un banc, dans la cour du lycée, pour attendre que Lévy fasse son apparition. Pour ne pas avoir l'air impatiente ou bête, toute seule sur ce pauvre banc, je sortis mon téléphone et fis comme si j'étais hautement occupée, à taper des messages sur mon écran.

Quelques minutes plus tard, j'entendis des pas s'approcher de moi par derrière. C'était lui. Ou pas ?

Je pris la décision de ne pas me retourner pour ne pas avoir l'air d'être en train de l'attendre. Bon, c'était clairement ce que j'étais en train de faire, mais je n'avais pas envie qu'il se sente important à mes yeux. Sinon, il ne me lâcherait plus.

« Maddy ? » s'exclama une voix féminine.

Je relevai la tête pour constater la personne qui s'était plantée devant moi. C'était Mikaëla, suivie par Peach.

« Tu fais quoi ? Tu ne rentres pas à la maison avec moi aujourd'hui ?

- Euh... hésitai-je de manière suspecte, Non ! Je vais attendre...

- Attendre ? La tempête ? ajouta Peach, Il va vraiment pleuvoir ce soir, ce n'est pas une blague.

- Non, je... Je prends l'air, c'est tout ! je leur fis un sourire pour paraître crédible,

- En vrai de vrai ? Mikaëla s'assit à côté de moi et croisa ses bras. »

Je sentis une certaine déception dans la voix de ma sœur, elle devait croire que j'attendais Nate ou un truc du genre. Mais je ne pouvais plus la laisser penser ça de moi. Tant pis pour mon image, mon amour-propre était beaucoup plus important.

« C'est bon vous avez gagné ! cédai-je, J'attends ton frère, Peach...

- Lévy ? Pour quoi faire ? elle releva et retourna ses mains, dans l'incompréhension,

- Il veut qu'on aille au club de lecture pour me faire connaître un livre ou je ne sais pas trop quoi... répondis-je en roulant des yeux, Bref, une idée complètement tordue que j'ai acceptée, alors je l'attends.

- Ah bah tu peux attendre longtemps alors... Peach se mit à rire, Il est déjà parti. Et le seul club de lecture que ce crétin fréquente c'est sa chambre remplie de bouquins coincés entre ses jeux-vidéos ! Puis, désolée de t'apprendre qu'il n'y a jamais eu de club au lycée. »

Nous restâmes toutes les trois dans un blanc de gêne et je devins progressivement rouge tomate en réalisant que ce gamin venait de se payer ma tête et de volontairement me poser un lapin. Moi qui voulais de base cacher ce rendez-vous à mes amis, j'aurais mieux fait de m'écouter et ne rien dire, puis attendre sur ce banc toute la soirée et me rendre compte par moi-même de la situation. Au moins personne n'aurait été au courant. J'avais honte, j'aurais dû savoir que Lévy se foutait de ma gueule.

« Eh bah ton frère est vraiment un imbécile ! déclarai-je avec une allure sûre de moi, me levant, prête à rentrer à la maison,

- On finit par s'y habituer, Peach me fit un clin d'œil, Mais ne t'en fais pas, je vais lui en toucher deux mots !

- Non, je ne vais pas m'habituer à quoi que ce soit ! la repris-je, Et ne t'en fais pas, je vais personnellement m'occuper de son cas. »

Peach me fit son petit sourire malicieux, celui qui signifiait qu'elle avait une longueur d'avance et savait tout sur tout avant même que les choses ne se produisent. Puis elle ajusta son sac sur son dos, nous salua et s'en alla avec Luke et Cassie.

Evan passa en coup de vent, attrapa la tête de Mika et lui fit un bisou en plein front. Elle grimaça et le chassa, faisant mine que ce qui venait d'arriver ne lui plaisait pas.

« J'ai hâte d'être demain soir, Mikado ! » annonça-t-il.

Elle sourit en penchant sa tête et lui montra son doigt d'honneur. Avant de disparaître, Evan lui montra le sien également.

J'étais perdue dans mes pensées, toujours autant contrariée par le faux rendez-vous que Lévy m'avait proposé. Mon téléphone se mit alors à vibrer. Cet abruti venait de m'envoyer un nouveau message : 

« Mon livre préféré n'existais pas jusqu'à ce soir. La préface vient tout juste d'être écrite. J'espère que tu vas apprécier cette histoire autant que moi :) »

Après avoir lu son message, je verrouillai violemment mon téléphone et le jetai au fond de mon sac. Je ne comptais pas lui répondre. Je ne comprenais rien ! Je ne comprenais pas ce qu'il voulait, mais en tous cas, c'était prémédité. Mmmmh... Mais c'était quoi ça encore !? Une métaphore littéraire !? Une réplique de film que j'étais sensée connaître !? Une devinette !? Lévy m'énervait au plus haut point et je ne le laisserais pas s'en sortir comme ça.

« Ça va Maddy ? Ça fait longtemps que tu fixes le vide avec ce regard enragé. Je ne veux pas te presser, mais il va bientôt pleuvoir là... me réveilla ma sœur,

- Oui, je réfléchis juste à un moyen de rappliquer à la petite blague de Lévy Roberts. On ne me fait pas des coups comme ça ! Il faut que je trouve une solution MAINTENANT.

- Mmmmh... Mikaëla se mit à réfléchir, Tu sais où est son casier ? On laisse tous trainer des trucs dans nos casiers. Il y a peut-être un moyen de faire quelque chose avec ça.

- Comment t'arrives à trouver des idées de vengeance aussi rapidement ? dis-je en la jugeant du regard avec humour,

- Ça vient tout seul ! elle haussa des épaules et sourit innocemment,

- Vite, on va chercher son casier avant que le lycée ferme ! »

Mikaëla et moi nous pressâmes de retourner dans le lycée pour nous adonner à la tâche.

Chaque niveau de classe avait des casiers de couleur différente. Ceux des secondes étaient roses, ceux des premières étaient gris et ceux des terminales étaient bleus. En toute logique, celui de Lévy était gris. Ensuite, les élèves avaient le choix entre coller une étiquette avec leur nom sur leur casier, ou bien, laisser la numérotation qui était déjà présente sur les portes. Nous n'avions que ça à vérifier pour trouver son casier.

« C'est quel genre de mec ce Lévy ? me demanda Mikaëla,

- Comment ça ?

- Comment tu décrirais son caractère ?

- Un mec chiant, qui disparaît tout le temps, parle comme si la vie était une énigme et qui passe beaucoup de temps enfermé dans sa chambre, apparemment...

- Alors son casier ne doit pas avoir d'étiquette avec nom et doit être fermé avec un joli cadenas à code ! déclara-t-elle. »

Les trois quarts des casiers avaient des étiquettes, ce qui éliminait pas mal de possibilités et nous faisait gagner du temps. Ceux qui n'en avaient pas s'ouvraient facilement étant donné que le matériel du lycée datait de la préhistoire : un coup de pied sur le verrou et on pouvait ouvrir tous les casiers. Ou sinon, il y avait carrément des élèves qui ne se cassaient pas la tête à les fermer.

Il n'y avait presque plus de jeunes dans les couloirs, et même s'il y en avait, personne ne s'amusait à jouer les balances s'il était témoin d'un vandalisme. Nous avions tous un jour ou l'autre abimé les affaires du lycée, dessiné sur les murs ou collé des chewing-gums sous les tables ou les chaises. Alors nous avions tous notre part de culpabilité.

Un seul casier avec numérotation avait un cadenas à code. Ma sœur n'hésita pas à mettre un coup de boots sec sur le verrou, cassant immédiatement le cadenas. La porte glissa doucement et s'ouvrit. J'attrapai un cahier pour vérifier si ce casier était bien celui de Lévy.

« Bravo Sherlock ! félicitai-je ma sœur pour sa perspicacité,

- Alors ? Qu'est-ce qu'il y a d'intéressant là-dedans ? elle s'approcha pour fouiller avec moi. »

Déjà, il y avait tous ses cahiers de cours, et même deux ou trois bouquins avec marque page. Nous commençâmes par déplacer tout cela dans un autre casier un peu plus loin, ainsi que par enlever les marque pages des livres.

Derrière ce tas d'affaires de cours était en fait cachée toute une réserve de paquets de cigarettes de marque espagnole. Il achetait donc ses clopes à l'étranger pour payer moins cher. Mais ce que j'eus l'idée de faire allait rendre son business bien moins rentable qu'au départ : Mikaëla m'aida à vider tous les paquets dans son casier, puis je fis couler l'intégralité de l'eau que contenait ma bouteille sur le tas de cigarettes. Impossible de les fumer à moins d'attendre une éternité pour qu'elles sèchent, et même comme ça, elles n'auraient pas le même goût qu'avant.

Mikaëla avait raison, nous avions tous des choses plus ou moins utiles enfouies dans nos casiers. Et ce petit malin cachait de vrais trésors qui allaient nous servir à fêter notre connerie, à ma sœur et moi... Sous ce qui semblait être un sweat de sport, étaient planqué une petite bouteille de vodka et une boîte en métal contenant un joint déjà tout prêt. Désormais, c'était à nous.

« Jackpot Mika !!! m'écriai-je,

- Hein ? dit-elle en éclatant de rire, Tu m'as appelée comment là ?

- Oh ! je me couvris la bouche,

- Je préfères quand tu m'appelles Mikaëla quand même !

- Pourquoi ? je fronçai des sourcils,

- Parce qu'il n'y a que toi qui le fais, elle s'esclaffa et vola la bouteille qui était dans mes mains. »

Je commençai à me battre avec elle pour reprendre la bouteille. Nos rires se mélangeaient comme ceux d'enfants qui jouaient ensemble tous les après-midis au parc.

Soudain, la dame qui s'occupait du ménage nous surprit et commença à nous engueuler.

« Qu'est-ce que vous faites encore là !? Je vais appeler le directeur ! Partez d'ici tout de suite ou je vous fais suspendre toutes les deux ! Allez ! »

Mikaëla et moi prîmes de suite la fuite en éclatant de rire et en laissant le casier de Lévy dans un état pas pitoyable.

Mission accomplie ! En compagnie de la meilleure complice que la vie ait pu me donner.

Il pleuvait des cordes dehors, mais encore envahies par l'adrénaline de notre bêtise nous n'arrêtâmes pas de courir et ce jusqu'à ce que nous soyons arrivées sur le palier de notre maison. Nous étions aussi trempées que les cigarettes espagnoles de Lévy.

Nous reprîmes notre souffle avant de passer le pas de la porte et nous regardâmes avec complicité, affichant de larges sourires et du maquillage coulé jusqu'au cou. Finalement, avoir une sœur, ce n'était pas si mal.

Mikaëla franchit la porte la première.

« C'était trop drôle ! avoua-t-elle,

- A refaire quand tu veux ! répondis-je en la suivant,

- Ah mais avec grand plai... »

Ma sœur ne finit pas sa phrase. En entrant dans la maison, elle s'arrêta net et la joie s'effaça d'un coup de son visage. Son regard se figea sur quelque chose, ou plutôt sur quelqu'un. Elle lâcha ses affaires au sol, ainsi que la bouteille de vodka qui fit un bruit sourd et finit par se fissurer et se vider lentement sur le parquet.

Je me dépêchai de m'immiscer dans la maison pour vérifier ce qui l'avait autant mise dans un état de choc pareil.

Papa et maman étaient assis dans le canapé du salon. Maman gardait la tête baissée.

En face d'eux, un couple d'adultes. Ils venaient de se lever en nous voyant entrer dans la pièce.

La femme était grande et maigre. Elle n'était ni trop jeune, ni trop vieille, mais son visage était abimé comme celui de quelqu'un qui consommait des produits illicites. Ses cheveux étaient ébènes et extrêmement longs, quelques tresses se perdaient entre ses mèches. Elle portait une robe à couleurs chaudes, fluide et remplie de motifs. Son visage arborait une expression nostalgique et à la fois apeurée. Mais elle ne prononçait pas un mot, elle se contentait de fixer Mikaëla.

Quant à l'homme, il semblait bien plus âgé que la dame. Barbu, un peu fort, vêtu d'un jeans et d'un vieux tee-shirt blanc, il était facilement comparable à ces tontons malsains qui passaient leurs journées à boire et fumer au pub du village. Il avait ses mains dans ses poches et paraissait bien plus tranquille que quiconque d'autre présent dans cette pièce.

Je n'avais jamais vu ou croisé ces personnes.

Un silence assourdissant s'était emparé de la pièce. Seul le bruit angoissant de l'ancienne horloge qui décorait le salon se faisait entendre.

Mikaëla restait pétrifiée sur place et soutenait le regard de la grande dame.

La situation devenait de plus en plus pesante, alors j'intervins, d'une voix tremblotante et presque muette.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Maman releva la tête vers moi. Ses yeux étaient rouges. Elle avait pleuré.

Mikaëla prit finalement la parole, mais haussa le ton bien plus fort que moi.

« Qu'est-ce que tu fous là, hippie de merde !? cria-t-elle,

- Ne me parles pas comme ça, ma ch... ma sœur coupa immédiatement la parole à l'inconnue qui se tût sans broncher et baissa la tête à son tour,

- Putain, dis-moi ce qu'elle fout là, Sonia !? Mikaëla cria encore plus fort en pointant un doigt menaçant vers maman, C'est quoi ces conneries !? »

Sur ces quelques mots, je crus comprendre ce qui était en train de se passer et qui étaient ces personnes.

Malgré la pluie qui nous avait inondées de la tête aux pieds, ma sœur s'avança avec précipitation vers le groupe qui se trouvait dans le salon et le chaos prit la place de l'un des rares moments de bonheur que j'avais vécu avec ma sœur. 

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Ehh les amis, on pense quoi de ce chapitre 29 ?

Et surtout de ce qui se passe à la fin...? 

Vous croyez que c'est vraiment fini la guerre entre Nate et Mika ? 

Mika et Maddy qui font des conneries ensemble >>>>>>

Le date qu'Evan a proposé à Mika >>>>>>

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