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CHAPITRE 26 - Dans le noir, tout peut se voir

Après la rumeur répandue par Nate Jacobs dans tout le lycée, Mika s'était coupée du monde et avait aussi coupé son téléphone. Elle n'avait donc pas reçu les nombreux appels et messages de ses amis qui affirmaient croire en elle. Sa sœur avait d'ailleurs frappé à la porte de sa chambre le soir-même pour discuter avec elle sur ce que lui avait confié Evan, cette fameuse histoire de piercing. Mais Mika faisait la sourde oreille. Maddy avait même réussi à ouvrir le verrou de sa porte avec une fourchette, mais Mika l'avait directement mise dehors, sans qu'un mot puisse sortir de sa bouche. Tout ce qu'elle désirait était de rester en tête à tête avec elle-même pour digérer ne serait-ce qu'un petit peu ce qui lui était arrivé.

Le lendemain matin, Maddy avait appelé un renfort pour l'aider à faire sortir sa sœur de sa chambre : Cassie. Elles étaient toutes deux plantées devant cette porte en bois blanc, à tambouriner péniblement.

« Mikaëla, il est temps de sortir, t'as rien mangé depuis hier et il faut aller au lycée là ! la gronda Maddy,

- Tu crois que c'est avec de la bouffe que tu vas me faire ouvrir cette porte ? C'est mal me connaître ! répondit-elle dans un bruit étouffé,

- Cassie est là ! insista Maddy,

- Putain ! Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Je ne veux voir personne ! PERSONNE ! Il faut te le dire en quelle langue ? s'énerva-t-elle derrière la porte. Vous croyez en Nate, alors laissez-moi en paix ! »

Cassie soupira et intervint à son tour.

« Mika, non, justement, on veut seulement discuter avec toi parce que...

- Et voir tes seins au passage ! ajouta Maddy. »

Cassie dévisagea Maddy et la poussa gentiment par l'épaule. Cette dernière essayait de retenir son fou rire comme une enfant.

« Punaise ! Mais tu ne sais vraiment pas t'y prendre, toi ! chuchota la jeune blonde pour engueuler Maddy,

- Bah quoi ? Il faut aller droit au but, sinon elle ne nous ouvrira jamais. »

Les deux adolescentes entendirent un léger craquement sur le bois de la porte et marquèrent un silence pour comprendre ce qui était en train de se passer. C'était Mika qui venait de s'y adosser, sans pour autant l'ouvrir.

« C'est quoi ces conneries encore ? Vous voulez me prendre en photo pour en faire un montage, vous aussi ? » s'intéressa Mika, avec malgré tout une pointe d'ironie.

Maddy fit un sourire satisfait à Cassie l'air de dire ''je savais que ça allait marcher, je connais ma sœur'', puis répondit à son interlocutrice qui se trouvait de l'autre côté du mur.

« Oui c'est ça ! Mais on veut faire mieux que Nate, on veut vendre la photo sur OnlyFans !

- HA-HA-HA, s'agaça Mika, Au moins vous êtes plus intelligente que lui ! »

Cassie secoua Maddy une dernière fois pour lui faire comprendre d'arrêter les plaisanteries et d'en venir aux choses sérieuses.

« Mikaëla, écoute... Tu ne veux pas sortir de ta chambre, très bien. Mais il faut que tu saches qu'Evan a compris et nous a fait comprendre que ce n'était pas toi sur cette photo. Apparemment tu as des piercings et des tatouages qui n'apparaissent pas sur le montage. Il a dit que t'avais de tous petits dessins là, un papillon de nuit, une phrase, une lune et je ne sais plus trop quoi. Bref, Maddy fit une pause puis reprit les blagues, Tu ne reconnais pas ton propre corps, grosse bêta ! Il a fallu qu'un mec avec qui tu n'as même pas couché le reconnaisse à ta place ! »

Mika écouta sa sœur jusqu'au bout et ses lèvres affichèrent enfin un soupçon de sourire en entendant ses derniers mots. Elle aimait bien quand Maddy la charriait, cela ne faisait que prouver à quel point elle tenait à elle. Toutefois, une chose l'animait davantage : deux personnes auxquelles elle tenait profondément croyaient en elle.

Elle sortit son téléphone pour vérifier les dires de sa sœur et celle-ci avait raison. Ou plutôt, Evan avait raison. Evan qui n'avait vu son corps qu'une seule fois et avait réussi à retenir ce qu'étaient la quasi-totalité des minuscules tatouages situées dans cette zone. A la seule idée que ce garçon ait pu remarquer autant de petits détails en elle, la fréquence cardiaque de Mika se mit à augmenter. Elle positionna sa main sur sa poitrine pour sentir les battements de son cœur et elle devint à la fois fébrile et agréablement nerveuse. Elle savait pertinemment ce qui était en train de se passer en elle, mais cela l'effrayait. Le petit ours en peluche qu'elle avait acheté à Evan était posé sur son lit et la fixait paisiblement, comme si lui aussi avait tout compris. Mika fronça ses sourcils, puis le prit et le cacha immédiatement dans son placard pour fuir son regard angoissant, comme s'il s'agissait d'une poupée maléfique.

Pour enfouir également ses sentiments naissants au plus profond de son inconscient, elle passa outre et se concentra finalement sur sa sœur et son amie qui attendaient un signe de vie de sa part derrière la porte. Mikaëla prit la décision de l'ouvrir sans prévenir ; Cassie et Maddy qui étaient appuyés sur celle-ci faillirent tomber à terre.

« Ouvrez grand vos yeux, ça ne se reproduira pas deux fois dans vos vies ! » déclara Mika en soulevant le haut de son pyjama.

Effectivement, Cassie et Maddy ouvrirent grand leurs yeux, non pas pour observer attentivement, mais plutôt parce qu'elles étaient choquées par le geste de Mika.

« WOOOW, c'est bon, on a compris ! Nate est un connard ! s'écria Maddy,

- Là il n'y a plus de doutes, on te croit ! affirma Cassie en se cachant à moitié les yeux,

- Détendez-vous, ce ne sont que des boobs, vous en avez aussi ! ricana Mika en baissant son tee-shirt. »

Le trio éclata de rire, puis se calma petit à petit, en reprenant son sérieux. Elles se regardèrent respectivement dans le blanc des yeux. Puis, Mika s'assit au bord de son lit et baissa la tête, mal à l'aise par ces retrouvailles précédant un évènement aussi dramatique. Cassie et Maddy restaient debout, sans savoir que faire ou dire.

« Je suis contente que les choses aient été mises au clair. Mais je vous en veux quand même un peu, avoua Mika, Vous avez préféré croire en Nate plutôt qu'en moi, alors que vous me connaissez assez bien pour savoir que je suis incapable de faire une chose pareille. Et lui aussi, vous le connaissez assez bien pour savoir de quoi il est capable.

- Sur le coup ça avait l'air trop réel et on a réagi au quart de tour, expliqua Cassie, Maintenant on se sent bien bêtes.

- Et moi, tu sais que ce n'est malheureusement pas dans mes habitudes de réfléchir ou d'écouter ce que les gens ont à dire, s'exprima Maddy à son tour, Mais une fois calmée, je me suis faite une raison. J'ai aussi vu cette clé rangée au fond de mon sac, la clé de la chambre de Nate, et je me suis dit que ce qu'elle représentait était beaucoup trop important pour que tu aies fait une chose aussi stupide, elle tripota ses mains pour se distraire. »

En effet, sans le dire explicitement pour ne pas rendre les choses trop sentimentales, Maddy s'était rendue compte que cette clé volée n'était pas seulement symbole de vengeance, mais aussi de la prise de risque de sa sœur pour elle, pour la protéger, pour lui ouvrir les yeux, et pour lui démontrer son amour.

Mika esquissa un petit sourire en regardant Cassie et Maddy, chacune leur tour. Elle savait pertinemment que ce n'était pas totalement de leur faute si elles étaient tombées dans le piège, mais c'était surtout de la faute de Nate Jacobs. Lui qui maîtrisait très bien l'art de la manipulation et qui s'y prenait comme un chef pour avoir de l'emprise sur l'esprit de ses conquêtes. Lui qui collait à la peau de sa sœur et de sa meilleure amie comme une maladie incurable. Alors Mika était prête à entendre leurs excuses.

« Et donc ? Vous avez quelque chose à me dire ? demanda-t-elle,

- Excuse-moi de t'avoir laissée tomber et surtout de t'avoir balancé toutes ces bêtises à la figure au lycée... De toute façon ça m'aurait fait trop de peine de perdre ton amitié, Cassie attrapa la main de Mika entre les siennes pour appuyer ses propos. »

Maddy observait la scène, silencieuse et inconfortable face à autant de proximité entre sa sœur et Cassie. Parfois elle enviait la sensibilité de son ancienne acolyte, mais aussi ses facilités à démontrer ses sentiments. Elle avait envie de prendre la main de Mika avec autant d'aisance, mais avait peur que ce geste la décrédibilise ou soit une démonstration d'affection trop forte. Maddy restait donc là, à fixer ces deux mains qui s'entrelaçaient et se posait des tas de questions, tandis que Mika et Cassie attendaient que cette dernière se réveille.

Soudainement la blonde donna un coup de coude à Maddy. Elle sursauta et attrapa spontanément la main de Mika à sa droite, et celle de Cassie à sa gauche. Son corps avait agi plus vite que ses pensées, mais il avait avant toute chose écouté ses envies.

De par leurs mains scellées, les trois jeunes femmes formaient un cercle et s'observaient les unes les plus surprises que les autres par le geste de Maddy. Pour porter leur attention sur autre chose, Maddy prit nerveusement la parole, sans briser leurs étreintes.

« Pardonne-moi d'avoir douté de toi, la seule et l'unique qui a toujours été vraie ici. Pour te convaincre d'accepter mes excuses, je suis prête à être à tes côtés si quelqu'un ose t'emmerder avec cette histoire de montage photo. ».

Mikaëla resta un moment sans voix. Elle profitait de l'instant présent, de la rareté de ce qui était en train de se passer, de cette union de trois ''amies'' et toute l'énergie positive qui s'en dégageait. Puis, elle tira doucement sur les mains de chacune pour les rapprocher d'elle et les prendre dans ses bras, signe que les excuses étaient acceptées. Lors de ce câlin, chaque membre du trio ferma les yeux pour savourer chaque seconde de toute cette complicité. Elles lâchèrent toutes trois prise sur leurs peurs, insécurités et doutes.

« On fait quoi maintenant ? murmura Cassie, une joue écrasée sur l'épaule de Mika,

- On va au lycée, déclara Mika,

- Et pour Nate ? reprit Cassie,

- On emmerde Nate, annonça paisiblement Maddy en serrant sa sœur contre elle. ».

[...]

Mika, Maddy et Cassie se rendirent au lycée ensemble, et lorsqu'elles passèrent les portes de l'établissement, Nate les aperçut. Son sourire satisfait s'effaça de son visage en quelques secondes car il ne comprenait pas ce que ces trois-là faisaient côte à côte, surtout après la bombe qu'il avait lâché la veille. Contre toute attente, aucune des trois jeunes femmes ne prêtait attention à lui, elles avançaient tout droit vers leurs amis. De plus, étant donné que Mika avait su se défendre face à lui, presque plus aucun élève ne parlait de la rumeur.

Nate sentit tout cela comme un échec, mais décida de ne pas remuer le couteau dans la plaie ce jour-là. Il se contenta de faire semblant que c'était lui le gagnant dans l'histoire, juste pour pouvoir continuer de parader devant ses amis du football.

De leur côté, les filles rejoignirent Luke, Peach et Evan qui les attendaient impatiemment, assis à côté de la machine à café. Elles s'installèrent à leur table avec une expression très sérieuse, elles voulaient leur faire peur, leur faire croire que la situation ne s'était pas arrangée. Evan écarta ses bras et agita ses mains d'un air inquiet.

« Pourquoi vous faites ces têtes d'enterrement ? Les preuves que je vous ai données ne sont pas suffisantes pour que tout redevienne comme avant ? » paniqua Evan.

Les filles se lancèrent des regards latéraux en gardant leurs airs sévères, puis se reconcentrèrent sur leurs amis qui commençaient déjà à stresser face à autant de suspense. Luke but son café noir en une gorgée, manquant de se brûler la gorge.

« Qui a mangé vos langues !? se désespéra Luke,

- Eh ! Mais ! intervint enfin Peach, Ces trois déglingos n'auraient jamais débarqué ensemble au lycée en mode girl power et ne se seraient jamais assises avec nous si l'embrouille n'avait pas été réglée ! Réveillez-vous, gros débiles ! elle donna une petite tape derrière la tête de Luke et Evan, Ces pestes nous font marcher ! ».

Le trio craqua et pouffa de rire, suivi par le reste de la bande, qui était largement soulagé par la nouvelle. Evan mit fin à cette séance de rigolade en s'adressant à Mika. Il attrapa ses mains dans les siennes et la regarda dans les yeux.

« Je m'en veux tellement d'avoir manqué de confiance en toi et de t'avoir mal parlé. Je me suis laissé manipuler par l'autre connard de Jacobs. Pardonne-moi. S'il te plaît, Mika.

- Tu es largement pardonné, c'est toi qui m'as aidée à me sortir de ce pétrin mine de rien. Et je m'excuse aussi de t'avoir mal parlé l'autre jour, je...

- Chuuut, ce n'était rien, je l'avais déjà oublié, il sourit. »

Mika se laissa emporter un instant par les brillants yeux noisette de l'homme qui se tenait devant elle. Retrouver la chaleur de sa peau lui faisait se sentir chez elle. Puis, elle se rappela d'un détail qui la fit tomber de son petit nuage : les sentiments qui s'étaient emparés d'elle plus tôt dans la matinée et la peluche qui la fixait avec insistance. Alors elle éloigna discrètement ses mains de celles d'Evan. Il fut confus par son geste, mais oublia vite, pensant qu'elle ne l'avait probablement pas fait exprès.

« Et vous, Luke et Peach, merci d'avoir été là pour moi ! » ajouta Mika en s'adressant aux deux individus en question.

Maintenant que l'ordre était rétabli, Maddy comptait quitter le groupe pour rejoindre ses autres amies, Kat et BB.

« Bon, je vais vous laisser ! Je suis heureuse que tout aille bien, Maddy se leva et rangea sa chaise, Merci à toi, Evan, d'avoir bien maté le corps de ma sœur quand elle s'est mise nue devant toi ! Sans ça, on n'en serait pas là ! plaisanta-t-elle,

- Maddy ! Mika lui fit les gros yeux et tira une mèche de ses cheveux pour la faire taire. »

Evan devint tout rouge et cacha son visage derrière ses bras, tandis que ses amis riaient d'un ton moqueur à cause de ce que venait de dire Maddy.

Elle se munit finalement de son sac à main pour partir, mais Peach la retint.

« Attends, Maddy ! Mes parents sortent avec des amis ce soir, alors je pensais organiser une petite soirée pizza chez moi. Tu viendrais ?

- Moi ? Maddy s'auto-pointa du doigt, étonnée par l'invitation,

- Oui, toi, moi, Mika, Evan, Luke et Cassie, répondit-elle en souriant gentiment,

- Euh... Je ne sais pas si j'ai vraiment ma place pour faire des trucs avec vous... hésita Maddy en regardant Mika,

- Bien sûr que si ! la rassura Mika,

- Après tout ce qu'on a vécu ensemble ces derniers temps, je ne vois pas pourquoi tu n'aurais pas ta place dans notre bande, ajouta Luke,

- Oh... D'accord alors... A ce soir ! déclara-t-elle avant de partir, toute contente. »

Une sensation de bien-être regagna le corps de Mika. Elle était ravie de voir que Maddy était appréciée de ses amis. Mais elle était surtout ravie de retrouver son petit monde tel qu'elle l'avait toujours aimé. 

MADDY

Après les cours, Mikaëla et moi étions rentrées à la maison pour nous préparer pour la soirée pizza chez Peach. J'étais surprise qu'elle m'ait invitée et que tout le monde ait été d'accord pour que je vienne. Je savais que ma sœur et ses amis me supportaient, mais j'étais loin d'imaginer qu'ils m'aimaient bien. Je devais aussi admettre que je commençais à me prendre d'affection pour eux. Luke était le garçon le plus adorable que je connaissais, Peach était drôle parfois, Evan avait toujours été gentil avec moi, Cassie... C'était bizarre de côtoyer Cassie à nouveau, mais j'avais désormais conscience que c'était plus facile d'être de son côté plutôt que d'être contre elle en permanence. Et Mikaëla... Mikaëla était ma sœur. Et dernièrement, le mot ''sœur'' prenait tout son sens à mes yeux.

Je me regardai dans le miroir et ajustai ma petite robe blanche sur mon corps, ainsi que mes cheveux attachés dans un chignon sophistiqué. Mikaëla débarqua soudainement dans ma chambre et se mit à côté de moi pour se regarder dans la glace.

« Maddy, c'est une soirée pizza et bières, pas la Fashion Week ! Tu risques de tâcher ta robe et d'avoir froid, me conseilla-t-elle,

- T'as pas un miroir dans ta chambre ? dis-je ironiquement,

- Le tien est plus grand ! répondit-elle sur le même ton. »

Effectivement, Mikaëla était habillée beaucoup plus simplement que moi. Elle portait un haut noir décoré d'un nom de groupe de musique, un pantalon pattes d'eph, et bien évidemment tous ses bijoux qu'elle mettait toujours en grande quantité.

« T'as raison... soupirai-je en regardant mon reflet, Je vais me changer ! »

Je m'enfuis alors dans sa chambre et elle me suivit.

« Eh, tu fais quoi là ? me réprimanda-t-elle,

- Je vais me changer, expliquai-je en fouillant dans ses vêtements,

- Et tu vas chercher dans mes affaires ?

- Oui, il faut bien que tu me serves à quelque chose ! »

Mikaëla souffla et leva ses yeux au ciel. Elle se mit ensuite à fouiller dans son armoire avec moi et en quelques secondes, elle me proposa une tenue confortable, mais qui restait très stylée. Je me changeai de suite et me regardai dans son miroir pendant qu'elle attendait derrière, les bras croisés.

« C'est parfait ! dis-je,

- Non attends... elle attrapa une paire de créoles en or dans sa boîte à bijoux et me la tendit, Là, ça sera parfait. »

Je mis les boucles d'oreilles et en effet, c'était la pièce manquante.

Mikaëla s'approcha et se serra à côté de moi, en appuyant sa tête contre la mienne, pour qu'on puisse observer nos deux images dans le miroir. Je me rendis alors compte qu'elle aussi avait les cheveux attachés et que des créoles argentées pendaient au bout de ses oreilles. Nos airs de famille étaient encore plus frappants. Comment auraient été les choses si nous avions été élevées ensemble ? Différentes. Mais pas aussi incroyables qu'à l'instant présent.

Toujours côte à côte, épaule contre épaule, et tête contre tête, je tournai mon visage vers le sien et elle vers le mien, nous étions donc désormais front contre front. J'avais l'impression d'avoir collé le miroir contre mon visage, d'autant plus que nous portions presque les mêmes vêtements.

« On dirait presque des sœurs, tu ne trouves pas ? plaisanta-t-elle,

- Oui ! riai-je à sa blague. »

Les rares moments de complicité que nous vivions ensemble étaient à la fois agréables et étranges. Nous n'étions pas habituées à être aussi proches. Le conflit était notre principal moyen de communication d'habitude, alors tout cela était très nouveau autant pour l'une que pour l'autre.

« Bon, j'ai appelé un taxi, il arrive dans 5 minutes. On descend ? proposa Mikaëla,

- Bonne idée ! Peach habite dans quel quartier de LA ?

- Beverly Hills. Au dernier étage d'un immeuble très moderne à ce que j'ai compris. Luke m'a dit que tout est high tech dans son appartement, genre tout est automatisé et tu peux demander à ce que des choses soient faites juste en parlant.

- Wow, tes amis sont tous riches ou quoi ? m'exclamai-je impressionnée,

- Ce n'est pas faux ! »

Le taxi arriva et nous nous installâmes, très motivées à l'idée de découvrir l'endroit où habitait Peach.

[...]

Nous arrivâmes devant l'immeuble en question et je devins tout à coup mégalophobe rien qu'en voyant l'immensité du bâtiment. Cela ressemblait à un gratte-ciel tout noir, éclairé par quelques habitations à différents étages. Mes yeux étaient rivés sur l'architecture et je ne pus m'empêcher d'imaginer des scénarios catastrophiques, comme la possibilité que ce truc s'écroule sans raison. Mikaëla m'attrapa par le bras pour m'aider à avancer vers l'entrée. Sans surprise, il y avait une énorme porte coulissante qui s'ouvrait seulement avec un code ou un badge. Ma sœur appuya sur un bouton d'interphone pour appeler l'appartement de Peach qui nous observa à travers une caméra et nous autorisa directement à entrer.

Nous prîmes un ascenseur jusqu'au dernier étage. Une petite musique de fond très paisible se faisait entendre.

« Combien d'heures avant qu'on arrive chez Peach ? demandai-je toujours aussi ébahie,

- Je ne sais pas, mais en attendant on peut compter combien de personnes peuvent entrer dans cet ascenseur ! suggéra Mikaëla telle une enfant. »

Nous nous amusâmes alors à essayer de calculer la réponse à cette question tout en nous promenant dans cet énorme SAS ambulant. Cela nous avait tellement distraites que nous ne nous étions même pas rendues compte lorsque nous sommes arrivées à bon port.

« Vous faites quoi les Perez ? »

Nous relevâmes nos têtes, la porte de l'ascenseur était grande ouverte sur un gigantesque salon et c'était Peach qui nous adressait la parole. Mikaëla et moi nous regardâmes dans l'incompréhension.

« Oui, l'ascenseur donne directement sur les appartements. Non, personne ne peut entrer dans les appartements s'ils n'ont pas accès au bouton magique. Et la réponse est 20 ! 20 personnes peuvent entrer dans l'ascenseur ! Maintenant, si vous voulez bien bouger vos petits culs de là... Bienvenues chez moi ! » Peach récita cela comme un discours appris par cœur.

Nous entrâmes dans l'appartement, toujours aussi fascinées par tout ce qu'il y avait à voir.

« Ça va aller, vous allez très vite vous en remettre, c'est promis ! se moqua Peach,

- C'est vrai que tu peux demander des trucs avec la voix ? dis-je curieusement,

- Oui, vas-y, essaie, m'autorisa-t-elle,

- Stores baissés, lumière tamisée, musique alternative... ordonnai-je en touchant les murs, comme si j'avais un super pouvoir. »

Les tâches s'exécutèrent la seconde d'après.

« J'ai toujours rêvé de faire ça !

- Eh bien, je suis ravie d'avoir réalisé ton rêve, Maddy ! rigola Peach avant de disparaître pour nous chercher à boire dans sa cuisine. »

Evan était déjà là, il était à moitié avachi dans le canapé et dégustait déjà une bière. En nous voyant, il posa sa bouteille, lissa son tee-shirt pour le défroisser et se leva de suite pour nous accueillir. Je constatai qu'il n'avait plus de plâtre, ni de béquilles. Mikaëla se mit à rougir et sourire maladroitement en le saluant.

« Installez-vous ! proposa-t-il en tendant une main en direction du canapé. »

Je laissai ma sœur se mettre à côté d'Evan et je me mis à l'opposé. Très à l'aise, il posa un bras sur le dossier du canapé, derrière Mikaëla, et se mit à faire des petits dessins imaginaires avec le bout de ses doigts sur son épaule. Elle frissonna de suite et déglutis, tout en laissant son regard figé sur ce qu'il y avait devant elle. Ma sœur avait l'air stressée. C'était curieux, en règle générale elle avait plutôt confiance en elle en présence d'Evan.

« Et voilà ! » Peach nous distribua nos bières.

Ma sœur ne perdit pas de temps, elle avala deux grosses gorgées de sa boisson. Elle avait sans doute besoin de se détendre.

« Dis Peach, je peux fumer ? demandai-je,

- Oui, mais sur le balcon s'il-te-plaît, elle me montra une direction, Pour ouvrir et fermer la porte c'est avec la voix aussi, tu vas bien t'amuser !

- Hahaha merci ! je commençai à préparer ma cigarette,

- Bon, je vais devoir vous laisser quelques minutes ! J'ai déjà commandé les pizzas, le livreur ne va pas tarder à arriver en bas. Luke et Cassie seront aussi bientôt là. Quand l'ascenseur fera un bruit de sonnette, ça voudra dire qu'ils sont ici, donc vous appuyez sur le bouton vert, pour les laisser entrer. Si vous avez un souci, n'hésitez pas à solliciter mon abruti de petit-frère au fond à gauche du couloir là-bas, Peach enfila sa veste, A tout de suite les amis ! »

Je partis vers le balcon et fermai la baie vitrée derrière moi en le commandant vocalement. C'était drôle de faire ça.

L'espace était entièrement vitré, si je regardais mes pieds, je voyais le sol et les minuscules voitures qui circulaient. J'eus un léger vertige, je décidai alors de ne plus regarder en bas et m'appuyai sur le rebord du balcon tout en observant les immeubles d'en face tranquillement.

Je mis ensuite ma clope entre mes lèvres et cherchai mon briquet, dans mes poches et dans mon sac à main. A vrai dire, je n'avais pas tellement envie de fumer, c'était juste une excuse pour que Mikaëla me suive pour m'expliquer ce qui était en train de lui arriver. Mais apparemment elle n'avait pas compris mon message codé.

« Oh non, j'ai encore oublié mon briquet. » parlai-je à moi-même en cherchant au fin fond de mon sac.

Il ne me restait plus qu'à retourner à l'intérieur pour demander à ce qu'on m'en prête un.

Agacée, je me retournai brusquement et...

« Tu veux un briquet ? »

Je tombai nez à nez avec une silhouette inconnue qui m'avait foutu la trouille de ma vie. Je poussai un cri et tombai en arrière tout en me tenant aux vitres du balcon et reprenant conscience que je voyais le sol à des mètres et des mètres sous mes pieds. L'étranger qui venait d'apparaître par magie et qui était la cause de ma panique actuelle, me rattrapa en me mettant une main dans le dos.

« Tout va bien. Tu ne tomberas pas plus bas. » ajouta-t-il d'une voix posée.

Je prêtai enfin attention à la personne qui me parlait étant donné que j'étais à moitié dans ses bras. Le vent de la nuit soufflait dans ses cheveux longs et rebelles, cachant par moments son regard. Je restai tout de même abasourdie par la situation.

« T'es qui toi ? l'interrogeai-je en perdant mon souffle,

- Un briquet ? il releva l'objet qu'il interposa entre nous et me fit un sourire espiègle. »

Je me détachai de suite de ses bras en le repoussant, très peu réceptive à son humour.

« Ça ne se fait pas de faire peur aux gens comme ça ! dis-je en m'accrochant encore aux rebords du balcon.

- Toujours pas de briquet alors ? insista-t-il. »

Je secouai la tête pour lui faire comprendre que je n'avais pas envie de rigoler avec lui et son insolence. Il se posa solennellement à côté de moi et alluma sa cigarette.

« T'es sûre que tu ne veux pas un briquet ?

- Mais t'es qui à la fin ? m'énervai-je,

- L'abruti de petit-frère de Peach.

- Ah, ça explique l'humour... marmonnai-je,

- Pardon ?

- Non, rien ! Désolée pour tout ce scandale, je ne m'attendais pas à ce que tu sois derrière moi ! me calmai-je,

- Ce n'est pas grave, je sais que t'es un peu folle, il tira sur sa cigarette,

- Quoi !?

- T'es la copine de Nate Jacobs, c'est ça ?

- L'ex !

- Maddy ?

- Et toi ? A part être un abruti fini, tu es qui ? Tu portes un nom de fruit, comme ta sœur ? m'emportai-je à nouveau,

- Je suis quel fruit à ton avis ? ricana-t-il, enchanté que je sois en train de m'énerver,

- Un gland, sans aucun doute ! je croisai mes bras,

- J'aurais bien aimé, mais mes parents ont décidé de m'appeler Storm ! Stormi Jenner pour les intimes.

- Tu te fous de ma gueule ?

- Oui, il me fit un clin d'œil.

- J'ai affaire à un vrai gamin donc, soufflai-je,

- Non ! J'ai bientôt 18 ans ! se défendit-il ironiquement,

- Et moi bientôt 19.

- Ce n'est pas grave, ça ne me gêne pas, il secoua la tête,

- De quoi ?

- J'aime bien les vieilles, il fit un symbole de cœur avec ses mains. »

En plus d'être sorti de nulle part et de m'avoir fait frôler la crise cardiaque, il voulait s'amuser à me faire sortir de mes gonds.

« Ne commence pas à faire le malin, on a seulement un an d'écart ! précisai-je,

- La légende dit vrai, c'est super facile de t'énerver.

- Comment ça ? Pourquoi tu fais semblant de si bien me connaître !? grognai-je,

- Qui ne connaît pas Maddy Perez au lycée ?

- Tu es dans mon lycée ?

- Oui, une classe en dessous. Mais tu as toujours été trop occupée par Nate Jacobs pour remarquer les gens autour de toi, il fit un sourire en coin en remontant les manches de son sweat,

- Oublie Nate, suppliai-je, Dis-moi plutôt comment tu t'appelles, je suis sûre que j'ai déjà dû entendre parler de toi vu comment tu as l'air d'aimer te faire remarquer !

- Lévy Roberts, et cette fois-ci je ne me fous pas de ta gueule. »

Je restai un moment en silence, fouillant dans ma mémoire pour essayer de me rappeler si j'avais déjà ou non entendu parler de lui. Mais il avait raison, au lycée, je n'avais d'yeux que pour une personne, alors les autres étaient invisibles la plupart du temps. Je ne comptais pourtant pas me laisser faire par son arrogance.

« Je... Lévy me coupa la parole,

- Pas la peine de faire semblant ! On sait tous que Maddy Perez ne remarque pas les mecs qui font partie du club de lecture.

- Mais ! dis-je sur un ton capricieux, Et si tu arrêtais de prétendre tout savoir sur moi !?

- Je ne fais que dire des choses au hasard, mais j'ai pas mal raison à ton sujet à ce que je vois, déclara-t-il fièrement,

- Ha, je ne vois pas pourquoi je me fatigue encore à discuter avec toi ! »

Je tournai alors les talons, contrariée par cette nouvelle rencontre, et me plantai devant la porte qui menait à l'intérieur de l'appartement.

« Porte ouverte. » ordonnai-je.

La porte ne bougea pas.

« Porte ouverte ? Ouvrir porte ? Open the door ? » insistai-je maladroitement.

Lévy se moqua de moi. Il se mit à rire silencieusement tout en balançant ses cheveux bouclés sur le côté, pour pouvoir mieux m'observer perdre patience.

« Ouvre les yeux Maddy, regarde autour de toi. Los Angeles est en train d'avoir une panne de courant. »

Je me retournai en m'appuyant sur le balcon. Chaque immeuble, chaque appartement s'éteignait l'un après l'autre, jusqu'à ce que la ville se retrouve dans le noir complet.

« Non, non, non ! Comment on va faire pour sortir de ce balcon !? me désespérai-je,

- Eh si, si, si ! Il faudra attendre que le courant revienne, c'est l'inconvénient à habiter dans un endroit rempli de technologies.

- Rester coincée ici avec toi, il ne me manquait plus que ça ! me plaignis-je, Au moins dans le noir, je ne vois pas ta tête.

- Attends, je vais remédier à ça ! »

Plus aucun bruit de la part du frère de Peach ne se fit entendre pendant un long moment, comme s'il avait disparu. Je me mis petit à petit à flipper et à essayer de tâter autour de moi pour le retrouver.

« Euh ? Lévy ? Je ne voulais pas spécialement voir ta tête, mais je ne voulais pas forcément que tu partes non plus, hein ? Lévy ? T'es là ? Répond s'il-te-plaît, ce n'est vraiment plus drôle... »

Un silence assourdissant une fois de plus... Puis, soudain, un flash de téléphone s'alluma sur le visage de Lévy qui se retrouvai à quelques centimètres du mien.

« BOUH ! » cria-t-il en imitant une voix grave et une expression perverse.

Je sursautai et criai une fois de plus, apeurée par cette scène digne d'un film d'horreur. Il me retint à nouveau pour ne pas me laisser tomber en arrière et pleura de rire à cause de ma réaction. Ma contrariété monta d'un cran et je me mis à le taper pour qu'il me lâche et arrête de me harceler.

« HAHAHA, tu es super drôle Maddy !

- Grrrrrr ! Je te déteste déjà ! affirmai-je en le repoussant. »

CASSIE

*quelques minutes avant la coupure de courant...*

Luke et moi avions décidé de nous rendre ensemble à la soirée chez Peach, c'était plus simple au niveau du trajet. L'ambiance avait été plutôt silencieuse dans la voiture. Il essayait de me parler de choses et d'autres, mais j'étais comme intimidée et encore perturbée par ce qui s'était passé entre nous. J'avais pourtant essayé d'appliquer les conseils de Mika et Maddy, mais j'avais peur, je me sentais ridicule, voire pas assez bien pour lui. Je m'étais rendue compte que c'était vraiment quelqu'un de bien. Or, étais-je prête à être aussi bien traitée si tout ce que je savais donner en amour était trop chaotique ? Luke ne méritait pas ça.

Une fois arrivés, nous croisâmes Peach dans le hall de l'immeuble.

« Montez ! Les autres sont déjà là-haut, ils vous ouvriront ! expliqua Peach, Moi, j'attends le livreur de pizza. »

Luke et moi entrâmes dans l'ascenseur et il appuya sur le bouton du dernier étage. Nous étions côte à côte, toujours dans un silence pesant. Je me rendis alors compte d'une chose assez drôle que je ne pus m'empêcher de relever, avec espoir que cela détende un peu l'atmosphère.

« Euh, Luke ?

- Oui ? il se retourna de suite vers moi,

- Pourquoi tu portes mon sac à main et moi le pack de bières ? je lui souris,

- Oh merde, il se mit à rire et échangea le sac contre le pack de bières, On n'a pas fait attention !

- Pourtant ce petit sac rose pastel t'allait très bien au teint ! je ris également. »

Le silence reprit ensuite place, laissant l'insupportable petite musique d'ascenseur rendre la situation encore plus gênante. J'essayai alors de refaire un effort à mon tour.

« Ça va être long jusqu'à l'appartement de Peach ?

- Non, ne t'en fais pas... »

Il soupira, posa le pack de bière au sol et mit ses mains dans les poches de son pantalon pour attendre que le temps passe. Je pris mon téléphone et fis semblant de répondre à des messages, alors que tout ce que je faisais réellement était de regarder mes applications une par une et m'amuser avec la calculatrice de mon appareil. J'étais impatiente d'enfin arriver chez Peach pour mettre fin à toute cette angoisse.

Après un long moment d'hésitation, Luke avala sa salive et me regarda subitement.

« J'aimerais que les choses redeviennent normales entre nous, avoua-t-il,

- C'est-à-dire ? »

Il marqua une pause dans ses dires pour méditer avant de parler. De mon côté, je n'espérais qu'une chose : qu'il me dise qu'il voulait bien passer l'éponge sur l'épisode où je lui demandais de coucher avec moi et que nous pourrions rester bons amis, ça serait bien plus simple. Même si mon petit cœur voulait peut-être plus que ça, je savais pertinemment que c'était la meilleure chose à faire.

Lorsqu'il décida de reprendre la parole, l'ascenseur commença à trembler et les lumières à clignoter. Secoués par ce qui était en train de nous arriver, Luke tangua jusqu'à moi sans faire exprès, ce qui me coinça entre l'un des quatre murs de l'ascenseur et son corps. Nous nous regardâmes dans les yeux, très confus par cette position et surtout, un peu effrayés par ce qui était en train de se passer, raison pour laquelle nous ne nous éloignions pas l'un de l'autre.

L'ascenseur se calma enfin, mais ne continua plus sa trajectoire vers les autres étages. Les lumières clignotèrent une dernière fois et s'éteignirent définitivement. Et tel un disque rayé, la musique de l'ascenseur resta bloquée sur une mélodie pénible qui ne cessait de se répéter.

Nous étions dans le noir le plus total.

Je sentis Luke s'éloigner de moi et je le retins par le bras.

« Si on reste coincés ici longtemps, je risque de faire une crise de panique. Reste à côté de moi, s'il te plaît, confiai-je commençant déjà à trembloter,

- Okay. »

Il s'adossa contre le mur, à côté de moi et chercha ma main pour la mettre dans la sienne. Je ne savais pas si je trouvais ça rassurant ou romantique, mais j'avais besoin de sentir la présence de quelqu'un à mes côtés pour ne pas m'affoler trop vite.

« On va essayer de garder notre calme. Je vais appeler Peach pour savoir ce qu'on peut faire pour sortir de là, d'accord ?

- Oui. »

Nos téléphones avaient très peu de réseau, mais Luke avait tout de même réussi à avoir un appel entrecoupé avec Peach. Elle nous apprit que toute la ville avait eu une panne de courant et qu'elle était coincée à l'extérieur de son immeuble étant donné que son badge ne marchait plus pour le moment.

« Je ne sais pas combien de temps on va rester coincés ici, alors tu veux qu'on continue de discuter pour penser à autre chose ?

- Bonne idée, acquiesçai-je. »

Nous glissâmes nos fesses jusqu'au sol pour nous assoir. Luke attrapa le pack de bières à tâtons et nous en ouvrit une chacun. Nous essayâmes de trinquer malgré le manque de visibilité. Après cela, il reprit de suite notre conversation initiale.

Dans le noir, c'était bien plus facile de se dire les choses, nous n'étions pas confrontés au regard de l'autre.

« J'aimerais que tout redevienne normal entre nous, il bégaya, qu'on puisse rire et discuter comme avant, sans devenir froids en présence l'un de l'autre.

- Tu me rassures... Je suis totalement d'accord avec toi.

- Mais il y a une chose que j'ai envie de changer.

- Quoi ? mon cœur s'accéléra,

- J'ai envie de passer plus de temps avec toi pour apprendre à te connaître. Tu me plais aussi, Cassie. Mais je n'ai pas envie qu'on fasse une erreur. En plus, je n'ai jamais vraiment été en couple avec qui que ce soit, alors ça me fait un peu peur. Mais avec toi, c'est différent, et j'aurais bien envie d'essayer, voir ce que ça peut donner, sans se précipiter.

- Luke, je suis vraiment désolée de t'avoir fait flipper en te demandant de coucher avec moi, ne te sens pas obligé de... il me coupa la parole,

- Je ne me sens pas obligé à quoi que ce soit. Je te promets que je désire réellement découvrir la personne qui se cache derrière ce joli visage, il passa son autre main sur ma joue. »

Finalement c'était bien plus que ce que je n'en demandais et ça m'allait très bien aussi. On pourrait dire que j'étais bipolaire à changer d'avis en un claquement de doigts, mais je n'allais pas laisser passer ma chance d'être heureuse. Et je croyais en Luke. C'était le garçon le plus sincère que je connaissais. Il ne me briserait jamais le cœur, et même s'il le faisait, il le ferait tel un gentleman.

Luke ne le voyait pas, mais ses paroles avaient réussi à me calmer et surtout, à me faire sourire à m'en faire mal à la mâchoire.

« Dans ce cas, j'ai bien envie de te découvrir, toi aussi, lui répondis-je,

- Avant qu'on se lance là-dedans, il attrapa mon autre main, J'ai besoin que tu me promettes quelque chose.

- Je t'écoute.

- J'ai besoin que tu me promettes que tu ne te sers pas de moi pour oublier Nate Jacobs.

- Je te le promets, Luke, confirmai-je encore pleinement plongée dans la magie des circonstances. »

Il enlaça mon petit doigt dans le sien pour ''officialiser'' la promesse et nous nous esclaffâmes légèrement.

« Maintenant, dis-moi ce qui te passe par la tête, là, tout de suite.

- La musique d'ascenseur qui bug me tape sur les nerfs ! répondis-je en pouffant,

- Je pense avoir une solution ! »

Luke me lâcha les mains et je l'entendis s'agiter comme s'il cherchait quelque chose. Je le sentis ensuite glisser une main sous mes cheveux et mettre un airpod dans mon oreille droite. Je compris alors qu'il mit l'autre airpod dans la sienne. Je vis l'écran de son téléphone s'allumer, il était en train de choisir une musique.

Je reconnus les premières notes de Fantasy de The Driver Era.

« Tu danses dans le noir, Cassie ?

- Comment refuser si c'est avec toi ? »

Il me tira par les bras pour m'aider à me relever et m'entraîna dans des pas de danse que nous faisions à l'aveugle entre quelques éclats de rire.

MIKA

*quelques minutes avant la coupure de courant...*

Même si j'essayais de rester dans le déni, j'étais complètement lucide sur ce que je ressentais pour Evan. Je pensais pouvoir l'enterrer dans un petit coin bien profond de ma tête, mais le voir au lycée ce matin, et l'avoir assis à côté de moi, là, sur le canapé de Peach, ne faisait que remonter tout cela à la surface. Je détestais perdre le contrôle sur mes émotions et sentiments, et c'était exactement ce qui était en train de se passer. C'était pour cette raison que, sans le vouloir, je me montrais aussi nerveuse. Mon cerveau me disait que je devais rester loin de lui pour éviter toutes ces sensations, mais mon corps et mon cœur me faisaient faire tout le contraire. Même si dans les deux cas, je me faisais du mal, rester loin de lui était l'option la plus douloureuse, alors j'optais pour l'autre solution.

Et dire que si j'avais eu une vie normale, je n'en serais pas là, à me priver de choses qui pourraient rendre l'existence bien plus belle.

Le toucher des doigts d'Evan contre mon épaule me fit fondre sur place. Maintenant que j'avais pleinement conscience des choses, le moindre fait ou geste de sa part faisaient décupler mes sensations. Alors lorsque Peach m'apporta une bière, je bus deux grosses gorgées pour essayer de me refroidir. Il me regarda d'ailleurs surpris par autant d'enthousiasme face à une simple boisson, mais ne fit aucune remarque.

Lorsque Maddy et Peach quittèrent la pièce, mon stress grimpa au sommet de l'Himalaya, mais je ne pouvais pas m'échapper. Je n'en avais pas envie et Evan risquerait de se poser des questions.

« Tu m'avais manqué ! » me dit-il en donnant un petit coup de poing sur ma cuisse.

ON RESTE CALME, ON SE CONCENTRE MIKA.

« Alors comme ça tu n'as plus de plâtre !? répondis-je pour fuir le sujet,

- Euh, ouais ! il secoua sa tête, Tu ne veux pas parler de la pluie et du beau temps pendant qu'on y est ? plaisanta-t-il,

- Il fait froid aujourd'hui... »

Je mis une main sur mon front pour essayer de me remettre de la stupidité que je venais de lui sortir. J'avais envie de sauter par la fenêtre pour ne pas avoir à me rappeler de ce moment toute ma vie. Evan me regarda avec un sourcil relevé.

« Je blaguais ! » ajoutai-je d'une voix fébrile.

Il continua de me fixer avec jugement.

MIKA REPREND TES ESPRITS !

Il fallait à tout prix que j'essaie de me comporter comme d'habitude, comme cette fille qui avait tout simplement un garçon dans sa vie avec qui elle flirtait de temps en temps, et c'est tout.

« Qu'est-ce-que tu as ? » m'interrogea Evan.

Bon, visiblement j'étais grillée. Il me connaissait si bien.

« La vérité c'est que tu m'as manqué aussi. Je ne suis juste pas très forte pour dire ce genre de choses, craquai-je,

- Au contraire, je trouve que tu t'en sors très bien. J'aime bien t'entendre me dire ça... Tu deviens toute rouge, il appuya sur ma joue, et tes petits yeux regardent partout sauf dans les miens. Quelque chose a changé, non ? il se colla à moi dans le canapé pour m'embêter. »

Ce n'était pas juste, il se servait de mes faiblesses pour me faire céder et il y arrivait très bien. Il fallait donc que je reprenne les rênes au plus vite.

« J'ai du mal à te suivre, j'approchai mon visage et passai le bout de mon nez sur le sien pour le déconcentrer, puis je regardai ailleurs,

- Tu mens, il sourit de toutes ses dents,

- Jamais.

- Prouve-le !

- D'accord, alors on va jouer à un jeu : le premier qui embrasse l'autre a tort, suggérai-je.

- Parfait, tu vas perdre ! »

Les défis boostaient ma confiance en moi.

Evan rapprocha son visage du mien et me détailla du regard. Je le fixai également avec insistance pour démontrer que j'allais jouer le jeu jusqu'au bout et que je ne comptais pas craquer. En essayant de maîtriser mes pulsions, je décidai de mettre une main sur sa nuque et serrer tout doucement, comme si je lui faisais un massage. Il ferma les yeux un court instant et soupira agréablement.

« C'est bien tendu tout ça, mon grand, il faut se calmer. » dis-je avec malice.

Evan ouvrit les yeux et fit un sourire en coin, blasé par ma remarque.

« Et toi ? C'est tendu ou pas ? » il serra également ma nuque et en profita pour rapprocher nos têtes.

Je fis de mon mieux pour ne pas laisser mes expressions faciales me trahir, alors que ma nuque était en fait l'un de mes plus gros points sensibles. Tout ce que j'avais envie de faire était de lui dire de m'embrasser et au diable tout le reste. De ce fait, quelques secondes de plus et j'allais moi-même chercher ses lèvres pour les dévorer comme si c'était mon dessert favori.

A la place, je pris ma bière et en bus une gorgée, tout en soutenant le regard d'Evan. Je fis ensuite exprès de laisser une petite goutte couler au coin de mes lèvres. Il suivit le trajet de la goutte, suppliant presque de pouvoir me l'enlever avec sa propre langue.

« Oups ! » m'exclamai-je innocemment.

Je passai le bout de mon pouce au coin de ma bouche pour essuyer la goutte d'alcool. Puis, je pris sa mâchoire dans ma main et m'amusai à dessiner ses lèvres avec mon pouce qui était encore humide, laissant un soupçon de goût de bière aux fruits rouges sur ses babines. Sans que je m'y attende, il suçota le bout de mon doigt sensuellement.

C'était clair, j'avais réussi à le rendre dingue, mais je m'étais moi-même prise à mon propre piège, puisqu'intérieurement il faisait plus chaud que dans un four. Evan déglutis et se mordit les lèvres. Nos souffles remplis de désir se confondaient.  

NE CRAQUE PAS, NE CRAQUE PAS, NE CRAQUE PAS...

Tout à coup, la musique de fond se coupa, les lumières s'éteignirent et nous nous retrouvâmes dans le noir complet.

Un moment de blanc se créa.

Et dans la foulée, sans nous poser plus de questions, nous nous tirâmes l'un vers l'autre et commençâmes à nous embrasser avec fougue. J'étais à moitié couchée dans le canapé et Evan montait presque sur moi. Il agrippait mes hanches et mes cuisses avec luxure. J'appréciais pleinement ce qui était en train de se passer et j'avais envie de m'abandonner toute entière dans ses bras, mais ce qui me perturbait plus tôt reprit place dans mon esprit.

Je mis une petite tape sur son épaule et il arrêta de m'embrasser.

« Quoi ? prononça-t-il d'une voix gémissante,

- T'as perdu !

- Comment ça j'ai perdu !? il reprit son sérieux,

- Tu m'as embrassée.

- Ah non ! C'est toi !

- Non, c'est toi ! Tu es sur moi !

- Quoi !? il se remit assis, Ça ne veut rien dire ! Ce n'est pas moi qui ai commencé.

- Eh bien, ce n'est pas moi non plus ! affirmai-je capricieusement tout en me mettant assise aussi,

- Alors ce n'est personne ?

- Dans le noir, ça ne compte pas ! »

J'attrapai mon téléphone pour faire de la lumière avec mon flash et constatai un message de Peach.

« Apparemment il y a une coupure de courant générale. Peach est coincée dehors.

- Ah merde... Et moi, je suis coincé avec toi ! il me poussa de toutes ses forces pour que je tombe sur le canapé,

- Fais bien genre... Au fond tu es hyper content d'être coincé avec moi.

- C'est vrai, murmura-t-il. »

Je sortis mon briquet de mon sac et allumai les quelques bougies qui décoraient le salon. Une lumière sombre, mais tamisée nous permettait de voir un peu plus clair.

« Petites bougies et tout... Tu veux absolument me sauter en fait, me taquina Evan,

- T'es trop bête, je lui fis une grimace, J'allume les bougies pour que personne ne puisse embrasser personne dans le noir ! »

Par peur de recraquer pour ses beaux yeux, je restai debout, à marcher de droite à gauche en plein milieu du salon. Evan s'avachit dans le canapé, les bras derrière la tête, comme à la plage. Il m'observait et souriait. Puis il se leva et vint se mettre en face de moi pour me confronter.

« Pourquoi t'es aussi perturbée par ma présence aujourd'hui ? il plaça une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille,

- Je ne suis pas perturbée par quoi que ce soit, mes yeux roulèrent en arrière et je sentis mes joues chauffer à nouveau,

- Tes yeux te trahissent, il m'attrapa de force par le col de mon sweat pour m'approcher de lui, Et les yeux ne mentent jamais.

- J'ai faim, Evan, c'est ça la seule et l'unique chose que tu peux lire dans mes yeux.

- T'as faim de moi, il prit la confiance en me regardant de haut, toujours prisonnière de ses mains cramponnées au col de ma veste,

- Non, j'ai faim de pizza, déclarai-je avec effronterie,

- Tu dis ça pour ne pas perdre au jeu.

- Non, je dis ça pour t'énerver si fort au point que t'ai envie de m'attraper par le cou pour me rouler une pelle monumentale qui signerait ta défaite, je penchai ma tête sur le côté et arborai un sourire satisfait. »

Evan me lâcha enfin et se mit à rire, contrarié par ma stratégie. Il soupira fort, essuya son front avec la manche de son haut et se donna des petites tapes sur ses joues, comme pour se réveiller. Il posa ensuite ses mains sur ses hanches et regarda le plafond, l'air pensif.

« Qu'est-ce-que... il me coupa la parole,

- Eh merde ! il attrapa mon visage entre ses deux mains, prêt à m'embrasser. »

C'est alors que je mis une main grande ouverte sur sa face pour le stopper et que la lumière se ralluma, comme par magie. La coupure de courant était finie.

L'ascenseur fit un petit bruit de sonnette, signe que quelqu'un venait d'arriver. Je me détachais de l'emprise d'Evan, tout en me moquant de lui.

« Tu étais à deux doigts de perdre ! Hahaha !

- Parce que tu es énervante ! Pas parce que j'ai tort !

- Voile-toi bien la face ! je lui mis une tape sur les fesses et il sursauta, On arrête de jouer maintenant, on va enfin manger !

- On continuera ça une autre fois, on verra bien qui a raison ! »

Je ricanai une dernière fois avant d'aller appuyer sur le bouton qui permettrait d'ouvrir l'ascenseur.

Lorsque les deux portes glissèrent, nous assistâmes à une scène inattendue qui nous laissa tous deux bouches bée : Cassie et Luke, occupés par un baiser très romantique et doux. Evan s'avança et ouvrit sa grande bouche pour les interrompre.

« Décidemment c'est la soirée des embrassades ! »

Je poussai Evan pour l'engueuler de les avoir dérangés, et les deux tourtereaux se détachèrent dans un sursaut confus, faisant mine de ne pas savoir ce qui était en train de se passer.

« Ah ! Le courant est revenu ! bégaya Luke en entrant dans la pièce, les yeux baissés,

- Excellent ! le suivit Cassie, très gênée,

- Excellent ? Que le courant soit revenu ou que vous étiez en train de vous rouler la plus grosse galoche de tous les temps ? je surenchéris pour les taquiner,

- Et vous ? Vous faisiez quoi avec toutes ces bougies ? se vengea Cassie,

- De la lumière, pardi ! se défendit Evan ironiquement. »

Nous nous réinstallâmes tous ensemble dans le canapé. Puis, nous entendîmes Maddy revenir dans le salon en rouspétant :

« C'étaient les pires 30 minutes de mon existence, tu es insupportable Lévy ! Tu vas me payer cher pour m'avoir traitée d'idiote ! Ce n'est pas parce que je n'ai pas lu ton livre à la con que ça fait de moi une inculte ! Je suis sûre que tu ne connais rien sur les choses que j'aime, toi aussi ! »

Elle arriva dans le salon et continua de débiter, très irritée par quelque chose ou contre quelqu'un, mais elle était seule.

« Tu parles à qui Maddy ? l'interrompis-je,

- A cet abruti... elle se retourna, mais personne n'était derrière elle, Ah ! Il a encore disparu ! C'est sa spécialité apparemment ! cria-t-elle,

- 30 minutes coincée sur un balcon et tu nous reviens avec une schizophrénie ? ajouta Evan, Comment s'appelle ton ami imaginaire ?

- C'était le frère de Peach ! Il était avec moi ! Je vous le jure ! s'agita Maddy,

- Bizarre, il ne sort presque jamais de sa chambre, expliqua Luke,

- Je ne suis pas folle ! Maddy s'assit à côté de moi et n'en parla plus. »

Nous nous mîmes tous à rire et à nous payer la tête de Maddy.

Finalement Peach arriva avec ses cinq boîtes de pizza et son petit nez tout rouge à cause du froid qu'il faisait dehors. Je me levai de suite pour l'aider à se débarrasser de tout ce qu'elle portait.

« Les pizzas ont refroidi, moi aussi j'ai refroidi à force d'être enfermée dehors, dit Peach à bout de souffle, Mais je suis quand même chaude pour mettre le feu à cette soirée !

- Tu ne perds jamais ta bonne humeur toi ! répondis-je en la prenant dans mes bras,

- Non ! Surtout que mon petit doigt m'a dit que beaucoup de choses se sont passées pendant cette coupure de courant, et toi, tu vas me faire le plaisir de tout me raconter ! elle se marra telle une psychopathe, Suis-moi ! elle disparût dans la cuisine,

- Sorcière ! »

En réfléchissant un instant, je me rendis compte d'à quel point cette coupure de courant avait été drôle et intense pour chacun d'entre nous. Nous avions été mis à l'épreuve de vivre dans l'obscurité pendant quelques minutes, et mine de rien cette obscurité avait permis de mettre en lumière beaucoup de choses. Dans le noir, pas mal de choses pouvaient se révéler, se dire, se voir. Tout ce qui venait de se passer entre Evan et moi ne se limitait pas seulement à un jeu de drague, ou une simple plaisanterie, c'étaient mes sentiments - et peut-être les siens aussi - qui étaient mis à l'épreuve. C'était moi qui essayais de lutter contre la perte de self-control, c'était lui qui essayait de me faire parler et me faire comprendre qu'il sentait que notre relation avait changé, et qu'il suffisait que je prononce quelques mots pour totalement la métamorphoser.

Mais c'était trop tôt pour moi. Ou pire, trop tard.

Avant de suivre Peach, j'observai tout ce petit monde réuni dans le salon en train de se marrer, et je me sentis reconnaissante d'avoir chacun d'entre eux dans ma vie. Malgré tout le bordel qui se passait dans ma tête, ils arrivaient toujours à égayer mon quotidien. C'étaient eux, ma seule famille.

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Me revoilà enfin ! Merci d'avoir lu jusqu'ici et surtout d'avoir patiemment attendu ce chapitre :D

J'avoue que j'ai lâché ma petite larme en écrivant le câlin de notre trio préféré... C'est tellement rare de les voir aussi unies :') GOOO MY GIRLS :')

Quel POV avez-vous préféré entre celui de Maddy, Cassie et Mika ? Perso celui de Maddy ! Je ne sais pas vous, mais j'adore ce Lévy !

Je remercie d'ailleurs celle (tu te reconnaîtras hihi) qui a suggéré Michael Cimino pour jouer le rôle de Lévy ! Il est parfait pour incarner ce personnage jeune, rebelle et drôle :) 

A votre avis, c'était une bonne idée cette coupure de courant ? 

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