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Le défi, partie II

Liinwen ferma les yeux un instant pour tenter de faire remonter ses souvenirs. Le nordique s'assit à ses côtés, anxieux. Un frisson parcourut la jeune femme.

— J'étais avec un petit détachement altmer, commença-t-elle d'un ton mal assuré. Il faisait nuit, et... il y avait quelque chose, dans l'ombre, qui nous épiait. Des vampires, qui nous ont attaqués par surprise. Nous nous sommes battus, mais ils étaient très puissants et nombreux. Trop nombreux.

Elle baissa les yeux sur ses mains alors que des images terribles lui revenaient. Le sang. Les sorts qui fusaient dans l'air. Un vampire transformé en torche vivante. Deux de ses camarades qui s'affrontaient, victimes des pouvoirs des créatures. Et, soudain, comme surgi des ténèbres elles-mêmes, leur seigneur.

— J'ai attaqué leur chef de front, souffla-t-elle. Je voulais le détourner des autres pour leur laisser une chance de se débarrasser des vampires. Ça a marché, il s'est intéressé à moi. Mais il était bien plus puissant que ce à quoi je m'attendais... J'ai... j'ai dû m'enfuir pour ne pas me faire dévorer.

Elle frissonna une nouvelle fois. Un court instant, elle visualisa les yeux écarlates du monstre, assoiffés de sang, porteurs de mort. Le visage à peine humain de l'engeance maléfique qui la poursuivait. Ses immenses ailes parcheminées. Ses crocs pointus. Ses griffes acérées. Elle se revit courir à travers la neige, entendit le rire inhumain résonner derrière elle. L'épaisse couche de poudreuse l'empêchait d'aller aussi vite qu'elle le souhaitait, la glace ne cessait de la faire glisser. Elle se souvint avoir chuté sur une plaque de givre. Son poignet s'était tordu sous le choc. Elle avait tenté de se relever, entendu le monstre se poser derrière elle. Son poids avait fragilisé la glace autour d'eux. Elle avait reculé, essayé de se mettre à l'abri, mais trop tard. La surface gelée avait cédé.

— Je suis tombée dans une crevasse, articula-t-elle tandis que son hurlement de terreur emplissait sa mémoire. J'ai essayé de me rattraper, mais je... j'ai juste rebondi contre les parois. J'ai senti ma cheville craquer à un moment. Et quand j'ai touché le sol, c'est ma tête qui a claqué contre la pierre.

Les deux mages n'attendirent pas qu'elle aille plus loin dans son récit. Un examen rapide leur apprit que le choc lui avait provoqué une petite fêlure au crâne, sans toutefois poser plus de problèmes. Le dunmer lui ordonna de s'allonger pour qu'il puisse la soigner, puis demanda à Yngvar de s'occuper de sa cheville. Le nordique indiqua qu'il s'en était déjà chargé. Satisfait, Savos Aren se concentra sur sa tâche. Liinwen fut aveuglée par l'éclat doré de ses mains, qu'il posa avec délicatesse sur son front. La chaleur qui parcourut aussitôt sa tête la soulagea. Elle sentit son crâne devenir plus léger, au point qu'elle se demanda s'il n'allait pas se désolidariser du reste de son corps pour s'envoler.

— Et voilà, lâcha l'archimage au bout de quelques instants. C'est réparé.

L'altmer rouvrit les yeux. Un pâle sourire glissa sur ses lèvres.

— Merci, souffla-t-elle.

— Vous avez été blessée ailleurs ? s'enquit Yngvar.

— Je ne sais plus... soupira Liinwen. Je ne crois pas.

— Reprenez votre récit, lui demanda le dunmer.

Elle obtempéra. Elle relata à mesure que ses souvenirs refaisaient surface sa terreur, la sensation désagréable de savoir le vampire toujours sur ses talons alors que sa chute aurait dû les séparer. Elle se souvint avoir tenté de fuir le long de la crevasse, avait fini par atteindre une vieille porte de métal. Dans la panique, elle avait jugé bon de se cacher derrière et de la bloquer avec une lourde hache trouvée sur place. Elle avait alors commencé à fouiller les lieux à la lueur d'un petit sort d'illumination et avait trouvé, dans un vieux coffre à moitié pourri, un parchemin détrempé. D'un coup d'œil, elle avait compris qu'il s'agissait d'un objet capable de la ramener au camp de base, ou, à défaut, à Alinor. Elle avait commencé à lire la formule, pressée par les coups du vampire contre la porte. Mais entre l'encre qui avait commencé à s'effacer, la faible luminosité, la douleur et la peur, elle bégayait. Elle se rappela avoir buté sur des mots, s'être corrigée, avoir continué. La porte avait fini par céder, elle avait lu les dernières lignes d'une traite, avant que le vampire n'ait le temps de se jeter sur elle. Il ne s'était rien passé pendant deux secondes, puis elle avait senti comme une violente douleur la déchirer de l'intérieur. Une lumière dorée l'avait entourée. Ensuite, elle ne se souvenait de rien, à part d'un violent mal de crâne.

A la fin de son récit, l'archimage posa une main sur son bras.

— L'art de la magie est quelque chose de subtil, jeune fille, déclara-t-il sans pour autant la réprimander. Il n'y a rien d'étonnant à ce que le sort n'ait pas marché, surtout si le parchemin avait commencé à être altéré par son environnement.

— Je me doute, soupira Liinwen, au bord des larmes. Mais je n'ai pas vraiment eu le choix...

— Vous avez fait ce qu'il y avait de mieux à faire dans votre situation, la rassura Yngvar. Personne ici ne vous blâmera d'avoir essayé d'échapper à une créature aussi maléfique.

— Je ne voulais pas devenir une servante de Molag Bal, souffla-t-elle.

— Personne de censé ne le voudrait, affirma le nordique avec un sourire.

— Le seul souci, reprit le dunmer, c'est que nous ignorons quelle formule vous avez pu utiliser pour voyager dans le temps.

— Alors je n'ai aucun moyen de rentrer chez moi ? s'alarma-t-elle.

— Pour l'instant, je n'en vois pas, confirma-t-il. Mais je vous promets de chercher. Je ne garantirai cependant aucun résultat. Une telle magie doit être dangereuse à utiliser. Imaginez un instant ce que cela signifierait. La possibilité de retourner dans le passé pour le modifier...

— Je veux juste rentrer chez moi, couina l'altmer.

Un sanglot lui échappa. L'archimage sembla sortir de ses pensées, et se pencha vers elle pour lui tapoter l'épaule.

— Je ferai mon possible pour vous y renvoyer, promit-il. En attendant, vous êtes la bienvenue à l'Académie. Yngvar s'occupera de vous.

Elle s'efforça d'essuyer ses larmes et bafouilla un léger remerciement pendant que le nordique hochait la tête. Alors qu'il la prenait à nouveau dans ses bras pour lui épargner la descente des escaliers, le dunmer reprit :

— Il y a une chambre de libre dans le pavillon de l'Accomplissement, à côté de celle d'Althana. Elle peut la prendre.

— Comme vous voudrez, opina le nordique.

— Et préviens Mirabelle que nous avons une invitée.

— A vos ordres.

Yngvar quitta les appartements de l'archimage avec sa protégée. A peine eurent-ils regagné le bas des marches qu'un altmer au visage sévère les interceptait d'un air hautain.

— Qui est-ce donc, Yngvar ? demanda-t-il.

— Personne de très important, éluda le nordique, soudain crispé.

— Personne n'entre dans cette académie sans que j'en sois informé, rappela l'altmer, les bras croisés sur sa poitrine. Je vous rappelle que je suis...

— Le conseiller de l'Archimage, je sais, soupira le nordique. Si vous voulez des informations sur elle, allez lui demander, je viens justement de discuter avec lui.

— C'est à vous que je demande ces informations, répliqua l'altmer d'un ton cassant. Et vous allez me répondre, sinon...

— Sinon quoi, Ancano ? intervint une voix féminine aux intonations enfantines. Vous allez vous plaindre à Elenwen ?

Un soupir exaspéré échappa à l'homme, qui se tourna vers une gamine appuyée contre le mur à quelques pas d'eux. Liinwen en fut surprise, car elle ne l'avait pas entendue ni même vue arriver. Elle accusa mentalement la taille de la jeune fille, qui, malgré la quatorzaine d'années qu'elle lui donnerait, ne devait pas mesurer plus d'un mètre quarante. Malgré ses cheveux blonds et ses traits gracieux propres aux altmers, elle possédait de toute évidence du sang bosmer. Une métisse, sans doute.

— Qu'est-ce que tu fais là, toi ? s'agaça l'altmer.

— Je cherchais Yngvar, répondit-elle d'un ton innocent. J'ai trouvé un faucon blessé, mais je suis nulle en guérison, donc je ne peux pas le soigner.

— Et tu ne pouvais pas aller voir quelqu'un d'autre ?

— Yngvar est le meilleur guérisseur de l'Académie.

— Tu en rajoutes, souffla l'intéressé, les joues soudain rouges.

— Mais non, assura-t-elle.

— Ton faucon attendra, coupa l'altmer. J'ai des choses importantes à voir avec lui...

— Je m'en fiche, répliqua la gamine. Vous n'allez pas laisser un oiseau mourir, quand même ?

— Ce n'est pas aussi important que la raison de la présence de cette jeune femme ici.

Liinwen croisa le regard de la petite elfe, qui lui adressa un petit sourire.

— Oh, c'est toi, la petite amie d'Yngvar ? demanda-t-elle avec tant d'innocence que le nordique en éclata de rire.

— Althana, arrête de dire n'importe quoi ! la réprimanda le dénommé Ancano. Aucune altmer ne daignerait accorder de l'importance à un humain, et encore moins à un nordique !

Liinwen esquissa un sourire quand la jeune fille éclata d'un rire léger.

— Je suis sûre que c'est faux. Qui tomberait amoureuse d'un homme aussi imbu de lui-même que vous ? se moqua-t-elle.

— Encore une seule remarque comme celle-ci et je te renvoie à l'ambassade, la menaça-t-il.

Althana lui servit un sourire innocent qui l'irrita davantage.

— Elenwen me reverra aussitôt ici, lâcha-t-elle avec nonchalance. Au pire, elle s'arrangera pour me faire rejoindre les troupes du Domaine et m'engager dans une patrouille à la recherche d'adeptes de Talos. Ondolemar est sur Markarth, et, comme il m'aime bien, elle m'enverra sûrement là-bas pour qu'il me surveille.

— Si c'est moi qui demande à ce que tu sois renvoyée, elle te fera coffrer pour ton insolence.

— Si vous faites ça, je lui dis que vous avez tenté de draguer Nirya.

Le nordique dut se mordre la joue pour ne pas éclater de rire devant le masque de fureur et d'exaspération d'Ancano. La petite elfe ne se départit pas de son sourire effronté, ni même de la lueur espiègle qui éclairait son regard doré. Elle recula toutefois d'un pas prudent vers la porte quand le mage tonna :

— Ça suffit, Althana !

Il tendit la main pour l'entourer de chaînes magiques, mais l'adolescente fut plus rapide. Elle se protégea d'une barrière magique pour éviter d'être entravée, et poussa la porte d'un geste sec. L'altmer la poursuivit à l'extérieur, laissant ainsi Yngvar et sa protégée seuls. Liinwen n'avait rien compris à ce qu'il venait de se passer, mais sentit une vague inquiétude serrer son cœur.

— Il ne va pas lui faire de mal ? s'enquit-elle auprès du nordique.

— Oh, non, la rassura-t-il avec un sourire. Il va juste l'attraper et l'amener devant l'archimage, qui va juste lui faire la leçon. Peut-être la coller au récurage du matériel d'alchimie pendant deux jours, mais c'est tout.

Liinwen remarqua qu'il avait repris sa route d'un pas pressé. Elle fronça les sourcils.

— Personne ne lui en voudra, continua son sauveur à voix plus basse. Tout le monde se méfie d'Ancano. Il prétend n'être qu'un simple conseiller, mais la façon dont il exige de connaître les moindres secrets de l'Académie suffit pour nous assurer que c'est un espion du thalmor. Althana nous a juste sauvés d'un interrogatoire long et pénible.

— Le thalmor ? s'exclama Liinwen. Alors le Domaine existe encore ?

— Bien sûr, souffla-t-il. Mais il est... disons, mal vu dans la région.

— Pourquoi ? s'étonna l'elfe.

— C'est un peu long à expliquer, soupira le nordique. Pour faire simple, ils ont gagné une guerre il y a vingt ans et ont plus ou moins dominé l'Empire. Parmi les termes de l'armistice, ils réclamaient la reconnaissance de leur supériorité et le bannissement du culte de Talos.

— C'est ridicule, ricana-t-elle.

— Comment ça ? s'étonna Yngvar.

— Les elfes ne sont en rien supérieurs aux humains, expliqua-t-elle. Bon, vous vivez moins longtemps, c'est sûr, mais c'est même plutôt admirable, tout ce que vous réussissez à faire avec une vie aussi courte.

Yngvar se stoppa net, et la regarda avec intensité. Liinwen se sentit rougir.

— J'ai dit quelque chose de mal ? demanda-t-elle d'une voix timide.

— Je crois bien que c'est la première fois que j'entends un altmer reconnaître la valeur de la vie humaine, déclara-t-il, l'air encore sonné. Tout le monde pensait comme ça, chez vous ?

— Non, souffla-t-elle d'un air déçu. J'étais la seule.

— Oh...

Le nordique reprit sa route, plongé dans ses pensées, et poussa une porte. Ils entrèrent dans un bâtiment éclairé par une sorte de puits magique au centre de la structure, circulaire. Les murs étaient percés de multiples chambres, petites, mais à l'apparence confortable. Il grimpa un escalier, passa devant ce qui semblait être un réfectoire, et compta trois pièces avant de déposer sa protégée sur un lit impeccablement fait.

Une fois la jeune femme installée, il lui adressa un petit sourire.

— Voilà, c'est ici que vous logerez tout le temps de votre séjour à l'Académie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, prévenez-moi. Je suis à l'étage juste en-dessous.

— Merci, souffla Liinwen. Pour tout.

Yngvar se redressa.

— Reposez-vous un peu, lui conseilla-t-il. Je reviendrai vous voir un peu plus tard.

Elle hocha la tête, et il sortit. Ses pas décrurent peu à peu à mesure qu'il s'éloignait. La jeune femme resta donc seule avec ses pensées. Elle se glissa sous les couvertures, les yeux emplis de larmes qui remontaient peu à peu. D'un battement de paupières, sa vision se troubla. Malgré la promesse de l'archimage, elle doutait de pouvoir rentrer chez elle. Elle sentait qu'elle était bloquée dans le futur, que personne ne pouvait rien faire pour la ramener à son époque. Une fois de plus, elle avait fait une erreur. Elle avait encore utilisé un sort qu'elle n'aurait pas dû toucher, lu un parchemin que n'importe qui aurait su utiliser sans aucun effet secondaire. Mais pas elle. Comme si souvent dans sa vie, utiliser la magie avait provoqué une véritable catastrophe. Elle songea avec un pincement au cœur qu'ils avaient sans doute jugé inutile de la chercher. Elle avait sans doute été portée disparue, déclarée morte. Elle pensa à ses parents, à la déception de son père qui espérait depuis sa naissance la voir rejoindre les rangs des Yeux de la Reine. Elle réalisa qu'elle aurait aimé le rendre fier d'elle au moins une fois. Juste une. Elle ne le pourrait sans doute jamais, désormais.

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