Chapitre 6
Plusieurs jours passèrent, Vic ne revit pas cette Louisa., le seul moment où il pensa l'avoir aperçue fut lors du transport d'une personne en ambulance, il n'avait vu qu'une partie de son visage car elle était complètement recouverte d'une couverture chauffante et le reste était caché par la capuche de ce qui devait être un sweet orange. Mais ce fut le sourire de cette personne, qui lui mit le doute sur son identité.
Elle devait sûrement être envoyée au service des urgences de l'autre côté, suite à l'épisode de l'autre jour en kiné, donc si elle était déplacée d'un service à un autre c'est qu'il lui fallait plus que du repos, pour se rétablir de je ne sais quoi...
- Monsieur Langois on vous attend en kiné depuis cinq minutes ! Le ton sec et grave de cet infirmier démontrait bien que ça l'énervait d'être là et qu'il avait d'autres choses à faire que de s'occuper d'une patient adulte, en retard qui est censé savoir se débrouiller, dans le cas de Vic, en tout cas.
Au fil des semaines il avait compris son caractère et que même s'il était dur avec tout le monde, il se souciait vraiment de chacun, Vic n'arrivait quand même pas à le supporter. Donc sans se plaindre, Vic se dépêcha d'aller vers l' ascenseur et de descendre en kiné.
Nouveau record ! Heureusement qu'il n'y avait pas de radar sinon je me serais pris une amende pour excès de vitesse en intérieur, et un retrait de fauteuil un !
Alors qu'il s'apprêtait à passer la porte de la salle de la salle de kiné, il entendit son thérapeute en pleine conversation téléphonique. Bizarrement, il ne voulut pas se manifester, mais plutôt écouter et attendre.
- ...Encore ? C'est pas vrai je suis vraiment désolée...
...
- Si bien sûr que si je suis son kiné, c'est toi-même qui me l'avais demandé.
...
- Bon d'accord, est-ce tu sais au moins dans combien de temps elle sortira ?
...
- Bonne nouvelle ! Tiens moi au courant et passe le bonjour à Louisa.
Vic en resta bouche bée, son kiné connaissait l'un des proches de Louisa, ce qui expliquait qu'il soit aussi familier avec elle, mais surtout ce proche devait sûrement aussi travailler dans le domaine médical, sinon il n'aurait pas aussi facilement eu accès à la ligne téléphonique des kinés.
Alors que Vic avait réussi à se sortir cette banale histoire de la tête, elle revint au galop. Le problème, qui était d'ailleurs toujours le même c'est pourquoi ça intéressait autant. Mais à chaque fois qu'il se posait cette question, une image lui revint en tête : son sourire. Il devait savoir ! Mais pour l'instant, Louisa n'était pas encore revenue et même s'il se renseignait sur elle personne ne lui dirait rien à cause « Du secret médical ». Il devra essayer de savoir quand elle reviendra pour la questionner directement.
- Ah Monsieur Langlois enfin ! Je vous ai fait appeler il y a bien trois minutes, vous avez sept minutes de retard, alors dépêchez-vous de vous installer, on doit faire votre bilan mensuel ! La mine hargneuse du kiné était de retour et même plus que d'habitude on dirait. Il semblait être en train de passer ses nerfs, suite à la nouvelle qu'il venait d'avoir.
Sans discuter, Vic se plaça à côté d'une table de massage, enleva ses chaussures et s'installa. Le médecin sortit rapidement de la pièce et revint environ cinq minutes plus tard avec un dossier sous le bras. Il se dirigea vers la table de massage où Vic était allongé , y déposa un dossier et alla chercher une chaise pour se mettre à la hauteur de son patient. Il attrapa le dossier, qui en fait en était deux, cela Vic se remarqua quand le kiné en posa un derrière lui, et l'autre devant lui. Sur le dossier devant lui, il y avait écrit en grosses lettres VICTOR LANGOIS ainsi que le numéro de la chambre pour lui c'était la 18, c'est bien son dossier. Le kiné l'ouvrit et prit la première feuille à l'intérieur.
- Très bien ! Vous souvenez-vous de ce que nous avons fait à votre arrivée ? demanda-t-il de façon plutôt froide.
Vic lui fit comprendre que pas forcément, mais vu la façon dont le kiné lui expliqua la suite des opérations, que même qu'il avait répondu « oui » ça n'aurait pas changé, il aurait quand même réexpliqué. Au bout de quelques secondes d'explications, il se souvint de tout ce qu' ils avaient fait au début. Ce n'était évidemment pas des tests d'efforts aux niveau des membres inférieurs car il ne devait, ni ne pouvait pas encore bouger les jambes ils furent seulement réalisés sur les membres supérieurs, la seule chose qu'on fit aux jambes fut des tests de sensibilités. Une fois les explications terminées, ils commencèrent le travail ; un test, puis le deuxième, le troisième.
Alors qu'il n'en restait plus qu'un qu'un test, les deux hommes durent tout arrêter, car le kiné fut appelé auprès d'un des médecins, le thérapeute lui dit de souffler et il quitta la pièce. Vic se dit qu'il avait été sauvé par le gong, il profita bien qu'on lui dise de faire une pause, il n'en pouvait vraiment plus. Il était fatigué physiquement, des efforts qu'on lui demandait de faire, et moralement de voir, qu'en fait selon lui, il n'avait pas progressé depuis qu'il avait compensé. Il se demandait à quoi bon continuer alors que ça ne servait à rien. Au bout de quelques secondes de réflexion, il tourna instinctivement la tête, en direction d'une autre table de massage...
Le dossier est toujours là, une seconde... C'est celui de Louisa... Lamentis... Louisa Lamentis... Lamentis pourquoi ce nom me dit quelque chose ? Une seconde... Louisa est en chambre 13, mais elle se trouve où ? C'est vrai je ne l'avais pas encore remarqué j'ai vu une chambre 12 et 14, mais la 13...
Il n'eut pas le temps de continuer ses réflexions que le thérapeute revint en trombe, récupéra le dossier et ressortit presque immédiatement.
- C'est fini pour aujourd'hui, on terminera le reste demain... furent les seuls mots que Vic entendit avant que le kiné ne soit parti trop loin.
Vic ne se fit pas prier, se rhabilla, se rassit – avec quand même une certaine difficulté à le faire seul – dans son fauteuil. Au moment de franchir la porte de la salle, un autre kiné... Enfin une autre kiné, voulut entrer alors qu'elle poussait un patient, aussi en fauteuil. Par politesse Vic ne put s'empêcher d'écouter leur conversation.
-... Vous n'avez pas tort, sa réputation n'est pas usurpée, Martin Lamentis est bien le meilleur cardiologue du pays...
C'EST CA ! Quand je me suis réveillée, le Docteur Murffy à dit à l'infirmier en chef qu'il devait me prendre rendez-vous avec un cardiologue, et si possible Martin Lamentis. L'infirmier avait simplement dit que c'était impossible, puisqu'il avait pris des congés en urgence pour raison familiale. Le médecin n'avait pas insisté, mais c'est vrai que son changement d'expression m'avait bien surpris. Ça serait à cause de ça : Martin Lamentis est un proche de Louisa Lamentis et donc voilà comment il a réussi à parler au kiné. Bon maintenant plus qu'à l'attendre, la retrouver et lui parler.
Ne faisant attention à ce qui se disait autour de lui, Vic remonta dans sa chambre. Alors qu'il venait d'arriver à l'étage, il n'eut même pas le temps de sortir de l'ascenseur, qu'il sentit que quelque chose de bizarre se passait. Presque tout le personnel de la journée courait dans le même sens, chargé d'une montagne d'équipement de soin dans les mains. Tout se passait tellement vite, que même entre eux presque à chaque fois qu'ils se croisaient, chacun en sortant de la pièce où il était entré, était sur le point de renverser le suivant en sortant. Il sortit alors de l'ascenseur en faisant attention de ne gêner personne, puis par curiosité, il roula jusqu'à la fameuse pièce pour savoir ce qui s'y passait. Une fois à sa hauteur, il ne vit pas très bien à cause de toutes les personnes qui étaient devant, mais put bien distinguer que quelqu'un était allongé dans cette pièce qui était en fait une chambre. Mais avant qu'il ait eu le temps de n'en voir plus, un homme en blouse blanche... Oh non l'infirmier ronchon... Comme il aimait l'appeler. Le fusilla du regard :
- Vous n'avez pas d'autres personnes à espionner Monsieur Langois ?! Vous n'avez rien à faire ici, et je vous interdis de vous approcher de cette patiente, ou vous le regretterez amèrement. Le ton menaçant de l'infirmier faisait froid dans le dos. Alors que d'habitude Vic n'aimait pas lui parler comme ça, il ne chercha pas la confrontation.
- Bien Monsieur Monier. Il baissa la tête et ne dit plus rien.
L'infirmier continuait à le fusiller du regard.
- Pierre tu peux venir, on n'arrive pas à la calmer, elle est en train de se débattre. Malgré le nombre de personnes au chevet de la malade, cela ne semblait pas suffire.
A ce moment Vic se dit que si un regard pouvait tuer il serait déjà mort, vu la façon dont à présent Monier le regardait, il était presque en train de le lui reprocher qu'à cause de lui il ne pouvait pas s'occuper de sa patiente. Il lui fit comprendre d'un geste du bras de s'en aller. Vic ne se fit pas prier et se dit seulement qu'il reviendrait quand ça serait plus calme. Mais juste avant de partir, il vit quelque chose d'étrange : Pour une fois, Louisa ne souriait pas, il crut même voir une larme couler sur sa joue. Mais impossible pour lui d'en être sûr vu qu'à ce moment on lui claqua la porte au nez.
Étonnamment, la journée passa plus rapidement. Une fois que le repas fut donné à tous et les soins prodigués, Vic attendit simplement que le relais soit passé à l'équipe de nuit pour se diriger vers la fameuse chambre. En observant attentivement la porte, il comprit que le numéro était en partie effacé. C'est vrai que depuis le début il pensait que c'était un simple bureau.
Il était encore perdu dans ses pensées, à tel point que quand la porte de la fameuse chambre s'ouvrit brusquement, Vic fut tellement surpris qu'il fit un bond tel que s'il ne s'était pas accroché à son fauteuil, il aurait pu basculer et tomber.
- Qu'est-ce que tu me veux ?! La jeune femme qui avait ouvert la porte, était bien celle qui était à peine arrivée déjà repartie, lors de la séance de kiné et qui était sur le brancard l'autre jour. Mais aujourd'hui, elle avait l'air plutôt en meilleure forme vu la façon dont elle parlait, presque plus froide que Monsieur Monier. Vic prit peur et eut presque envie de repartir.
- Comment as-tu su que j'étais là ?
- Lumière, ombre, furent les seuls mots qu'elle eut besoin de dire, en désignant le plafond et le sol. Et sinon qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle encore plus froidement que tout à l'heure.
- Simplement faire connaissance, tu es la première que je rencontre d'environ mon âge...
Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'elle lui claqua la porte au nez. C'était la deuxième fois de la journée qu'on lui faisait ça, ça commençait à l'irriter. Bon, il se dit qu'il essayerait plus tard.
- Être amie avec un menteur comme toi, non merci ! Je ne sais pas ce que tu veux, mais je sais que tu ne veux pas simplement faire connaissance, alors va-t-en !
Vu la colère qu'elle exprimait, il n'était pas sûr de revenir... Mais un flash du sourire lui revint... Finalement si, il allait la revoir.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro