Hello !

Je ne fais pas vraiment de note habituellement sur cette fic mais je me permets de vous en faire une petite aujourd'hui néanmoins.

Ce chapitre peut être difficile à lire si vous avez assisté à un enterrement ou bien subit une perte vous ayant marquée.

Je me ferais un plaisir de vous faire un résumé en privé ou de vous en dire plus ici en commentaire si vous ne vous sentez pas de lire ce chapitre ou si vous n'avez pas su aller au bout.

Sachez juste que je n'écris pas du triste pour du triste, mais bien pour comprendre d'où vient Jungkook, et ce qu'il tente de surmonter petit à petit.

Ceci est donc la continuité logique quant à la suite de l'histoire.

Merci et bonne lecture.

<3

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Si l'église leur avait été interdite pour célébrer leur amour, elle leur avait été grande ouverte pour l'enterrer.

Jungkook était fébrile.

Il ne l'avait pas vraiment été durant la cérémonie religieuse qui venait de se terminer.

Comme il n'était pas croyant, l'avocat avait simplement écouté le discours du prêtre d'une oreille peu attentive. Cet homme qui s'était adressé à l'assemblée, qu'importait ce que sa tenue était censée dire de lui, n'était qu'un homme aux yeux de Jungkook. Et cet homme en question avait beau eu louer le Seigneur puis jurer que l'âme de Taehyung avait été accueilli au ciel, ça n'avait en rien réconforté le veuf.

Bien que sa place avait été prévue au premier rang, aux côtés des parents de son époux, Jungkook avait assisté à la cérémonie depuis le dernier, là où il attirait moins l'attention. Et, de là bas, cela avait été suffisamment compliqué comme ça.

Jungkook n'avait pas pleuré pourtant, il n'avait pas vraiment réagi non plus durant le sermon religieux.
Mais de ce fait, il avait senti que les quelques regards qui s'étaient attardés sur lui au loin avaient été lourds de reproche.

Très lourd.

Tu es veuf, bon sang, pouvait-il comprendre dans les yeux de ces invités. Pourquoi n'es tu donc pas éploré ?

Jungkook aurait dû être L'inconsolé, L'inconsolable.

Mais ce que ces gens qui le jugeait ignoraient, c'était que malgré ce que son apparence laissait croire, Jungkook était bel et bien anéanti.

Trois jours que Taehyung avait perdu la vie. Trois jours que la sienne avait perdu son sens.

Trois petits et misérables jours.

Seulement trois.

Ou bien déjà trois.

Jungkook ne savait pas vraiment comment le prendre, ni le ressentir et encore moins le décrire.

Il n'avait plus la notion du temps.
Il n'avait plus rien.
Il venait de perdre sa moitié, son âme sœur. Subitement.
Il était démuni et sans repaire, se sentant déjà partir à la dérive.

Trois jours que Taehyung était décédé, oui. Et Jungkook se mourrait déjà de rage et de peine.

Les proches du défunt, leurs amis - qu'importait qui ils étaient au fond - pouvaient bien le regarder comme ils le faisaient. Jungkook s'en fichait pas mal de ce qu'ils pouvaient penser de lui. Et il était suffisamment bien élevé pour ne pas faire un esclandre. Ou bien suffisamment soûl pour les ignorer sans mal...

Mais l'avocat le savait, que ce qui l'attendait ensuite serait plus dur encore. Qu'il allait sans aucun doute s'écrouler avant la fin de cette horrible journée.

Il quitta le lieu Saint en premier, arrivant ainsi au cimetière avant les autres invités, secondant le cortège funèbre.

Son pouls s'accélèra.

Ici, il ne pouvait plus se cacher. Ici, Jungkook se sentait plus vulnérable et seul que jamais.

L'herbe verte sous les chaises blanches était bien rase, le soleil en illuminant chaque brins. Les petits nœuds décoratifs accrochés sur le dossier des assises flottaient au gré de la brise fraîche. Quant à la stèle de son époux, elle était si fleuri que les morts d'à côtés auraient pu la jalouser.

Puis, il y'avait ce trou.

Non, Jungkook n'arrivait pas y croire.

Pour l'innombrable fois de la journée, il sortit alors de sa veste sa flasque en métal qu'il s'empressa de porter à ses lèvres pour ainsi inonder sa gorge d'un liquide brûlant.

Le chaud s'empara de son ventre, prenant soin cependant de laisser son cœur gelé.

Il rangea sa gourde de courage dans sa poche en voyant la horde de costume et de robe endeuillée se rapprocher.

Le brun ne cessait de réajuster la cravate noire serrée autour de son cou pour se donner constance mais surtout pour occuper ses doigts.

Il avait beau se tenir tête baissée face à l'assemblée qui prenait lentement place sur les chaises misent à leur disposition, cela ne l'empêchait pas de se sentir observé. Et tous ces visages qu'il savait tournés vers lui, ainsi que tout ces yeux braqués sur son chagrin, lui faisait trembler les mains.

Pourquoi le regardaient-ils ainsi ?

Qu'attentaient-ils de Jungkook ? Que devait-il faire pour satisfaire leur curiosité ?

Peut être rien. Possiblement que les regards le couvait juste, comme pour l'empêcher de s'effondrer. Mais cela ne faisait en réalité que ramollir ses jambes davantage.

En plus de sentir ses proches le fixer avec cette insistance désagréable, Jungkook les entendait également.

Malgré lui, il captait les reniflements, les condoléances brièvement échangées autour d'une poignée de main. Il percevait dans leurs voix toutes leurs larmes silencieuses versées pour Taehyung. Comme s'ils s'étaient déjà fait à l'idée qu'ils ne le reverraient jamais.

Jungkook, lui, ne s'y était pas encore fait, loin de là. Il n'avait qu'un souhait et qu'un espoir pour lors : se réveiller de ce cauchemar que tous ici rendait beaucoup trop réel.

Il les détestait pour cela.

Il releva finalement la tête quand la mère de Taehyung entra à son tour dans le cimetière. Elle était entourée de sa famille, de son mari, mais elle les laissa pour se diriger vers Jungkook qu'elle n'avait pas encore vu.

L'avocat n'avait pas eu le courage de lui faire face.

Oui, Jungkook était lâche aujourd'hui en plus d'être en colère contre le monde entier. Et même si certain pouvait penser qu'il n'en avait pas le droit, il se l'octroyait tout seul.

Il prit un grande inspiration discrète par le nez avant d'avancer lentement vers la mère de son époux pour ainsi la rejoindre.

Madame Kim s'effondra sur lui en larme dès le premier regard qu'ils s'echangèrent, partageant un chagrin que eux seul pouvaient comparer. Jungkook l'enlaca en posant ses mains sur son dos, le visage grimaçant d'une douleur interne qu'il n'arrivait plus à masquer désormais.

Il avait envie de tout lâcher, maintenant. De pleurer avec elle, enfin.

Mais il se fit violence pour rester debout, car il savait que quand il tomberait, personne ne serait à même de le relever.

Alors le brun fit ce qu'il pu pour être une bonne épaule sur laquelle pleurer. Car aujourd'hui, cette femme n'avait pas besoin que quelqu'un se lamente avec elle, elle avait besoin de soutien. Car aujourd'hui, cette mère enterrait son enfant. Son bébé. Son Taehyung.

Ils s'échangèrent quelque mots. Jungkook acquiesça quand la mère de son époux affirma que c'était une belle cérémonie, peu importait s'il ne le pensait pas. Il n'y avait rien de beau pour Jungkook aujourd'hui, toute sa lumière s'était changée en obscurité et même le soleil étincelant ne changeait rien à ça. Mais chaque mots réconfortant qu'il était en mesure de dire à madame Kim, il les lui offrit tout de même.

Monsieur Kim accompagna sa femme à son siège après avoir saluer Jungkook d'un sourire des plus triste.

- Tu sens l'alcool, Kook.

Bogum, le meilleur ami de Taehyung, lui fit le reproche à voix basse en le rejoignant. Jungkook grogna de mécontentement pour toute réponse. Bien sûr qu'il avait bu, comment aurait-il pu trouver le courage de venir ici sinon ?

- Pourquoi t'es tu mis au fond de l'église pendant la cérémonie ?

Il y'avait beaucoup de réponse à cela, en plus de son athéisme. Jungkook ne voulait voir personne, il ne voulait entendre personne non plus. Encore moins des mots de pitié qui ne changeraient rien à la situation, à sa vie, à son état. Beaucoup de réponse oui, mais il ne prit la peine d'en donner aucune pourtant.

- Sérieusement, que penserait Tae si.. -

Le brun attrapa l'ami du défunt par le col.

- La ferme, Bogum.

Bogum se défit de la prise de Jungkook alors qu'ils se regardaient tout deux l'air menaçant. L'ami du défunt soupira pour se calmer avant de fourrer la main dans la poche intérieur de son costume noir.

- J'ai corrigé ton texte, fit-il savoir au veuf en lui tendant le papier en question. Contente toi de lire ce qui est écrit, s'il te plaît. Ne fais pas honte à Tae en faisant passer son mari pour un ivrogne.

Jungkook ferma les yeux fortement tout en maudissant Bogum d'avoir raison.

D'une main bienveillante posée sur l'épaule du brun, l'ami du défunt s'excusa ensuite silencieusement pour ses mots durs.

C'était une journée éprouvante pour tout le monde.

- Je serais à côté de toi Kook, le rassura-t-il ensuite. Et si tu n'as pas envie de parler, rien ne t'y oblige.

Jungkook pesa le pour et le contre en fermant les yeux.

- Je vais le faire, assura-t-il en rouvrant les paupières.

Bogum hocha lentement la tête pour acquieser sans le quitter des yeux pour autant.

- Tu sais, commença le meilleur ami de Taehyung d'une voix emprunte d'inquiétude. On est tous triste et je..-

- Arrête, le supplia durement Jungkook, sentant la colère le titiller dangereusement. Je t'interdis de me dire que tu me comprends et que tu ressens la même chose que moi, t'entend ?

Bogum haussa doucement les épaules.

- C'est pourtant la vérité.

Un rire amer s'echappa des narines de l'avocat.

- Non, Bogum, lui assura-t-il, c'est loin d'être la vérité.

Jungkook ne le lâchait plus du regard, il avait la haine soudain.

Pour tout. Pour rien.

- Toi, tu vas rentrer chez toi après ça, poursuivit l'avocat, les dents serrés. Avec ta femme et ta fille. Ils t'empêcheront de t'écrouler, ils te feront sourire malgré tout. Moi je vais rentrer, seul, et je vais m'effrondrer. Je m'effondre déjà, regarde.

Bogum resta muet un instant face aux yeux du veuf qui étaient débordant de larme.

- Kook, je suis là, entreprit-il de lui dire. Tu n'as qu'à venir à la maison. On pourrait...-

- On pourrait quoi ? L'interrompit le brun, irrité. Parler du bon vieux temps ? Regarder des photos, boire un verre ?

Malgré l'ironie et l'agressivité plus qu'audible dans la voix de Jungkook, Bogum confirma d'un ton bienveillant.

- Oui, on pourrait faire tout ça.

Les sourcils de l'avocat, surblomblant ses yeux rouges, se relachèrent et son menton se mit à trembler.

- À quoi ça sert, hyung ? Lui demanda-t-il, désemparé. A quoi ça sert, tu peux me le dire ?

- Jungkook, soupira Bogum, dépassé et touché en plein cœur par la détresse de son ami. Je sais que c'est tôt, et je sais que c'est dur, mais tu as la force pour surmonter tout ça, tu y arriveras, lui promit-il.

C'etait les mots de trop. Jungkook sentait la tristesse et la colère l'accabler de toute part.

- Je n'en ai pas la force, ni l'envie, avoua l'avocat en détournant vivement le regard, la mâchoire serrée.

Un fois encore, l'ami de Taehyung posa doucement sa main sur l'épaule du veuf.

- Tu as l'éclat en toi, alors bats toi, s'il te plaît.

Jungkook s'éloigna d'un pas pour rompre le contacte physique que Bogum lui imposait, tout comme son réconfort qu'il n'avait nullement demandé.

Voilà pourquoi Jungkook n'avait voulu voir personne, et que personne ne lui parle. Désormais, ses émotions noirs et si fortes remontaient à la surface, et il se sentait complètement déborder par celles-ci.

- L'éclat que tu vois en moi et le même que celui des étoiles, cracha t'il à Bogum en rapprochant son visage du sien. Tu me vois briller mais je suis déjà mort !

- Taehyung n'aurait pas voulu..-

- Va te faire foutre ! S'emporta le brun en repoussant Bogum avec ses deux mains, ne supportant pas qu'il se serve de son mari pour le raisonner.

Le meilleur ami du défunt déglutit aux paroles et au comportement pleins de hargne du veuf. Bogum regagna finalement son siège quand les autres invités eurent fini de prendre place ; ils n'avaient d'ailleurs rien raté de leur échange.

Les nerfs en vrac, le cœur en lambeau, Jungkook alla s'assoire également, à la droite de monsieur Kim. Leurs sièges étaient perpendiculaire à ceux des autres invités. Ainsi, les proches avaient une vue imprenable sur leur souffrance.

Une musique démarra ensuite, une que l'avocat ne connaissait pas. Il était sûr que son mari non plus d'ailleurs.

Taehyung aimait le jazz.

Alors pourquoi ne pas en mettre ?

Pourquoi s'infliger une sonorité si accablante en plus du reste ?

Personne n'osait dire quoi que ce soit pendant que le chant larmoyant s'evanouissait dans la nature. Alors ils obervaient, silencieusement, le cercueil si près de ce trou.

Jungkook garda les yeux fermés tout le long, s'epargnant ainsi ce spectacle morbide que tous admiraient les yeux rivés sur lui.

Le moment venu, il fut invité à faire un dernier hommage.

Il y était, au moment tant redouté.

Jungkook se rendit donc seul derrière le pupitre en bois prévu à cet effet. Une fois face à l'assemblée, il dessera sa cravate tant il avait l'impression de suffoquer.

Il vit ses parents qui eux n'osaient pas le regarder dans les yeux, lui, leur fils. Celui qui enterrait son époux aujourd'hui, Taehyung. Taehyung, qui, à leurs yeux, représentait la seule erreur de parcours dans la vie de Jungkook. Jamais monsieur et madame Jeon n'avaient soutenu leur amour.

Jungkook ne s'était jamais sentit seul dans sa vie. Il n'avait jamais eu besoin du soutien de personne d'autre que celui de son époux. Mais maintenant que son mari allait bientôt reposer sous terre, Jungkook comprenait qu'il allait sentir cette solitude lui peser lourd. Terriblement. Mortellement.

Pour autant, jamais Jungkook ne pardonnerait à ses parents de n'avoir pas su prendre le temps d'apprendre à connaître l'homme qu'il aimait avant qu'il ne soit trop tard. Jamais.

Son regard baleya ensuite rapidement le reste des invités. La famille plus éloignée, ainsi que leurs amis. Il aperçut des connaissances de leur faculté de droit, des voisins, des collègues. Certains étant venu par politesse ou par acquis de conscience. D'autres avec de sincères intentions. Jungkook sut les distinguer grâce aux sourires encourageant qu'ils s'appliquaient à lui donner.

Après une profonde inspiration, le regard du brun se reporta sur son texte qu'il se mit alors à lire.

- Taehyung était...

Jungkook se stoppa en serrant les dents, fou de rage des corrections de Bogum. L'ami de Taehyung avait tout mis au passée. Si vite. Il avait osé raturer le présent, rendant brouillon son avenir. Comment avait-il pu...

- Taehyung est mon mari, reprit Jungkook, comme il l'avait préalablement écrit. Il est celui qui me connaît par cœur, celui avec qui j'avance et avec qui je voudrais encore avancer.

Jungkook leva le nez de sa feuille. Devant lui, tout ce monde ne représentait plus rien, il n'avait pas besoin ni envie de prouver quoi que ce soit.

Il posa alors son texte et pivota légèrement.

- Tae, tu es le seul à qui j'ai envie de m'adresser aujourd'hui.

Jungkook ne fit pas attention aux quelque fesses qui s'ajustaient sur leurs sièges par la gêne qu'il venait d'occasionner, non. Les dérangés n'avaient qu'à quitter les lieux. C'était ce que Jungkook souhaitait au fond. C'était sans doute égoïste de sa part, mais il s'en fichait.

Car plus rien ne comptait.

- J'ai commencé en écrivant "tu es", et puis je me suis arrêté. Je me suis rendu compte à quel point ces deux petits mots sont puissants, et à quel point ils ont fait mon bonheur durant presque dix ans. Tu es, c'est ce qu'il pouvait m'arriver de mieux.

Jungkook aspira une grande bouffée d'air qu'il trouva âpre avant de reprendre la gorge nouée.

- Tu es. Pourquoi cela sonne t'il comme le plus horrible des mensonge désormais ? Sans doute parce que tu étais, et que tu n'es plus. Et ces mots vont faire mon malheur pour les dix années à venir, et bien plus encore.

Son visage tremblait alors que ses larmes dévalaient ses joues, se freillant un chemin jusqu'à ses lèvres qui peinaient de plus en plus à sortir des mots audibles.

- Je t'ai promis bien des choses, et je me ferais violence pour tenir tout mes engagements. Mais il y'a une promesse pour laquelle je n'aurais pas besoin de me forcer. Le jour de notre mariage, où il y avait bien moins de présent qu'en ce jour où je n'ai pourtant envie de voir personne, je t'ai juré de t'aimer toute ma vie. J'en étais convaincu quand j'ai prononcé mes vœux, et j'en suis encore plus convaincu en ce jour qui s'apparente à celui où je te fais mes adieux.

Ce mot sonnait si faux à ses oreilles. Adieu, jamais il n'y arriverait.

- Tes vœux à toi me juraient de m'aimer au delà de la vie. Est ce que c'est vrai, Tae ? Est ce que ton amour pour moi t'as suivi, où que tu sois ?

Sa voix devenait murmure brisée et son menton s'agitait dans tout les sens. Sa langue ramassait l'eau salée tandis que ses mains ne cherchaient même plus à essuyer ces larmes qui peignaient son visage au couleur du chagrin.

- Tu es le seul à qui j'ai envie de parler mais tu es surtout le seul que j'ai envie d'entendre, avoua Jungkook dans un haussement d'épaule désemparé. Je veux t'entendre me dire " mon coeur, rentrons à la maison". Ouais, je veux juste t'entendre me dire ça. Je veux tellement... rentrer à la maison avec toi. S'il te plaît... Tae, rentrons à la maison...

Les conviés avaient portés leur main à leur bouche, s'empêchant ainsi de sangloter bruyamment. Les mouchoirs blancs decoraient les tenues noirs.

Bogum rejoignit Jungkook voyant qu'il n'arrivait plus à prononcer un mot, et d'une main sur le bas de son dos, il l'escorta à son siège. Mais Jungkook l'en empêcha, et partit sans se retourner malgré les appels incessant de Bogum dernière lui.

Il ne pouvait pas rester plus longtemps.

Il n'en pouvait plus.

Il avait besoin d'être... non. Il avait besoin de quelqu'un qui se transformait déjà en souvenir.

Quelque heures plus tard, l'avocat traversa le cimetière qu'il n'avait pas quitté pour rejoindre la dernière demeure de son époux.

La pelouse était vide désormais, les chaises n'étaient plus là, le trou était rebouché.

Taehyung n'était plus.

Jungkook comprit alors qu'une part de lui était morte elle aussi, et enterrée.

Il avança, ses jambes le guidèrent malgré lui devant la pierre tombale avant qu'elles ne cèdent le faisant se tenir à genoux.

Ça y'est, il était tombé.

Il lut les écritures dorées gravées sur le marbre gris : L'epitaphe de Taehyung faisait honneur à son statut de fils et d'époux.

Puis, il y'avait ces dates.

Celle de début et celle de fin.

L'espacement entre les deux étaient si court. Si injuste.

La brun posa sa main tremblante sur la stèle.
Elle était froide.

Jungkook essayait d'inspirer et d'expirer, mais ça ne passait pas. L'air entrait pourtant, mais il était saccadé, douloureux, tout comme les battements de son cœur.

Il n'y avait qu'une personne capable de le consoler pour lors, et Jungkook le savait pertinemment. Mais Taehyung n'était plus là. Son corps était sous terre désormais, tandis que son âme était au ciel, peut-être.

Jungkook, lui, était entre les deux, là où la présence de son mari était hors de portée mais où son absence l'atteignait de plein fouet.

Il était dans le purgatoire de ses sentiments qui, eux, jamais ne mourront.

- Tae... j't'en prie, reviens. J'ai encore besoin de toi.

Ce jour là, Jungkook pleura jusqu'à entendre son cœur se briser.

***

En se réveillant, Jungkook appuya la paume de sa main sur sa cage thoracique, le souvenir amer de cette horrible journée l'ayant suivit jusqu'ici.

Cet endroit... Jamais plus il ne voulait y aller.

Il avait si mal au cœur.

Cette souffrance à l'intérieur, celle d'un tisonier enfoncé profondément dans sa poitrine, il en avait l'habitude, il l'a ressentait chaque jour de son existence. Néanmoins, elle n'était pas toujours aussi douloureuse.

Quittant peu à peu le brouillard de son souvenir morbide, Jungkook ouvrit les yeux.

Malgré la pénombre dans laquelle il baignait, l'avocat décela ce dorée infini qui avait bercé ses yeux quelque heures plus tôt : Jimin avait les mains sous son oreiller, ses mèches blondes étaient en pagaille, sa lèvre inférieure légèrement en avant.

Jungkook ouvrit la bouche, troublé. Il n'arriva alors pas à détacher son regard de cet homme endormi à ses côtés, trop occupé à écouter ce qui cognait de moins en moins fort dans sa poitrine, à ressentir sa douleur s'estomper peu à peu.

Il dévisagea alors Jimin sans comprendre la raison de se calme inédit qu'il lui procurait par sa simple présence.

L'inconsolé. Jungkook l'avait été, oui. Mais peut-être bien qu'il ne l'était plus dorénavant, inconsable.

Le brun ne bougea pas, laissant le temps s'écouler alors qu'il admirait quelque peu l'homme allongé à ses côtés.

Mais, à mesure que le soleil se levait sur la chambre, les couleurs de cette dernière se révélaient à lui, le faisant quitter Jimin des yeux.

Où suis-je ?

<3