Chapitre XLV - Le vent
Après avoir épié une partie de la conversation entre son avocat et son ex-petit ami, Yoongi était parti s'adosser au muret qui longeait le palais de justice. Il y attendait Jimin, les yeux rivés sur le square d'en face.
Le vent faisait frémir les balançoires, le temps s'était gâté et les mômes, eux, étaient rentrés chez eux. Yoongi n'avait de cesse de regarder le lieu déserté, avec une nostalgie qu'il devait à son raisonnement. Il avait l'impression d'être sorti adulte du tribunal. Accablé de responsabilité, mais avec une nouvelle vie à découvrir. Pour lui, l'enfance, c'était terminé. Les conneries qui allaient avec aussi. Il le fallait.
Petit, Yoongi faisait beaucoup de bêtises. Lorsqu'il tombait, sa mère apaisait ses blessures. Elle soufflait sur ses genoux égratignés, sur ses coudes abimées, sur ses larmes pour les sécher. Mais, en grandissant, Yoongi s'était éloigné de ce vent de tendresse en faisant la découverte de quelque chose qu'il avait cru pouvoir tout remplacer. La drogue. Sa plus grosse bêtise, et de loin. Cela l'avait fait tomber si bas qu'il avait bien cru en perdre le souffle sans jamais réussir à trouver le second.
Lors de cette descente, il avait côtoyé la mort, l'amour et commis d'autres bêtises afin de se payer de la drogue plus dure. Plus dure envers lui-même. Il était alors entré dans une période telle qu'il avait décidé de rencontrer la fin plus tôt que prévu. Ce fut à ce moment qu'il rencontra Jimin, un vent de poésie. Puis Hoseok, un vent d'espoir.
Il avait brassé beaucoup d'air les concernant, promis des choses et brisé d'autres. Pour ce qui est d'Hoseok, Yoongi ne pouvait plus rien faire. C'était le choix du jeune homme aux cheveux roux que de ne plus désirer le voir. Bien que peiné, Yoongi faisait avec. Mais, à propos de Jimin, tout était encore possible.
Certaines personnes sont plus enclines à vous laisser une seconde chance, voire même une troisième puis une quatrième. Yoongi espérait que celle qui lui était à nouveau offerte avec Jimin soit la bonne, que le vent allait enfin tourner pour le blondinet. Et s'il pouvait jouer un rôle dans tout ça, il n'en partirait que le cœur plus léger.
Rien ne répare nos fautes, mais rien ne nous empêche non plus d'essayer de rafistoler ce que nous avons abîmé. Yoongi essayait et, dans le fond, c'était peut être tout ce qui comptait.
Il se décolla du muret sur lequel il était appuyé en voyant Jimin arriver.
- Alors, il a accepté de te revoir ? demanda-t-il au blondinet.
Jimin, qui sortait tout juste de sa conversation avec Jungkook, ne comprit pas comment Yoongi en était arrivé à lui poser une telle question.
- Oui, mais..- comment tu sais que...-
Yoongi alla à la croisée du blondinet en hissant son sac sur le dos, un rictus bordant ses lèvres.
- Pourquoi est-ce que tu crois que je t'ai fait venir aujourd'hui ? Ce n'était pas pour moi, mais pour lui.
Jimin papillonna des yeux.
- Mais...- je croyais que... tu avais peur de venir tout seul et..-
- C'est vrai, admit Yoongi, décontracté. Mais j'en ai un peu rajouté, histoire d'être sûr que tu viennes.
Jimin dévisagea Yoongi avec une expression nouvelle. À vrai dire, il était un peu perdu. Il ne s'était pas attendu à ce que Yoongi ait des intentions dissimulées derrière sa venue.
- Il fallait que tu viennes, pour le sauver, essaya de clarifier Yoongi.
- Le s-sauver ? répéta Jimin.
Ce mot le rendait anxieux, sûrement parce qu'il savait qu'ils cachaient bien des malheurs.
Yoongi plongea dans ses souvenirs partagé avec Jungkook, et ils n'étaient pas de ceux qu'on aime à se remémorer, mais de ceux qui forgent l'histoire d'un homme. En l'occurrence, avocat et client avaient écrit un bout de la leur ensemble.
- Lui et moi, on a tenu bon ces derniers mois. Je me suis juré de ne pas replonger s'il arrivait à me sortir de là. C'est à ça que je me suis accroché en cure, et aussi après. Mais je savais que, pour lui, ce serait différent. C'est à procès qu'il s'accrochait. Alors je savais qu'une fois fini, il se laisserait aller.
Un vent de panique souffla dans l'esprit de Jimin. Ses yeux tremblaient dans ses orbes, tout comme son cœur dans sa poitrine.
- Hyung, est-ce que Jungkook va se faire du mal ?
Yoongi hocha la tête, les lèvres pincées.
- C'était son attention.
Juste après le proces de Min Yoongi...
- Du sursis, maître, bravo ! s'exclama Yoongi en ricanant.
Jungkook soupira en sentant le bras de son client se poser lourdement sur ses épaules. Il s'en dégagea et lui fit face dans le couloir d'où l'on sort coupable ou innocent.
- Yoongi, vous êtes en probatoire maintenant, rappela-t-il à son client. Ça veut dire : faire ses preuves.
Yoongi hocha vivement la tête en humant l'air frais de cette liberté qu'il avait bien cru perdre.
- Je sais, je sais. Je ferais plus le con. J'ai vraiment cru que j'allais finir en taule, avoua-t-il soulagé et joyeux. Je vous en dois une, maître, merci.
Jungkook accepta ses remerciements d'un léger mouvement de tête.
- Pour tout vous dire, je n'y croyais qu'à moitié, dit l'avocat à son client. Comme vos déboires sont liés à la prise de drogue, le juge aurait pu vouloir vous enfermer pour être sûr que vous ne plongeiez pas encore une fois.
Yoongi ricana aigrement. Cette réflexion venait de le vexer, mais il tâchait de ne pas le montrer. Et si ça l'avait blessé, c'était sans doute parce que personne n'avait cru en lui comme son avocat l'avait fait. Personne. Le voir émettre des doutes avait éveillé en lui une certaine susceptibilité, d'autant plus que le sujet "camé" était sensible.
- À vous écouter, ça semble être une bonne idée. Vous auriez peut-être dû lui suggérer.
Son ton acerbe fit sourire Jungkook. Pas qu'il aimait mettre son client en rogne, non. Mais le fait que Yoongi fut piqué par ces mots prouvaient à quel point il était différent de celui qu'il était autrefois. Yoongi n'était plus ce garçon aux cheveux colorés, hargneux et insolent, malpoli, réclamant de l'aide partout alors qu'il n'était même pas prêt à s'aider lui-même.
- Je ne pense pas qu'enfermer un homme change sa nature profonde, lui répondit Jungkook. On change quand on décide de changer, pas parce que l'on nous impose quatre murs. Vous n'avez pas besoin d'aller en prison, Yoongi, vous n'êtes déjà plus le même qu'à notre première rencontre. Et puis, en tant qu'avocat, je plaide en faveur du désir de mes clients, pas pour ce qui est forcément le mieux pour eux.
Jungkook s'égara quelque peu dans ses pensées en poursuivant son raisonnement ; elles étaient dorées. La même couleur qui accompagnait souvent ses nuits.
- Dans la vraie vie, j'agis à l'inverse. Les gens désirent des choses sans se rendre compte d'à quel point elles sont nocives, dangereuses et inappropriées pour eux. Alors je fais des choix douloureux pour épargner les autres, du mieux que je peux.
Yoongi haussa les deux sourcils avant de faire mine de siffler.
- Eh bah ! C'est ce genre de merde que vous vous dites pour tenir Jimin à l'écart ?
Face à l'air inébranlable de son avocat, Yoongi ravala ses sarcasmes
- J'ai beaucoup parlé avec Jimin, vous savez. Il est fou amoureux de vous, lui fit-il savoir.
Jungkook serra la mâchoire et reprit sa route dans le couloir afin de rejoindre l'extérieur, il avait une clope à fumer avant d'aller remplir des papiers.
- Ouais, vu votre tronche de coupable, vous êtes déjà au courant, remarqua Yoongi tout haut en le suivant. Vous voulez savoir comment on commence une conversation qui s'est terminé y'a des mois ? Je vais vous le dire, moi : en disant tout ce qu'on a pas su se dire la dernière fois qu'on s'est vu.
En continuant d'avancer, Jungkook lui lança un coup d'œil accusateur.
- Vous avez écouté notre conversation ?
Yoongi innocenta son geste d'un mouvement d'épaule.
- Faut bien que quelqu'un veille sur lui, maintenant que vous n'êtes plus là.
Jungkook expira un rire glacial.
- Ça vous va bien de dire ça...
- Je plaide coupable ! plaisanta Yoongi en levant les deux mains en l'air.
Jungkook roula des yeux à son humour douteux puis Yoongi cessa de jouer à celui qui soufflait le chaud et le froid.
- Je sais que vous avez déjà tout prévu pour après le jugement. Comme une récompense, vous allez vous servir un verre puis un autre, jusqu'à oublier le nombre de bouteilles ouvertes. Et c'est ce que vous aviez prévu depuis le début, de tenir jusque là pour tout lâcher ensuite.
La mâchoire de Jungkook s'agita, allant d'avant en arrière.
- Suis-je si transparent ? Demanda Jungkook en essayant de tourner ça à l'humour.
- Vous ne l'êtes pas, mais je sais ce que c'est de vouloir baisser les bras, lui répondit Yoongi. Il est venu pour vous aujourd'hui, Jimin, pas pour moi.
Jungkook ferma les yeux un bref instant, comme si savoir ça lui faisait autant de bien que de mal.
- Pourquoi est-ce que vous me dites tout ça ? Demanda-t-il à son client.
Yoongi lui répondit avec une désinvolture qui lui était propre.
- Vous m'avez aidé, je vous aide. J'ai perdu Hoseok parce que j'ai pas été foutu de faire les bons choix. Je partage mon savoir ! revendiqua-t-il comme s'il était le plus sage des hommes. Si c'est pas suffisant, je peux aussi vous frapper pour vous remettre les idées en place.
Jungkook pouffa légèrement à cette évocation. Peut-être bien qu'avec le temps, il avait fini par apprécier Yoongi pour qui il était vraiment.
- Me frapper ne changera rien au fait que je n'ai plus rien à quoi m'accrocher, Yoongi.
Yoongi cessa de marcher alors qu'ils arrivaient tous deux près de la sortie.
- Si, vous l'avez lui.
Jungkook soupira son abandon. Ses pas s'étaient arrêtés aussi. Il n'avançait ni ne parlait, son inaction lui valu avalanche de reproches.
- Mais vous ne pensez qu'à vous, le critiqua Yoongi. Et aux conséquences que vos choix ont sur vous. Vous ne pensez pas à lui, à Jimin.
Jungkook se tourna et planta son regard noir dans les yeux de son client.
- Je ne fais que ça, articula-t-il, l'air mauvais et abattu à la fois.
- Alors, putain, qu'est-ce que vous attendez ?
Le ton de Yoongi était doux, plus doux que tout ce que son avocat avait entendu de lui. Pour autant, Jungkook n'arriva à rien répondre. Yoongi commença à partir, agacé au plus haut point de ne pas réussir à lui faire entendre raison.
- Je ne sais pas ce que j'attends, avoua Jungkook, et sa voix incertaine suffit à retenir son client.
C'était vrai. Au fond, Jungkook ne savait plus ce qu'il attendait. Ces derniers mois lui avaient appris que les vivants manquent autant que les morts qui ne reviennent pas à la vie, alors... Qu'est-ce qu'il attendait ?
Yoongi garda cette conversation pour lui et n'offrit à Jimin que la conclusion qu'il en avait tiré.
- Il allait boire, ou faire bien pire. Mais, maintenant, je sais qu'il ne le fera pas.
Jimin le fixait, tâchant de trouver par tous les moyens un faille à travers son assurance. Mais elle semblait sans borne.
- Comment tu peux en être sûr ? lui demanda-t-il alors.
Yoongi sourit en coin avant de le regarder.
- Ton Jungkook est d'accord pour que vous vous revoyez, non ? C'est que tes beaux yeux ont gagné, Jimin.
Jimin sentit l'espoir gonflé dans sa poitrine, au même rythme que le faisait la peur.
- Et si ce n'était pas suffisant ? Douta-t-il. Si... si je n'étais pas assez ?
Son incertitude fit sourire Yoongi.
- Je savais, et sais, que tu l'es. C'est pour ça que je ne lui ai pas donné ça. Ce sera à toi de le faire.
Yoongi lui tendit l'enveloppe qu'il avait gardé dans ses mains tout ce temps. Jimin s'en saisit, les sourcils froncés.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Quelque chose qu'il a mérité en renonçant à l'envie de replonger. Quelque chose que vous méritez tous les deux...
Jimin ouvrit le rabat mais Yoongi posa sa main sur la sienne pour l'en empêcher.
- Quand je serais parti.
Yoongi ne voulait pas d'effusions, et il craignait que le contenu de cette enveloppe en provoquent.
- Tu... tu t'en vas ? s'étonna Jimin, pris de court par la nouvelle.
- Oui. J'ai rendu les clefs de ma chambre à Jin ce matin. J'ai aussi laissé une lettre à Hoseok, vu qu'il ne veut plus me parler. Et... j'ai préparé ça, avant mon départ, expliqua-t-il en désignant ce que Jimin avait dans les mains.
- Merci... souffla simplement Jimin.
Sans même savoir ce que cette enveloppe contenait, Jimin se sentait reconnaissant que Yoongi ait préparé quelque chose pour Jungkook et lui.
- T'as pas à me remercier. Ce mec en a fait plus pour moi ces derniers mois que j'en ai fait pour ma propre mère en toute une vie. C'est quelqu'un de bien, qui n'a juste pas eu de chance dans la vie. Quand on y pense, on se ressemble un peu tous les trois, remarqua-t-il avec humour.
Jimin ne put que sourire, confirmant à demi-mot leur absence de chance évidente.
- Son mari aussi était quelqu'un de bien, reprit Yoongi. Je m'en rends compte maintenant. Un peu tard, vu qu'il est mort, mais bon.
- Hyung... souffla Jimin comme s'il avait blasphémé dans une église.
Sa réaction fit ricaner Yoongi avant qu'il ne devienne bien plus sérieux.
- Toi aussi, tu es quelqu'un de bien, Jimin.
- Je...-
Il interrompit Jimin.
- Tu m'as sauvé la vie. Je ne pourrais jamais te le rendre.
La bouche de blondinet se referma, ses lèvres tremblantes formèrent un début de sourire qu'elles avaient du mal garder. Un flot de larme devala ses joues. Il sentait le froid du vent passer sur elles.
- Savoir que je ne t'ai pas sauvé pour rien m'est amplement suffisant, hyung... murmura-t-il, la voix étranglée par l'émotion.
Yoongi tiqua, touché mais se sentant peu méritant.
- Ne pleure pas pour moi. Tu sais que je ne mérite pas tes larmes, j'ai été un vrai connard avec toi. S'il te plaît.
Jimin hocha la tête tout en la baissant puis essuya ses larmes. Les joues sèches, il releva la tête, ses cheveux blonds et son chandail soufflés par le vent. Il se tenait droit devant Yoongi, tâchant de faire fi des bourrasques. Il paraissait solide, mais ce n'était pas le cas.
Jimin souffrait de ce départ, parce qu'il était comme ça. Il n'aimait pas voir les gens auxquels il tenait s'en aller. Il remarqua néanmoins que la nature de ses larmes étaient inédites, car contrairement à celle versée lors d'un adieu aux morts, celles-ci contenaient l'espoir que Yoongi vive heureux. Car, oui, Jimin l'avait compris, lui et Yoongi ne se reverraient jamais.
- C'est beaucoup mieux, sourit Yoongi, le menton tremblant à son tour.
Quitter cette ville n'était pas rien, même si elle n'avait plus rien à lui offrir. Partir, partir loin. C'était ce que Yoongi avait de mieux à faire. S'éloigner des immeubles grisés par le carbone, des sens-interdits et des rue piétonnes. Mais le plus dur était de quitter cet ange qui l'avait autrefois secouru. L'émotion le prenait, il ne pouvait le nier ni le cacher. Elle était telle une tempête incontrôlable, qui tournait dans son esprit en sevrage. Yoongi faisait le fort, mais tout était encore frêle. Il suffirait d'une brise pour que tout s'envol ou vol en éclat.
La première fois que Yoongi avait subi le manque, il était à peine majeur. Naïf, il avait cru à une vilaine grippe. Puis, bien vite, il avait compris que cette vilaine douleur n'était autre qu'un désastre qu'il s'était causé tout seul. Il ressentait toujours ce creux grondant dans son corps, comme l'œil d'un cyclone réclamant d'engloutir quelque chose afin de se sustenter, mais Yoongi n'avait plus envie de le nourrir, ce vide. Fini de cacher les traces sur ses bras violacées, constellées de point rouge. Fini les conneries.
Yoongi ne savait pas encore ce qu'il allait faire. Il ne se voyait pas mimer la bonne humeur du parfait intégré, rire des blagues lourdingues de potentiels collègues balourds. Il aimait l'art, une parcelle de génie émergeant de la gouache, c'était à peu près tout ce qu'il savait. Peut-être que l'art ferait parti de sa nouvelle vie. Il angoissait sur son avenir sans somatiser, et il craignait sans le montrer.
Mais peu importe ses doutes sur son futur, Yoongi allait partir maintenant, et il allait le faire comme il était arrivé. En bus. Ce dernier venait d'ailleurs de s'arrêter, à la bordure du parc, sur le trottoir d'en face.
- Tu retournes à Daegu ? lui demanda Jimin en l'accompagnant jusqu'aux portes.
Yoongi inspira l'air à plein poumon.
- Je vais passer voir ma mère, mais je ne vais pas rester là-bas. Trop de mauvaises fréquentations m'y attendent. J'ai entendu parlé d'un endroit, Meonville. Qui sait, peut-être que le vent m'y conduira !
Jimin lui sourit, avec toujours cette larme coincée au fond des yeux.
- Je te souhaite bon vent, dans ce cas, hyung, lui dit-il, imposant et pourtant si fragile.
Yoongi se tourna vers lui, les yeux brillant.
- Merci...
Ils s'échangèrent un dernier sourire puis Yoongi monta dans le bus sans plus attendre. Il s'installa sur un siège côté fenêtre. À travers la vitre, Jimin lui fit un signe de la main qu'il lui rendit sans hésiter. Le soupir des portes se fit entendre puis le bus commença à s'éloigner.
Jimin ouvrit alors l'enveloppe et manqua de tout lâcher en voyant ce qu'elle contenait. Le vent soufflait. Des mèches blondes échappaient à son contrôle, tout comme le faisaient ses émotions.
Il regarda vers la route que ce bus avait emprunté, avec l'envie de courir derrière pour le rattraper. Mais là où le vent va, nul ne peut y aller.
Yoongi s'était tourné et n'avait rien raté de la réaction du blondinet. Il ferma les yeux en se rasseyant convenablement, apaisé, se remémorant les derniers mots qu'il avait échangés avec son avocat.
- Vous partez définitivement alors ? lui avait demandé Jungkook.
- Oui. Et ne faites pas comme si j'allais vous manquer, le taquina-t-il.
Son avocat lui avait souri avant de poser une main sur son épaule.
- Mon mari serait fier de vous.
Yoongi avait pouffé juste pour masquer le fait que ces mots le touchaient.
- Comment vous pouvez le savoir ?
- Parce que, moi, je le suis.
Il s'éloigna de la ville en souhaitant le bonheur à ceux qu'il y avait rencontré, aspirant à trouver le sien ailleurs.
Le vent peut être dévastateur et injuste, soufflant le toit des maisons et emportant tout sur son passage. Ou bien salvateur quand il trouve le calme, poussant les nuages avec douceur une fois décidé que la pluie n'a que trop duré.
<3
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