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Chapitre 3

L'aube perça à travers les lattes des volets du séjour. Quelques petits oiseaux entamèrent leur chant matinal avec souplesse et légèreté, et une douce chaleur vint chauffer les murs de bois du bâtiment. L'atmosphère qui régnait était significative d'une journée agréable pour quiconque habitait le village caché des feuilles, et chacun aurait été réveillé par une apaisante symphonie naturelle qui se jouait à l'extérieur, propice au beau temps et à la bonne humeur.

Le ninja aux cheveux d'argent referma la porte de sa demeure familiale derrière lui, non réceptif aux merveilles de la faune et de la flore, et partit en direction du terrain d'entrainement numéro cinq, bien conscient de son extrême avance.

Les rues du village étaient encore calmes, seuls quelques commerçants commençaient à ouvrir leur échoppe et installer leurs étalages pour le plaisir visuel des habitants de Konoha. Kakashi marcha d'un pas lent vers le terrain d'entrainement, la tête emplie de souvenirs d'une fleur de cerisier et d'un ninja blond. Il ne les avait quittés que la veille et pourtant... il avait la nette impression de les avoir perdus depuis longtemps.
Sakura... Cette fleur à la nature volupté faisant soupirer son âme. Ce nom chéri qui meurt sur ses lèvres et qu'il n'ose même plus livrer. Cette douce sonorité que lui rappelle la nuit naissante au travers de songes d'amour pour se venger du jour où son corps, son âme, son être s'en est épris pour toujours.

Plongé dans les méandres de sa mémoire, le Chûnin arriva au terrain numéro cinq sans s'en apercevoir, ses pas l'y ayant conduit d'eux même. Il s'arrêta, la tête baissée par le poids de la tristesse, avant de la relever et observer son environnement. La douce pente vallonée, bordée par le lit d'une rivière, était ponctuée de plusieurs arbres à port pleureur et fruitier, dont les branches se mouvaient avec élégance au gré de la brise matinale. Un petit coteau ensoleillé abritant un magnifique cerisier, dont les fleurs n'étaient encore que de petits bourgeons, attira l'attention du jeune ninja argenté.
Son cœur se serra. La vision de l'arbre fruitier lui fit remonter en mémoire le souvenir d'un bel après-midi d'été dans un parc de Konoha, accompagné de celle qu'il aimait... Il se rapprocha du Yaezakura et posa une main sur le tronc en fermant les yeux.

Une douce caresse dans ses cheveux le fit soudain sortir de sa rêverie passagère. Deux petits pétales sortis trop tôt de leur cocon naturel avaient volés souplement, tournoyant l'un atour de l'autre comme deux amants, pour venir se poser avec légèreté sur sa chevelure argentée. D'une main, il attrapa le couple passionné et les déposa au creux de sa paume. Il les regarda intensément, le mouvement du vent les liant et les repoussant alternativement comme si la nature influençait leur rapprochement. Finalement, une petite brise les emporta à nouveau dans les airs, et le souffle naturel leur permirent de reprendre leur danse effrénée. L'adolescent regarda ce simple spectacle, le cœur gonflé d'amertume. Il délia son bandeau frontal et ferma les yeux, le doux alizé laissant ses cheveux flotter librement, ses seules pensées ancrées sur les deux pétales dansant comme des amants transis, à l'image de deux Chûnin.

Quelques instants plus tard, il ne sut combien de temps exactement, une main douce sur son épaule le sortit de sa torpeur. Il ouvrit les yeux et rencontra un fin sourire encadré de plusieurs mèches brunes et de deux marques violettes.

- "Rin...", murmura Kakashi.

- "Salut Kakashi. Tu as toujours été très attaché au respect des horaires, mais je ne pensais pas te retrouver ici aussi tôt", lui dit la Kunoïchi avec un petit sourire.

- "Uh... c'est vrai que je suis assez matinal aujourd'hui", lui répondit-il d'un ton détaché.

- "Hâte de te battre à nouveau contre Obito ?"

- "... Pas spécialement... juste un besoin d'être seul avec la nature..."

Rin leva un sourcil perplexe et n'eut pas le temps de questionner son ami car leur Senseï sauta d'une branche pour les rejoindre.

- "Ohayo Minato Senseï !" s'exclama la jeune fille.

- "Ohayo Rin, Kakashi. Obito n'est toujours pas là à ce que je vois..."

- "Non, comme d'habitude Senseï."

- "Avec le temps, je ne devrais même plus être surpris", ajouta le blond avec un petit rire.

Rin esquissa un sourire et se reporta sur le jeune homme masqué. Kakashi regardait les nuages défiler avec grâce et volupté dans le ciel, ses yeux reflétant un étrange sentiment qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion de voir chez son ami.

- "Kakashi... Tout va bien ?"

- "Uh ? Oh oui oui", dit-il, reprenant la naturelle contenance qu'il avait auparavant.

Rin lança un coup d'œil à Minato qui scrutait également son élève les yeux plissés. Elle n'était donc pas la seule à s'interroger sur l'étrange comportement de l'argenté, et à la tête de son Senseï, celui-ci n'en était visiblement pas à sa première observation anormale du Chûnin.

Rin ne poursuivit pas son questionnement auprès du jeune homme, sachant pertinemment que celui-ci ne supportait pas que l'on se mêle de sa vie privée. Elle ne pouvait cependant pas occulter de sa mémoire cette impression qu'elle avait eu en observant les pupilles ébènes de celui qu'elle aimait en secret. Etait-ce... de la tristesse ?


Une bonne demi-heure plus tard, l'Uchiha aux lunettes orange arriva, essoufflé, auprès de son équipe.

- "Désolé, une vieille dame m'a demandé de l'aider en chemin parce qu'elle..."

- "Avait son chat en haut d'un poteau électrique qui ne voulait pas descendre", termina Minato avec un sourire moqueur.

- "Ah ah ah, désolé Senseï pour le retard... !"

- "Eh bien l'essentiel, c'est que tu sois là pour qu'on puisse reprendre l'entrainement."

- "Oui, bien sûr. Ohayo Rin !" salua Obito joyeusement avant de saluer Kakashi d'un signe de tête un peu hautain.

Kakashi le regarda et haussa les épaules.

- "Ohayo aussi Obito."

Le concerné ouvrit de grands yeux, réellement surpris par l'attitude de son ami.

- "Attends, tu me dis bonjour comme ça ? Sans rappel des règles de ponctualité, du devoir du ninja, sans « ceux qui ne respectent pas les règles sont des moins que rien », rien du tout ?"

- "Faut croire...", répondit l'argenté d'un ton neutre.

- "Tu ne me traites pas de déchets, d'imbécile ?"

- "Non... C'est inutile. Tu es là, c'est tout ce qui compte..."

Le ton de leur ami était fuyant, comme preuve d'un sens caché à travers cette simple phrase. Il pencha la tête, mélancolique, fixant un point imaginaire à travers les arbres qui bordaient le terrain. Obito lança un regard étonné aux deux autres ninjas qui haussèrent les épaules discrètement pour témoigner de leur même incompréhension.
L'Uchiha poussa un petit soupir avant de se reprendre. Son rival n'était visiblement pas au mieux de sa forme, quoi de mieux pour le taquiner un peu ? Après tout, lui ne se gênait jamais pour le reprendre sans cesse, il avait le droit à sa revanche, n'est-ce pas ?

- "Kakashi Hatake aurait-il enfin reconnu son infériorité face au grand Obito Uchiha ?" lança-t-il, un sourire narquois sur le visage, les bras croisés.

Le ninja gris écarquilla les yeux et secoua légèrement la tête avant de se reconcentrer sur son deuxième rival attitré avec Gaï.

- "Toi ? Supérieur à moi ? Tu n'es pas sérieux ?" lui répondit-il avec un petit rire suffisant.

- "Hmpf. Je me disais bien aussi... Te voir rêveur et « sympathique » est de courte durée."

- "Tu pensais franchement que j'allais rester de marbre face à une telle énormité que tu m'as sortie ?"

- "On peut toujours espérer."

- "Ça ne sert à rien d'espérer dans notre monde... ça ne conduit qu'à la perte..."

- "... Dis-moi, tu as décidé de plomber l'ambiance aujourd'hui ?" s'agaça Obito.

- "Comment ?" s'étonna Kakashi.

- "D'habitude tu me reprends sans cesse, tu es concentré sur l'entraînement et tu ne tolères aucun signe de faiblesse. Pas que j'aime vraiment ça, même pas du tout, mais au moins on n'a pas tous envie de partir se passer la corde au cou."

Kakashi vit rouge et sans réfléchir saisi brutalement le col du brun. Ses yeux lançaient des éclairs et ses mâchoires étaient crispées.

- "Ne parle pas de choses qui te dépasse", siffla-t-il. "Tu n'es qu'un gamin stupide et ignorant des horreurs de la vie, de la mort, et des pertes. Tu veux que je te reprenne ? Eh bien soit ! Mais ne traîne pas dans mes pieds pour raconter de telles absurdités ! La vie n'est pas un simple entraînement avec Rin, Senseï ou moi. C'est un enchaînement de drames qui te hantent jusqu'à la fin de tes jours, un poids si lourd à porter qu'il menace d'exploser dans ta poitrine ! Alors, ne me parle plus de mort de manière aussi détachée ! Tu ne sais pas ce que c'est ! Ne te fous pas de moi !" s'écria-t-il finalement, ses poings si serrés que ses jointures en devinrent blanches.

- "Kakashi, arrête", le coupa Minato d'un ton sec. "Lâche-le."

Le Chûnin sembla reprendre ses esprits et desserra avec lenteur son emprise sur le col de son rival, avant de baisser la tête.
Obito et Rin regardèrent d'un air inquiet et stupéfait leur ami. Jamais Kakashi n'avait perdu son sang-froid, même pour faire des remarques à Obito. Il était perpétuellement calme, sec et froid certes, mais toujours d'une impassibilité légendaire.

- "Je... Pardon", dit-il dans un souffle.

Obito le fixa, toute trace de moquerie ou d'agacement disparue de son regard, devenu indéchiffrable. Il s'avança finalement et le dépassa sans plus lui prêter attention. Rin regarda tristement son ami aux cheveux d'argent, dont les épaules tombaient misérablement, avant de rejoindre son meilleur ami de toujours. Minato posa une main amicale sur l'épaule de son plus brillant élève, puis suivit la trace des deux autres.

Kakashi trembla légèrement. Que lui avait-il pris ? Pourquoi avait-il ainsi perdu son sang-froid ? Il avait agi comme un imbécile... Obito n'y était pour rien et lui, bêtement, avait reporté sa colère sur le brun à lunette. C'était lui l'idiot, le gamin stupide. Il n'avait pas fait honneur aux paroles de Naruto et Sakura sur l'importance des coéquipiers, des amis... Sa peine, sa colère, sa tristesse l'aveuglaient trop au point de nuire à ses compagnons. Sakura n'aurait pas voulu ça... Il le savait. Et malgré tout, cette plaie était si vive qu'il ne pouvait s'empêcher de laisser son cœur s'exprimer... Il doutait même qu'elle puisse cicatriser un jour.

Quelques mois plus tard, fin de journée, terrain numéro cinq

L'équipe de Minato n'avait pas eu de missions importantes jusqu'en ce début d'automne, qui avait annoncé le début de la treizième année de l'adolescent aux cheveux gris, leur laissant libre court à leurs entraînements, toujours plus poussés, toujours plus ardus.

Obito avait rapidement pardonné à Kakashi son éclat de colère, même s'il ne comprenait toujours pas ce qui pouvait bien arriver au Chûnin. Le jeune homme était sans cesse plongé dans de profondes phases mélancoliques dont il sortait rarement, préférant rester seul à contempler les nuages à l'ombre d'un cerisier en fleur. Son attitude était de plus en plus paradoxale avec ce qu'il avait toujours été auparavant. Il arrivait toujours en retard, parfois même plus qu'Obito, parlait peu, ou seulement pour lancer quelques mots d'encouragements à ses amis, ce qui avait eu le don de les laisser pantois la première fois, et sa perpétuelle mélancolie l'empêchait d'incarner sa légende qui se dessinait peu à peu, celle d'un génie.

A chaque fois que ses amis lui demandaient la raison de son malaise, Kakashi se refermait comme une huître et prétextait avoir une importante affaire à régler, avant de s'éclipser aussi discrètement qu'une ombre. Ses nerfs étaient sans cesse à fleur de peau, et il prenait à cœur chaque instant qu'il passait avec ses deux équipiers et son Senseï. Minato avait été soulagé de voir que les trois shinobis construisaient petit à petit un véritable esprit d'équipe, mais son inquiétude avait grandi lorsque Kakashi avait repris les entraînements et que celui-ci n'excellait plus autant qu'avant. Bien sûr, il avait plusieurs fois essayé d'aborder le problème avec le jeune homme, sous divers angles possibles, mais face au brusque réflexe de rejet de discussion, il avait préféré laisser ce problème de côté, en attendant que la douleur du shinobi gris s'apaise.

Les lueurs orangées qui zébraient le ciel annonçaient la fin d'une journée intense d'entraînement. Obito s'affala sur le sol, la poitrine se soulevant avec rapidité.

- "Je n'en peux plus ! Je suis éreinté !"

- "Un bon bain chaud ne sera pas de refus ce soir", soupira Rin en s'allongeant à côté de son ami.

Kakashi s'assit dans l'herbe face à ses coéquipiers et passa une main fatiguée dans ses cheveux. Minato les rejoint et prit place sur un rocher, les surplombant légèrement.

- "Vous avez bien travaillé, je suis fier de vous."

- "Oui, mais vous nous avez vaincu Senseï...", dit Obito, déçu.

Kakashi tiqua à l'entente de cette phrase qui le remonta quelques mois en arrière au terrain numéro trois, après un entraînement avec Naruto et Sakura.

- "Ce n'est pas l'important, Obito", dit-il dans un murmure.

Ses trois compagnons le fixèrent, perplexes.

- "Comment ?"

- "Ce n'est pas ce qui importe", reprit-il d'une voix forte en plongeant son regard dans celui qui était devenu peu à peu un ami.

- "Qu'est-ce tu veux dire ?" demanda Rin, intriguée.

- "C'est l'efficacité du travail d'équipe qu'il faut retenir", commença-t-il, emplis de nostalgie en reprenant les paroles du blond et de la rose. "Ce ne sont pas les techniques utilisées et notre force que tu dois retenir, c'est notre coordination. Chaque attaque était calculée et mesurée sur les capacités de l'autre pour pouvoir venir à bout de notre adversaire. Pour un shinobi, c'est ce qu'il y a de primordial. Tu ne peux compter uniquement sur ta force car, même si elle est grande, elle ne sera certainement pas suffisante pour venir à bout d'ennemis puissants. C'est l'union qui fait la force, Obito."

- "Kakashi...", murmura Obito sous l'émotion.

Minato esquissa un petit sourire. Ils n'avaient pas réussi à le vaincre, et le jeune homme aux cheveux d'argent n'était pas au mieux de sa forme, mais il savait. Oui, à présent il en était certain. Ses élèves avaient enfin compris ce qu'était le travail d'équipe si important pour les shinobis. Kakashi avait réussi à aller au-delà du précepte qu'il s'était attelé de suivre sans relâche après la mort de son père. Il avait compris maintenant ce qu'était le véritable devoir du ninja et qu'elle était la tâche qui lui incombait réellement. Le jeune homme était fin prêt à recevoir ce qu'il méritait amplement. Il était prêt à être Jônin.

- "En effet Kakashi. Tu as tout à fait raison", acquiesça Minato avec satisfaction. "Et c'est pour ça que vous m'emplissez de fierté aujourd'hui."

- "Senseï... !" dit Rin, émue en portant la paume de sa main sur sa joue.

- "Vous avez amplement mérité de vous reposer pendant quelques jours."

- "Des vacances ? Super !" s'exclama Obito.

- "Uh, profitez-en car la semaine prochaine, nous repartons en mission."

- "Qu'est-ce que ce sera ?"

- "Je ne connais pas encore les détails, mais comme la Troisième Grande Guerre des ninjas a déjà commencé, je me doute que ce sera une mission qui visera à affaiblir notre ennemi le plus proche, à savoir les ninjas d'Iwa qui ont envahi le pays de Kusa."

- "Une mission de cette importance ?"

- "Oui, vous en êtes capables à présent", répondit Minato avec un sourire. "Et lorsque cette mission sera terminée, vous serez considérés comme de véritables héros !"

- "Ah oui ! Obito le héros de Konoha, ça sonne bien", se vanta l'Uchiha sous le regard amusé de Rin et de leur Senseï.

Le cœur de Kakashi rata un battement. Des héros ? N'était-ce pas ce qu'il avait lu sur leurs pierres tombales ? Obito Uchiha, Rin Nohara, morts en héros.
Un long frisson remonta le long de sa colonne vertébrale et il serra les poings avec force. Non, ça n'allait pas se passer comme ça. Il l'avait promis à son lui du futur, à Tsunade-Hime, à Naruto, à Sakura. Il les sauverait de leur destin tragique car il était hors de question que ses amis meurent ! Son futur ne se répéterait pas, foi de Hatake !

Minato nota la tension soudaine qui envahit le Chûnin et décida de libérer ses élèves. Alors que Kakashi se leva pour rejoindre son domicile, le Namikaze l'interpella.

- "Kakashi, j'aimerais te parler d'une chose importante."

Le concerné leva un sourcil interrogateur, avant de s'exécuter et de s'asseoir sur le même rocher que le blond.

- "Tu as énormément progressé ces derniers temps, surtout avec cette nouvelle technique, le Chidori."

- "Uh, j'avais commencé à la créer avant... enfin, il y a plusieurs semaines déjà", se reprit l'adolescent aux cheveux argentés. "Elle n'est pas encore tout à fait au point, mais quand elle le sera, je pourrai vous la montrer ainsi qu'à Obito et Rin."

Minato haussa un sourcil. Quelque chose lui disait que son élève avait été sur le point de dire « avant la mission à Rôran ».

- "Je n'étais pas sûr au départ car, malgré ton respect des règles et ton incroyable talent, tu ne saisissais pas la véritable nature du rôle du ninja, mais en peu de temps tu as complètement révisé ton jugement."

- "Pas sûr ?" souleva Kakashi, interrogateur.

- "Uh... Comme tu l'as dit tout à l'heure, c'est l'esprit d'équipe qui incombe au devoir du ninja, c'est pour cela que dès votre admission au rang de Genin, vous êtes répartis par trois. Comme tu n'avais pas saisi cela, je n'étais pas sûr de mon jugement envers toi."

- "Que voulez-vous dire ?"

- "Je pense que tu es prêt à présent à passer au rang supérieur. Tu es prêt à devenir Jônin."

Kakashi écarquilla les yeux de stupeur. Avait-il bien entendu ? Minato Senseï avait bien dit qu'il le pensait apte à devenir un Jônin ? Etait-ce là ce qu'avait vécu son lui du futur ? Etait-il lui aussi devenu un Jônin aussi jeune ? Non... il ne fallait pas qu'il se réfère à ce que son double avait vécu. Cette époque-là était révolue, tout comme lui et les autres... Ainsi que sa belle Sakura...

Son cœur se serra. Il ne pouvait s'empêcher de toujours repenser à la Kunoïchi. Chaque soir, il relisait encore et encore son petit journal intime qu'elle lui avait confié après l'échange de leur premier baiser ce soir d'été au clair de Lune, entourés seulement de quelques lucioles voletant souplement à travers les herbes hautes.

- "Kakashi...", murmura Minato d'une voix douce en s'apercevant de l'étonnant mutisme de son élève face à cette bonne nouvelle. "Je sais que tu ne vas pas bien en ce moment..."

Le ninja argenté soupira, las de cette douleur qui l'enserrait un peu plus chaque jour, et porta son regard sur l'horizon qui se voilait peu à peu d'un épais manteau sombre parsemé d'étoiles.

- "J'ai l'impression que tu as un poids énorme sur le cœur. Je sais pertinemment que tu n'aimes pas te confier, en particulier lorsqu'il s'agit de ta vie privée, mais... il est important de confier ce que tu as sur le cœur dans des moments de doute."

Le Chûnin tiqua en entendant cette phrase et reporta son regard sur le visage de son Senseï. Cette phrase... Naruto... C'était lui qui lui avait recommandé de se confier lorsqu'ils étaient tous les deux sur le toit du palais de l'Hokage après lui avoir avoué son amour pour Sakura.

Les mèches blondes du Jônin voletèrent autour de son visage fin et ses yeux bleu azur le regardèrent dans un mélange de bienveillance et de compassion. Le souvenir se mêlant à la réalité, la silhouette de Naruto se superposa à celle de son père. Le cœur de Kakashi réagit vivement dans un brusque sursaut qui le poussa à porter une main tremblante sur sa poitrine douloureuse.

- "Kakashi, est-ce que ça va ?" s'inquiéta le Namikaze.

Le jeune homme ne répondit pas, la tête baissée sous le poids de la souffrance d'une époque disparue et de personnes qu'il ne reverrait plus avant longtemps.

Minato posa une main rassurante sur l'épaule de son élève et s'aperçut du léger tremblement qui le parcourait. Par pur instinct protecteur, il le serra dans ses bras comme un père le ferait avec son fils.

- "Kakashi, écoute... Je n'aime pas te voir comme ça. Tu es comme un fils pour moi et je ne supporte pas l'idée de te voir dans un tel état. Prends-le temps qu'il te faut, mais explique-moi ce qui ne va pas. Libère-toi de ce fardeau qui te pèse et t'obsède."

Le fils de Croc Blanc ne réagit pas lorsque son Senseï l'enserra. Depuis son séjour dans le futur, il ne s'offusquait plus autant des marques d'affection qu'on pouvait lui porter, car il avait réalisé à quel point ces simples gestes avaient manqué à son enfance, trop rapidement détruite.

- "C'est si dur Minato Senseï...", dit-il finalement dans un murmure plaintif.

- "Cette difficulté ne sera que plus grande si tu laisses cette douleur t'envahir de plus en plus."

Kakashi poussa un nouveau soupir tout en se dégageant de l'étreinte de son Senseï. Il reporta à nouveau son regard sur un point fixe de l'horizon et inspira légèrement avant de commencer à livrer son secret.

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