Chapitre 2
Les phrases en italique dans les dialogues font référence à des séquences de la Partie I: Un Voyageur Inattendu
Bonne lecture :)
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Village de Konoha
Le village grouillait de vie comme à son habitude. Les gens s'amassaient autour des petits commerces, prêts à consommer ou à acheter les produits que proposaient les nombreux marchands de Konoha. Les mères discutaient entre elles, les bras chargés de victuailles pour les besoins de leur foyer, tandis que leurs enfants se chamaillaient et passaient entre leurs jambes, manquant de les déstabiliser à plusieurs reprises.
Le spectacle était apaisant et emplissait le cœur de bonne humeur de chaque nouvel arrivant au village, mais ce n'était pas le cas de Kakashi. Tout son monde s'était écroulé dès le moment où le sourire de Sakura avait disparu pour toujours, l'emportant à travers les époques pour qu'il revienne à la sienne. Lui qui ne voulait pas s'attarder dans son futur au départ, il avait eu le cœur broyé quand il avait été contraint de le quitter. Il ne pouvait s'attacher aux gens... ils disparaissaient à chaque fois de sa vie... Quelle injustice... Il comprenait maintenant cette sensation qu'avait ressentie son double de trente ans... Une cruauté sans nom à laquelle il ne pouvait se détacher...
Il suivit d'un pas lent et peu motivé ses ainés jusqu'à l'office de l'Hokage. Arrivés devant la porte, ils toquèrent avant de rentrer dans la salle après y avoir été invités.
- Minato, Shibi, Chôza et Kakashi, je vous attendais, annonça le Sandaïme.
- Sarutobi-sama, salua Minato en s'inclinant, suivi des trois autres.
- Comment s'est déroulée votre mission à Rôran ?
- Nous avons réussi à vaincre Mukade une bonne fois pour toute. Comme vous le saviez, il se faisait passer pour le conseiller de la Reine Sâra depuis maintenant six ans. Nous avons réussi à la sauver in extremis car il avait tenté de la tuer. Il en avait après la Veine et a réussi à la contrôler, mais nous sommes intervenus à temps et nous avons réussi à le détruire.
- Aucune perte à déplorer ?
- Aucune, heureusement.
- Eh bien c'est un soulagement, soupira Hiruzen Sarutobi. Ce Mukade aurait bien pu représenter une menace beaucoup plus importante s'il n'avait pas été arrêté à temps. Nous aurons donc à nous passer de projet de nuisance de sa part. Merci pour le rapport Minato. Vous pouvez vous retirer maintenant.
- Bien Sandaïme-sama.
Les trois Jônin s'exécutèrent sans broncher, suivi du Chûnin aux cheveux d'argent qui adressa un regard de reproches au Sandaïme. Décidemment, cette époque était encore différente de celle qu'il avait connue sous la direction de Tsunade. Aucune reconnaissance pour le travail accompli, aucun remerciement, aucune prise en considération de leurs états d'âme. Bien entendu, il était un shinobi, une arme au service du village, rien qu'un outil, et il n'aurait pas tenu compte de cela avant cette mission, mais tout avait changé... Il avait profondément changé en tant qu'homme et ninja. Et pour cette raison, il ne pouvait se permettre de ne pas noter à quel point la société, dans laquelle il vivait à présent, était polluée par une conception matérialiste et inappropriée de ce que devait être un shinobi.
Hiruzen leva un sourcil interrogateur en s'apercevant du regard perçant du jeune homme masqué. Ce dernier suivit finalement son Senseï avant que l'Hokage ne l'interroge quant à son étrange comportement.
Qu'arrivait-il donc au fils de Croc Blanc ?
Une fois dans le couloir, Shibi et Chôza laissèrent le maitre et son élève. Kakashi marchait devant son Senseï d'un pas sûr, mais Minato perçut une légère tension qui parcourait le dos droit, presque raide de l'adolescent. L'aspect sûr de lui n'était qu'une étrange façade qu'il s'imposait et, bien que ses pas n'étaient pas hésitants, il nota le léger frémissement des doigts relâchés de son cadet. Il savait pertinemment que le Chûnin avait pour habitude constante de ne pas montrer ses faiblesses et sa douleur, quant à la perte de son père, en affichant un air hautain et en rabâchant son intérêt tout particulier au respect des règles. Mais dans le cas présent, Kakashi était quelque peu... différent. Il n'avait pas son masque de froideur habituel. Certes un regard froid et détaché comme d'habitude... mais, chose étrange, déçu et triste... ?
Kakashi s'éloigna rapidement de l'office de l'Hokage suivit par Minato. Celui-ci s'approcha de lui pour marcher à son niveau et s'apprêta à le questionner par rapport à son attitude et à ce qui s'était passé dans l'antre de la Veine à Rôran, quand un groupe de personnes vint précipitamment à leur rencontre.
- Kakashi ! Kakashi !
L'adolescent aux cheveux d'argent sortit de ses pensées et se reporta sur le groupe qui l'abordait avec tant de ferveur.
- Hmm... ? répondit-il, pas très enclin à parler à qui que ce soit.
- Tu m'avais promis d'accepter mon défi à ton retour de mission ! s'exclama un jeune homme à la coupe au bol.
- Ah oui ? Peut-être...
- Alors viens avec moi au terrain numéro quatre qu'on en finisse une bonne fois pour toute et que je puisse être enfin en mesure de te montrer qui est véritablement le plus fort d'entre nous deux ! Je te montrerai que je suis le meilleur, Kakashi ! poursuivit Gaï avec entrain.
- Oui, oui... Tu es le meilleur...
- Evidemment ! Je suis.... Hein ?!
- Kakashi... murmura la jeune Shizune.
- Qu'est-ce que tu as ? demanda Asuma, mâchouillant une brindille de la même manière qu'il tiendrait plus tard ses cigarettes.
- Quoi ? Euh, rien rien. Tout va bien, je suis un peu fatigué c'est tout.
- Tu n'es jamais fatigué habituellement et toujours partant pour rabaisser le caquet de Gaï, rétorqua Kurenaï perplexe en ignorant le cri de protestation du futur fauve de jade.
- Uh...ben faut croire que c'est pas le cas aujourd'hui... Et puis je suis humain même si je suis ninja, j'ai besoin de me reposer de temps en temps ! Mais pourquoi personne ne comprend cette chose si simple ! s'agaça-t-il.
Il s'avança et poussa sans politesse ses amis qui le regardèrent éberlués pour s'éloigner du petit groupe.
- Je ne suis pas un vulgaire pantin vide de sens à qui on donne des ordres, poursuivit-il d'une voix lourde de sens.
Asuma, Shizune, Gaï et Kurenaï le laissèrent partir sans prononcer un mot, tous plus perdus et choqués les uns que les autres par les paroles du Chûnin qui étaient en totale contradiction avec son habituel comportement.
Minato fronça les sourcils. Kakashi n'allait pas bien. Pas bien du tout. C'était une certitude. Son mal être suintait par chaque pore de sa peau et une douleur profonde lui lacérait à chaque instant le cœur, toujours plus vivement, toujours plus agressivement. Il fallait qu'il lui parle, maintenant.
Il salua rapidement les amis de son élève et se dépêcha de rejoindre celui-ci. Arrivé à sa hauteur, il s'apprêta à nouveau à parler quand Kakashi s'arrêta brusquement et serra les poings en fermant les yeux, comme pour réprimer une grande affliction.
- Senseï, je sais que vous ne comprenez pas la raison de mon comportement, et que vous voulez que je me justifie, commença-t-il en conservant ses yeux clos.
Le blond le regarda d'un air fermé et son sixième sens l'alerta qu'il allait devoir être tout particulièrement vigilant à ce qu'allait lui dire son cadet.
- Je ne peux pas me confier... à personne... personne n'est en mesure de comprendre... de me comprendre... personne n'est en mesure de le faire désormais...
L'adolescent ouvrit les yeux et reporta son regard sur un point vide qu'il fixa, une grande souffrance y flottant.
- Je suis désolé, Senseï...
Le futur Yondaïme écarquilla légèrement les yeux, surpris. Kakashi ne s'excusait jamais habituellement. Il ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête de son élève, mais il voyait bien qu'il ne lui faisait pas suffisamment confiance pour lui en parler, ce qui le peinait plus qu'il ne l'aurait imaginé. Il avait cependant bien compris que la minute pendant laquelle le Chûnin avait disparu était bien plus importante et mystérieuse qu'il avait pu croire. Il avait préféré ne pas en parler au Sandaïme puisque personne d'autre que lui et Kakashi ne s'en souviendrait, mais il allait devoir creuser la question.
- Kakashi... Que s'est-il passé quand tu as disparu pendant cette minute ? tenta-t-il.
Le visage de son homologue argenté se ferma instantanément et il se crispa légèrement.
- Rien. Rien du tout. Je n'ai pas vraiment ressenti ce qui se passait. J'avais l'impression de flotter dans le vide de l'espace. C'est tout, débita-t-il très rapidement.
Le Namikaze plissa les yeux, soupçonneux. Il avait donc raison. Cette fameuse minute était responsable du changement de comportement de son élève. En découvrant l'origine de sa disparition lors de la réalisation du jutsu temporel, il en découvrirait plus sur les raisons du comportement de Kakashi.
- ... Bon, très bien. Je te laisse. Repose-toi, nous irons nous entraîner avec Obito et Rin au terrain numéro cinq demain matin.
- Uh... A demain Senseï...
Kakashi se retourna rapidement et partit sans demander son reste vers la maison qu'il partageait autrefois avec son père sous l'œil soucieux et inquiet de son Senseï.
Il arriva finalement devant la porte de bois et l'ouvrit doucement avant d'y entrer. Il enleva ses chaussures tandis que le froissement du tissu contrasta avec l'atmosphère lourde et silencieuse de l'imposante architecture. Il ne prononça pas un vague « je suis de retour » comme il avait l'habitude de le faire depuis son enfance et traversa la pièce principale pour poser son sac dans un coin. Il défit ses affaires et sa main vint heurter quelque chose de dur. Il fronça les sourcils perplexes et ouvrit un peu plus son sac avant de constater qu'un petit carnet s'était glissé au fond. Ce carnet... Son carnet. Sakura...
Il prit le petit journal entre ses mains et d'une main tremblante enleva le cadenas pour l'ouvrir. Toutes les dates y étaient inscrites, depuis le début de son écriture, mais il se contenta de chercher la page qui indiquerait la date de son arrivée. Il feuilleta rapidement et tomba sur la bonne. Avec une boule dans la gorge, il commença la lecture du petit carnet.
25 mai
Cher journal,
Notre mission à Rôran s'est révélée très surprenante, déroutante même. Nous avons réussi bien entendu, mais pas de la manière dont nous l'espérions. Naruto et Yamato sont retournés vingt ans en arrière, dans le passé. Ils y ont vaincu Mukade et sont revenus dans notre époque. Pourtant, lorsqu'ils ont disparu, quand le marionnettiste s'est emparé du kunaï qui scellait le pouvoir de la Veine, il ne s'est écoulé qu'une seule minute pour Saï et moi avant qu'ils ne réapparaissent. C'est vraiment étrange...
Quoi qu'il en soit, ce qui suit l'est encore plus. Lorsque nous sommes sortis des vestiges de Rôran, nous avons découvert Kakashi Senseï à douze ans. Il était évanoui lorsque nous l'avons trouvé. Il parait que Naruto et Yamato Taïcho l'ont rencontré pendant leur voyage dans le temps. Nous l'avons ramené à Konoha bien entendu. Tsunade-sama m'a chargé de sa garde mais je ne sais pas du tout comment je vais faire ! J'en ai parlé à Naruto et il m'a dit de ne pas agir avec lui comme une mère le ferait avec son enfant. Bien sûr que je le sais ! Quel baka ce Naruto... Je ne sais pas comment je vais faire par rapport à son masque surtout ! Misère... Comment vais-je pouvoir gérer ce problème sans l'importuner... ? Surtout qu'il s'agit de mon Senseï quand même. Enfin, sa version miniature, mais c'est la même chose...
Senseï... j'ai parlé de lui à Naruto... Il le sait depuis un petit bout de temps maintenant et m'a dit qu'il serait là pour moi si jamais ça se passe mal... je sais qu'il l'apprendra un jour... je redoute ce moment... et si jamais il m'en voulait ?
Kakashi eut un petit sourire en lisant les troubles de Sakura face à la question de son masque. Ça l'avait réellement perturbée...
Son cœur se serra ensuite. Elle ignorait à ce moment-là qu'elle souffrirait de sa confession...
26 mai
Cher journal,
J'avais senti que Kakashi était différent de Senseï mais je me suis aperçue qu'il ressemble beaucoup à Sasuke-kun. Il est froid en apparence, mais il peut se révéler être très gentil et attentionné quand il le veut. J'ai réussi à le dérider un peu. Pas de la manière la plus orthodoxe, il faut que je l'avoue, mais c'était amusant de le voir rougir. Il faut croire que Kakashi Senseï est un petit pervers depuis son plus jeune âge ! Je plaisante, bien sûr, j'aime bien malgré tout ce côté-là chez lui. Je l'ai déjà entendu parler d'Icha Icha Paradise avec Jiraya-sama et d'après ce que j'ai pu comprendre, il s'agit plus d'un roman d'amour qu'un roman grivois. Tout le monde le traite de pervers alors qu'il est en fait un grand romantique...
Le Chûnin émit un petit soufflement, amusé par l'image de romantique qu'elle avait pu voir en lui. Elle était la seule qui avait connu ce trait de caractère chez lui, alors qu'il s'efforçait de le garder secret depuis qu'il en avait pris conscience. C'était la seule qui avait véritablement compris ce que dissimulait son masque de froideur. Elle s'en était aperçu si rapidement... Comme si elle avait été faite depuis le départ pour le comprendre, presque mieux qu'il ne se comprenait lui-même.
29 mai
Cher journal,
C'est la deuxième fois que je discute véritablement avec Kakashi. Je lui ai raconté la mort de mes parents. C'était difficile. Je n'en avais plus reparlé depuis longtemps, mais ça m'a fait du bien de me confier. Je ne sais pas pourquoi, mais Kakashi me rassure. J'ai dû mal à en expliquer la raison... je me sens juste bien avec lui, même si nous ne nous sommes pas beaucoup parlé.
Il s'est montré étonnement compréhensif face à ma douleur. Mais quand j'y repense, ce n'est pas si étonnant en fait. Pas après la mort de son père. Je pense qu'il doit s'identifier quelque peu à ma situation.
Malgré ce début de soirée assez triste, les heures qui ont suivi ont été très sympathiques. Nous avons cuisiné ensemble et Kakashi était très enclin à me montrer ses talents de cuisinier. Il a fait de délicieux ramen et, même si je n'ose pas lui dire, je les préfère à ceux du chef Teuchi. Il a vraiment un don pour tout réussir. J'ai été très gênée au début du repas car il avait enlevé son masque et je me suis sentie mal vis-à-vis de Kakashi Senseï, mais il m'a piégé en me proposant de l'entraîner pour que je le regarde... Enfin, je dois dire que ce n'était pas une mauvaise chose d'avoir relevé la tête finalement. Il est incroyablement beau... Ses traits sont si fins, si harmonieux... Quand je pense que j'ai pu tomber amoureuse de Sasuke-kun étant petite... Kakashi n'a rien à lui envier. Avec ses cheveux argentés, on dirait un petit ange... je sais, c'est totalement niais, mais il n'empêche que c'est vrai. J'en viendrais presque à croire que c'est pour cela qu'il met un masque depuis son enfance. Comment un aussi bel homme peut-il inspirer l'effroi chez ses ennemis alors qu'il est d'une beauté divine ?
C'est étrange... Il a beau avoir douze ans... Non, non, ce n'est rien.
Kakashi rougit fortement en lisant les dernières lignes qu'avaient écrites Sakura. Il ne pensait pas qu'elle le trouvait aussi beau. Et qu'avait-elle pensé en écrivant ces dernières phrases. Etait-elle, à ce moment-là, en train de le trouver attirant au point de commencer à nourrir pour lui... des sentiments ?
Il feuilleta à nouveau le carnet en lisant chaque page qui relatait l'évolution progressive de leur relation et l'étrange sensation de bien-être qui envahissait la fleur à chaque fois qu'ils étaient seuls tous les deux. Puis, il s'arrêta à la dernière page du carnet, le goût âpre de la douleur remontant peu à peu dans sa gorge, tandis que des perles d'eau salée commençaient à embuer ses yeux onyx.
18 juin
Cher journal,
Ça y est. Je lui ai dit. Je me suis confessée à Kakashi Senseï. Il est rentré aujourd'hui, ce matin pour être précise. Nous avons passé la journée ensemble, notre dernière à Konoha puisque nous avons appris que lorsque Kakashi retournera dans son époque, notre temps disparaitra car son futur sera modifié, puisqu'il connait son avenir... A la fin de la journée, tout le monde est parti sauf nous trois. Kakashi, Kakashi Senseï et moi. Il m'a remercié très froidement d'avoir pris soin de lui et m'a incendié quand il a su que Neko-chan et moi étions très proches. J'ai la désagréable sensation qu'il ne me fait pas confiance... depuis le temps, les circonstances, notre rapprochement, je pensais le contraire... Je ne comprends pas...
Je lui ai dit que je n'aurais pas dû me rapprocher de son double de douze ans, et que je ne pensais pas mal faire, mais il ne s'est pas calmé pour autant. Je lui ai dit que c'était grâce à lui et pour lui que j'avais changé... et c'est là que je lui ai avoué mon amour...
Je n'aurais jamais dû. Il me déteste maintenant, j'en suis sûre, car il m'a demandé de l'oublier. J'ai le cœur en miettes, encore une fois, comme toujours en fait... je devrais avoir l'habitude pourtant... mais je ne peux pas... je n'y arrive pas... il compte trop à mes yeux pour que je tourne la page aussi rapidement...
Comment pourrai-je un instant imaginer oublier celui que j'aime depuis quatre longues années ? Et Kakashi... mon cher Kakashi... il m'est venu en aide alors que sa version de trente ans me tournait le dos... Il m'est si cher et pourtant j'ai dû le blesser en avouant mon amour... je m'en veux tellement...
Kakashi, c'est à toi que je m'adresse maintenant. Si un jour tu entres en possession de ce carnet, cela signifie que tu es retourné dans ton époque et que je ne te reverrai plus... je veux que tu saches que j'ai réalisé une chose. Cela fait plusieurs années que j'éprouve de profonds sentiments envers ton homologue, le ninja copieur qui fut mon Senseï dès mes douze ans. A ton arrivée, j'ai découvert une autre facette de lui, une facette qu'il n'avait alors jamais montrée auparavant. Je t'ai vu comme lui au départ, une version plus jeune de Kakashi Senseï, alors qu'il n'en était rien. Vous avez beau être la même personne par définition, vous êtes radicalement différents et je sais que ton futur changera totalement du sien... je suis tombée amoureuse d'un homme merveilleux, mais aussi d'un adolescent à la destinée différente de la sienne. Oui, tu as compris Kakashi... Je ne nourris pas envers toi de simples sentiments fraternels... Je t'aime Kakashi... Je m'en suis rendue compte lorsque nous étions sous le cerisier, lorsque nous avions parlé de ton départ... Je n'ai pas voulu te dire la véritable nature de cette passion qui brûle en moi par peur de ta réaction à quelques jours de notre séparation... je ne voulais pas tout gâcher comme je l'ai fait ce soir... Peu importe ton âge, peu importe les époques, Sakura Haruno est indéniablement amoureuse de Kakashi Hatake... Je ne peux l'expliquer car, vois-tu, aujourd'hui, comme hier, comme demain, c'est mon cœur qui tire les ficelles de mon âme. Je ne peux couper ces fils qui me retiennent à toi, qui me poussent inlassablement à rechercher ta présence, encore, toujours...
Tu es parti ce soir, après m'avoir rassuré. Tu veilles si bien sur moi, depuis le départ, depuis notre première rencontre, avec ton double ou avec toi. Tu es parti en quête de réponses, pour tenter de te comprendre. Et moi, j'aurais aimé te retenir, te parler, mais je n'en ai pas eu le courage... je voulais simplement te dire à quel point tu m'es précieux... J'aurais aimé confier un message à la petite brise de ce soir d'été pour qu'elle vienne jouer à travers tes cheveux souples et te murmurer je t'aime...
Kakashi serra le carnet contre son cœur et se laissa choir doucement sur son futon, un gémissement de douleur s'échappant de ses lèvres masquées. Les larmes dévalèrent avec ardeur les joues de l'adolescent, tandis que son corps, parsemé de tremblements, se recroquevillait sur lui-même, reflet de la profonde souffrance qui l'envahissait depuis son retour.
- Sakura... Pourquoi ai-je dû te laisser... ? geignit-il avec désespoir. Pourquoi... ? Pourquoi... ?!
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