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Chapitre 12

Pour ce chapitre, je vous conseille vivement d'écouter le thème musical : Maisou extended :)



Il pleuvait abondamment. Les grosses gouttes perlaient sur son visage fermé, son œil visible reflet de son âme meurtrie. Il portait ses deux amis, veillant sur eux comme le trésor le plus précieux qui lui eut été permis d'avoir. Ses mains étaient salies du sang de ses victimes et de ceux qui avaient toujours partagé sa vie.
Son cœur était en pièce, son esprit en lambeau, seul et perdu dans un océan de liquide pourpre, mais ses larmes refusaient de couler. Il ne pleurait pas. Non. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Il n'avait que trop exprimé ses sentiments auparavant, véritable trouillard, véritable nid à problèmes, et cela avait conduit à leur perte. Alors il ne pleurerait pas. Non. Pas cette fois. Ça ne servirait à rien. Il se murerait derrière un masque de glace, comme son ami l'avait fait autrefois. C'était sa seule solution pour qu'il ne laisse pas le désespoir l'envahir et le posséder entièrement. Il fallait qu'il se le promette.


Les larges portes du village se dessinèrent à travers le rideau aqueux de cette fin du jour, de cette fin de vie que sonnait la cloche meurtrière et cruelle d'un ciel d'orage.

Des shinobis sentinelles accoururent autour de lui, se dépêchant de vouloir l'aider, mais d'un simple regard, il les en dissuada. Il voulait les porter, jusqu'au bout, jusqu'à la fin. Il voulait les avoir avec lui. Leurs corps étaient encore le seul rempart qu'il avait pour ne pas céder à la folie et à la haine qui l'avait consumée. Il les avait massacrés. Tous, jusqu'au dernier. Il avait voulu voir leur sang couler, leur mâchoire se détacher sans résistance des visages horrifiés de ses victimes, leurs boyaux se tordre et s'échapper de leur prison de chair, leurs membres désarticulés, leurs yeux exorbités de terreur, leur supplice sans fin avant leur mort. Il les avait torturés, prolongeant leur douleur, leur peur, et il avait aimé ça.

Ses amis en auraient été horrifiés, apeurés, dégoûtés. Lui-même l'était de sa propre personne. Jamais il n'aurait imaginé entrer dans une telle fureur destructrice et sanglante avant cet instant. Jamais.

Ses pas le guidèrent jusqu'à l'hôpital de Konoha. Les lumières blafardes qu'il exécrait se propageaient à l'extérieur des fenêtres, trouvant leur chemin parmi la pluie torrentielle qui s'abattait avec fracas sur le chemin de pierre.

Des infirmières sortirent en trombe, affolées par le spectacle macabre qui s'offraient à elles, mais il ne bougea pas. Elles se pressèrent autour de lui, tentant de lui enlever le poids mort de ses deux camarades, mais il ne les lâcha pas. Il ne les lâcherait pas. Il les porterait jusqu'à la fin, jusqu'à leur lit d'hôpital pour que le constat de leur décès soit fait par les médecins-nin du village, et que l'Hokage vienne voir le désastre de l'unité Kakashi et de la tentative sournoise de Kiri d'anéantir Konoha en se servant de Rin, SA Rin comme cobaye.

Il se dirigea à l'intérieur du bâtiment, sous les regards horrifiés des patients qui attendaient à l'accueil de l'office médicale, entouré d'une dizaine d'infirmières se pressant pour chercher un maximum de médecin-nin compétents afin de s'occuper des deux cas d'urgence.
Pourquoi se pressaient-elles avec cet air angoissé sur le visage... ? Ça ne servait à rien. Il était parfaitement inutile de se presser. Leur vie avait été rayée de la carte sous les coups de l'ennemi. Et cela par sa faute... S'il avait été plus fort, s'il était parvenu à ne plus dépendre des autres, et à ne plus se laisser dicter par ses émotions, il aurait peut-être pu les sauver...

A présent, il ne verrait plus jamais de lueur de vie dans leurs yeux. Plus de rendez-vous romantiques avec Rin, plus d'heures passées avec elle à regarder les nuages s'effilocher dans le ciel ou se liant amoureusement au gré du vent, plus de sensation divine de l'exquise caresse de ses lèvres sur les siennes, plus de regard ambré posé sur lui, emplis d'amour et de tendresse. Il n'y aurait plus de combats avec Kakashi, plus de joutes verbales, plus de regards complices, plus d'accolade fraternelle, plus rien. Et son âme, son cœur, son être partait en lambeaux, morceau par morceau. Sa chair se délitait à chaque pas qu'il faisait, menant ses amis vers les grandes portes blanches qui annonceraient leur mort.



Quelques heures plus tard, sur le toit de l'hôpital



La pluie avait cessé, mais les nuages noirs ne disparaissaient pas pour autant, embrumant le ciel de leur incommensurable tristesse.

Un Eclair jaune sillonna les airs et atterrit sur le toit du bâtiment hospitalier. Minato s'approcha de son élève, assis sur le bord de la toiture, les épaules baissées et les yeux cachés par ses cheveux déliés de l'emprise de ses lunettes orange, reposant sur le sol. Il posa une main sur son épaule, affermissant légèrement sa poigne, en signe de partage de sa douleur. Ils avaient tous les deux perdus des êtres chers aujourd'hui, et si Obito s'en voulait, le futur père était rongé jusqu'au sang de n'avoir pas pu les accompagner. Comme la dernière fois, il n'avait pas pu arriver à temps pour empêcher un drame, et comme la dernière fois, il se sentait si misérable. Comment pouvait-il se prétendre bon Senseï, bon ninja, bon père, s'il ne parvenait même pas à sauver ses élèves... ? S'il avait reçu l'ordre de les rejoindre, il aurait pu arriver à temps grâce à la balise temporelle qu'il avait placé dans le kunaï de Kakashi. Mais le Sandaïme ne l'avait pas informé, préférant qu'il se concentre sur sa mission administrative. Des vies s'étaient éteintes et lui, l'Eclair Jaune de Konoha, futur Yondaïme, n'avait pas été en mesure de les sauver.

- Obito... Je suis désolé... murmura-t-il en s'asseyant près de lui, le regard fixant l'horizon teinté de gris.

- ...

- J'aurais dû venir avec vous. J'aurais dû... au moins vous accompagner. Rin ne se serait peut-être pas faite enlevée...

- ... Senseï... ça n'est pas votre faute. Je suis entièrement responsable. Si j'avais été plus fort, ils seraient encore vivants à l'heure actuelle.

- ...

- Kakashi avait raison... Un shinobi ne doit pas laisser parler ses émotions. Il ne doit penser qu'au respect des règles et à la réussite de la mission. Sans ces stupides affects, je n'aurais pas eu peur, j'aurais pu éviter que Rin ne s'interpose pour nous sauver, j'aurais pu éviter que Kakashi ne se fasse blesser et empoisonner avant de... succomber.

Minato eut un petit sourire las et triste, puis soupira.

- Mais sans tes émotions, murmura-t-il. Tu aurais abandonné Rin...

Le jeune homme aux cheveux bruns ne lui répondit pas, prenant ses lunettes entre ses mains pour les serrer vivement.
Minato Senseï avait peut-être raison. Sans ses sentiments pour Rin, il ne serait peut-être pas allé la récupérer... Mais ça n'arrangeait rien au problème. Il n'avait pas été suffisamment fort et par sa faute ils l'avaient payé de leur vie.

- Il faut que je devienne plus fort Senseï... Il le faut...

Oui, mais à quoi bon ? Pour quoi faire à présent ? Sur qui devait-il veiller ? Qui devait-il protéger ? Qui allait combler ce vide en lui ? Personne. Naturellement. Personne ne pourrait remplacer Kakashi, personne ne pourrait remplacer Rin, son amour. Personne. Jamais.
Alors pourquoi devenir fort ? Pourquoi... ? A quoi rimeraient ses efforts s'il ne pouvait plus les protéger ?

- Il faut que je leur prouve de là où ils sont que je peux devenir fort... que je pourrai sauver mes futurs équipiers... que je pourrai les sauver...

Des tremblements commencèrent à secouer ses membres et il secoua vigoureusement la tête. Mais ils ne cessèrent pas pour autant. Ses yeux se voilèrent peu à peu, et un petit gémissement fut étouffé dans sa gorge par la barrière de ses lèvres serrées.

- Non. Je ne dois pas... Je ne peux pas... Je ne dois pas pleurer... ! Je ne dois pas pleurer ! IL NE FAUT PAS QUE JE PLEURE ! ASSEZ DE LARMES ! ASSEZ DE FAIBLESSE !

Des perles salées glissèrent le long de ses joues tandis qu'il levait la tête, s'adressant au ciel, d'une voix désespérée, les poings tremblants de colère et de chagrin. Ses yeux étaient emprunts d'une folie et d'une fureur que Minato n'avait jamais décelé auparavant chez son apprenti. Il hurla de toutes ses forces, ses mâchoires ouvertes et crispées sous la douleur du deuil qu'il portait, s'adressant à la présence imaginaire de ses compagnons.

- QUE M'AURAIS-TU DIT KAKASHI, HEIN ? QUE M'AURAIS-TU DIT ? TU AURAIS BIEN RI DE ME VOIR AINSI, INCAPABLE DE TENIR MA PAROLE POUR EMPÊCHER MES LARMES DE COULER ! POURQUOI N'AI-JE PAS ÉTÉ EN MESURE DE VOUS PROTÉGER ? POURQUOI ? DIS-LE-MOI ?! ON DEVAIT LA PROTÉGER ! ON DEVAIT VEILLER SUR ELLE, SUR NOUS TOUS COMME DES FRÈRES ! ET TOI TU M'AS ABANDONNE ! TU M'ABANDONNES DANS UN MOMENT OU J'AI LE PLUS BESOIN DE TOI ! RIN EST MORTE ! MON CŒUR EST EN MIETTE ET TU ME LAISSES SEUL !

Les nuages s'obscurcissaient comme la promesse d'une menace à venir, mais Obito n'en avait pas fini. Ses reproches, son amertume, sa souffrance se liaient en hurlements déchirants s'élevant dans le ciel orageux, dont seul Minato était le spectateur. Il ne prononçait pas un mot, trop choqué de voir son élève laisser parler ainsi son désespoir. Et toute cette rancœur, cette haine, cette désolation qu'il déversait en un flot de cris adressés contre son équipier tombé au combat, alors qu'ils étaient en fait adressés à lui-même...

- TU N'ATTENDAIS QUE ÇA DEPUIS LE DÉBUT, AVOUE ! TU VOULAIS ME VOIR EN POSITION DE FAIBLESSE EN TE PLEURANT ! TU L'AS EU TA VENGEANCE ! TU T'ES BIEN MOQUE DE MOI ! JE NE VEUX PAS QUE TU ME LAISSES ! TU N'AS PAS LE DROIT ! JE NE VEUX PAS ÊTRE LE SEUL A PLEURER SUR LA TOMBE DE RIN ! JE NE VEUX PAS ÊTRE LE SEUL A FAIRE FACE A SA MORT ! KAKASHI !

Il prit finalement sa tête entre ses mains et ferma les yeux, ses larmes se mêlant à la pluie fine qui tombait à nouveau, ses traits déformés par la colère. Son souffle haletant lui provoquait une dyspnée incontrôlable, accentuée par les tremblements de son corps. Il était en train de devenir fou... Sa conscience partait peu à peu dans les limbes du néant, revivant chaque instant de désespoir qui l'avait envahi en voyant ses deux amis tomber. Une douleur fulgurante lui traversa la poitrine et pourtant, il lui semblait ne plus avoir de cœur, un simple trou béant. Il ne pouvait pas être éveillé. Il devait sûrement être plongé dans un Genjutsu dont il se réveillerait, il n'y avait pas d'autres choix possibles.

Il finit par rouvrir les yeux, détendant ses muscles faciaux, laissant la tristesse s'emparer de lui. Sa mâchoire toujours entrouverte en un rictus douloureux, laissant s'échapper un murmure amer.

- Tu m'avais juré... Tu m'avais juré Kakashi...

Ses tremblements reprirent de plus belle, et ses bras s'enroulèrent autour de ses épaules trempées par la pluie, se consolant de l'absence de ces deux personnes qui n'étaient plus.

- Rin... Rin... Pourquoi as-tu fait ça... ? Je t'aime tant... Ma douce Rin... Kakashi... Pourquoi m'avez-vous abandonné... ?



Plusieurs jours plus tard



Le village était réuni autour de la petite tombe de granit grise où était gravée le nom d'une ninja tombée au combat : Rin Nohara. Les shinobis de leur génération, Gaï, Kurenaï, Asuma, Genma, Aoba, Kotetsu, Izumo, Anko, Minato Senseï, Sandaïme-sama, tous ceux ayant connu la si belle Kunoïchi aux cheveux bruns. Ils étaient là, le regard baissé sur la sépulture de pierre qui enfermerait à jamais le corps de la jeune fille qu'il aimait plus que sa propre existence. Rin...

L'Hokage avait prononcé des mots d'adieux, chacun avait déposé une fleur sur sa tombe, chacun avait lâché une petite larme pour la défunte, mais nul n'avait ce vide en lui, rongeant leur chair jusqu'au sang, absorbant la moindre trace de vie pour ne laisser qu'une coquille creuse.

Ils étaient tous repartis, le laissant seul, le regard baissé, ses joues sèches de toute humidité salée. Il se l'était juré.
Minato Senseï était resté quelques temps à ses côtés, en silence. Il n'avait rien dit, il n'avait nullement besoin de dire quelque chose car il n'y avait rien à dire. Rien à faire pour consoler les survivants. Rien. Absolument rien. Aucun son n'atteignait le brun, aucune parole, aucune marque de tendresse. Les regards de pitié l'étouffaient, la présence humaine l'étouffait. Il voulait simplement être seul, à regarder cette petite plaque rocheuse et lisse où était inscrit le nom de sa petite amie, morte au combat, morte pour les sauver, lui, le village, tous. Et bientôt, une autre tombe fleurirait à côté d'elle, une tombe au nom de son meilleur ami, de celui qui était devenu son frère d'arme, de celui qui était parti trop tôt. Elle ne serait pas seule au moins. Il serait là pour elle, pour veiller à ce qu'elle aille bien là où ils étaient.

Rin ne pourrait jamais réaliser son rêve. Elle ne pourrait plus jamais lui murmurer encore et encore cette phrase magique qu'il aimait tant qu'elle lui répète, comme une litanie sans fin, un sourire aux lèvres d'une voix si douce. Je t'aime... Je t'aime Obito... Mon Obito... Mon Obito... Elle ne pourrait plus jamais le soigner, le rabrouer quand il arrivait en retard, le regarder avec des yeux emplis d'un sentiment si fort qu'il ne pouvait le décrire correctement. Elle ne le pourrait plus jamais...

Kakashi ne pourrait jamais réaliser son rêve. Il ne pourrait plus jamais se moquer de lui, inventer de nouvelles parades à leur chamaillerie, rire aux éclats devant ses moues boudeuses, devant ses projets tous plus farfelus les uns que les autres qu'il lui proposait, se battre avec lui, lui parler de Sakura, le regard emplis d'un amour débordant pour la mystérieuse jeune femme qui apparaitrait dans le futur. Il ne pourrait plus jamais lui raconter encore une fois les folles aventures qu'il avait vécu pendant son voyage dans le temps, les espoirs qu'il plaçait dans l'avenir, l'espoir fou de pouvoir retrouver celle qu'il aimait. Il ne le pourrait plus jamais...

Quant à lui, il ne serait pas seul, oh non. Il s'était déjà fait un ami, un tout nouvel ami dont les lettres volaient autour de lui, bourdonnait dans ses oreilles, ne le lâchaient pas d'une semelle. Un ami du nom de désespoir.

La team Minato était belle et bien détruite, des lambeaux de rêves sombres emportant dans le ciel les traces des sourires éclatants de trois adolescents riant aux éclats dans les allées de Konoha, la tête pleine de visions abracadabrantes du nouveau trio légendaire qu'ils ne constitueraient jamais.



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