Mon nouvel appartement n'est pas très grand, mais je m'y sens bien.
Je vais enfin pouvoir démarrer ma vie et lui trouver un sens.
Je suis triste d'avoir quitté mes parents, eux qui m'ont élevé et chéri comme personne. Néanmoins, je ne regrette pas mon choix.

Bon , il faut que je commence par chercher du travail. Je prends mon ordinateur pour éplucher les petites annonces. Je n'ai aucune idée du type d'emploi que je recherche. Il n'y a rien en particulier que je veux faire.

Enfin si. J'aime la danse. Plus que tout au monde.

Seulement, je ne peux pas me permettre de me payer une école et il n'y a aucun moyen de travailler dans ce domaine si je n'ai pas fait d'études.
Alors, même si pourrais mourir pour la danse, je raye d'office cette option de mon cerveau. Dans la vie, personne n'a pas tout ce qu'il veut.

Je ne suis pas une exception.

Alors que je referme mon ordinateur, n'ayant rien trouvé de particulièrement attrayant, un bruit sourd se fait entendre. J'entends alors quelqu'un jurer.

« Putain de merde ! »

Je devine que cette personne se trouve devant ma porte. Je me précipite vers mon entrée, espérant qu'elle ne s'est pas fait mal.
Quand j'ouvre ma porte, je vois un garçon à terre, une main dans le dos et l'autre posée sur sa tête.
Son visage... Je suis sûr de l'avoir déjà vu. En tout cas il est vraiment mignon. Mais à quoi est-ce que je pense moi ?

Je me dirige rapidement vers le jeune homme pour voir si il va bien.

« Rien de cassé ? »

Il relève soudainement la tête et affiche une expression affolée.
C'est moi qui lui fait peur ?

« J-je, oui, e-enfin, non... Je veux dire, tout va bien merci. »

Je rigole légèrement devant sa bouille paniquée et remarque que ses joues sont particulièrement rouges. Peut-être a-t-il de la fièvre ?
J'avance ma main jusqu'à son visage et la pose délicatement sur son front. Ses yeux s'écarquillent et il s'empourpre d'avantage.

Je comprends alors que je suis la cause de ses rougeurs.
Il est vraiment mignon.

Je lui souris doucement avant de m'attarder sur ses yeux. Cette impression de déjà vu est perturbante. En plongeant mon regard dans le sien, un souvenir me revient en mémoire.

Celui d'une paire d'yeux me fixant sur l'autoroute.

Incroyable... Qu'est-ce que ce garçon, que j'ai un jour croisé par hasard fait devant ma porte ? Le destin ? Peut-être bien. Ou alors... Est-ce un stalker ? C'est vrai que sur l'autoroute il me regardait intensément, c'était plutôt étrange.

Je scrute son visage une nouvelle fois pour essayer d'y apercevoir une once de malfaisance. Rien à faire, cet être est beaucoup trop mignon pour vouloir du mal à qui que ce soit.
Je sens qu'il se demande pourquoi je l'observe ainsi. Il doit être gêné.

Je m'écarte donc de lui et lui tend la main pour l'aider à se relever.
Il cligne des yeux plusieurs fois, avant de doucement poser sa main dans la mienne. Elle est douce, c'est agréable.

Une fois sur ses pieds, il s'époussette en gardant le regard rivé sur ses chaussures.
Je me décide à lui parler.

« Si tu me disais ce que tu faisais devant ma porte, affalé par terre ? »

Il porte la main à son cou. Vraiment mignon.

« En vérité, je me suis emmêlé les pieds dans le tapis. »

Je ne peux pas m'empêcher de rire face à cette situation.
Les joues du garçon se gonflent légèrement. Je crois que je l'ai vexé.

J'arrête de rire mais garde un visage souriant.

« Excuse moi, mais c'est plutôt drôle, tu sais. Maintenant, je peux savoir pourquoi tu étais devant chez moi ? »

Il baisse la tête et se triture les doigts.

« C'est assez étrange et difficile à expliquer... »

Je l'observe étonné. Qu'est-ce qui le stresse autant ?

« Tu veux rentrer ? On y sera mieux pour discuter. »

Il hoche la tête avant de me suivre à l'intérieur de mon appartement.
Je le vois s'intéresser à chaque recoin de mon habitat, ce qui me fait sourire. Décidément, ce garçon me met de bonne humeur.

On s'assoit dans mon canapé.

« Alors euh... »

« Jungkook. Je m'appelle Jeon Jungkook. »

Jungkook. C'est un joli nom.

« Enchanté. Je suis Park Jimin. »

« Je sais. »

Même s'il a chuchoté, je l'ai entendu très distinctement.

Alors il me connaît. Je suis plus curieux qu'inquiet de ce détail, en vérité.
Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que Jungkook reprend la parole.

« La raison de ma venue peut paraître vraiment étrange mais, juste... S'il-te-plaît, écoute moi jusqu'au bout. »

« Je t'en pris. Je ne te couperai pas, promis. »

Il prend alors une grande inspiration avant de se lancer.

« Bon, tout a commencé la semaine dernière. Je... On s'est vu sur l'autoroute. Enfin, euh je... Moi, je t'ai vu en tout cas.. »

Il m'observe comme pour vérifier si je me souviens de lui.

« Je me rappelle de toi, oui. »

« Vraiment ?! Oh, je ne pensais pas que, euh... enfin je suis plutôt banal, je ne pensais pas que tu te souviendrais de moi. »

Je ris franchement.

« Banal ? Jungkook, je peux t'assurer que tu n'es pas quelqu'un qu'on peut qualifier de banal. »

Ses joues prennent une teinte cramoisie avant qu'il reprenne, en toussant.

« Hum... Après avoir rencontré tes yeux ce jour-là, je n'ai pas réussi à te sortir de ma tête. J'ai ressenti ce besoin absolu de te revoir, sans vraiment savoir pourquoi. Puis plus tard, j'ai assisté à ton départ par hasard, et j'ai appris que tu étais mon blond et- »

Il se coupe lui même, mettant une main devant sa bouche.

« Ton... blond ? Je suis ton blond ? »

« J-je non ! Enfin c'est comme ça que je t'ai nommé avant que je ne connaisse ton prénom mais j-je ne t'appellerai plus comme ça, tu n'as pas- »

« Ça me va d'être ton blond. »

Pendant que je lui souris, lui paraît choqué.
Je ris. Encore une fois.

« Tu peux continuer, excuse moi. »

« E-et bien, en faisant des recherches, j'ai découvert qui tu étais et je suis allé me renseigner auprès de ta mère pour savoir où te trouver. Elle m'a donc donné ton adresse et me voici. »

« Elle t'a donné mon adresse comme ça, sans poser de questions ? Que lui as-tu dis pour qu'elle soit si coopérative ? Elle qui est si protectrice... »

« Je lui ai juste dit la vérité, à savoir que je ressentais le besoin de te voir et elle a accepté de m'aider en disant... N-non rien. »

Il rougit encore en évitant mon regard. Je fronce les sourcils.

« Qu'est-ce qu'elle a dit Jungkook ? »

« E-elle a dit que... Qu'elle voyait de... De l'amour dans mon regard et qu'elle était heureuse que son fils ait trouvé quelqu'un de... De précieux. »

Il ferme les yeux en baissant la tête.
Je suis surpris que ma mère ai déclaré ça juste en observant Jungkook.
Il devait avoir l'air sacrément amoureux !
Je souris à cette pensée. Alors ce petit être tout mignon est amoureux de moi ? Mon cœur s'accélère d'un seul coup. Que m'arrive-t-il ?

J'observe Jungkook qui a toujours les yeux fermés. Ce garçon est vraiment beau. Sans pouvoir me contrôler, j'approche ma main de son visage et caresse sa joue du bout des doigts.

Il ouvre alors les paupières et tourne le regard dans ma direction, ne comprenant pas mon geste. A vrai dire, je ne le comprends pas non plus. J'ai juste eu subitement besoin de le toucher.

Mes yeux sont encrés dans ceux de Jungkook. L'atmosphère autour de nous est étrange. C'est inexplicable, mais j'ai envie de me rapprocher de lui. Non, ce n'est pas juste une envie. C'est vital. J'ai l'impression que si je ne le fais pas tout de suite, je vais suffoquer.

Sans le prévenir, je fonds alors sur ses lèvres. Au début il ne bouge pas, sûrement trop surpris, mais bien vite, il mouve doucement ses lippes contre les miennes. C'est comme si nos lèvres étaient faites pour se retrouver ensembles. Le baisé est doux mais passionné à la fois.

On se décolle au bout de quelques secondes, par manque d'air.
Je garde mon front collé contre celui de Jungkook.
J'ouvre doucement les yeux et découvre un brun, cheveux légèrement en bataille, joues rosies et lèvres gonflées.

Putain ce que j'ai envie de l'embrasser encore.

Pourquoi ? Je viens de le rencontrer alors pourquoi tous ses sentiments ?

Je ne comprends pas et pourtant je m'en fous. J'ai juste envie de le garder près de moi et de ne plus le lâcher.
Jungkook ouvre les paupières et me regarde.

« Jimin... Je sais que ça peut paraître prématuré mais... Je crois bien que je... Je t'aime. Non, en fait j'en suis sûr. Je t'aime Jimin. »

C'est quand j'entends ces mots que je comprends.

Je comprends que le coup de foudre existe.

Alors en me rapprochant de son visage, je souris et dans un souffle, je lui chuchote trois mots si simples et pourtant si puissants :

« Je t'aime. »