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3. Calista

Aujourd'hui c'est la sortie de Suprême Désir ! Je suis aux anges :D alors pour fêter ça, vous trouverez le chapitre 3 ci-dessous pour vous mettre en appétit ;)

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Calista

De douces mélodies de musique classique résonnent dans mes oreilles alors que la nuit m'enveloppe. Confortablement installée sur l'herbe, seule, au calme, je me perds dans la contemplation des reflets de la lune se mouvant à la surface du petit ruisseau reculé et perdu entre les fleurs des champs de la Ferme. Je sursaute quand une silhouette masculine surgit à mes côtés. Éblouie par l'écran de son téléphone, je suis incapable d'identifier l'intrus et mon cœur s'emballe.

— Qu'est-ce que tu fous là, Calista ?

Basile... Bien qu'il fasse trop noir pour entrapercevoir son visage, sa voix chaude et suave est reconnaissable entre mille. Surtout qu'il est le seul, mon père mis à part, à me prénommer obstinément Calista. Mon rythme cardiaque s'apaise.

— Tu m'as fait peur ! Je peux te retourner la question. Décalage horaire. Le sommeil ne veut pas de moi.

Si petite Cyrielle aspirait à devenir Mulan, moi, je préférais amplement la Belle au bois dormant et ses cent longues années, plongée dans un sommeil pur et profond que j'envie particulièrement ce soir. Tout en enlevant mes écouteurs pour ne pas paraître impolie, je souris au souvenir de la fille qu'il a ramenée chez lui. Elle n'était pas vraiment jolie, mais je conçois qu'il puisse apprécier le corps qu'elle exhibait fièrement – je rêverais d'en avoir un semblable.

— Elle était bonne au moins ?

Il s'assied près de moi, à même le sol. Avec la bande, les tabous sur le sexe sont inexistants. Par le biais de leurs récits, j'ai l'impression d'avoir déjà vécu toutes les expériences sexuelles possibles et inimaginables. Ce sujet revient constamment sur la table ; je me suis habituée à le rendre moins gênant et à me familiariser avec certains mots que je trouve particulièrement repoussants.

— Putain, même pas ! me répond-il blasé et déçu.

— Pourquoi tu ne l'as pas jetée alors ?

Ce n'est pas comme s'il avait l'habitude de se servir des filles. Une de plus ne changera rien à son karma.

— Elle est coriace, dit-il désespéré en sortant un paquet de clopes de la poche de son sweat.

Il l'observe un instant en le faisant tourner entre ses doigts, perdu dans ses pensées.

— Tu viens souvent ici ?

Je sais qu'il me pose cette question simplement pour être aimable, bien qu'il se fiche totalement de la réponse. J'apprécie cependant l'initiative – je ne me rappelle plus l'avoir vu s'efforcer de me faire la conversation –, et sa compagnie n'est pas désagréable. Seul, ses remarques désobligeantes semblent disparaître.

— Je viens de rentrer, je te rappelle.

Mes yeux se sont habitués à l'obscurité, et je le vois sourire devant la pertinence de ma réponse tout en sortant un tube de son paquet.

— Avant ?

Il me tend le cylindre, oubliant sûrement que je ne fume pas.

— Non, merci. Ça m'est arrivé, oui.

Nous restons un moment silencieux, n'ayant rien d'autre à nous dire. Légèrement lasse de la vue qui s'offre à moi, je décide de l'observer discrètement du coin de l'œil. Il pose une cigarette entre ses lèvres et l'allume à l'aide d'un Zippo Gainsbourg de collection – cadeau de Jane, l'unique, qu'il a piqué à mon père –, puis il aspire sur le tube rougissant. Ses lèvres sont presque envoûtantes.

— Il y a quelque chose de changé en toi, Calista. Tu n'es plus la même, constate-t-il.

Un peu de fumée sort de sa bouche lorsqu'il tourne la tête pour me regarder après avoir rompu le silence.

— C'est sûrement les dix kilos en moins qui te font penser ça.

— Ouais, mais il n'y a pas que ça. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé d'ailleurs pour perdre autant de poids ?

— Tu me manquais tellement quand tu es parti en Australie que j'ai arrêté de manger, je réponds en plaisantant à cette question légèrement indiscrète.

— C'est de ça que je parle. T'es plus légère.

— Dans les deux sens du terme !

Il rigole mais reprend vite le cours de ses pensées en observant les étoiles. Il aspire une nouvelle bouffée de ce qu'il semble considérer comme une source pure d'oxygène.

— Toi aussi, tu es différent.

Il recrache une fois de plus la fumée de sa cigarette puis me scrute, intrigué.

— Vraiment ? m'interroge-t-il un peu surpris.

Je hoche la tête légèrement.

— En bien ou en mal ?

J'inspire profondément, réfléchissant sincèrement à cette question.

— Je ne peux pas encore le déterminer.

— Développe.

— Disons que tu as l'air différent mais aussi encore plus toi-même.

Cette première nuit à la maison ne s'apparente absolument pas à celle que j'avais imaginée et planifiée. Retrouver Basile ici, dans cet endroit que je considère comme intime, est assez déroutant.

— Je ne comprends rien, me signale-t-il.

— C'est difficile de mettre des mots sur quelque chose que nous ne saisissons pas. Selon toi, en quoi je suis si différente ?

— Tu sembles plus joyeuse, moins tourmentée, confie-t-il.

— J'ai grandi, tu sais.

— Je vois ça.

— C'est bien ou mal ?

Je lui retourne sa question en souriant.

— Je dirais bien. Tu as l'air plus libre.

Il balaye d'un revers de la main les volutes de fumée sortie de sa bouche. L'atmosphère est légère, une douce brise d'été rafraîchit la température. Il reprend :

— Essaie de mettre des mots sur ce que tu trouves de changé chez moi.

Ça ne m'étonne pas plus que ça qu'il insiste. Son image est quelque chose qu'il soigne particulièrement. Il aime éperdument savoir ce que les gens pensent de lui. Ne pas lui livrer le fond de ma pensée doit le perturber plus que de raison. Je tourne plusieurs fois ma langue dans ma bouche pour trouver les mots justes.

— J'ai l'impression que tu joues un rôle, encore plus qu'avant, et que maintenant tu en as conscience, comme si ça te plaisait d'être quelqu'un d'autre.

— Tu dis n'importe quoi, se braque-t-il, me prouvant ainsi que je n'ai pas tout à fait tort.

— Dans ce cas, pourquoi tu es ici alors qu'une bimbo traîne dans ton lit si tu te plais tant à être un tombeur ?

— Arrête ça, Calista, exige-t-il fermement.

Je suis surprise par sa répartie. Ses yeux sont soudainement sévères.

— D'avoir raison ?

— D'essayer de tout comprendre en voulant rentrer dans la tête des gens. Finalement, je me suis trompé, tu es toujours la fille agaçante qui se pose des questions sur tout et qui n'arrive pas à être insouciante, répond-il froidement.

J'ai conscience de manquer d'une bonne dose de spontanéité, réfléchissant trop à tout et tout le temps, ce qui me confère un côté rabat-joie. Cependant, qu'il me renvoie mes défauts en pleine figure pour me rabaisser me vexe, tant j'avais été heureuse qu'il remarque les efforts considérables que j'avais fournis pour être plus joviale.

— Ce n'est pas parce que tu es superficiel que tout le monde doit l'être, dis-je sèchement en sentant l'ambiance se dégrader et devenir lourde. Je n'ai pas l'intention de rester une seconde de plus avec un mec polluant aussi faux que toi.

Ma susceptibilité me perdra. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis passée d'un état émotionnel calme et apaisé à une vexation rancunière. Agir de la sorte ne fait que confirmer ce qu'il pensait de moi. En prenant la poudre d'escampette, je peste ; faire demi-tour pour récupérer mon iPod serait ridicule. Basile est agaçant et nous ne pouvons rien tirer de ce mec. Il est toujours lui-même et jamais nous ne nous comprendrons. C'est un connard imbu de sa petite personne, rien de plus.

De retour au dortoir, je me suis blottie dans les bras de Gus mais le sommeil me boude toujours. Pas étonnant quand nous savons qu'à trois heures du mat' il est à peine 18 heures à Vancouver. Ou alors est-ce l'envie d'une douche ? L'excitation du retour dans mon pays ? La joie d'avoir retrouvé ma famille ? Le décalage horaire ? La pseudo discussion avec Basile ? Je ne sais pas. Je suis fatiguée, pourtant je cogite. Je cogite toujours beaucoup trop. Un message vient troubler mes interrogations :

J'ai ton iPod en otage. Si tu veux le revoir un jour, débarrasse-moi du poulpe !!!

Il se prend vraiment pour le roi du monde et ça me répugne. Je lui rédige un « Tu n'as qu'à aller dormir au dortoir, tête de rat, ça te fera une belle jambe. », mais je me ravise et soupire, résignée.

Je fais un saut par chez moi, puis j'entre chez Basile en claquant la porte et pénètre dans sa chambre en appuyant sur l'interrupteur pour bien lui brûler la rétine, rien que pour le plaisir. Lorsqu'il m'aperçoit, ses yeux s'arrondissent de stupeur.

— Pourquoi t'es à poil ?! s'exclame-t-il.

Lui qui devait s'attendre à ce que j'apparaisse en vieux pilou-pilou, j'ai bien peur que ses yeux restent braqués sur ma serviette de bain. J'essaie de camoufler un peu plus mes jambes en tirant dessus sans trop découvrir mes seins – un vrai casse-tête.

— L'eau n'est pas encore remise dans mon studio, et un ivrogne dort dans la baignoire du hangar, j'explique comme une évidence.

Une masse sort de sous la couette, totalement nue. Je détourne les yeux.

— Un plan à trois les filles ? s'amuse Basile en nous observant tour à tour d'un air malicieux.

— C'est qui ? s'inquiète la blondinette en me fixant.

— Qu'est-ce que ça peut te foutre ? rétorque Basile visiblement très agacé par sa présence.

Surprise par le ton ignoble qu'il emploie, je ne peux m'empêcher de regarder sa conquête se couvrir d'un drap et constater que ses yeux s'emplissent de larmes.

— Mais... bredouille-t-elle avant qu'il ne la coupe.

— Rhabille-toi et casse-toi. Tu ne me sers plus à rien maintenant, explique-t-il, laconique et las.

Sa cruauté me retourne les tripes. Sans un mot pour éviter le mélodrame et garder un semblant de dignité, la jeune fille se rhabille et disparaît sous mon regard compatissant. La pauvre... Elle me fait pitié, bien que je n'arrive pas à comprendre son comportement. Aussi niais que cela puisse paraître, je crois toujours au prince charmant, et je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse se donner aussi facilement.

Je suis intimement convaincue que l'homme idéal existe, qu'il est là, quelque part à m'attendre, qu'il m'aimera, veillera sur moi comme sur la plus belle des fleurs et me comblera de bonheur tant ses yeux brilleront en me trouvant belle, et c'est ainsi que je le reconnaîtrai.

Comme la princesse de mon enfance, j'ai envisagé de l'attendre cent ans moi aussi. Toutefois, la solitude me pèse parfois. Même dans un pays étranger, j'ai pu constater que l'espèce « mec bien » s'était éteinte. Je n'ai pas non plus énormément cherché, cela dit. Alors doucement, ma conception romantique des choses s'est amoindrie. J'ai depuis décidé d'exister et d'accepter les cadeaux que la vie a à m'offrir tout en restant maîtresse de mon devenir et en me promettant de ne jamais finir comme l'une des filles qui se retrouvent dans le lit d'hommes comme Basile.

Quand la porte se referme, celui-ci émet un soupir de soulagement. Un haut-le-cœur me retourne l'estomac tant je trouve sa façon de se comporter hideuse. Avoir cautionné et contribué à ses ignobles méfaits pour une misérable douche me répugne.

— Tu es vraiment écœurant.

— En levrette, ça passe, lance sarcastiquement Basile d'un air harassé avant de déambuler jusqu'à la cuisine.

Je le suis en essayant de ne pas faire tomber ma serviette.

— Putain, pourquoi j'ai que de l'alcool de femme ? râle-t-il en balançant une bouteille de sangria sur le bar avant de s'en servir une pinte.

— Rends-moi mon iPod.

— Suce-moi, rétorque-t-il sur le même ton exigeant que je viens d'employer.

Mon regard s'assombrit tant il m'horripile. Comment un homme peut-il être aussi beau en se baladant en boxer avec une aisance sublime et être aussi dégoûtant quand il ouvre la bouche ?

— C'est bon le Gnome, fait pas cette tête, il est sur la table du salon, s'amuse-t-il.

Je le récupère furieusement et me précipite vers la salle de bains, terriblement énervée.

— Ne m'appelle pas comme ça ! je crie en refermant brusquement la porte à galandage.

Basile est insupportable : j'avais oublié ce surnom immonde qui me collait depuis trop longtemps à la peau, et voilà qu'il amorce toute une crue de mauvais souvenirs.

La douche me fait du bien. Par chance, Basile n'est plus là lorsque j'en ressors. Quand je retourne au dortoir, je le retrouve avec Solal en train de jouer à un jeu d'alcool. Ils ne semblent pas s'apercevoir de ma présence – tant mieux. Solal lui parle de sa future exposition d'artiste, mais il est clairement trop ivre pour tenir des propos cohérents et, visiblement, Basile s'en contre fou. Il plane à quinze mille.

La musique a largement diminué, quelques survivants continuent de danser entre les cadavres de bière. Je les observe un instant contre la rambarde de la mezzanine du dortoir et retourne m'allonger auprès de Gus. Je finis par m'endormir quand sa main se glisse dans mes cheveux.

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J'espère vous retrouver dans cette nouvelle aventure ! ❤️❤️

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