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Chapitre 59


Hello les amiiiis ^-^

Hehe le chapitre est arrivé assez vite, je suis sur une sacré lancée ces derniers jours! J'ai eu une poussée d'envie d'écrire, donc me voilà déjà pour la suite :p


J'espère sincèrement que ce chapitre un peu particulier vous plaira ~ 


Bonne lecture à tous et à toutes! ♥


*****************************



"Oh mon Dieu... Jungkook... Tu..."

J'eus un petit sourire émerveillé, les yeux brillants.

"Ca va maman ? Désolé je-"

Je fus coupé par ses bras, qui m'entourèrent avec force. Elle se mit à rire et à pleurer en même temps, si bien que je dus moi-même me retenir d'exploser en sanglots.

"Comment tu as pu me faire ça..." Pleurait-elle, collée contre moi.

Je fronçai les sourcils ; sa plainte me blessait. Mais je la comprenais. J'avais pris une décision réellement difficile et, à présent, je devais l'assumer.

"Rentrons à l'intérieur maman, je vais tout t'expliquer. Soufflai-je.

-Seigneur tout puissant, tu as intérêt à avoir la meilleure des excuses, car je ne compte plus te laisser sortir de cet endroit."

J'eus un tendre sourire et la poussai doucement vers l'intérieur, prêt à tout lui avouer.

Il le fallait.

**

"Mais... Et... Ce jeune homme...

-Dongwoon ? Il a... Il est parti, lui aussi. Kang-Dae a voulu l'emporter avec lui."

Ma mère, yeux écarquillés, larmes sèches sur les joues, posa la main sur ses lèvres, glacée de choc. Je serrai les poings sur mes cuisses en me remémorant l'horrible scène de la mort de mon ami, le sang qui s'échappait de son crâne, le bruit de son corps qui tombait au sol, tout. J'avais envie de remonter le temps. De savoir ce qui allait arriver, et de protéger le plus jeune. Mais c'était impossible. Je devais l'accepter.

"Oh, Seigneur, je... Tout ce que tu as vu...

-Maman, je te jure que ça va. Je m'y attendais, je... J'ai été formé pour ça."

Personne n'a sa place dans un réseau.

Je me tus un instant lorsque cette phrase de Yoongi me revint en tête.

Ma mère vit mon trouble. Elle avait tout vu.

"Jungkook, il faut que tu vois un psychologue.

-Et lui dire quoi ? Que j'ai vu des centaines de gens mourir ?"

Elle se prit la tête dans les mains. Je grinçai des dents devant ma propre débilité.

"Maman, c'est pas ce que je voulais... Fais-moi confiance. Je t'en prie.

-Ne me demande plus de te faire confiance. Je t'aime mais je n'ai plus confiance en toi, Jungkook."

J'avalai difficilement ma salive lorsqu'elle me regarda de nouveau, froidement.

"Je comprends. Lui répondis-je, le coeur blessé.

-Je ne sais même pas quoi te dire. C'est devenu ton travail, et j'ai l'impression que je ne peux rien y faire.

-Je voulais t-te dire que... Je... Je n'ai tué personne."

Elle sembla cacher son soulagement.

"Vraiment... ?

-Vraiment."

Puis elle arqua soudainement ses sourcils vers le bas.

"Et Taehyung, il va bien ?"

Ma mâchoire se serra.

"Il..."

Je détournai le regard pour chasser les larmes naissantes. Ma mère se pencha en avant.

"Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?"

Je pris une petite inspiration, puis la regardai de nouveau.

"Il est parti."

Elle fut confuse. Ses paupières se fermèrent et se rouvrirent rapidement, plusieurs fois d'affilée.

"Parti ? Où ça ?

-Je n'en sais rien.

-Et il revient quand ?

-Il ne... Il a dit qu'il ne r-reviendrait pas."

La fin de ma phrase avait manqué de rester bloquée dans ma gorge. Le dire à voix haute m'anéantissait. Namjoon ne m'avait annoncé ça qu'hier, et je n'avais pas eu la force de rentrer chez moi et d'affronter ma mère après ça. Il m'avait proposé de passer la nuit chez lui, alors c'est ce que j'avais fait. J'avais dit au revoir à Yoongi, la boule au ventre, en lui promettant que j'allais repasser. Ava et moi, on s'était serré dans les bras l'un de l'autre, fortement. Jin et moi nous étions fait un signe de tête, sans plus aucune rancune, plus aucune haine. J'avais dormi dans le lit de Namjoon car il avait insisté pour prendre le canapé. Il m'avait prêté des vêtements et m'avait laissé me doucher. Nous n'avons pas spécialement discuté, nous étions épuisés, hier soir.

Dans la voiture en route chez lui, j'avais été silencieux. Je n'avais pas pleuré. Car je ne réalisais toujours pas que Taehyung pouvait être à des heures d'ici et que je ne savais pas comment le retrouver. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête. Je m'imaginais qu'il se torturait de pensées. Qu'il interprétait encore et encore mes paroles sans que je ne puisse lui expliquer que c'était simplement maladroit, que jamais je n'avais voulu de lui comme Kang-Dae. Que je le respectais davantage en tant qu'être humain qu'en tant que l'homme que j'aimais. J'essayais de prendre du recul sur ce que je ressentais, à présent, depuis sa réaction terrifiante, au milieu de tous ces gens, quand il reculait face à nous, quand il nous suppliait de le laisser tranquille. C'était comme si j'avais remis tout mon amour pour lui en question.

Est-ce que c'était sain ? Est-ce que mon comportement était sain, envers lui ? Est-ce que c'était juste cette parole, à cet instant précis, qui avait été maladroite au point où il me croyait semblable à Kang-Dae ? Taehyung n'était pas une poupée que je voulais me procurer.

Il était simplement l'être humain formidable que personne ne pouvait égaler.

Non.

Pas même cela.

Il fallait que j'arrête de l'imager de cette manière.

Il était un être humain. Tout court.

Je regardai vivement ma mère avec de grands yeux, comme si je réalisais mon comportement.

"Je... Je l'ai...

-Oui, Jungkook. Je crois que vous avez tous, d'une façon ou d'une autre, en croyant bien faire, idéalisé Taehyung au point où vous l'avez poussé à être cet idéal. Votre admiration pour lui l'a déshumanisé. De ce que tu m'as dit, de ses réactions à ce manoir, c'est ce que je comprends. Vous l'avez déshumanisé en lui répétant ou en lui montrant à quel point vous étiez admiratifs, émerveillés. Je crois qu'il a besoin qu'on ne s'attende à rien de lui, parfois."

Elle serra mes mains dans les siennes, un sourire bienveillant aux lèvres.

"Je crois que ce jeune homme a besoin d'avoir des défauts, Jungkook, et qu'on les accepte."

J'écarquillai les yeux.

Et si c'était vrai ?

Depuis tout petit, sa mère a voulu de lui qu'il soit son idéal d'homme fort, il l'a fait. Il a été un très bon élève. Il a été à la tête d'un réseau. Il a aidé Namjoon, Jimin, Yoongi et Jin à avoir une vie meilleure.

Il a combattu d'autres réseaux dans le seul but de détruire leur malveillance. La seule erreur qu'il ait jamais commise était d'avoir participé à un trafic d'êtres humains, mais il a été embobiné malgré lui pour cela, il a été trahi et l'a payé de sa santé. Il s'en est rendu malade.

Mais du côté humain, nous l'avons tous admiré avec trop d'intensité, avec cette envie de lui démontrer qu'on serait prêt à tout pour lui, car il est Kim Taehyung, car il est puissant.

"Jungkook, regarde-moi."

Les doigts de ma mère se glissèrent sur mes joues, pour relever mon visage que j'avais baissé. Je plongeai mes yeux larmoyants dans les siens.

"Je crois qu'il a fait son temps." Me souffla-t-elle, comme un secret.

Immédiatement, le sens de sa phrase fit écho à mes pensées.

C'était donc ça ?

Oh, Seigneur.

Taehyung... Depuis le début, c'était sous mes yeux.

"Tu n'as rien à lui prouver pour qu'il revienne. Tu as seulement une seule et unique chose à lui proposer. Et il saura que tu as compris, il saura que tu es le bon. Car je suis persuadée que tu es le bon pour lui, et qu'il est le bon pour toi. Tu comprends, mon ange ?"

Je hochai la tête, les larmes au bord des yeux, le coeur serré. Je posai mes propres mains sur celles de ma mère.

"Je suis désolé maman. Reniflai-je.

-Ca va. Je sais que c'est terminé, maintenant." Me sourit-elle.

Oui.

C'était terminé.

"Je voulais te dire une chose. Me fit-elle.

-Dis-moi tout. Souris-je, enfantin.

-Je vais déménager. J'ai mis de côté pas mal d'argent, grâce à toi et ton aide financière de cette année."

Elle eut l'air fière, replaçant une mèche de ses beaux cheveux derrière son oreille, alors que j'avais la bouche entrouverte de choc.

"Figure-toi que je vais m'acheter une petite maison."

Je me mis à rire doucement, heureux, sans jamais la lâcher des yeux.

"Tu vas acheter une maison pour toi ?

-Pour nous. Il y aura toujours une chambre pour que tu reviennes, en fonction de ce que la vie te réserve. C'était... C'était ce qu'on voulait, avec Daejung... Souffla-t-elle.

-Maman... C'est génial, je suis tellement heureux pour toi."

Je me levai et la tirai contre moi. Je la serrai dans mes bras avec force.

"C'est la fin, alors ? Lui demandai-je, la voix étouffée dans son cou.

-Non mon ange, au contraire. C'est un nouveau départ. Ca ne fait que commencer."

Je reculai, les lèvres pincées.

"Je pleure beaucoup en ce moment. Ris-je avec gêne en détournant le regard.

-Et alors ? Les hommes ont le droit de pleurer autant qu'ils le souhaitent." Me sourit-elle, en caressant mes cheveux.

Je hochai la tête, et jetai un oeil vers la porte.

"Alors ? Qu'est-ce que tu comptes faire, maintenant ? Me demanda-t-elle.

-Je vais prendre une douche et dormir ici ce soir. Demain, j'irai rendre visite à Hoseok. Je... Ca fait un moment que je ne l'ai pas vu, et la dernière fois que je l'ai vu, on... On s'est violemment disputé.

-Ah bon ? Pourquoi ça ? Assieds-toi, je vais te préparer quelque chose à manger."

Je pris de nouveau place à table et ma mère m'écouta depuis la cuisine.

"Il... Il est amoureux de moi.

-Sans blague ? Ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ?

-Non, je te crois pas, là. Tu l'avais deviné ?"

Elle fit dépasser sa tête de l'encadrement de la porte pour me regarder.

"L'expérience, Jungkook. Ses yeux ne te quittent pas quand il est avec toi. J'ai pu le remarquer un bon nombre de fois.

-Maman, je l'ai repoussé et... Et maintenant je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas le perdre..."

Ma mère entra de nouveau dans le salon après avoir mis de l'eau dans une casserole pour la faire chauffer.

Elle s'assit en face de moi à son tour, et eut un sourire plutôt triste et compatissant.

"Tu dois lui faire comprendre que si vous restez amis, il en sera de sa responsabilité s'il t'aime. Que pour son bien, vous devriez arrêter de vous voir, mais s'il souhaite réellement rester proche de toi, alors ce ne sera pas ton problème s'il souffre, Jungkook. Tu ne peux rien faire de plus qu'être clair avec lui.

-Je le ferai..."

Je me pris la tête dans les mains, excédé.

"... Je veux que Taehyung rentre, j'ai si peur qu'il ne rentre jamais..."

Des doigts se déposèrent sur mon poignet droit pour retirer mes mains de mon visage.

"Arrête de le contacter pour l'instant. Laisse-le respirer, se retrouver." Me conseilla-t-elle.

Je hochai la tête, m'inquiétant quand même d'où il pouvait bien être.

"Je te vois t'inquiéter. Jungkook, Taehyung est un grand garçon. Il est probablement perdu, mais je suis sûre qu'au fond de lui, il sait ce qu'il fait et ce qu'il a à faire. Le forcer à revenir ne fera qu'empirer la situation. Il n'appartient qu'à lui-même, tu comprends ? Laisse-lui son libre-arbitre."

Je soupirai.

"Je n'ai jamais voulu lui enlever son libre-arbitre. Lui assurai-je.

-Alors ne commence pas à le faire." Me répondit-elle, avec un léger sourire et un clin d'oeil.

Elle s'en alla de nouveau. J'observai mon costume, posé sur une chaise à mes côtés, que j'avais veillé à ne pas oublier de chez Namjoon.

Lentement, j'attrapai mon masque entre mes doigts, et en caressai les paillettes, avec douceur.


...J'attendrai, si c'est ce qu'il te faut, Taehyung.


**

"Jungkook... ? Mais- qu'est-ce que tu fais là ?

-Je peux... Je peux entrer ?"

Hoseok, sous le choc, laissa s'écouler quelques longues secondes avant d'enfin se reculer. J'ôtai ma veste en pénétrant son appartement, et restai ensuite debout, face à lui, alors qu'il refermait sa porte d'entrée.

"Je venais juste... Savoir comment tu allais." Tentai-je, gêné.

Le voir me donnait une sensation étrange. Il semblait en bonne forme, mais profondément chamboulé par ma visite.

"Ca va." Souffla-t-il.

Je ne pouvais nier qu'il semblait torturé par ma présence. Cela ne signifiait qu'une chose.

Il m'aimait réellement.

Bon sang.

"Ne me regarde pas comme ça. Me fit-il immédiatement.

-Comme quoi ? M'étonnai-je.

-Comme si tu avais pitié de moi. Je vais bien."

J'attrapai ma lèvre inférieure entre mes dents.

"Jungkook, je... Ce qui m'a blessé, ce n'est pas que tu me repousses. Je m'y attendais, à vrai dire, enfin... On ne se connaît pas, dans le fond..."

Il secoua la tête de droite à gauche.

"Viens t'asseoir. Tu veux quelque chose à boire, ou même à manger ?

-Rien, merci."

Ma voix était calme, assez basse en volume. J'étais un peu embarrassé. La situation était assez compliquée. Et j'étais fatigué, des situations compliquées. Mais pour Hoseok, j'allais être patient. Il méritait au moins ça.

Une fois assis à table, on se toisa un instant, comme si l'on se redécouvrait l'un l'autre.

"J'ai une proposition à te faire." Commençai-je.

Mon ami -si je pouvais encore l'appeler de cette manière- inclina le visage sur le côté, visiblement intrigué.

"Tu... Je vais te laisser le choix. Parce qu'après t-tout ce que... Tout ce que je t'ai fait endurer-

-Tu ne m'as rien fait endurer, Jungkook. Tu as ta vie. Elle a l'air difficile. Et moi je suis venu te compliquer davantage les choses avec mes stupides... Sentiments..." Fit-il, détournant le regard.

Je me penchai légèrement en avant.

"Hé, non, pas du tout. Ce n'est pas du tout ce que j'allais dire."

Il me regarda de nouveau, gêné mais attentif.

Je me calai contre le dossier de ma chaise, laissant traîner mon regard sur la table, pour chercher mes mots, les organiser, afin de ne pas bégayer ni dire quoi que ce soit qui puisse être blessant.

"Je veux bien que l'on reste amis, si tu le désires, Hoseok." Lâchai-je enfin.

L'éclat d'espoir et de soulagement dans son regard me fit mal au coeur.

"Toutefois, je veux que tu saches quelque chose. Je vais être clair." Le prévins-je, les doigts croisés sur la table.

J'arborai à présent un air sérieux, et concerné.

"Je suis amoureux d'un homme. Il s'appelle Taehyung. Et jamais personne ne pourra changer cela. C'est comme ça, et ça ne sera jamais autrement, même s'il me quittait. Je t'apprécie fortement Hoseok, comme un ami très proche, comme une personne que je respecte profondément. Mais il n'y aura jamais rien de plus entre toi et moi."

J'avais dit tout cela d'une traite, la voix posée, ni trop dure, ni trop douce. Je voulais qu'il le sache, je voulais qu'il me prenne au sérieux. C'était soit ça, soit il y avait des risques qu'il prenne certaines de mes futures réactions pour ambiguës, qu'il se donne de l'espoir seul, qu'il tente d'interpréter mes gestes de la mauvaise manière.

Pour ne pas le blesser davantage, il fallait que je sois strict avec ça.

Je m'en voulais, mais je savais que c'était la bonne réaction à avoir. Il souffrira moins longtemps que s'il espérait une quelconque réciprocité entre nous.

Je le vis déglutir, puis hocher la tête une seule et unique fois, les yeux tremblants.

"... Bien." Souffla-t-il.

Mon expression distante retomba quelque peu, et je fronçai les sourcils de culpabilité.

"Je suis désolé, Hoseok. Si tu veux que l'on arrête de se voir, je respecterai ton choix.

-Je ne veux pas. Notre amitié n'est pas brisée, je le sais."

Sa voix tremblait.

Je voulais le prendre dans mes bras, mais ce serait pire pour lui.

Il me faisait penser à Jin.

"Elle ne l'est pas. Lui confirmai-je.

-Je veux que l'on reste en contact. Je vais juste avoir... Besoin de temps."

J'acquiesçai vivement.

"Bien sûr, je comprends. Souris-je tristement.

-Jungkook, j'ai une dernière question, avant que tu t'en ailles."

Mon intrigue fut probablement visible.

"Est-ce que tout va bien, maintenant ?" Me questionna-t-il.

Je vis ses yeux jongler entre les miens et les quelques petites égratignures sur mon nez, ma gorge et mes mains.

Ma respiration se coinça dans ma cage thoracique.

"Je..."

J'avais la bouche sèche, soudainement.

Pourquoi est-ce que ce genre de question était toujours aussi fatale ?

Mais, pourtant, la réponse me semblait évidente.

"... Presque.

-Presque ?"

J'eus un léger sourire, peut-être un peu crispé, mais pas moins sincère.

"Quelqu'un m'a échappé récemment. Quand il sera de retour, alors tout ira bien... Alors, tout... Tout..."

Mes doigts vinrent attraper le collier que je portais, et qui ne m'avait jamais quitté. Je manipulai le diamant du bout des doigts.

"... Tout sera terminé."

Hoseok n'avait rien ajouté. Il s'était contenté d'acquiescer, encore, puis de me raccompagner à la porte. Nous nous étions salué d'une poignée de main amicale mais proche, chaleureuse.

J'étais parti le coeur léger, apaisé. C'était un poids que j'avais depuis notre dispute. A présent, je lui souhaitais de faire taire ses sentiments au plus vite, afin que l'on puisse se revoir, afin qu'il trouve la bonne personne.

Comme ma mère l'avait dit, j'étais la bonne personne pour Taehyung. Et si je n'aimais pas Hoseok en retour, c'était que je n'étais pas la bonne personne pour lui.

Il pleuvait dehors. A grosses gouttes.

Je posai ma capuche sur mes mèches noires, qui commençaient à me cacher la vue.

Les rues se vidaient, les derniers passants courraient pour s'abriter dans des petits magasins, dans une bouche de métro, ou bien chez eux. Petit-à-petit, je fus le seul à me retrouver dans la rue, en cet après-midi pluvieux, ni chaud, ni froid. Simplement gris.

Seul le bruit des voitures qui roulaient lentement parvenait à mes oreilles. Je marchai sans réel but, sans souhaiter à tout prix m'abriter ou rentrer chez moi. J'avais juste envie de marcher.

Les rues de Séoul étaient vides et c'était si rare que j'en appréciais chaque particularité. Ne pas se décaler pour laisser passer une autre personne, ne pas entendre de conversations futiles, ne pas se soucier du regard des autres. C'était vraiment rare et tout était si calme...

Dans une autre vie, j'aurais aimé être photographe pour capturer le temps, juste ici, à ce feu rouge sous la pluie.

En une année, ma vie avait tant changé, n'est-ce pas ?

Parfois, j'avais la sensation de ne pas être seul. Mon histoire était si complexe et à la fois si dramatique, mais si douce aussi, elle était pleine d'émotions à craquer, comme dans un film ou un roman. Comme si on me suivait en m'observant ou en me lisant, comme si je n'étais pas le seul à vivre une pareille aventure. Si je pensais cela, c'était parce qu'en jetant un oeil extérieur à cette année d'intenses aventures, j'avais la sensation qu'absorber toutes ces émotions, pour un seul être humain, c'était impossible. Peut-être que des anges gardiens, à mes côtés, m'avaient aidé depuis le début à encaisser tout cela. J'avais envie d'y croire.

Mon sweat était trempé. Mais je n'en avais que faire. Lorsque je croisai un banc, dans un petit parc désert à cause de la pluie, je pris place sur ce dernier, et laissai mon visage tomber en arrière.

Les gouttes s'échouèrent sur ma peau.

Je me sentais bien.

Je ne voulais pas me morfondre à cause de tout ce qui s'était passé. Mon seul souhait était de me souvenir. Ma mémoire était pleine d'heureux et de malheureux événements. Et, pourtant, chacun avait la même valeur. Je ne voulais oublier aucun d'entre eux.

Ils faisaient à présent ce que j'étais, là, assis sur ce banc.

Jeon Jungkook.

Dongwoon et Daejung étaient avec moi.

"Vous êtes en paix, maintenant." Chuchotai-je, les yeux toujours clos.

Et puis, après avoir prononcé ces mots, toute autre pensée me quitta. Il ne resta que moi. Moi et moi seul.

Je pensais à ce que j'étais, et à ce que j'étais devenu.

J'avais beaucoup changé. Je n'avais même pas pris le temps de m'en rendre compte.

Ca faisait un moment que je ne m'étais pas assis sur un banc, tout seul. Ca me faisait du bien. C'était agréable, apaisant.

Je baissai la tête et rouvris les yeux, essuyant de mes manches les nombreuses gouttes de pluie sur mon visage.

Le ciel était grisâtre, nuageux, rendant la luminosité sombre, comme un début de soirée. Pourtant il n'était que quatorze heures.

Mon estomac se tordit lorsque, enfin, j'attrapai mon téléphone, dans ma poche.

Je n'avais pas osé le contacter depuis son départ, il y a deux jours. Il avait dit qu'il avait éteint son téléphone.

Et si...

Et si c'était faux ?

Je ne pouvais pas le savoir. Tout ce que je pouvais espérer c'était qu'il lise mon message un jour. Peu importe quand.

Je m'arrêtai un instant de taper sur l'écran tactile.

Non.

J'hésitai quelques secondes, puis effaçai le tout avant d'appuyer rapidement sur la touche d'appel.

Il ne décrocha pas, mais je m'y attendais. Je voulais justement qu'il ne décroche pas. Je voulais juste lui laisser un message, mais vocal.

Allait-il l'écouter ? Je n'en savais rien.

Mais j'avais senti que c'était le bon moment pour le faire.

Après le petit bip, je pris une petite inspiration.

Je gardai le silence quelques secondes, angoissé. Et puis, finalement, je me lançai.

"... Taehyung..." Murmurai-je.

Instantanément, les larmes me montèrent aux yeux, mais je les chassai. Je n'avais pas de raison de pleurer. Il fallait que je cesse de pleurer.

"... Bonjour." Articulai-je.

Mes yeux se déposèrent sur le sol, et j'observai les gouttes de pluie s'échouer sur les petits cailloux.

"Je... J'ai mis du temps à te rappeler, pardon. Mais t-tu... Tu n'as pas décroché la première fois. Et je ne savais pas si tu allais..."

Ma main libre s'étala sur mon visage.

"Je ne pensais pas bégayer autant." Avouai-je.

Je reniflai, et me redressai pour me replacer correctement sur le banc.

"Il pleut." Soufflai-je.

Puis j'eus un léger sourire, suivi d'un petit rire nerveux.

"Pardon, je- je suis sous la pluie. C'est ce que je voulais dire. Je suis sous la pluie et... Désolé si tu entends la pluie quand je parle, j'espère que tu m'entendras quand même correctement."

Je perdis ensuite mon petit rictus, en me rappelant pourquoi je l'appelais.

"Taehyung, tu sais, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, au manoir. Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu sais que je ne s-suis pas comme ça. Mais de toute manière, je pense pas que tu sois parti juste pour ça."

Je secouai la tête de droite à gauche pour accompagner mes propres paroles, quand bien même personne ne pouvait le voir.

"Non, tu... Tu avais besoin de t'écarter. D'être seul. Parce que tu es le seul à te comprendre, profondément. Et j-jamais je... Jamais je n'ai voulu prétendre le contraire. Je t'aime et je te comprends, mais je ne suis pas toi. Tu e-es maître de ton existence Taehyung, de tes pensées et de ton corps. De tes envies."

Ma langue passa sur mes lèvres.

"Et tu n'appartiens à personne d'autre qu'à toi-même."

Puis j'eus un sourire nerveux, à nouveau.

"C'est dingue parce que je le pense vraiment et j'ai quand même réussi à agir comme un d-débile. Mais c'est pas nouveau, je crois. Ce que j'ai dit au manoir... C'était... J'étais... Ca faisait longtemps que je ne t'avais pas vu. Et j'avais peur de l'amour que te portait Kang-Dae. J'avais peur que son amour pour toi soit s-si fort qu'il puisse te préférer mort qu'absent. Alors j'ai dit des trucs pour le bousculer lui, p-pour que lui seul comprenne que tu n'es à personne. Et tu n'es pas à moi non plus Taehyung, pas... Pas de cette manière."

Je sentais ma gorge se nouer. Et je ne voulais surtout pas qu'il l'entende, alors je fis une pause avant de reprendre.

"Tu m'appartiens parce que je t'aime, pas parce que tu es la poupée dans la vitrine. Tu m'appartiens comme je t'appartiens, par amour. Mais ce n'est p-pas une possession matérielle, ce n'est pas... C'est pas comme Kang-Dae, bordel, tu le sais, Taehyung, que je te respecte trop pour ça, pour te considérer comme une vulgaire poupée à posséder."

Je me mordis les lèvres, le front posé au creux de ma paume de main libre, le coude sur la cuisse.

"J'aimerais qu'on en parle. Tu te souviens ? On s'était promis de tout se dire, on avait réussi à l'avoir, cette précieuse communication... Je veux qu'on discute chaque f-fois que tu vas mal. Chaque fois que tu ressens une seule -aussi minime soit-elle- insécurité. Je veux que tu sois qui tu as envie d'être. Et je n'ai pas de mots à mettre là-dessus, car tu es la seule et unique personne à te connaître profondément. Personne n'a le droit de prétendre le contraire."

Mes larmes coulaient malgré moi, à présent. Elles se mélangeaient avec la pluie. On ne les voyait pas.

"Je vais te demander une chose, Taehyung. Ou plutôt te proposer une chose. Et seul toi prendra la décision."

Je pris une grande inspiration.

Fais-le, Jungkook. Tu sais que c'est maintenant.

"... Taehyung, laissons tout ça derrière nous."

Mes lèvres se pinçèrent. Mon coeur battait à tout rompre.

"Plus de réseau. Plus de souffrances. Plus de masques. Plus de plateau d'échecs."

J'eus un sourire léger.

"Quittons le réseau, Taehyung. Tu n'as plus à être le chef de personne."

Mes yeux se baissèrent sur mes jambes, et je pris une voix plus douce.

"... Tu n'auras plus à être ton propre chef. Tu n'auras plus à te torturer d'exigences."

Je soupirai, le souffle tremblant.

"Je ne choisirai pas. La décision te revient, c'est ton réseau. Mais sache que si tu t'en vas, alors je pars avec toi."

J'attendis encore cinq petites secondes, puis décidai que c'était assez. Je raccrochai brusquement, comme si je venais de réaliser tout ce que je venais de dire.

Mon corps en tremblait. J'étais complètement chamboulé par mes propres mots.

Peut-être que tous ces mots partaient à la dérive, peut-être qu'il n'allait pas rallumer son téléphone avant longtemps. Mais j'avais enfin réussi, après deux jours d'hésitation, à mettre des mots sur ma pensée.

Deux jours qui en avaient eu l'air de deux semaines, tant le temps était long sans lui.

Je me demandais chaque heure ce qu'il faisait, où il était.

Mais j'avais rapidement compris la chose suivante ; ça ne me regardait pas. Il était seul, avec son intimité, alors ça ne me regardait pas.

Je me levai enfin du banc trempé, mes vêtements étaient aussi mouillés que s'ils sortaient de la machine à laver. Mais je n'y portais pas d'attention ; je ne faisais que me remémorer le message vocal que je venais d'envoyer au blond.

Pourvu qu'il l'écoute un jour, peu importe quand. Mais pourvu qu'il le fasse.

C'était mon souhait le plus cher, à présent.

**

PDV EXTERIEUR


La petite lumière de chambre était allumée. Quelques morceaux d'un gâteau à la fraise traînaient sur la grande table, ainsi qu'une petite brique de lait.

Le jeune homme était allongé, calme, les yeux clos, mais pas assez fatigué pour dormir.

Déjà sept jours qu'il ne faisait presque que cela.

Taehyung passait la plupart de son temps à s'endormir, à s'abandonner au sommeil.

Il ne luttait pas.

Durant ce petit séjour, le blond s'était permis de sortir. Il avait arpenté les rues de la petite ville dans laquelle il s'était arrêté. Il avait fait des courses au bout du deuxième jour seulement, et avait acheté des choses qu'il n'avait jamais pris auparavant.

Des biscuits, des briques de lait, et même une petite bouteille de thé glacé. Il aimait bien tout ça. Mais il n'en achetait jamais.

Sa routine le forçait à toujours acheter la même chose, quand il était chez lui. Des choses rapides à manger. Et de l'alcool. Les seules fois où il achetait plus de choses sucrées étaient quand Jungkook avait dormi chez lui, durant cette longue année.

Mais cette fois, il n'avait pas réfléchi. Taehyung s'était contenté de remplir un seul petit sac de ces choses, ainsi que quelques paquets de nouilles. Et il avait pris grand plaisir à s'allonger sur son lit, les yeux fermés, à manger des gâteaux à la fraise et à boire des petites briques de lait. Il aimait bien. C'était même plutôt très bon.

Il avait passé la majeure partie de son temps à se reposer. Il ne dormait pas à chaque fois, mais il restait allongé, les bras derrière la tête, les paupières closes. Il y avait une petite télévision dans l'hôtel, qu'il avait dû allumer une ou deux fois, juste pour s'en servir de fond sonore. Il était peu sorti.

Et, surtout, il avait beaucoup réfléchi.

Mais, d'un autre côté, pas vraiment.

C'était difficile de modérer ses pensées. Pourtant, Taehyung l'avait fait. Passer toutes ces heures seul, dans cette chambre, coupé du monde, ça l'avait étrangement aidé à mettre de l'ordre dans sa tête embrouillée et surtout pleine à en déborder.

Mais il avait menti pour une chose.

Il rallumait son téléphone tous les soirs. Durant une seule et unique minute à chaque fois, le temps de vérifier si rien n'arrivait au réseau, si tout le monde allait bien.

Car, malgré son départ soudain, si qui que ce soit lui envoyait un message d'appel à l'aide, Taehyung sauterait dans sa voiture dans l'instant.

Mais à part de nombreux messages et appels les deux ou trois premiers jours de son absence, rien ne semblait alarmant.

Il en recevait de Namjoon, mais surtout de Jin. Il avait même eu un message de sa mère. Quelques appels manqués de Jungkook aussi, le premier jour de son départ.

Mais depuis, plus rien. Le plus jeune ne l'avait pas recontacté.

Taehyung n'était pas accroché à son téléphone. Cependant, il nierait si on lui exposait le fait suivant : s'il allumait son téléphone chaque soir, c'était pour vérifier s'il n'avait aucun appel ni message provenant de Jungkook. Comme si, indéniablement, il attendait quelque chose.

Ce n'était pas une attente immature de fierté mal placée. C'était seulement l'envie et la curiosité de voir comment le plus jeune allait réagir.

Le blond n'avait pas été étonné, au final, de sa maturité à le laisser tranquille. Il savait qu'il était inquiet. Mais il avait aussi assez confiance en Jungkook pour être certain que ce dernier allait comprendre.

Et, ce soir-là, le chef de réseau réalisa qu'il avait commis une erreur.

Caché dans toutes les autres notifications, il avait manqué le message vocal du noiraud. Si ça avait été un message écrit, il ne l'aurait pas manqué. Mais la vérité était que l'appel de Jungkook ainsi que son message vocal avaient été noyés dans les appels de Jin. Les notifications de son téléphone avaient regroupés tous ces appels en une seule et unique notification nommée "appels manqués", mais c'est seulement en cliquant dessus que les noms s'affichaient.

Le jeune homme s'en voulait terriblement. Il avait peur de ce que cette ignorance de sa part pouvait signifier pour Jungkook.

Taehyung prit place sur son lit, le coeur battant. Il jura pour lui-même, et porta sans plus attendre le téléphone à son oreille.

Une drôle de montée d'adrénaline le prit lorsqu'il entendit la voix du jeune homme. Sa voix à la fois incertaine, et à la fois mature. C'était comme si Jungkook était convaincu et sincère, sans réussir à parler avec calme.

Taehyung écouta le message du noiraud, en entier.

Il l'écouta de la première jusqu'à la dernière seconde.

Ses mots, ses silences éloquents, sa respiration...

Le blond serra les draps de sa main libre lorsqu'il entendit Jungkook lui faire la proposition osée.

Le jeune homme resta stoïque, muet, calme. De l'extérieur, il semblait indifférent à ce qu'il entendait. Mais, à l'intérieur, tout se mélangeait, se tordait désagréablement, car entendre la voix de Jungkook réveillait la douleur du manque, la douleur d'être parti sans prévenir.

Imaginer le noiraud complètement perdu face à son départ anéantissait Taehyung. Il préférait ignorer cette désagréable sensation.

Au total, il écouta le message quatre fois, avant d'enfin décoller définitivement son téléphone de son oreille.

Puis il resta dans le silence, de longues secondes.

Il fixa le mur en face de lui, là dans cette chambre d'hôtel reculée de tous, les pieds nus sur le parquet froid, habillé d'un pantalon, torse nu, les cheveux mouillés, la lèvres séparées et les pensées dirigées vers une seule et unique personne.

Finalement, après avoir pensé les mots qu'il allait écrire, le chef de réseau composa son message.

Court, simple. A son image.

Mais, dans le contexte, peut-être un peu magique, après tout.





Lorsque Jimin ouvrira les yeux,

je viendrai pour le saluer.













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Un chapitre de réflexions, de mise au point, de réalisation... C'était un chapitre inévitable pour cette -bientôt- fin... J'espère qu'il vous a plu les amis ♥

J'espère que ces derniers chapitres seront à la hauteur de vos attentes et de vos espérances, même si dans celui-ci il ne se passe pas grand chose (mais ce chapitre était réellement vital). Il n'en reste que 2, Suprématie se terminera logiquement au chapitre 61 (+ les remerciements) :(


On approche des 3M de vues, et des 10K d'abonnés, et même si j'ai déjà envie de vous faire milles et uns remerciements, je vais sagement attendre la fin pour le faire. Ce sera la chose la plus difficile à écrire. Je suis déjà émue en écrivant ces trois derniers chapitres haha... Merci les amis de m'accompagner dans ces dernières updates. J'ai vraiment la sensation qu'ici s'est créée une grande famille. ♥♥♥


Je vous dis à -très- bientôt pour la suite, je vais essayer de la poster avant ma rentrée (ma pré-rentrée est le 8 mais ma rentrée normale est le 21, donc avant le 21 je l'espère!). Prenez toujours grand soin de vous, n'oubliez pas de vous laver les mains, c'est très important. Je vous aime, je ne le dirais jamais assez. A très vite ^-^ ♥

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