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Chapitre 39


Bonsoir les amis ! ^-^

Il y a plusieurs choses très importantes dont j'aimerais vous parler en bas de ce chapitre. Je vous laisse lire tranquillement ce dernier, en espérant que vous prendrez en compte la note (assez grande) à la fin.

Bonne lecture ~ 


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J'avais les mains jointes, la respiration profonde et le regard rivé devant moi. La légère brise du matin, glaciale, attaquait la peau de mon nez et de mes oreilles, que j'imaginais rougies à présent. Mon costume noir était à ma taille, et pourtant j'avais l'impression qu'il m'oppressait.

Tout m'oppressait.

Les gens inconnus au bataillon, de la famille de Daejung. Dont une vieille femme ; sa mère, je devinais. Je déglutis difficilement. Un bruit sourd me tordait les tympans, seul moi l'entendais ; c'était le même son qui nous torturait l'esprit avant que l'on ne s'évanouit, cet espèce de bruit de fond, strident, qui était en général accompagné d'une vue trouble et de bouche pâteuse.

Mais il y avait aussi ce silence. Froid. Pesant. Malgré mon état étrange, malgré le bruit infernal en mon for intérieur, j'entendais le silence. Oui, il s'entendait. Il s'entendait par les regards en coin, torves, les larmes retenues, les cris intérieurs, la douleur qui flottait au-dessus de nous comme de gros nuages gris presque noirs.

Mais il y avait bien pire encore.

Le cercueil.

Là, devant moi, à quelques mètres. Alors que le prêtre prononçait ses mots, que ma mère était à ma droite, si immobile que c'en était inquiétant, Daejung était allongé dans ces tissus de soie rouge.

Et enfin Taehyung, au loin, tapis dans l'ombre, les mains jointes comme les miennes, assez loin pour ne pas se faire remarquer mais assez près pour que moi je le vois.

Je ne lui avais même pas parlé depuis une semaine. C'est-à-dire depuis le moment même où j'avais découvert le corps de Daejung, en sang, étalé sur le sol de mon salon. Mon supérieur m'avait envoyé de nombreux messages, avait tenté de m'appeler. Mais je n'avais rien pu faire à part soudain me fermer, car ma mère explosait à ma place.

Si je craquais, qui soutiendrait ma mère ?

Alors, après ma découverte, j'étais soudainement devenu étrangement, extrêmement, parfaitement calme.

Et j'avais agi avec un tel sang froid qu'il m'avait rappelé celui que j'étais capable d'avoir durant les missions, avant. Quand la situation dégénérait, j'arrivais à garder la tête sur les épaules. C'était actuellement le cas.

Six coups de couteau dans l'estomac.

Six.

Ma mère avait appelé la police, en pleurs, et je n'avais rien fait pour l'en empêcher. Rien du tout.

Alors une enquête a été ouverte depuis ce jour-là, mais ils n'ont apparemment trouvé aucune trace dans l'appartement. Rien.

J'avais envie de rire amèrement.

Tu m'étonnes qu'ils n'ont rien trouvé. Kang-Dae savait y faire, et l'employé qu'il a dû envoyer devait être un très grand professionnel.

Je jetai soudain un oeil sur la gauche, au loin, là où le blond se trouvait. On s'échangea un regard et je ne fus même pas surpris de voir Jimin, Yoongi et Namjoon arriver derrière lui. Mon premier reflex fut de les regarder avec insistance ; en effet, je ne voulais pas qu'ils se fassent voir par Hoseok, à mes côtés.

Ma mère ? C'était trop tard. Elle avait lu le mot, de toute façon.

Mais Hoseok, je pouvais encore le protéger.

J'échangeai un regard de loin avec Yoongi, étrangement. Et ce dernier était habillé de sa neutralité habituelle, mais je savais. Je savais pourquoi ils étaient tous là.

C'était une sorte de soutien. Mais cela signifiait aussi qu'ils étaient avec moi, que si je ne laissais pas passer ça, ils ne le feraient pas non plus.

La cérémonie se termina presque, alors que l'on devait passer devant le cercueil pour dire quelques mots si on le souhaitait, au défunt. A Daejung. Ma mère passa simplement devant, et je la vis s'abaisser. Je détournai le regard par respect et par pudeur quand elle l'embrassa doucement sur les lèvres, une dernière fois.

La mère de Daejung lança des yeux trahissant sa détresse à d'autres personnes, sûrement de sa famille, et ils vinrent la rejoindre. Ils prononcèrent tous quelques mots, ensemble, puis laissèrent la place au suivant.

Moi.

Voir Daejung allongé, les yeux fermés et si blafard, me fit si mal que je n'en ressentais pas la douleur immédiate. Comme si cette dernière était en différé, qu'elle arriverait plus tard.

J'approchai un peu plus, et vins poser une main tremblante, malgré tout, sur une des siennes.

Et, quand bien même je savais que ce n'était pas ce qu'il aurait voulu, je chuchotai d'une voix rauque et basse quelques mots destinés simplement à lui. A personne d'autre qu'à lui.

"Il paiera pour ça. Je te le jure sur ma propre vie."

Et, sans un regard en arrière, je rejoins ma mère. Elle pleurait enfin, ce qui me rassura partiellement, car la voir si calme, aussi calme que moi, et si silencieuse, ça m'avait fortement inquiété. A présent, elle fondait en larmes, elle pleurait comme une enfant.

Puis, quand je la pris dans mes bras, elle me repoussa.

"Va-t-en."

Là, j'eus mal. A l'instant même où elle prononça ces mots, mon ventre se tordit douloureusement.

"Maman...

-Je t'aime. Mais laisse-moi d-du temps."

Et, sur ces mots difficilement articulés de sa voix brisée, elle me tourna le dos et s'en alla. Je restai stoïque un instant, alors que la famille de Daejung s'en allait aussi, en me regardant tristement sans pour autant avoir compris la précédente scène.

Sa famille n'était pas venue nous parler. Ca avait été trop tôt, tout ceci était trop soudain. Alors on avait décidé par un ou deux regards, qu'on ne se parlerait jamais. Car nous étions censés nous rencontrer un jour, avec Daejung. Sans lui, ça n'avait plus de sens. Alors on s'était respectueusement courbés les uns devant les autres, mais aucun mot ne fut échangé aujourd'hui, et je sus que c'était la première et dernière fois que je voyais ces gens.

Une main sur mon épaule me fit tourner la tête.

"Ca va ?

-Merci d'être venu Hoseok." Soufflai-je.

Il me répondit que ce n'était rien, puis ses yeux se levèrent vers Taehyung et les autres, au loin.

"Je suppose que je dois te laisser."

Il le sentait. Il le savait, que quelque chose ne tournait pas rond, que je n'étais pas supposé être si proche de mon patron au point qu'il vienne à un enterrement qui ne le concernait pas. Mais il ne dit rien, et je priais pour qu'il se doute plutôt de ma relation avec Taehyung que de mon vrai travail.

"On se reparle bientôt, ok ? Prends soin de toi." Me fit-il.

Et il disparut lui aussi.

Je fixai la tombe de Daejung, quelques secondes, en silence, le vent frais faisant virevolter mes cheveux.

Et deux mains vinrent attraper ma taille. Doucement. Avec précaution, avec délicatesse.

Et c'est à ce moment précis que je retins un sanglot. A l'instant même où ses doigts s'étaient posé sur moi, c'est comme si mon corps avait enfin envie de lâcher tout ça, toute cette angoisse de cette semaine, tous ces préparatifs pour l'enterrement que j'avais dû assumer seul, car ma mère n'avait rien pu faire d'autre que de rester assise sur le canapé, parfois stoïque, parfois balbutiant des choses incompréhensibles, parfois sanglotante.

"Je suis désolé." Murmura sa voix rauque.

Je fermai les yeux et attrapai ses mains. Je vins moi-même les nouer autour de ma taille et il me laissa faire, pressant mon corps contre le sien. On resta dans cette position, longtemps, immobiles. Je sentais son souffle contre mon cou.

"J'ai peur p-pour ma mère, s-si tu savais. Bégayai-je, le timbre de voix fragile au plus haut point.

-Il ne lui fera rien." Assura-t-il.

La confiance dans ses paroles me fit me tourner vers lui. On garda les mains scellées, jusqu'à ce qu'il ne détache l'une d'elles pour venir cueillir ma joue. Je fermai les yeux et il essuya une larme de son pouce.

Les autres étaient partis, et je sus alors qu'ils étaient venus pour me montrer leur soutien, ne serait-ce que par leur simple présence. Mais ils n'étaient plus là à présent, et je me doutais que nous allions tous aller à la boîte aujourd'hui. Il fallait mettre certaines choses au point, il fallait en parler. 

"Tu le sais, Jungkook, n'est-ce pas ?"

Je rouvris les yeux sans comprendre. Il me regardait sérieusement.

"Tu le sais, que ce n'est pas moi ?" Répéta-t-il.

Et je fondis sur lui. Taehyung m'attrapa et me colla à lui, embrassant ma tempe, et me berça contre son corps de longues minutes. Sa main gauche sur ma nuque, l'autre dans mes cheveux, il gardait mon visage fermement enfoncé dans son cou.

J'avais accroché sa veste noire de mes poings et j'eus l'impression, à cet instant précis, que j'avais le droit de me laisser aller qu'avec lui.

Et, pourtant, je n'arrivais pas à pleurer.

**

"Elle ne voudra plus jamais m-me voir.

-Laisse-lui du temps, elle vient de perdre l'homme qu'elle aimait et apprendre que son fils fait un travail du style... Mortel."

Jimin fit la grimace après sa phrase. J'entendais d'ici la voix de Taehyung discuter au téléphone avec Jin pour le prévenir des récents événements.

J'avais appris que Taehyung était au courant pour la mort de Daejung sans que je n'en parle car la rumeur s'était répandue rapidement dans tout le réseau. Un employé qui se faisait punir, ça ne passait apparemment pas inaperçu.

Nous étions le soir, et mon supérieur avait fermé occasionnellement la boîte. Cependant, Namjoon, Jimin et Yoongi étaient là, et nous étions en ce moment même tous assis autour d'une table près de la piste de danse. Tout était éteint, figé dans le temps ; seule une grande lumière éclairait l'immense pièce habituellement bondée de monde.

Namjoon était étrangement silencieux. Il ne me regardait même pas, comme s'il avait honte de ce qui s'était passé.

Comme s'il s'en sentait coupable.

Mais je n'avais pas envie de me torturer l'esprit sur ça. Je savais qu'il n'avait pas tué le copain de ma mère. Namjoon était juste un peu plus torturé encore par la culpabilité.

"Comment on fait." Prononçai-je soudain.

Yoongi me regarda, Jimin suivit, et Namjoon fut attentif.

"Comment on tue Kang-Dae ?"

Une inspiration brusque de la part de Jimin me fit soupirer.

"Pourquoi on tuerait Kang-Dae ?" Questionna-t-il.

Je fronçai les sourcils en lançant un regard vers Taehyung. Ce dernier venait de revenir, et me fixait avec insistance, comme pour me dire de me taire.

J'étais le seul au courant pour Kang-Dae ?

Si je reprenais ; Taehyung, Jin et moi étions les trois seuls à savoir que Kang-Dae était celui qui manipulait le réseau du blond. Je me doutais également que personne n'était au courant pour le bal masqué et toute cette partie bien plus que sombre du réseau.

Je fus assez étonné de me rendre compte de ça. Du fait qu'à présent, j'étais bien plus avancé que tout le monde. Je ne me sentais plus perdu ou à la ramasse.

C'était ironique.

Au moment même où je trouvais ma place dans le réseau, on tuait un de mes proches. Comme si tout m'empêchait d'évoluer, comme si la vie elle-même était contre moi, contre une potentielle chance de m'affirmer, d'être utile.

Je n'en pouvais plus.

Réellement.

"C'est Kang-Dae qui a tué... Daejung ?" Hésita Namjoon, visiblement assez gêné d'utiliser des mots si directs.

Je le regardai, puis regardai Taehyung, qui réajusta ses manches de chemise sans répondre.

Il se braquait, il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas que tout le monde sache qu'il était sous contrôle de Kang-Dae et qu'il faisait partie d'un trafic d'êtres humains.

Mais je me rendis compte à cet instant même qu'on ne pourrait pas avancer si tout le monde n'était pas au courant.

"Jungkook ? Insista Namjoon.

-Je-

-Je ramène Jungkook chez lui, on discutera de tout cela plus tard. Pour l'instant, je veux que toi, Namjoon, tu renforces la sécurité. Occupe-toi de ça ce week-end. Jimin, tâche de vérifier l'efficacité de notre sécurité actuelle, tu peux aussi évaluer des vigiles si tu sens qu'ils ne sont pas à la hauteur. Le premier qui fait un faux pas, vous me le dites immédiatement, et il sera viré."

On fut tous surpris du ton sans appel de notre patron, qui se leva et posa ses mains à plat sur la table.

"Yoongi, tu tâcheras de vérifier chaque profil de chaque employé du réseau, direct ou indirect. Peu importe le temps que ça te prend, tant que ça avance."

Ce dernier acquiesça, fixant mon supérieur d'un oeil assez intrigué.

Yoongi avait des doutes.

"Nous avons franchi le point de non retour. Je ne vous donne aucun droit à l'erreur, est-ce que c'est bien clair ?"

On hocha tous la tête, puis chacun quitta la table pour sortir. Namjoon partit assez vite, ne me lançant presque pas un regard, et je crois que c'était parce qu'il se sentait réellement coupable de ce qui s'était passé. Sauf que rien n'était de sa faute, absolument rien.

Jimin, lui, me prit dans ses bras, comme toujours, et je lui rendis son étreinte. Et, quand je fus contre lui, je croisai le regard de Yoongi, qui semblait vouloir me dire quelque chose. Je fronçai les sourcils.

Enfin, je me détachai de mon ami, qui me chuchota une dernière chose à l'oreille.

"Je suis désolé. Je suis désolé." Répéta-t-il, le ton sincère.

Nos yeux se connectèrent et je hochai la tête pour le remercier.

Et puis, juste avant de partir, Yoongi passa près de moi. Il s'inclina vers mon corps et je restai immobile en l'écoutant chuchoter quelques mots.

"Je sais que quelque chose cloche."

Je fronçai les sourcils. Il reprit :

"Si ce n'est pas Taehyung qui t'a puni, je me demande qui c'est." Souffla-t-il d'une voix sincèrement concernée.

Il posa une main sur mon épaule. Je lui lançai un regard, mais il ne força rien. Il savait de toute façon que tout le monde serait bientôt mis dans la confidence, Taehyung n'en avait presque plus le choix.

Enfin, il partit dans la même direction que Jimin, et je me tournai vers mon supérieur. Ce dernier était près de sa portière de voiture, qu'il m'ouvrit lorsque je m'approchai. Je montai dans le véhicule et me pris la tête dans les mains. Taehyung s'installa à mes côtés et je soupirai quand il s'approcha de moi.

Je me laissai faire comme une poupée de chiffon lorsqu'il attacha ma ceinture.

"Je ne veux pas rentrer chez moi. Elle... Elle ne veut pas me voir."

Le blond se figea un court instant, puis reprit ses activités, avant de s'attacher à son tour.

"Je voulais t'emmener chez moi, de toute façon.

-Est-ce qu'elle risque quelque chose ? Sois honnête, pitié."

Il secoua immédiatement la tête de droite à gauche.

"Je connais Kang-Dae, Jungkook. Ta mère ne risque rien, et s'il a choisi de tuer Daejung plutôt qu'elle, c'est qu'il y a une raison.

-Laquelle ?" Demandai-je en serrant les dents.

Il démarra la voiture.

"On va en parler en rentrant." Souffla-t-il.

**

Plus d'une semaine que je n'étais pas venu ici, et j'avais l'impression que ça faisait des mois.

Après m'être débarrassé de mon manteau et de mes chaussures, je lançai un regard à Taehyung, qui se laissa tomber sur le canapé. Je le suivis, et on se fixa longuement. Il m'avait manqué, depuis une semaine.

Je n'avais rien vu passer. Et je crois que je ne réalisais rien.

Tout ce qui me soulageait, en ce moment même, était que Daejung était maintenant en paix, qu'il avait eu une belle cérémonie et que j'avais pu lui payer des obsèques digne de l'homme méritant qu'il était. 

"C'était ta punition."

J'eus un sursaut quand mon supérieur me sortit de mes pensées, et mes yeux se dirigèrent vers son visage sérieux et concentré.

"Ma punition... ? 

-Je n'ai jamais souhaité imposer ce système, tu sais. Punir mes employés."

J'écarquillai les yeux.

"C'est Kang-Dae... ? C'est lui qui t'a obligé à punir tes employés pour leurs fautes ?"

Le blond ne répondit qu'en serrant la mâchoire.

Ma haine fut, pour ma part, un peu plus nourrie encore, si c'était possible. 

Je pris le visage de mon aîné en coupe, les sourcils légèrement froncés. 

"Tu subis tant, depuis le début... 

-C'est moi qui suis censé te réconforter." Murmura-t-il.

Je secouai la tête de droite à gauche. Après tout, ça ne servait à rien. Il fallait agir, je ne voulais plus me morfondre. Pas encore.

"Je suis désolé. Répéta-t-il soudainement.

-Tu l'as d-déjà dit... Murmurai-je.

-Non. Je suis désolé d'avoir... Enfin... D'avoir été si hostile envers lui. Je ne le connaissais même pas."

On s'échangea un regard et je soupirai. Je le relâchai doucement. Je me sentais étrangement vide. Je n'avais pas même besoin de réconfort, je n'avais besoin de rien. De rien du tout.

"Pourquoi Daejung et pas m-ma mère... ? Chuchotai-je, mes pupilles figées au sol.

-Parce qu'il voulait te blesser, sans te briser. Ta mère aurait été une blessure trop grande, trop profonde, tu aurais été irrécupérable. N'oublions pas qu'il te veut, et il ne veut pas juste un nouveau pantin désarticulé qui n'a plus rien à perdre. Je ne sais même pas si c'est lui qui a envoyé quelqu'un assassiner Daejung. Je me demande même si Kang-Dae sait ce qu'il se passe autour de lui." Souffla-t-il.

Perdu, je me mis de côté sur le sofa, de sorte à être en face de Taehyung, qui se remit à parler.

"Jungkook, c'est comme une entreprise. Kang-Dae donne des ordres de façon globale, puis les sous-directeurs s'occupent de les exécuter. Si un de ses sbires, qui serait chef d'un sous-réseau de Kang-Dae, se retrouve être celui qui se charge des punitions, il se pourrait que Kang-Dae ne sache pas encore que Daejung est mort. Tu me suis ?

-Oui, je crois..."

Et puis, comme si j'eus une révélation, mes iris noirs trouvèrent encore ceux de mon patron, qui scintillaient d'inquiétude mais de sérieux. 

"Ca veut dire que ton plan tient toujours.

-Je t'ai dit que c'était hors de question. Tu n'iras pas là-bas, jamais.

-Rien ne me réconfortera. Rien à part une seule et unique chose." Assurai-je.

Le blond ferma les yeux, visiblement peu surpris de ce que j'allais dire ensuite.

"Je dois le tuer. De m-mes... Mes propres mains. Je veux qu'il voit mes yeux, je veux qu'il me voit quand je le tuerai." Articulai-je d'une voix sombre.

Taehyung me fixa, et je crus voir une étincelle de peur dans ses prunelles, de peur pour moi, mais je me redressai. Je me mis à marcher d'un endroit à l'autre, devant les yeux impuissants de mon patron.

"Tu ne peux pas, pas seul, et-

-Je suis capable de beaucoup de choses, seul." Le coupai-je en le regardant froidement.

La surprise sur son visage me fit culpabiliser un instant, un très court instant, jusqu'à ce que ma haine ne revienne une fois encore, brouillant tous les autres sentiments que j'étais censé ressentir.

Pourquoi devrais-je me préoccuper de quoi que ce soit, à présent ? Je ne devais que tuer Kang-Dae. C'était tout ce à quoi j'étais censé penser. Tuer ce déchet, cette ordure, ce monstre. 

Oui. J'allais l'éliminer. Moi et moi seul allais le faire.

"Jungkook...

-Je dois m'entraîner."

Taehyung se leva et tenta d'attraper mon bras, mais je le repoussai. Son regard ne me plaisait pas.

"Arrête de me regarder comme si je te faisais pitié." Crachai-je à nouveau.

Il fronça les sourcils.

"Ton audace n'a parfois plus de limite." Me reprocha-t-il en s'approchant lentement de moi.

Je haussai un sourcil, sans bouger, pas apeuré le moins du monde.

"Mon audace ? On parle réellement de mon audace ?"

Ma respiration s'accélérait. Je ne savais même pas comment nous en étions arrivés à ce stade, alors que nous étions supposés discuter, en ce moment même.

"Je suis ton supérieur, Jungkook.

-Tu n'as donc que ça en bouche ?"

Je sentais qu'il se retenait. Il ne pouvait pas m'atteindre, me toucher, me remettre à ma place trop violemment, pas après la mort d'un de mes proches. Moi, en revanche, j'avais des choses à dire.

"Si je décide que tu ne fais pas une mission, alors tu ne la feras pas." Grogna-t-il de sa voix rauque en croisant les bras sur son torse.

Sa position dominante poussa ma colère un peu plus loin.

Est-ce qu'il tentait de me comprendre, au moins ?

"Je vais exécuter ce plan. Que tu sois avec m-moi, ou non. Articulai-je comme je le pus, car ma respiration se faisait de plus en plus courte, l'angoisse montant en moi comme un horrible frisson glacial le long de mon dos.

-Et comment comptes-tu faire, seul et sans armes ?"

Sa provocation me fit définitivement perdre les moyens ; je le poussai brusquement contre le mur et le bruit de son corps frappant la paroi me brisa si violemment le coeur que je crus mourir de douleur. 

Seigneur, qu'est-ce que je venais de faire ?

On se regarda longuement, aussi choqué l'un que l'autre par mon geste. Le silence fut pesant, et plus rien ne communiqua entre nos deux regards ; on ne se comprenait pas, en cet instant précis. 

"Je suis d-désolé." Bégayai-je, sincèrement, surpris de ma propre violence.

Taehyung me regardait, toujours contre le mur, la respiration aussi courte que la mienne. Je voyais dans ses orbes noirs de l'incompréhension, beaucoup d'incompréhension, mais aussi de la douleur interne. Cependant, l'émotion qui semblait le dominer était définitivement l'inquiétude.

Son regard descendit lentement sur mon corps, de haut en bas. J'étais complètement crispé, presque plus grand que lui en ce moment même puisqu'il était toujours légèrement courbé contre le mur. Mes cheveux tombaient devant mes yeux et je contractai moi-même la mâchoire alors que, de son côté, il laissait à peine ses lèvres se toucher. 

Cette image de nous deux me fut si étrange, si différente, que je ne sus quoi faire à part me laisser tomber à genoux au sol, devant lui. Immédiatement, mon supérieur me rejoint, et je me jetai sur lui. Il tomba sur les fesses alors que j'enfonçai mon visage contre son torse. Son nez s'enfouit dans mes cheveux et je pleurai comme jamais je n'avais pleuré avant, comme un enfant, comme le Jungkook d'il y a quelques mois. J'accrochai son haut, me collant à lui comme si ma vie entière dépendait de sa présence. Son odeur m'envahit et je l'inspirai en continuant de pleurer. La douleur interne effaçait la gêne, mais je savais de toute manière que Taehyung était la dernière personne qui me jugerait.

Je pleurai, encore et encore, tout contre lui, jusqu'à me hisser sur ses genoux. Taehyung me tint fermement contre lui et me força à me lever au bout d'un certain temps. On rejoint le fauteuil et on s'allongea ensemble. Je me mis tout contre lui et sa main appuya sur l'arrière de ma tête pour que mon visage reste dans son cou. Son autre bras encercla ma taille.

Petit-à-petit, mes pleurs cessèrent, laissant seulement place à un souffle lent, des yeux figés sur le torse de mon supérieur et des joues collantes de larmes séchées. J'étais dans un état déplorable, mais à aucun moment le blond ne m'empêcha de déverser ma douleur. A aucun moment il ne se moqua de moi. Il était juste là. Et il me le faisait comprendre par ses petits baisers dans mes cheveux, ses doigts qui glissaient sur ma nuque et sa patience.

"Si Taehyung dit non, alors je vais demander à mon patron." Fis-je soudain, la voix étouffée.

Ce dernier se figea, alors que je me redressai un peu. Il caressa immédiatement mon visage quand ce dernier entra dans son champ de vision, et attendit que je continue.

"Monsieur." Commençai-je, la voix encore tremblante.

Il fut attentif tout en replaçant mes cheveux correctement.

"En tant que votre employé, q-que cette personne que vous avez fait former, en tant que personne qui veut être utile à son supérieur..." 

Son regard bienveillant mua en une expression désapprobatrice, mais je continuais.

"Laissez-moi m'entraîner durement pour ce plan, laissez-moi être l'employé q-que j'ai toujours voulu être pour vous. 

-Jungkook...

-Monsieur, s'il vous plaît. Laissez-moi u-une chance..."

Un ange passa, et j'observai durant ce silence ses traits tirés de réflexion, de peur aussi, et de réticence. Je m'approchai un peu de lui et mes lèvres frôlèrent les siennes.

"J'en ai b-besoin. Je ne peux pas vivre avec ça, en sachant que je peux changer les choses.

-Tu vas peut-être en mourir.

-Je ne vais pas mourir. Je t'en fais la promesse."

Il détourna le regard un instant, puis le reporta sur moi.

"Qu'aurais-tu fait, à ma place ?" Chuchotai-je, mes lèvres contre les siennes.

Il me repoussa un peu pour me regarder dans les yeux.

"Je ne veux pas. Je ne peux pas. C'est non."

Brusquement, je fus décalé de son corps et il se leva. Je le suivis de près, comme un chiot après son maître, mais il gravit trop rapidement les escaliers. 

"Taehyung je t'en prie... Accepte-le. Pour m-moi, pour ma conscience..." Le suppliai-je.

Une fois à l'étage, il fouilla dans son armoire rapidement, attrapa un t-shirt, un jogging, des sous-vêtements et me passa devant en m'ignorant. Je me laissai tomber sur son lit quand j'entendis la porte de la salle de bain se fermer. 

Mes coudes s'enfoncèrent dans mes cuisses et ma tête finit entre mes paumes. Je laissai échapper un long soupir. 

Il fallait à tout prix qu'il accepte, sans quoi je n'allais pas avoir de support. Il avait raison ; y aller seul, c'était du suicide. Je savais à peine me servir correctement d'une arme, et je n'avais aucun plan d'attaque. Non, je ne pouvais pas y aller sans son consentement.

Je me redressai soudainement. Je voulais le voir. Je ne voulais pas me séparer de lui, ne serait-ce que quelques minutes. Pas aujourd'hui, en tout cas. Mes pas se dirigèrent lentement vers la salle de bain, et j'hésitai avant d'enrouler les doigts autour de la poignée.

Finalement, j'enclenchai cette dernière et découvris qu'elle n'était pas fermée à clé. L'eau de la douche coulait dans la cabine, et le rideau m'empêchait de voir mon supérieur.

Mais moi, je voulais le voir. Maintenant.

Alors, sans trop réfléchir, je me déshabillai, les yeux fixés sur le rideau de douche derrière lequel se trouvait l'homme que j'aimais corps et âme. Mon costume noir me quitta petit à petit, jusqu'à ce que je ne me retrouve nu. J'enlevai délicatement mon bandage, me promettant de ne plus en mettre à partir de maintenant car il devenait inutile, et m'approchai de la cabine. 

Ma main écarta doucement le rideau, et je découvris un Taehyung nu, de dos, une main posée sur la paroi et la tête baissée vers le bas, les yeux fermés et la bouche entrouverte. Il souffrait de la situation, et ce fut si horrible de le voir comme ça que je m'empressai de me glisser sous l'eau chaude et de le retourner vers moi.

Il prit une grande inspiration de surprise.

"Jungkook !"

Je l'embrassai passionnément. Les premières secondes, son corps eut du mal à se détendre, mais lorsque je glissai mes lèvres dans son cou en le collant doucement contre l'un des murs de la douche, je le sentis se décrisper doucement, et il déposa ses mains contre mon torse. Mes cheveux mouillés furent encore plus longs, et j'échangeai un regard intense avec mon supérieur.

"Ne me le demande pas encore." Fit-il de sa voix rauque.

Je ressentais plutôt cela comme une supplication qu'un ordre, c'est pourquoi je collai mon front au sien lentement. Il ferma les yeux.

"Je ne fais pas ça pour te faire du mal.

-Peu importe. Si tu y vas, tu m'en feras." Souffla-t-il.

On s'échangea un nouveau baiser, cette fois doux, calme.

"Si je ne risque pas ça, je risque de te perdre un jour, moi aussi. Lui fis-je en le regardant dans les yeux.

-Moi je ne compte pas risquer ma vie si bêtement. Me reprocha-t-il.

-Tu mens. Etre sous le contrôle de Kang-Dae est un risque permanent de mourir."

Il soupira. Ses mains attrapèrent les miennes.

"Je ne sais pas pourquoi Jungkook, je ne comprends pas pourquoi, mais je ne veux pas que tu y ailles."

Il s'agita un peu soudainement, et le fait qu'il montre autant ses émotions me surprit ; peut-être que le fait que l'on soit sous la douche, si proches, l'aidait à se lâcher. C'était l'un des moments les plus intimes que l'on pouvait partager.

Nous étions mis à nus, au sens propre et au sens figuré. Taehyung le savait, et pour cette raison, il ne me cachait plus rien en ce moment même. 

Et je me rendis compte à quel point il était humain. Son expression faciale était si communicative, si magnifique ainsi. Non pas parce qu'il semblait souffrir, mais parce qu'il semblait vivant, tout simplement.

"Je ne comprends pas pourquoi j'ai si peur..." Répétait-il sans cesse, alors que j'étais plongé dans ma réflexion.

Et puis, tout-à-coup, une phrase m'échappa. Elle vint de mon coeur, et figea Taehyung sur place.

"Je t'aime."

Aucune panique, aucune angoisse, aucun regret ne suivit ma phrase. Elle fut si éclatante de vérité que je ne pus m'empêcher de le répéter tant le sentiment que ça me procurait était plaisant.

"Je t'aime, Taehyung. Je s-suis fou amoureux de toi."

Je collai mon front au sien, alors qu'il était stoïque, immobile, glacé. 

Et puis, quelques longues minutes plus tard, je sentis une main accrocher fermement ma nuque, me collant un peu plus contre lui.

Je suis fou amoureux de vous, monsieur.


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J'espère sincèrement que ce chapitre vous a plu. Oui, Jungkook l'a dit... Moi-même ça me fait quelque chose, je vous avoue... ♥


Pardon d'avance car cette note de fin de chapitre risque d'être assez longue, mais très importante.

J'ai plusieurs choses à vous dire :

Pour commencer, j'ai l'impression que certains d'entre vous ne font aucun lien entre les chapitres, je me suis rendue compte de cela récemment. Ainsi, certains souhaitaient voir la punition que Taehyung devait infliger à Jungkook même en ayant lu l'Interlude II. Dans l'Interlude II, il est bien démontré que Taehyung n'a aucun pouvoir sur ça et qu'il n'a jamais eu envie de punir qui que ce soit, encore moins Jungkook.

Ensuite, bien entendu : cette histoire de "je ne veux pas de JK top". Je ne vais pas en dire + à ce sujet, vous verrez bien comment l'histoire se développe, pourquoi elle se développe de cette façon, quelles en sont les raisons (car jamais je ne me permettrais de mettre des éléments juste pour "le fun" ou autre, Suprématie est vraiment durement travaillée ^^'') donc sachez que j'aimerais ne plus voir de messages à ce sujet. Si vous êtes ici, c'est pour lire mon histoire, celle que je vous écris depuis le début, et si je me pliais à la demande des lecteurs, ce ne serait plus vraiment moi qui écrirais Suprématie. JK top ou pas JK top, je veux que vous vous rappeliez que l'auteure, malgré tout, c'est moi. Si les événements vous déplaisent, aucun problème. Mais nul besoin de m'envoyer des messages pour changer quoi que ce soit, s'il vous plaît.

Enfin, les insultes : ce n'est plus possible... Je ne vais pas m'étaler là-dessus non plus, mais s'il vous plaît tentez de vous abstenir d'insulter les personnages, qu'ils soient gentils ou pas, car je ne sais pas si vous vous mettez à ma place, parfois. Quand je tombe sur certains commentaires, du genre "tg fdp" ou "mais va te faire enc*ler" ou encore "b*tard" "cr*ve" "n*que ta race" et j'en passe, vous vous doutez que ça ne me fait pas plaisir du tout.

De la même manière que Jungkook n'est ni un imbécile, ni un idiot, ni stupide, ni bête. Il est (était) naïf, audacieux, il prenait peut-être des risques, mais c'est ce qui a fait avancer Suprématie : son audace. Et c'est également l'une des raisons principales qui font que Taehyung a été attiré par lui ; cette même audace. Alors, s'il vous plaît, n'insultez plus Jungkook non plus, même si en soi ce ne sont pas des vulgarités, ce n'est vraiment pas une partie de plaisir pour moi quand je vois des choses comme ça...

Voilà, c'est à peu près tout. Je pense que ce message va déplaire à certains, mais il fallait que des choses soient dites, non pas que cela m'amuse vous vous en doutez, mais juste pour qu'on reparte sur des bases saines, entre auteur et lecteurs, pour qu'on continue cette aventure tous ensemble dans une ambiance que je qualifierais de normale, de saine, de respectable.

Merci pour votre attention, je vous aime très fort, et sachez que chaque personne qui lit Suprématie m'est importante et que je suis infiniment reconnaissante pour tout le soutien et l'amour que je reçois continuellement.

A ceux que je vais perdre, maintenant ou plus tard : merci infiniment d'avoir suivi l'histoire, merci de l'avoir appréciée au moins jusqu'ici, de m'avoir soutenue.

A ceux qui restent : merci de rester à mes côtés et de soutenir cette fiction jusqu'au bout, merci d'être là avec moi et merci d'essayer de comprendre les choses, de me donner une chance. Merci infiniment.

Akimasa ♥



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