CHAPITRE CINQ
CHAPITRE CINQ
Cette nuit-là les cauchemars étaient terribles.
- Arrête de courir, tu n'iras nulle part.
Pourtant je continuais de courir. Mais mes jambes étaient lourdes, ça faisait déjà plusieurs minutes que je tentais de leur échapper. Ils étaient rapides, bien évidemment, c'étaient des hommes. La soirée avait été pourrie sur tous les plans et il fallait qu'en plus ces lourds se mettent à ma poursuite. Je n'avais d'abord pas eu peur mais là la peur commençait à faire son chemin. Il avait suffit d'une seconde sans mes amies pour que ces loups rappliquent et commencent à me faire reculer. Le seul échappatoire que j'avais été de courir dans le sens opposé autrement dit quitté la boîte de nuit dans laquelle tous mes amis se trouvaient. Ella n'avait pas voulu me laisser sortir seule mais j'avais réussi à la feinter et quitter la foule pour prendre l'air. Et maintenant je me retrouvais à courir pour échapper à ces quatre types complètement fous qui ne me lâchaient pas d'une semelle.
Ils avaient pris de l'avance, leur pas se rapprochaient. Je sentais mon coeur pulser dans ma cage thoracique, il était prêt à s'en échapper et il si il avait pu il se serait déjà retrouvé sur le bitume. Mes membres me lâchaient les uns après les autres et mon souffle en faisant autant. Mes poumons hurlaient de douleur et je savais que c'était bientôt finit pour moi. Bien sûr les pires scénarios commençaient à tourner dans ma tête.
- Viens-là poupée, on sait ce que tu cherches, cria l'un d'eux bien trop proche de moi.
La nausée m'enflammait l'estomac et la gorge. Mon corps me lâcha. Il m'attrapa par l'épaule et me retourna vers lui. Son corps collait le mien, je sentais son érection plaqué contre mon ventre. Mon estomac se retourna. La reine déchue. Dans ma robe rose paillette j'étais le cliché même de la pimbêche tombée entre les crocs du Loup.
Les trois autres nous avaient rattrapés. J'étais encerclé de ces quatre hommes qui tentaient par tous les moyens de voler mon innocence. Leurs mains étaient partout sur moi. Bientôt l'un d'eu m'arracha ma robe qui craqua dans un bruit sec avant de se décomposer en lambeaux sur le sol. On était maintenant dans un coin de rue peu éclairé, avec peu de passage. Putain de cliché. Mon cerveau ne semblait plus tourner, plus rien ne fonctionnait en moi. J'étais spectatrice de ma propre vie.
Je me retrouvais sur le sol surplombée des quatre corps dégoutants. Rapidement je sentais certaines mains s'emparaient de ma culotte, qui bientôt disparu non loin de moi. Ils riaient, me criaient des insanités que je n'entendais même plus.
Le premier coup fut le plus brutal. Mes chairs internes se contractaient violemment sur cette intrusion. Tout mon corps réagissaient et pourtant je n'avais plus de force pour les repousser. Je m'entendais marmonner des « non » incessants qui ne servaient que très peu vu leur état. Je n'étais pas vierge pourtant j'en avais l'impression. Mon vagin était contracté à tel point que j'imaginais ne plus jamais pouvoir marcher. Évidemment le cauchemar n'allait pas se finir là. L'un d'eux força le passage de ma bouche et inséra son sexe entre mes lèvres que je tentais de garder fermer. Il faisait des va et vient jusqu'au fond de ma gorge, je criais. Personne ne m'entendait. Qui aurait pu après tout. J'étais seule dans une rue éloignée, loin de mes amis et de la civilisation et quatre hommes avaient pris parti de mon corps. Je n'avais aucune issue. Je pensais même mourir ici. J'en avais envie. Comment pourrais-je me relever après ça ? Vivre avec cette honte constante ? Ce souvenir de leurs mains sur moi, leur rire grave qui résonnaient, leur pénis me cherchant de tous les côtés ? Comment pourrais-je oublier le fait qu'ils aient forcés mon intimité ? Comment pourrais-je ?
J'étais prête. J'avais accueilli la mort avec un désir malsain. Je n'attendais que ça. Rien ne fut pire lorsque j'ai senti une nouvelle intrusion. Ils étaient deux en moi. Ils bougeaient, se déhanchaient au dessus de moi, me déchiraient de l'intérieur, m'humiliaient. Je sentais à peine les larmes qui coulaient de mes yeux, grands ouverts sur le spectacle qui se déroulait. J'avais cessé de crier, je crois. Mes cheveux étaient retenus par l'un d'entre eux, mes mains et mes jambes aussi. Soudain, dans un élan de vie, mon estomac se réfracta et se vida sur le sexe de l'homme qui le tenait toujours dans ma bouche. Il recula d'un geste brusque râlant, me baffant. Avant de partir je reçus des coups dans le ventre, certains au visage comme pour être sûrs de me laisser une marque après ça. Des marques j'en aurais. Et pas seulement de celles que l'on peut voir.
Ils étaient partis. Je n'étais pas morte. Je respirais sur le bitume, maintenant repliée en boule. J'attendais, j'attendais n'importe quoi. Un signe, de l'aide, quelque chose à quoi me raccrocher. Parce qu'à cet instant je n'avais rien. J'étais seule, souillée, humiliée, perdue. Je voulais mourir. Si fort que mon corps arrivait à se convaincre. J'allais mourir et je le voulais.
Mon front est couvert de sueur, mon coeur bat à se rompre, mes mains tremblent. J'en ai l'habitude. Au début la panique me prenait chaque fois mais depuis quelques mois je ne fais même plus attention aux cauchemars.
- Je ne veux plus être « la fille violée », m'exclamé-je quelques heures plus tard sur le fauteuil vert.
Mme Jonas hoche la tête, un regard attendri, avant de noter quelque chose sur son carnet.
- Alors ne le soyez plus, Nova.
- Comment ?
- Vous savez comment, m'affirme-t-elle.
Je laisse quelques instants silencieux passer. Si je veux quelque chose je n'ai qu'à faire en sorte de l'obtenir. L'ancienne Nova était la reine pour avoir tout ce qu'elle voulait. Désinhibée, sûre d'elle, avenante je savais comment faire pour tout obtenir. Mais est-ce que ça sera aussi facile maintenant ?
- C'est la première fois que vous arrivez aussi directement à parler de votre viol.
- J'ai eu une conversation avec un homme, la coupé-je presque.
- Vous voyez, vos efforts vont déjà au-delà de ce qu'on pouvait imaginer il y a quelques mois. Parlez-m'en plus, questionne-t-elle.
- C'est le même à qui j'avais serré la main, oh au faite j'ai trouvé du travail, ma voix a gravit une octave.
- Oh Nova, c'est génial. Reprenons du début je commence à être perdue, rit-elle doucement.
Alors je lui raconte comment mon CV s'est retrouvé dans ce bar, comment j'ai discuté avec plusieurs personnes dans la même journée, comment j'ai réussi à gérer des clients, des hommes, sans flancher, comment j'en suis arrivée à discuter avec Tim. Quelque fois son regard se fait surpris, d'autre fois compatissant. Elle semble très fière de mes avancées et en conclut que je suis sur une très bonne voie. Que le feu commence à prendre sur la dernière parcelle. Avant que je ne quitte son cabinet elle m'intime de garder cette rythmique et de continuer à discuter avec mon nouveau collègue de travail. Car d'après d'elle, il est un très bon paramètre dans mon histoire.
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