Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Moi et les enfants

Je hais les maternités. Voir tous ces gens avec des sourires dans les couloirs, ça me fout le bourdon.

À peine arrivé dans le hall de la clinique, un gamin en fauteuil roulant manque de me foncer dedans. Je me retiens de l'envoyer rouler contre le kiosque à journaux. Du fond du couloir, je vois F-X et Jean-Manu qui déboulent, tout guillerets. J'imagine que c'est l'heure de leur pause clope.

F-X m'attrape aussitôt par l'épaule et me traîne au dehors. Il fait frisquet, j'ai pas très envie de taper la discute ni de renifler leurs fumées de cigarettes, mais je me dis que je ferais mieux de sourire et me montrer enjoué juste au cas où Sosnowski serait quelque part en planque avec un gros appareil photo. J'ai franchement la flemme de scanner toutes les bagnoles du parking pour vérifier s'il est là. En plus si ça se trouve, il est perché dans un arbre dans le parc au loin. Dans le doute, je fais comme si.

Jean-Manu me bombarde d'informations nulles : 3,3 kilos, 50 centimètres, des cheveux roux, de grands yeux bleus, maman a la forme, pas plus de trois heures pour l'accouchement, né avant hier à une heure du matin, tout le monde satisfait.

J'en ai rien à foutre. Je n'ai absolument aucune idée des mensurations normales d'un bébé à la naissance, donc je ne m'embarque pas dans les commentaires techniques.

— Tu as apporté un petit quelque chose pour la maman ? me demande F-X

Et merde ! Les traditions à la con.

— Oui, euh ! Si, si. C'est juste que, je dois passer à la boutique relais pour acheter une carte. J'ai pas eu le temps. Le boulot, tout ça.

— Quelle tête en l'air ce Didier ! me nargue Jean-Manu. Et je parie que tu as aussi oublié quel jour est né le petit nouveau !

— Avant-hier ?

— Ouais. Et c'était quel jour avant hier ?

— Jeudi ?

— Mais encore ?

Je déteste les devinettes ! Je déteste Jean-Manu. J'ai envie de lui foutre mon poing dans la gueule. Où est-ce qu'il veut en venir à la fin, ce gros débile. Je lance un coup d'oeil à F-X pour qu'il me vienne en aide, mais il est en train de sextoter sur son téléphone.

— C'était la Saint-Valentin ?

— Ben, non c'est le 14 février la Saint Valentin.

— Ah !

— Toujours à côté de la plaque, pas vrai ! Allez, je t'aide : le petit Philémon est né exactement le même jour qu'un de ses grands frères !

— Oh ! Quel drôle de hasard.

— Ça y est ? Ça te revient ?

— De quoi ? Comment veux-tu que je connaisse la date de naissance des gamins de Jason ?

— Didier : je te parle de Donovan.

— Qui ça ?

— Mais ton filleul ! Enfin, quand même. Ça va ? T'as pas l'air dans ton assiette : tu fais une drôle de tête.

— Donovan. Mon filleul...Ah, oui, c'est vrai ! Non, mais c'est le genre de trucs, j'oublie à chaque fois.

— T'es son parrain, mec ! C'est comme si tu étais de sa famille.

— Ben, je vais acheter une deuxième carte au relais presse alors.

Je sens bien que Jean-Manu est un peu choqué. Je pense qu'il a deviné mes intentions. Je vais bien entendu acheter des jolies cartes avec des jolies enveloppes et y glisser des liasses de liquide. De toute manière, il est trop tard pour prévoir autre chose et je ne sais foutrement pas quoi offrir à une maman et son bébé ni à un gamin âgé de... Putain il a quel âge ce con ? J'espère juste que j'ai assez de billets sur moi. Avec 400 balles chacun, ça devrait le faire. J'imagine.

François-Xavier et Jean-Manu m'attendent dans la boutique mais je leur dis que je les rejoins dans la chambre d'ici dix minutes. Je n'ai pas envie qu'ils me voient sortir mon pognon de mon porte-monnaie.

Une fois que j'ai écris un mot gentil et emballé le tout je me rends compte que je ne connais pas le numéro de la chambre.

Bordel ! Il va falloir que je demande à la bonne femme de l'accueil. Elle a l'air aussi aimable qu'un tronc de cactus desséché dans le désert. En plus avec son poireau au menton, elle ressemble vraiment à un cactus.

Ma poche vibre. J'espère de tout coeur que c'est Jean-Manu et son esprit prévenant qui me communiquent le numéro de chambre.

Slt Didou sa te dis de passer tirer un petit cou à la maison cet aprem ? Maxence est parti en weekend chasse a cour avec son club d'entrepreneur on pourrez sortir en ville ce soir aussi si tu veut il y a un resto végé que jai envie dessayé bisous jtador Esther

Connasse.

Je finis par me résigner : le cactus fouille dans son ordinateur et m'indique le numéro de chambre, l'étage et la direction de l'ascenseur. Elle est plus polie que ce que j'imaginais. Par contre elle est vraiment moche.

Quand j'entre dans la chambre, je constate très vite que c'est bondé. Il y a bien sûr Jean-Manu et F-X, Jason entouré de tous ses rouquins, la totalité des grands-parents, une aide soignante, un couple d'amis que je ne connais pas – à moins que ça ne soit des frères ou soeurs de Jason : ils sont roux eux aussi. En gros : il y a là-dedans beaucoup trop de monde. C'est juste invivable.

Je claque des bises et des poignées de main à toute cette smala, y compris aux enfants. Je dépose ma carte "Maman+Philibert" sur le chevet du lit entre trois énormes bouquets de fleurs et un pichet d'eau plate. Une des grand-mères s'empresse de l'attraper et de l'ouvrir sans discrétion. Elle tire une gueule pas possible et la dépose sur une autre tablette plus loin où s'amoncellent les autres cadeaux.

Les gamins me regardent. Je suis incapable de me rappeler lequel est le fameux Donovan. Je souris béatement et je me mets dans un coin. Avec un peu de chance, quelqu'un prononcera son prénom à un moment où un autre et je pourrais le repérer. A moins qu'ils ne portent tous une médaille ou une gourmette avec leurs noms écrits dessus, genre cadeau de communion ou connerie du style. Ça serait assez le genre de la famille. Je les scanne un par un. Bingo ! Par contre, les gravures sont trop petites et c'est illisible avec mes pouvoirs. Faudrait que je m'entraîne à cet exercice. On ne sait jamais, ça pourrait toujours servir. Comme pour les cartes à jouer au casino.

Comme je ne sais pas quoi foutre, je mets mes mains dans les poches et je me cale dans le coin au fond de la pièce, entre la fenêtre et un porte-manteaux gavé de fringues qui puent la naphtaline.

Je tripote mon téléphone pour passer le temps.

Salut Esther ! Ça serait vraiment cool. J'ai entendu parler de ce restaurant. J'ai hâte de l'essayer aussi. Je passe te voir chez toi tout à l'heure. A toute. Bisous. Didier

Je sais que c'est une connerie. Fatalement, cette histoire de coucherie avec Esther va me retomber tôt ou tard sur le coin de la gueule. Mais ça a quand même quelques avantages.

Premièrement, c'est la femme de Maxence et je déteste Maxence. Le jour où il s'en apercevra, il arrêtera de me considérer comme son meilleur pote et je n'entendrai plus jamais parlé de lui. Bon débarras.

Ensuite, si ça venait à se savoir, je pourrais en profiter pour le dire à Rose-Marie. Ça devrait aussi calmer ses ardeurs et elle finira par comprendre que ça ne sert à rien de me courir après. Avec de la chance, elle me détestera comme je la déteste et elle me lâchera la grappe.

Enfin, il y a une petite probabilité que Sosnowki et les parents Eisenduler déduisent que je suis un coureur, que si j'ai quelque chose à cacher, c'est justement cette relation d'adultère et ils arrêteront aussi leur enquête débile à mon sujet. Au mieux, pour se venger et me faire chier, ils iront tout raconter à Maxence. Ce qui me ferait gagner du temps.

Le seul inconvénient, c'est qu'ils le diront aussi à Mirabelle et j'aurais encore plus de mal à recoller les morceaux avec elle.

Poche. Vibrations.

Super !!!!! Jai acheter un nouvelle ensemble de lingerie trop envie de te montré sa va te plaire !!!!

Conne hystérique.

— Didier ?

— Oui ? Je lève la tête de mon écran : Jason a l'air inquiet; j'espère que ce n'est pas pour cette histoire d'anniversaire ou de liasses de pognon.

— Faut que je te parle d'un truc, me confie-t-il tout doucement.

— Ah.

— L'autre jour, j'ai eu une visite étrange.

— Mmm...

— Un type bizarre est venu me voir. Il s'est présenté comme un enquêteur privé. Il avait un nom polonais bizarre.

— Sosnowski.

— Oui ! C'est ça. Il était avec un couple de retraités et il a commencé à me poser plein de questions sur toi. Il m'a dit que le couple étaient les parents de ton voisin assassiné et qu'ils avaient constatés des manques de sérieux dans l'enquête du juge d'instruction.

— Je vois l'idée.

— Au début, j'ai répondu sans trop me méfier. Il me disait qu'il enquêtait en parallèle de la police sur le meurtre de ton voisin. Il m'a dit qu'il craignait que tu sois "menacé". Que tu savait des choses sur cette affaire mais que tu n'osais pas en parler parce que tu avais peur et que tu subissais des pressions de quelqu'un de ton entourage ou de ton voisinage.

— L'enfoiré.

— Moi, comme j'ai bien remarqué depuis quelques temps que tu ne vas pas bien, j'ai trouvé ça crédible. J'ai répondu à ses questions.

— Mouais...

— Au bout d'un moment, les questions sont devenues de plus en plus bizarres. Et les deux retraités commençaient à s'agiter. J'ai commencé à devenir évasif, mais le gars, le Sarowski parvenait toujours à justifier son enquête, qu'en quelque sorte, c'était aussi pour ton bien.

— Bordel ! Tu leurs a dit quoi ?

— Des trucs sans importance. Enfin, je crois.

— Du genre ?

— Que tu es quelqu'un de discret et d'un peu secret. Que tu as du mal à te confier même à tes amis. Que tu n'as pas de relations très stables avec les filles, surtout depuis la mort Maryline. Que quand tu étais ado tu as été témoins de plusieurs accidents horribles. Comme le gamin qui s'est suicidé et celui qui est mort écrasé sous le dolmen.

— Et merde ! Comment tu sais tout ça, toi ?

— Ben, Nadine est un peu copine avec Magali. Elles étaient au collège ensemble.

— C'est qui cette Nadine ?

J'ai parlé trop fort. Tout le monde dans la chambre s'est retourné et me regarde. Y compris la Nadine en question qui est en train d'allaiter son nouveau né en roulant des yeux au plafond.

— Ah, oui : Nadine ! je dis en souriant comme un benêt.

— Depuis que ta frangine est sortie de la clinique elle passe souvent manger à la maison avec ton beau-frère et tes nièces. Ça nous arrive de parler de toi. Je savais pas que tu faisais du tir à l'arc...

— Ouais, bon ! Sosnowski ?

— Il notait tout ce que je lui disais. C'est quand les deux vieux ont dit que tu étais un bel enfoiré de ta mère que j'ai compris. Je n'aurais pas dû leur raconter tout ça. Je suis vraiment désolé. Je m'en veux terriblement.

— Mmm... Je suis plus à ça près.

— J'ai demandé à F-X et Jean-Manu de les éviter à tout prix. Mais c'est qui ces gens ? Pourquoi ils s'intéresse à toi ? Il y a vraiment un rapport avec la mort de ton voisin ?

— Non, bien sûr qu'il n'y a pas de rapport avec André. Enfin, presque pas.

— Pourquoi il s'intéressent à toi ?

— Ils sont persuadés que j'ai fait du mal à mon ex : Mirabelle. Mais en réalité, je n'ai rien fait. Mirabelle avait des tendances toxico depuis longtemps. C'est pour ça que j'ai rompu avec elle. Elle a fait une overdose un soir et elle est restée scotchée au plafond. Depuis, ses parents sont persuadés que c'est de ma faute et ils ont demandé à ce journaliste de mes deux de me suivre partout. Je te raconte pas le stress. Garde tout ça pour toi.

— Il est journaliste ?

— À ce qu'il parait. C'est lui qui a résolu l'affaire des noyés de la Sordyds. Mais en vrai, c'est un gros toquard. Depuis vingt ans il essaie de trouver une nouvelle affaire pour se faire mousser. Un gros débile, je te dis.

— Ah, ouais ! Quand même. Tu m'en veux pas trop ?

— Mmm... t'es pas le premier à te faire avoir par ce trou du cul !

— Didier ! Les enfants !

Maman-rouquine me fait les gros yeux. La marmaille rigole. Les quatre grands-parents sont offusqués. Jason grimace et me fait comprendre que c'est bof-bof. Je vois une opportunité : je la saisis.

— Dis, Jason. J'ai aussi apporté un cadeau pour l'anniversaire de Donovan. Ça lui fait quel âge déjà ?

— Sept ans.

— Ok. Tu peux lui dire d'approcher : je ne veux pas que ses frères et soeurs voient ce que je lui donne. La jalousie entre frangins, tout ça.

— Oh tu sais, ça n'existe pas vraiment la jalousie dans la famille. On applique des méthodes d'éducation très modernes pour éviter les dissensions. On leur dit de partager leurs jouets et leurs friandises. Tu lui offres quoi ?

— Un truc à partager, justement. Faudra peut-être que tu leur fasses de la monnaie pour le billet de deux cents par contre.

Jason lève un sourcil. Un seul. Je ne sais pas comment il arrive à faire ça, mais en tout cas c'est très expressif et j'arrive à voir une pointe de mépris et de pitié dans son regard.

Je devrais sans doute arrêter d'offrir des billets de banque aux enfants de mon entourage. J'ai l'impression que ça a toujours du mal à passer avec leurs parents.

En ressortant de la clinique en bagnole, je croise la C3 verte moisie de Sosnowski au fond du parking. Les parents Eisenduler sont à bord assis à l'arrière. Sosnowski n'est pas à l'intérieur. Je m'arrête un moment à leur hauteur. J'hésite à broyer la Citroën, histoire d'envoyer un message fort et définitif : me faites pas chier. Évidemment un samedi midi, dans une zone avec plein de témoins, ça ferait tache. Au lieu de ça je reste quelques secondes à les toiser. Ils font semblant de ne pas me voir. Je les vois marmonner entre eux. La colère brute se lit sur leurs visages.

Bande de vieux nazes. Un jour je les tuerai et la planète sera partiellement sauvée.

Mais d'ici là, en attendant, j'ai une Esther qui m'attend chez elle au chaud. Elle est marrante, Esther. Elle a le feu aux fesses et toute une collection de trucs affriolants qu'elle n'utilise presque jamais avec son crétin de mari. Elle est un peu con et dyslexique, mais je l'aime bien. Enfin, vite fait, quoi. Ça reste quand même une grosse débile. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro