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l'attente de cet été avait pesé sur les quatre enfants durant toute l'année scolaire. à peine septembre débutait qu'eulalie avait déjà commencé à rêver au doux ressac des vagues qui l'attendait à la fin, qu'isao dessinait sur les coins de table des palmiers endiablés, qu'afra préparait ses lectures d'été et que liberty récitait des poèmes parlant de voyages au bout du monde.

ils n'étaient non pas flemmards. . . mais il s'agissait de la première fois pour les quatre ados qu'ils partiraient goûter au voyage, ensemble. plus liés que les doigts de la main, plus proches que l'âme et le corps, ils avaient toujours vécu, pleuré, ri ensemble mais n'avaient encore jamais ressenti le plaisir d'être en exil à quatre.

ils avaient peine à se contenir et quand l'avion les déposa aux portes de la terre promise, la difficulté d'y croire était encore. ils étaient vraiment là ? tous les quatre ? leurs rires cristallins portant leur jeunesse frivole s'envolèrent dans l'air moite de la fameuse région.

─ Écoutez ça... C'est la Floride les gars.

─ Ils vont nous avoir un mois, alors  que le monde soit prêt à accueillir les grandeurs de la France ! Nous, simples mortels, allons rester dans vos âmes d'une empreinte qui, elle, sera éternelle !

─ Liberty...

─ ... tais-toi.

le blond haussa les épaules, éclatant ainsi de rire, entourant ses amis d'une bulle d'euphorie.

─ Liberty tais-toi, gnagnagna. Arrêtez de parler comme des siamoises les filles ! Personne ne comprend ce qu'on dit et je me suis jamais senti autant en liberty !

un clin d'oeil accentua ses mots, fierté se faisait ressentir dans ce sourire.

─ Oui mais calme toi lili, je te rappelle qu'on a une famille d'accueil et que-

─ Chut Afra, ne sois pas mégère à dix-sept ans et profite ma choupette.

un baiser rapide sur la joue, un regard empli d'amusement rencontrant un autre éperdu d'amour, tout ça sous celui jaloux d'eulalie. afra craqua, ne remarquant pas les tensions s'élevant dans les airs plus rapides que son amour solaire.

─ Raaaaah. Tu m'as toujours avec ça. Okay okay... j'arrête mais s'il te plaît, n'enquiquine pas trop la famille avec tes pitreries, tes jeux de mots et garde ton côté volatile.

─ Oui ma poulette, bien sûr que je t'aime.

─ Vous avez fini ? Allez on va être en retard.

la voix d'eulalie, froide, trancha avec un calme de glace la bulle qui allait emprisonner ses deux amis. elle avait raison d'un côté : la famille allait les chercher. mais son raisonnement logique nécessitait-il ce regard envieux, qu'elle cachait derrière de petits sourires ?

isao, eulalie, afra et liberty repartirent donc. pressés, excités, heureux ;; envieux, agacés, énervés. ces vacances allaient être du fiel, cachés sous des bacs de miel.

⋖ le début de la fin commençait pour ces quatre jeunes avançant sous les rayons du soleil couchant. ⋗

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