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le soleil se levait sur la baie de sunset beach. les embruns du matin volaient jusqu'aux narines des jeunes, emplis de promesses de lendemains colorés, et de futurs espoirs réalisés.

le calme revenait après la tempête... les quatre adolescents s'étaient endormis, le coeur gros de cette intense soirée, l'esprit en éveil à cause de cette tempête qui grondait.

pourquoi ne pouvaient-ils donc pas vivre ? sans penser aux soucis, et aux conséquences de leurs actes, pensaient-ils, tels de vils enfants gâtés n'assumant plus leurs bêtises.

ils se sentaient à la fois mal de réclamer la paix, alors qu'ils avaient tant troublé celle des autres. ils étaient à la fois les bourreaux et les prisonniers. des rôles dans lesquels ils s'étaient coincés, pour l'éternité.

afra ouvrit un oeil, le coeur au bord des lèvres, du dégoût suintant de ses yeux.

elle y pensait depuis un moment, l'appel du saut semblait la guider, telle une attraction dont il était impossible de se défaire, sans devoir y laisser la vie. elle n'aurait plus de repos si elle continuait de vivre, tel un mort vivant : plus morte qu'en vie.

ces vacances salutaires, lui faisaient comprendre de plus en plus les crimes terribles qu'elle avait commis. la souillure ancrée dans sa chair qui l'accompagnerait à jamais.

elle n'était qu'un déchet, un objet sans coeur...

sans qu'elle ne s'en rende compte, le temps avait passé, les jours avaient défilé.

une semaine, puis deux...

son corps n'était plus qu'un pâle reflet, son essence s'envolait. ses amis s'inquiétaient.

─ Afra...ça va ?

─ Afra... viens ! S'il te plaît, mange un peu !

─ Si ça va pas je suis là, Afra.

─ Afra parle-nous, je t'en prie.

─  On s'inquiète tu sais ? Tes cernes tombent jusqu'à tes lèvres, tu sors plus, c'est à peine si tu manges...

─ Afra... On va bientôt rentrer, okay ? S'il te plaît ma puce... Prends soin de toi ! Laisse nous nous occuper de toi.

amorphe, la belle afra ne les écoutait qu'à moitié, perdue qu'elle était dans les méandres molletonnés de son esprit envolé.

─ Afra je t'aime...

─ Afra tu es ma meilleure amie...

─ Afra... je tiens à toi.

─ Afra tu es mienne.

à cette pensée la jeune fille eut une sursaut de dégoût. et lorsqu'elle ouvrit ses yeux, elle aperçut le vide qui la contemplait.

ses pieds écorchés l'élançaient, sa robe légère ne la protégeait plus de la pluie torrentielle qui s'abattait sur le sol rocailleux.

en bas, le vide se fondait en une mer. une mer épaisse, tumultueuse, à l'air menaçant. elle répétait inlassablement le même mouvement, ne doutant pas de sa force et de sa prestance.

afra, subjuguée, se penchait toujours un peu, plus. ses yeux enfiévrés et ensorcelés par ce ballet endiablé.

─ Afra !

la jeune fille sursauta, faillit tomber mais se rattrapa de justesse. la pluie, malgré son épaisseur lui permit de distinguer trois silhouettes courant vers elle.

─ Ne vous approchez pas.

sa voix, tel un couperet, se fraya un passage jusqu'aux oreilles de ses camarades. et tous se stoppèrent.

le regard d'afra ne riait plus.

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