Chapitre XXXI
Nico Di Angelo :
« Ah oui... pour en profiter, ça on va en profiter ! » Pensais-je alors que Will et moi découvrons, main dans la main, notre nouveau cocon.
A chaque détour de couloir, derrière chaque porte ouverte, se présente à nos yeux émerveillés une multitude de pièces où tout n'est que luxe et beauté.
Douche à l'italienne en marbre blanc et jacuzzi à l'eau plus turquoise que l'océan ; cuisine ouverte entièrement équipée et aux placards remplis à craquer d'ingrédients salés et sucrés ; salon aux divans de cuir blanc et baies vitrées offrant l'accès à une terrasse et son jardin luxuriant...
Et enfin, une ultime porte.
La franchissant avec hâte, je me stoppe tout aussi vite, figé par l'émerveillement, à la simple vue de notre chambre...
La pièce est immense, luxueuse, un vaste lit deux places, véritable écrin de douceur à n'en pas douter, trônant en maitre sur les lieux. Les murs, linges et draps immaculés dénotent avec les panneaux de bois et liserais dorés ; un balcon donnant lui une vue à couper le souffle sur un océan turquoise dominé par un ciel aux mille nuances mauves et orangées.
Seulement, ma contemplation se voit bien vite dérangée par l'estomac de Will derrière moi, le mien se réveillant à son tour.
- On dirait que quelqu'un ici a faim... Plaisantais-je, me retournant vers mon petit ami, rigolant doucement.
- Tu peux toujours parler, je t'ai entendu aussi ! Rétorque immédiatement Will, ne faisant qu'accentuer mon amusement.
- Bon très bien, je me mets aux fourneaux ! Déclarais-je, plaçant mes mains au-dessus de ma tête en guise de bonne foi. Et tu n'as qu'à aller te doucher en attendant...
Seulement, alors que je m'apprête à quitter la pièce, passant devant mon petit ami, Will m'attrape soudainement par la taille, m'empêchant de sortir.
- Qu'est-ce que tu insinues au juste ?
- Mais rien du tout voyons... allez file ! Répondis-je amusé, apposant brièvement mes lèvres sur celles si douces du fils d'Appolon, assurément surpris par mon geste, pour le faire taire.
Ne laissant d'ailleurs nullement le temps à Will de réagir, j'en profite pour m'échapper de son emprise, descendant les marches à toute allure en direction de la cuisine, tandis que j'entends mon petit ami marmonner quelque chose d'inaudible.
Après de longues minutes à cuisiner, ayant finalement décidé de faire un risotto, du bruit détourne subitement mon attention de mes préparations. Relevant mon regard, mon cœur loupe aussitôt un battement à la vue de Will, venant tout juste de descendre... seulement habillé d'un tee-shirt et d'un sous-vêtement.
- Par l'Olympe, pourquoi faut-il qu'il soit si canon... Me murmurais-je à moi-même, me mordant la lèvre inférieure tandis que mon regard contemple, enfin observe brièvement bien-sûr, le corps de rêve de mon petit ami... Petit ami qui sourit de toutes ses dents d'ailleurs, m'ayant visiblement entendu alors que je décroche vivement mes yeux de Will, retrouvant un intérêt soudain pour ma cuisine.
Profitant de ma gêne, le fils d'Appolon essaie alors de venir passer un doigt pour goûter à mes préparations...
- On ne goûte pas tant que ce n'est pas terminé ! Décrétais-je, lui assénant dans le même temps un coup de cuillère en bois sur les doigts.
- Très bien ! Je me rends ! Tu peux poser ton arme ! S'exclame aussitôt Will, se tenant vivement la main comme pour faire croire à une quelconque douleur, avant de se placer derrière le bar de la cuisine ouverte, face à moi, alternant maintenant entre regards malicieux et sourires charmeurs.
- Tu ne pourrais pas enfiler un short, au moins ? Finis-je par demander, le visage enflammé à la vue du corps d'athlète se tenant devant moi.
- Pourquoi ? La vue ne te plait pas ? Rétorque immédiatement Will avec un clin d'œil, s'amusant visiblement beaucoup de ma gêne apparente.
« PAR LE STYX CE DEMI-DIEU AURA MA PEAU ! MES DIEUX N'Y A-T-IL PAS UN MOYEN DE RETIRER CE SOURIRE DU VISAGE DE CE GAMIN !? » M'écriais-je intérieurement, mes prières semblant avoir été écoutées à l'instant où mon regard se pose sur le plan de travail où trône... un verre d'eau.
« A mon tour de m'amuser un peu... » Pensais-je, mon regard passant à plusieurs reprises du récipient au fils d'Appolon, les yeux de ce dernier s'ouvrant en grand tandis qu'il comprend...
« Trop tard... » souriais-je intérieurement, tandis que Will se prend une averse soudaine en plein visage.
- Tu vas me le payer... Marmonne finalement ma victime après de longues secondes, s'élançant à ma poursuite alors que je m'enfuis dans un fou rire, parcourant la pièce en quatrième vitesse.
Me retrouvant rapidement dans le vaste salon, je n'ai guère le temps réfléchir à une issue que Will se retrouve juste derrière moi, le visage dégoulinant et le tee-shirt trempé, offrant à ma vue ses abdominaux et pectoraux finement dessinés...
- Je suis déso... Ai-je à peine le temps d'articuler avant que le fils d'Appolon ne fonde sur moi, nous faisant tous les deux tomber à la renverse sur un canapé.
- On fait moins le malin maintenant ?! S'exclame alors joyeusement Will, son corps surplombant le mien tandis que des gouttes d'eau perle de son visage et de ses cheveux encore humides.
« J'ai frôlé la mort un nombre incalculable de fois, en affrontant des monstres assoiffés de sang de demi-dieu, alors si tu crois que j'ai peur de toi... » Riais-je intérieurement. « Attends minute... pourquoi tu continues de sourire au juste ? ». M'inquiétais-je, Will me fixant d'un regard brillant de malice. « Tout compte fait, je rectifie, un fils d'Appolon peut être très intimidant... ».
Puis, sans me laisser le temps de réaliser mon erreur, mon petit ami se jette sur moi, commençant à me chatouiller furieusement tandis que la pièce se remplit déjà de mes cris d'appel à l'aide, entrecoupés par nos rires mêlés. Après d'interminables minutes de torture, je ne dois finalement mon salut qu'au bruit de nos estomacs criant famine, faisant se stopper notre lutte acharnée.
- Et si on passait à table ? Proposais-je à mon petit ami, rigolant doucement.
- Excellente idée. Me réponds alors Will dans un sourire charmeur, tandis que je me relève, entrelaçant nos doigts pour nous emmener à table.
Une fois le repas terminé, nos estomacs enfin apaisés, je m'attèle aussitôt à faire la vaisselle, avant que Will n'arrive finalement dans mon dos, ses mains saisissant tendrement mes hanches pour m'enlacer.
- Merci pour ce délicieux dîner, mon petit prince... Me susurre alors le fils d'Appolon à mon oreille, son souffle chaud effleurant mon visage enflammé.
N'osant esquisser le moindre geste, Will vient alors doucement s'emparer de mes mains, me retournant contre lui de sorte que nos corps se fassent face.
- Laisse tout ça, je m'en occupe, profites-en pour aller prendre une bonne douche bien chaude... Commence mon petit ami, plantant son magnifique regard azur dans mes iris ambrés, tandis que ses doigts caressent lentement ma nuque. Puis après on pourrait monter sur le toit, rien que toi et moi, assembler des plaids en un lit, et sous les étoiles passer la plus belle des nuits...
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