Nico Di Angelo :

Foncer. Malgré la douleur, malgré la peur. A travers les ombres, seul contre l'obscurité ; au cœur des ténèbres et de leur froideur.

Foncer. Malgré le corps qui ne répond plus, malgré la magie des Enfers aspirant jusqu'à la dernière goutte d'énergie, insatiable et jamais repue.

Foncer. Malgré les doutes, malgré les questionnements. Car je sais que là-bas, c'est Will qui me sourit et m'attend.

Il y a encore seulement quelques mois, je pouvais transporter en vol d'ombres Reyna, Mr Hedge et l'Athéna Parthénos par-delà les continents et les océans. Maintenant, 2 pauvres kilomètres apparaissent comme une épreuve insurmontable.

Mon corps faiblit davantage à chaque instant, je ne sens plus rien... pas même la douleur des ombres me dévorant. « N'abandonne rien, ne lâche rien... » Me répète inlassablement ma conscience, alors que j'abandonne mes maigres réserves d'énergie, guidé par des bribes de voix au loin. Non, je refuse d'abandonner, car je sais qu'au bout se trouve mon destin...

Le Nico Di Angelo terrifié par ses sentiments, c'est fini. Il est temps que je vive ma vie.

- NON ! JE NE FUIRAIS PLUS ! M'exclamais-je dans un cri de rage, la lumière se substituant aussitôt à l'obscurité glaciale, alors que je tombe à genoux sur le sol rocheux, ignorant les ombres me lacérant la chair tandis que j'échappe à leur emprise acérée.

Soudainement, l'espace d'un instant, j'ai l'impression de ne plus être maitre de mon corps, alors que mes lèvres se mouvent pour hurler deux mots distincts :

- Octavio arrête !

- Nico ? Résonne alors à mes oreilles, pour unique réponse, la douce voix d'un certain fils d'Appolon, tandis que mes sensations me reviennent de plein fouet, mon souffle toujours haletant et irrégulier.

- W... Will ? Articulais-je avec peine, redressant mon regard, mon attention aussitôt obnubilée par un jeune demi-dieu, courant désespérément en ma direction ; le Soleil illuminant ses boucles dorées, tandis que ses yeux bleus brillent d'un éclat à couper le souffle.

Epuisé par le vol d'ombre, ma vision ne tarde pas à se brouiller, n'arrivant guère plus qu'à deviner la silhouette élancée de Will se précipitant au sol, me rattrapant au dernier moment. Je laisse aussitôt ma tête reposer sur l'épaule du fils d'Appolon, ce dernier me serrant terriblement fort, n'étant pas loin de briser chacune de mes côtes, jusqu'à la dernière.

- Espèce d'adorable, inconscient, trop mignon, petit crétin ! S'exclame finalement Will, brisant momentanément notre étreinte pour s'emparer de mon visage entre ses mains, des larmes de joie s'échappant de ses yeux azurs.

- Je suppose que je vais avoir le droit à 3 jours de plus à l'infirmerie... Murmurais-je innocemment, souriant de toutes mes dents.

- 3 jours ?! Tu veux dire 3 mois ! Non 3 ans ! Disons même 3 siècles ! Me répond Will, emplissant l'air de son rire cristallin.

- Je pourrais toujours m'enfuir tu sais... Proposais-je.

- Je t'attacherai au lit alors...

- Je peux aussi me montrer tout à fait insupportable !

- Je te ferai taire.

-Ah oui ? Comment ? Répondis-je finalement, avec aplomb et amusement.

-Comme ça. Réplique aussitôt Will, avant de venir faire s'écraser violemment ses lèvres contre les miennes.

J'étouffe immédiatement un couinement de surprise alors que mes yeux s'ouvrent en grand. Ne réfléchissant plus, mes doigts viennent instinctivement parcourir les cheveux dorés de Will, jouant avec ses mèches si douces, comme dans mes plus beaux rêves. Le fils d'Appolon s'empare soudainement de mes hanches, les empoignant fermement, me faisant pousser un râle de plaisir contre ses lèvres. Will saisit alors immédiatement cette occasion pour venir insinuer sa langue dans ma bouche, venant rejoindre la mienne pour s'accorder parfaitement, dansant un ballet endiablé. « C'est trop bon ! » M'écriais-je intérieurement, un plaisir encore inconnu venant délicieusement tordre mon bas-ventre ; mes mains se cramponnant alors plus durement à la chevelure de Will, le faisant gémir plus fortement, tandis qu'il dévore ma bouche avec avidité.

Après plusieurs minutes m'ayant semblé beaucoup trop courtes, Will quitte finalement mes lèvres, nous laissant tout deux à bout de souffle. J'en profite alors pour observer le visage angélique de mon rayon de Soleil, Will ayant les lèvres rougies et les joues empourprées ; tandis que, toujours haletant, je n'ose même pas imaginer mon état...

- Hum... Hum... Intervient soudainement une voix, venant briser notre cocon à tous les deux.

Tournant mon attention vers le monde nous entourant, je vois alors plusieurs dizaines de jeunes, dont Julio, nous observer, tous incrédules, tandis que je reconnais parmi eux Léo, arborant lui un sourire radieux.

- Qui est-ce ? Demande finalement Julio, scrutant du regard le fils d'Appolon à mes côtés.

Je retourne alors mon attention vers Will, croisant à nouveau ses magnifiques yeux bleus, tandis que mes lèvres s'étirent en un sourire radieux.

- C'est mon infirmier... et mon petit-ami.