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Chapitre 4 - « Oui, Lucie le savait. »

« Je sens que c'est une tentative désespérée qui va aboutir à un échec, comme d'habitude. »

Léo fronça les sourcils et se tourna vers elle alors qu'ils patientaient gentiment sur le canapé du salon de Lucie. « Pourquoi est-ce qu'il faut que tu sois toujours aussi négative ? »

Lucie ne savait pas, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Lorsqu'il s'agissait de ses parents, elle préférait se préparer au pire pour ne pas finir déçue. Mais en toute honnêteté, cela ne faisait que quelques temps qu'elle s'attendait à ce qu'ils s'opposent à tout ce qu'elle voulait faire.

En temps normal, ils lui interdisaient de faire certaines choses, certes, mais jamais ils ne l'avaient empêchée de faire des sorties ordinaires à la plage, par exemple. Il s'agissait davantage de prévenir les situations dangereuses ou illégales. Sauf que désormais, elle avait plus l'impression qu'ils voulaient tout simplement l'empêcher de vivre sa jeunesse.

Voilà pourquoi, le simple fait de demander l'autorisation d'aller à l'accrobranche la stressait tout autant que si elle devait passer quatre examens importants dans la même journée. C'était un niveau d'angoisse qu'elle ne pourrait bientôt plus supporter.

« Parce que c'est une nécessité avec mes parents. » Grimaça-t-elle.

Malheureusement pour elle, cette grimace et le ton utilisé ne passèrent pas inaperçu. Léo soupira et se frotta les yeux, mettant son éternelle bonne humeur et son optimisme de côté. Il la regarda directement avec cet air de grand frère inquiet.

« Tu sais, je t'ai vue grandir. J'ai vu ta relation avec ta mère se dégrader avec le temps. » Il hésita une seconde avant de continuer. « J'ai remarqué comme ça te touchait avant que tu décides de faire semblant de t'en moquer. »

« Je ne fais pas- » Commença-t-elle, mais il l'interrompit.

« Ne dis pas que tu ne fais pas semblant alors qu'on sait tous les deux que ce n'est pas vrai. D'ailleurs, je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué. »

Lucie était plus confuse que jamais, oubliant momentanément pourquoi ils étaient ici. « Comment ça ? Qui ? »

Les yeux noisettes de Léo brillaient plus intensément que jamais. « Lucas est très loin d'être stupide et est beaucoup plus observateur que tu peux le penser. Il s'inquiète pour toi. »

« Je- Vous parlez de moi entre vous ? »

Ce fut la seule chose qu'elle put dire tellement elle était déroutée de ce qu'il était en train de lui dire.

« Évidemment qu'on parle de toi ! » S'écria-t-il. « À quoi est-ce que tu t'attendais ? Que je ne m'intéresse pas à ton premier copain ? Tu sais à quel point tu comptes pour moi. »

Oui, Lucie le savait.

Léo avait été le premier de la bande qu'elle avait rencontré, lorsqu'elle avait environ cinq ans. C'était un jour de beau temps, la mer était calme, mais elle s'était malencontreusement retrouvée coincé dans un courant et se serait noyée si ce n'était pour Léo qui l'avait tirée de là, alors âgé de quelques années de plus. Depuis, ils avaient passé la grande majorité de leurs étés ensemble, restant en contact le reste de l'année.

Ils s'étaient toujours soutenus entre eux, dans la relation de Lucie avec ses parents, mais surtout lorsque le père de Léo était mort il y a plusieurs années de cela. C'était une période très difficile pour lui et Lucie n'avait pas supporté de le voir batailler seul, les rapprochant ainsi beaucoup plus que d'ordinaire.

Elle le considérait par conséquent comme le grand frère qu'elle n'avait jamais eu et elle savait très bien que c'était réciproque.

« Je- »

Mais que pouvait-elle bien répondre ? Qu'elle ne voulait pas qu'ils parlent entre eux et encore moins si elle en était le sujet principal ? Ce serait mentir.

Fort heureusement, elle en fut dispensée grâce à l'arrivée de ses parents dans le salon. Tous deux se levèrent d'un même bon, Lucie priant tous les dieux qu'ils n'aient pas entendu leur conversation.

« Léo ! » S'exclama Catherine Collin avec un sourire. « Quelle bonne surprise ! »

Cette dernière avait toujours apprécié le jeune homme, le trouvant responsable et estimant qu'il avait une bonne influence sur sa fille. Le père de Lucie était lui-même obligé d'admettre que c'était ce qu'il pensait. Et pourtant, Lucie ne pouvait s'empêcher de se dire qu'heureusement ils ne l'avaient jamais vu en soirée, sinon ils auraient rapidement changé d'avis.

Voilà pourquoi le groupe avait jugé que c'était une bonne idée de charger Léo de demander aux Collin si leur fille pouvait participer à la sortie à l'accrobranche, pensant qu'ils seraient plus enclin à accepter.

« Tu es venu nous annoncer que tu te mets aux études de commerce ? » Benoit Collin déposa son attaché-case sur une des chaises de la cuisine ouverte sur le salon et alla se chercher un verre. « Tu sais que nous serions ravis de t'accueillir dans l'entreprise pour tes futurs stages. »

Léo répondit par un rire poli. « Si seulement, mais non. Je ne me suis pas encore décidé sur ce point. » Une ombre passa sur le visage du père de Lucie, mais le blond ne lui laissa pas le temps d'intervenir. « En fait, si je suis ici c'est parce qu'avec les autres nous avons prévu d'aller à l'accrobranche aujourd'hui et on voulait savoir si Lucie pouvait venir avec nous. »

Encore une fois, son père sembla sur le point de parler, mais sa femme le prit de court. « Évidemment. Veillez juste à ne pas rentrer trop tard ce soir, mais il n'y a pas de soucis. »

Lucie mit quelques secondes à comprendre le sens des paroles qu'elle venait d'entendre. Son regard accrocha celui de sa mère. Pendant un instant, elle crut retrouver le lien qui les unissait lorsqu'elle était petite, mais il s'effaça aussi rapidement qu'un éclair un soir d'orage, restant pourtant gravé sur sa rétine. Dès lors, Catherine Collin s'efforça d'éviter le regard de sa fille, adressant un sourire au jeune homme et s'activant dans la maison.

Lucie était décontenancée et eut du mal à reprendre le fil de ses pensées. « Euh, merci. » Elle se tourna vers Léo, ne le regardant pas dans les yeux. « On ferait bien d'y aller, les autres nous attendent. »

Elle s'empara de son sac et passa devant, sortant à pas précipités de la maison. Elle sentait le regard pesant de son ami dans son dos, mais elle ne voulait pas l'affronter. Elle n'avait pas envie de se relancer dans une conversation qui n'allait mener nulle part. Plus elle allait en parler et plus elle allait se poser des questions, mais elle n'en avait pas la force.

« Lucie. »

La voix de Léo résonna derrière elle et le ton qu'il avait employé la força à s'arrêter et à le regarder dans les yeux.

« Écoute, je ne veux pas en parler alors, s'il te plait, ne m'oblige pas. »

Son expression se durcit, mais il acquiesça, visiblement à contre-coeur. « Très bien, je n'insisterais pas. Mais parles en au moins à Lucas, il ne demande que ça. »

Lucie ne répondit pas. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle le ferait alors qu'elle n'était même pas sûre elle-même qu'elle en avait envie. Ce n'était pas contre Lucas, lui parler lui semblait plus que naturel désormais, mais elle ne voulait plus lui mettre un tel fardeau sur les épaules. Ses problèmes avec ses parents ne regardaient qu'elle.

Ils arrivèrent rapidement au point de rendez-vous, leurs amis les attendant déjà depuis un certain temps.

Lorsqu'il la vit, Lucas n'eut pas besoin de s'y reprendre à deux fois pour remarquer que Lucie était perturbée. Tout dans sa posture le criait, de par sa démarche maladroite, son besoin urgent de ne croiser le regard de personne, mais aussi aux sourcils froncés qui avaient pris place sur son expression.

S'approchant d'elle à pas feutrés, il s'arrêta juste à côté et parla à voix basse pour ne pas attirer l'attention des autres. « Ça va ? Ça s'est bien passé ? »

« Quoi ? » Sursauta-t-elle en entendant le son de sa voix. Ses yeux verts parcoururent son visage pendant quelques secondes, un très léger sourire prenant place sur ses lèvres. « Oui ça va. »

Lucas attendit, imaginant qu'elle allait lui raconter en détail, mais au lieu de quoi, elle se détourna de lui et engagea la discussion avec Zoé. Il resta immobile. Qu'est-ce que ça voulait dire au juste ?

Plus il l'observait et plus il était persuadé qu'il y avait quelque chose, mais pourquoi est-ce qu'elle ne lui disait rien ? Cela faisait bien longtemps qu'ils avaient passé le cap d'expliquer ses préoccupations à l'autre, alors pourquoi faire marche arrière maintenant ? Qu'est-ce qu'il avait fait de mal qui le justifiait ?

Il dut cependant mettre son désarroi de côté pour se concentrer sur la journée qui se préparait, mais un malaise s'était installé au fond de lui et il ne pouvait s'en défaire. C'était comme si son estomac le démangeait et qu'il ne pouvait rien faire pour que ça s'arrête.

Il espérait que la route qu'ils venaient d'entamer allait l'aider à se vider la tête, mais ce ne fut pas le cas.

Un quart d'heure plus tard, ils étaient arrivés à destination. Caché au milieu des arbres, plusieurs parcours d'accrobranche allant de la couleur jaune à la couleur noir, en passant par le vert, bleu et rouge s'étiraient sur plusieurs kilomètres. De tous les côtés, la végétation était omniprésente, couvrant l'endroit de sa fraicheur habituelle.

Ils s'arrêtèrent tous à l'entrée du site pour observer les lieux et s'imprégner de la nature, ce qui manquait parfois cruellement en ville. Un peu de liberté dans un monde dirigé par des règles.

« Je sens que cette journée va être excellente ! » S'exclama Léo en prenant la tête du groupe et se dirigeant vers le bureau qui s'occupait des réservations.

Lucas aurait aimé pouvoir en dire autant.

Après avoir payé leur pass pour la journée et s'être équipés de baudrier avec mousquetons et poulie, ainsi que d'un casque obligatoire à la sécurité, ils s'approchèrent du début des pistes pendant que les conversations allaient de bon train.

Ce fut Kyllian qui posa la question que tout le monde se posait. « On commence par quoi ? »

Mais Léo était déjà parti, se postant devant un parcours étiqueté rouge. Lucie le dévisagea. « Tu veux vraiment commencer par celle-ci ? Tu ne sais même pas si tout le monde supporte la hauteur et si on a au moins tous déjà fait une fois de l'accrobranche. »

Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres. « Quoi, tu as peur ? »

« Je n'aime pas trop le vide, c'est vrai. » Admit-elle en toute dignité. « Mais j'ai eu escalade cette année et crois-moi, je suis prête à tout affronter maintenant. »

Lucie jeta un coup d'oeil en biais à Lucas, mais il était bien trop occupé à regarder dans le vide pour écouter la conversation. Elle reporta donc son attention sur son ami et ils se défièrent du regard avant de monter d'un pas décidé l'arbre où débutait la piste rouge.

Ce n'est que lorsqu'il se retrouva tout seul que Lucas sortit de sa rêverie et se décida à les suivre. Il se retrouva rapidement derrière Lucie et Léo, toujours occupés à parier sur celui qui allait abandonner le premier. Il perdit très rapidement sa concentration, son esprit s'aventurant vers des eaux plus troubles.

Il ne savait pas comment ça avait pu arriver, il ne s'en souvenait pas et il ne comprenait pas mieux. Mais la première chose dont il se rendit compte après avoir déconnecté avec le monde extérieur, c'était qu'il était suspendu à une dizaine de mètre du sol, ses pieds ne touchant qu'un simple câble et retenu par la seule force de ses bras.

Quand il intégra cette information, il se figea en plein milieu de l'obstacle, les yeux fixés sur le sol. Les autres mirent plusieurs secondes à réaliser qu'il s'était arrêté, l'observant avec intérêt et confusion, obligeant Léo et Lucie à revenir en arrière pour comprendre pourquoi plus personne ne les suivait.

Ils échangèrent un regard sidéré et Lucie fut la première à prendre la parole. « Euh Lucas, qu'est-ce que tu fais au juste ? »

Il releva doucement la tête vers elle, le teint aussi pâle qu'un fantôme. « C'est haut quand même, et surtout vraiment très peu stable. »

« Je- » Elle s'interrompit, fronçant les sourcils avec incompréhension. « Attend, tu rigoles là non ? »

Mais tout dans sa posture crispée et son expression apeurée prouvait le contraire. Il était tout simplement interpellé et terrifié par le vide qui se trouvait sous ses pieds.

« Mais, » elle semblait tout aussi perdue que lui, « tu n'as pas le vertige toi. Tu arrives très bien à monter en escalade, tu es même le plus rapide ! Tu- »

« Oui bah en escalade tu as de vraies prises sous les pieds et tu as des tapis en bas des six mètres ! » S'écria-t-il alors que la réalité de la situation le frappait en plein visage. « On se balade pas comme des singes dans des arbres dans les gymnases. On est pas des singes, ça se trouve on descend même pas d'eux ça se trouve ! » Il baissa le ton comme s'il s'attendait à ce qu'ils ne l'entendent pas marmonner. « Pourquoi je suis venu moi déjà ? »

Lucie écarquilla les yeux. « Mais tu faisais parti de ceux qui ont proposé d'y aller ! Me dis pas que c'est la première fois que t'en fais quand même ? »

« Est-ce que j'ai l'air d'en avoir déjà fait ?! »

La panique s'était installée en lui, il ne savait plus quoi faire et n'était plus capable de réfléchir. Mince, il ne savait même pas comment il avait fait pour arriver jusqu'ici sans s'en rendre compte avant.

« Lucas, tu es littéralement attaché, » intervint Léo, moitié amusé, moitié compatissant, « tu ne peux pas tomber. »

« Ça t'en sais rien, il peut très bien y avoir un défaut dans le système d'attache et au final, c'est plus du tout sécurisé ! »

« Sérieusement, » s'exclama Lucie, complètement exaspérée, « tu es le cerveau du groupe ! Tu sais comment toutes ces choses fonctionnent et tu sais que si c'est bien fait il n'y a pas de raisons pour que ça ne fonctionne pas. Et puis, tu es arrivé jusqu'ici non ? C'est que tu peux arriver à la fin. »

Lucas ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne vint. C'est donc après un effort qu'il qualifierait de surhumain qu'il réussit à mettre un pied devant l'autre, tout en essayant de ne pas regarder vers le bas.

Bien sûr, il mit beaucoup plus longtemps que les autres, qui étaient partis devant, pour terminer le parcours, mais Lucie avait laisser tomber son défi pour rester avec lui et l'encourager dès qu'il hésitait sur l'un des obstacles. À dire vrai, il n'aurait jamais réussi à terminer si elle n'avait pas été là.

Cependant, son moral en avait pris un coup. Déjà qu'il n'était pas au mieux de sa forme au départ, mais il avait été vexé par sa propre réaction. Certes, il ne savait pas qu'il souffrait de vertige, mais il aurait aimé l'apprendre différemment. Il avait conscience qu'il n'y pouvait rien, que ce n'était pas sa faute et qu'il n'avait pas à en avoir honte, que c'était même très courant, mais il n'aimait pas se sentir vulnérable à quelque chose.

Voila pourquoi, il ne participait pas aux conversations alors qu'ils étaient en train de manger, écoutant sans réellement écouter.

« En fait je l'ai pas vraiment choisi. » Répondit Zoé en jouant avec l'herbe de ses doigts.

De ce que Lucas avait compris avec son attention plus que limitée, les filles et Sam avaient décidé de faire un peu plus ample connaissance avec elle, lui demandant tout d'abord pourquoi elle travaillait.

« Comment ça ? » Lui demanda Maï Li en s'emparant d'un paquet de chips qui trainait devant elle.

Zoé baissa les yeux en haussant les épaules. « Mon père a besoin avec la pizzeria, il manque de livreurs. Du coup, je le fais en échange d'une petite contribution financière, mais c'est surtout parce que c'est mon pere, donc bon. »

« Donc tu habites ici ? Tu n'es pas là en vacances ? » Elle secoua la tête et Sam fronça les sourcils. « Ce n'est pas trop embêtant ? Enfin, je veux dire que ce sont les vacances d'été et visiblement tu ne peux même pas les considérer comme telles. »

Zoé le dévisagea, apparemment offensée. « Je me dois de l'aider, il est ma famille et fait tout pour moi. »

« Je- » Bégaya-t-il, le rouge lui montant aux joues. « Je ne voulais pas dire- »

Mais elle l'interrompit avant qu'il ne puisse terminer sa phrase. « J'ai compris ce que tu voulais dire, mais de toute façon je ne serais pas partie en vacances et la plupart de mes amis le sont, alors autant m'occuper en travaillant. »

« Et bien dans ce cas là, » intervint Lucie en souriant, « nous allons te faire passer de bonnes fausses vacances. Tu vas continuer à aider ton père avec ses livraisons comme il se doit, et le reste de ton temps libre on sera là pour te faire vivre des moments inoubliables. »

Elle regarda chacun de ses amis tour à tour, tous acquiescent avec vigueur, jusqu'à ce que ses yeux se posent sur Lucas qui était renfermé sur lui-même, regardant devant lui avec indifférence. Son sourire s'effaça légèrement, mais elle reprit rapidement contenance pour se tourner vers sa nouvelle amie avec satisfaction.

Cette dernière rit de bon coeur et hocha la tête. « Très bien ! »

Le reste de la journée se déroula dans la bonne humeur et l'amusement. Chacun avançait à son rythme sur les différents parcours, s'adaptant à son niveau. La journée avait été longue et épuisante. Voilà pourquoi, lorsqu'ils rentrèrent, ils ne tardèrent pas à se séparer pour rentrer chacun chez soi.

Les derniers restants étaient Lucas et Lucie, aucun d'eux n'adressant la parole à l'autre, tous deux murés dans un silence insoutenable.

Lucas était fatigué, il n'avait pas envie de discuter et souhaitait juste rentrer chez lui pour dormir. Mais il avait l'impression que ça n'allait pas arriver de sitôt.

Et en effet, Lucie se tourna vers lui, les bras croisés sur sa poitrine et la mine agacée. « Tu m'expliques ce que tu as ? »

Mais il nia avec indifférence. « Rien du tout. »

« Oh allez Lucas ! » S'exclama-t-elle soudainement en levant les yeux au ciel. « Tu n'as pas parlé de la journée, tu m'as à peine parlée et c'est tout juste tu me regardais. Qu'est-ce que j'ai fais ? »

« Tu n'as rien fait. » S'indigna-t-il, réagissant enfin pour la première fois depuis des heures. « Je préférais juste rester tranquille dans mon coin, c'est tout. »

« Oh vraiment ? Toi tu voulais rester tranquille dans ton coin ? » Elle le dévisagea comme s'il avait dit que la terre était plate. « Arrête, on sait tous les deux que ça ne te ressemble pas alors dis-moi. »

« Parce que moi je devrais te dire ce qui ne va pas alors que toi non ? » Marmonna-t-il, perdant patience.

Il en avait marre. Il n'avait pas envie de se prendre la tête maintenant, tout ce qu'il voulait c'était aller se coucher.

« Donc c'est pour ça que tu m'en veux ? Parce que je ne t'ai pas raconté comment ça s'était passé avec mes parents ce matin ? »

« Tu vois, j'ai même pas besoin de te le dire, tu le sais déjà. »

Elle le regarda sans ciller pendant quelques secondes avant de soupirer et de décroiser ses bras. « Écoute Lucas, si je ne t'en ai pas parlé ce n'est pas contre toi. Je n'ai juste pas envie de parler d'eux parce que je n'ai pas envie de penser à eux. » La déception se lit dans ses yeux. « Ma relation avec eux est déjà bien assez compliquée pour qu'elle vienne aussi compliquer ma relation avec toi. »

La culpabilité s'empara de lui à l'entente de cette phrase. Il avait tellement été obnubilé par le fait qu'elle ne voulait rien lui dire qu'il ne s'était pas demandé qu'elles étaient les raisons derrière et comment elles pouvaient l'affecter. Il avait été égoïste.

« Désolé. » Murmura-t-il en baissant les yeux sur ses pieds. « Je n'avais pas pensé à ça. »

« Non tu n'y avais pas pensé, » acquiesça-t-elle, « mais tu as aussi raison. Je ne peux pas m'attendre à ce que tu comprennes et puis il faut que j'apprenne à extérioriser. Et ça, je pourrais le faire que si je te parle. »

Lucas acquiesça avec timidité et fatigue.

« Juste la prochaine fois, » grimaça-t-elle, « dis-le moi au lieu de te la jouer personnalité renfermée, ça ne te va pas du tout. »

Et pour la première fois de la journée, elle réussit à lui arracher un sourire.

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