Chapitre 2 - « T'es réelle ? »
« Lucas ? »
Ce dernier se retourna à l'entente de son prénom. Au premier coup d'oeil, il ne comprit pas ce qui clochait, mais après s'être concentré parce qu'il avait l'esprit ailleurs, il réalisa ce qui était en train de se passer. Tâtonnant à l'aveugle, les yeux écarquillés et fixés devant lui, il trouva l'épaule d'un de ses amis et lui donna un coup.
« Mec, je crois que j'ai trop bu, j'ai des hallucinations. »
Sam le dévisagea comme s'il venait d'affirmer qu'une pandémie mondiale allait montrer le bout de son nez et qu'ils allaient tous devoir vivre enfermé chez eux. « Qu'est-ce que tu racontes ? T'as à peine bu trois verres. »
« Ouais, mais c'est toi qui les as dosé. Et puis, comment est-ce que tu expliques que je vois- »
Mais une des filles qui se trouvait devant lui lui coupa la parole, s'adressant directement à une de ses amies. « Tu le connais ? »
Mais elle ne lui répondit pas. C'est d'ailleurs à ce même moment que son hallucination se mit à parler. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »
Étrangement, Lucas n'était plus vraiment certain qu'il s'agissait d'un produit de son imagination. « Attend, tu te tiens vraiment devant moi là ? T'es réelle ? »
« Quoi ? » Lucie secoua la tête comme si elle venait de rêver. Mais lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle ne put qu'admettre que ce n'était pas le cas. « Bien évidemment que je suis réelle. Mais c'est pas moi qui suis pas à ma place là, c'est toi. Qu'est-ce que tu fous ici ? »
Mais Lucas devait s'assurer qu'elle se tenait bien devant lui. Il s'avança donc prudemment de plusieurs, tendit le bras et lui toucha la joue du bout du doigt. Lorsque le contact se fit, il sursauta et recula. « Woah, t'es vraiment réelle. »
« Qu'est-ce que- » Lucie était complètement perdue, choquée. « Mais t'es bourré. »
« Mais il a bu que trois verres ! » S'exclama Sam, le regard naviguant entre les deux. « Il ne peut quand même pas être bourré au bout de trois verres ! Si ? »
C'est ce moment-là que choisit Léo pour revenir, les boissons en main. « Et voilà pour vous. » Il se stoppa dans son élan quand il remarqua la situation étrange qui se déroulait sous ses yeux. « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » Il se tourna ensuite vers les têtes qu'il ne connaissait pas. « Vous êtes qui vous ? »
Lucas, toujours aussi saoule, se tourna vers ses amis avec un grand sourire qui illuminait tout son visage. « Hé, vous avez vu ? Elle est réelle, Lucie est réelle ! »
Avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit de plus, Manon s'approcha de lui en lui tendant la main. « Salut, moi c'est Manon. »
Il lui serra la main, mais écarquilla les yeux lorsqu'elle s'approcha un peu plus de lui. Il releva la tête, la panique se lisant facilement sur les traits de son visage, signe qu'il ne savait pas quoi faire dans ce genre de situation. Il implora Lucie du regard pour qu'elle lui vienne en aide.
Cette dernière était encore choquée de le trouver ici, mais elle reprit rapidement ses esprits et se frotta les yeux. « Les gars, je vous présente Lucas, mon copain. »
En entendant le dernier mot, Manon recula de trois pas et se retourna vers elle, tout aussi confuse. « Ton... copain ? »
« T'as un copain toi ? » S'écria Mal Li, mais qui souriait de toutes ses dents contrairement aux autres. « Et tu comptais nous le dire ? »
« Oui, évidemment que j'allais vous le dire. Je n'en ai juste pas eu l'occasion. » Elle soupira, soudainement fatiguée. « Enfin, tu te souviens quand tu m'as demandée quel genre de personnes fait tomber un seau de peinture sur quelqu'un et ce devant un public ? J'ai l'honneur de te présenter le genre de personnes qui fait ça. »
La jeune fille se retourna vers lui, un mélange d'admiration et de sidération dans la voix. « C'est toi qui lui as fait ça ? »
« Il va falloir que tu sois plus précise, je lui ai fait beaucoup de choses. » Répondit Lucas dont l'alcool lui montait de plus en plus à la tête.
Lucie leva les yeux au ciel. « Le seau de peinture Lucas, le seau de peinture. »
Un éclair de compréhension passa dans ses yeux bleus. « Oh oui, le gala du Nouvel An. » Il explosa de rire. « Certainement une de mes meilleures idées. » Mais il croisa le regard de sa copine ce qui suffit à le faire redescendre sur terre. « Enfin, je veux dire que ce n'était pas bien, vraiment vraiment pas bien. »
Kyllian, qui était resté silencieux jusqu'ici, leva la main pour parler. « D'accord, maintenant que les présentations sont partiellement faites, comment ça se fait que vous ne saviez pas que vous alliez en vacances au même endroit et au même moment ? »
« Figure-toi que c'est exactement ce que j'aimerai savoir euh... »
« Kyllian. »
« Kyllian. » Répéta-t-elle avec un petit sourire. « Mais il semblerait que je n'aurais pas de réponse claire ce soir aux vues de l'état dans lequel il se trouve. »
Mais le principal concerné ne semblait pas du même avis. « Et bien détrompe-toi Mademoiselle, j'ai la réponse à ta question parce que j'ai les idées parfaitement en ordre et que je ne suis pas bourré. »
Lucie attendit qu'il continue, mais il ne continua pas. « La réponse qui est ? »
Il la regarda comme s'il n'avait pas compris avant d'hocher la tête et de se mettre à réfléchir, plus ou moins intensément si on en croyait son expression. « Je t'ai dit que j'allais dans le sud, je crois juste que je me suis trompé de ville. »
« Tu t'es trompé de ville ? » Elle cligna des yeux plusieurs fois, mais abandonna. « Bon, je vais me contenter de cette réponse. »
Lucie ne savait que penser. À vrai dire, elle était bien trop fatiguée pour y réfléchir. La seule envie qu'elle avait était d'aller se coucher, se poser sur cette rencontre plus qu'inattendu et décider le lendemain seulement comment elle devait se sentir.
« La musique est nulle. »
Cette réflexion eut l'effet d'une bombe. Tous se tournèrent vers Lucas avec des yeux ronds alors que celui-ci grimaçait en regardant en l'air. L'alcool qui coulait dans son sang semblait lui avoir enlevé tous ses filtres, lui permettant alors de dire tout ce qui lui passait par la tête.
« Mais ce n'est pas vrai ! » S'outra Léo qui avait mis toute son énergie dans l'organisation de cette fête et qui en était particulièrement fier. « J'ai engagé le meilleur DJ de la ville. »
Lucas posa une main sur son épaule et secoua la tête, dépité. « Désolé de te dire ça mec, mais ton DJ est mauvais. Laisse-moi te montrer ce que c'est que de la vraie musique. »
Et sur ces paroles, ils partirent tous les deux en débattant sur la musique comme si leur vie en dépendait. Lucie les regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans la foule compacte qui formait la piste de danse.
Elle avait sincèrement l'impression d'être entrée dans une dimension parallèle. Non seulement Lucas se trouvait sur son lieu de vacances comme si c'était la chose la plus normale au monde, faisant ainsi que ses deux parties de sa vie entrèrent en collision, mais il discutait musique alors que c'était la partie la plus secrète de sa personnalité.
La voix d'un des amis de Lucas la tira de sa réflexion, la faisant aussi sursauter. « C'était l'interaction la plus étrange à laquelle j'ai assisté. » Il se tourna vers elle avec un sourire. « Je m'appelle Sam. »
« Lucie. » Lui répondit-elle sur le même ton. « Dis-moi, vous l'avez rencontré quand au juste ? »
« Il y a une semaine environ, il nous a donné un cours de château de sable. »
La jeune fille haussa un sourcil, mais ne fit aucun commentaire. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était étonnée qu'ils se soient rencontrés dans une situation des plus singulières.
Soudainement, la musique changea du tout au tout. Elle était désormais plus rythmée, plus actuelle et ressemblait davantage à ce que les jeunes attendaient de l'ambiance d'une soirée sur la plage en été. Il y eut une vague d'applaudissement et l'excitation redoubla chez toutes les personnes présentes.
Au bout de plusieurs minutes et après que le sujet de conversation ait enfin changé, les amis de Lucas faisant plus ample connaissance avec ses propres amis, Lucie s'excusa autres d'eux et se dirigea vers les platines où se trouvaient Léo et Lucas en compagnie du DJ.
Lorsqu'il l'aperçut, Léo se précipita en bas de l'estrade, se jetant pratiquant sur elle. « Il est génial, vraiment il est génial. » Un grand sourire illuminait son visage. « Il faut que j'aille dire à tout le monde que j'approuve votre relation. »
Lucie n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il était déjà parti en direction des autres en hurlant avec joie. Elle était tellement submergée par son enthousiasme qu'elle n'avait pas le coeur à lui dire qu'il n'était pas son frère et qu'il n'avait pas à approuver sa relation. D'ailleurs, personne n'avait à le faire.
Secouant la tête pour se remettre les idées en place, elle se tourna à nouveau vers l'estrade et attira l'attention de Lucas, élevant la voix pour qu'il puisse l'entendre par dessus la musique. « Tu penses que je peux te parler deux minutes ou tu n'as pas encore fini de faire le singe musical ? »
Il ne lui répondit pas, mais se contenta de se tourner vers le DJ. « Ne passe que cette playlist et ne change pas l'ordre des musiques, sinon ça va tout gâcher. »
Ils s'éloignèrent ensuite sur la plage afin de pouvoir s'entendre plus facilement, mais aussi s'échapper de toute cette chaleur humaine qui commençait à la faire suffoquer.
« C'est quand même incroyable ce qui se passe ! » S'exclama le brun qui sautillait presque sur place. « Sérieusement, quelles étaient les chances pour qu'on se retrouve au même endroit et au même moment sans même le savoir ? »
« Infimes. » Murmura-t-elle sans avoir la certitude qu'il l'avait entendue.
Pourtant, l'allégresse qui lui procurait l'alcool sembla lui faire défaut puisque son sourire s'effaça. « Ça n »a pas l'air de te faire plaisir de me voir. »
« Non, bien sûr que si ça me fait plaisir. » Se précipita-t-elle de répondre avant de soupirer. « Je suis juste encore sous le choque et avec la fatigue du trajet, ce n'est pas une bonne combinaison. Je ne me rends pas encore compte, c'est tout. »
Lucas hocha la tête, mais ne dérida pas. C'était exactement comme s'il venait de prendre une douche froide, ses idées s'éclaircissaient et il n'avait plus l'impression de voler au dessus de son corps. Il venait de remettre les pieds sur terre et ce n'était vraiment pas agréable.
« Écoute, » reprit Lucie qui avait bien remarqué son changement de comportement, « retourne t'amuser et moi je vais me coucher. On se verra demain. »
Il ne pouvait pas dire que cette solution lui convenait, il aurait aimé passer du temps avec elle maintenant, mais il voyait bien qu'elle avait pris sa décision et qu'il ne pouvait pas la faire changer d'avis. Il se tut donc et acquiesça une nouvelle fois.
Un petit sourire aux lèvres, elle l'embrassa sur la joue et tourna les talons, prenant la direction de sa maison de vacances. Lucas la regarda s'éloigner, les idées désormais parfaitement en ordre.
Ce fut légèrement frustré qu'il retourna à la fête, n'ayant plus vraiment la tête à s'amuser.
La nuit fut beaucoup plus courte que Lucie l'aurait voulu.
À peine avait-elle eu le temps de rentrer chez elle que la nuit était déjà bien avancée. Le temps qu'elle prenne une douche et qu'elle mange un bout, il était très tard. Ce fut donc sans grande surprise qu'elle s'endormie dès que sa tête toucha son oreiller, n'ayant même pas le temps de penser aux événements de la soirée.
Son rêve s'en chargea tout de même pour elle, modifiant la situation pour y intégrer de la magie, un retour dans le passé et, étrangement, des serpents géants.
Bien trop épuisée pour faire attention à ce qu'elle faisait, elle n'avait pas fermé ses volets et se réveilla donc au levé du soleil, raccourcissant encore plus sa nuit qui devait déjà s'avérer courte.
Les rayons du soleil filtrait à travers les rideaux gris, baignant la pièce de couleurs douces. Le silence de la maison permettait aux bruits des vagues, si étouffés soient-ils, de bercer chacun de ses habitants avec une mélodie calme et relaxante.
Lucie s'éveilla doucement, l'esprit encore embrumé par le sommeil et par l'image d'un serpent d'eau au couché de soleil. Elle mit quelques secondes à réaliser où elle se trouvait avant de se redresser légèrement et de bailler. Son téléphone lui indiqua qu'il était encore tôt, beaucoup trop tôt pour toute personne ayant un rythme de sommeil normal.
C'est pourquoi elle décida de se lever, se préparer en prenant les affaires dont elle avait besoin et de sortir dans son jardin, s'installant face à la mer. Les jours où elle ne pouvait pas danser, elle aimait faire du yoga. Non seulement cette discipline lui permettait de travailler ses muscles d'une manière qui se rapprochait de la danse, mais elle lui permettait aussi de se relaxer et de se vider la tête.
Alors oui, en plus de ça elle possédait le cliché de l'environnement idéal.
L'ambiance actuelle était parfaite. Seules les vagues et la faune environnante étaient audibles, la brise marine laissant son odeur salée sur son passage. Il n'y avait aucun promeneur à l'horizon, permettant ainsi à la nature de vivre comme bon lui semblait.
Oui, c'était le moment idéal.
Lucie ne savait pas combien de temps elle resta dehors, mais lorsqu'elle rentra, ses parents étaient levés et prenaient leur petit-déjeuner. Après un bref bonjour, elle remonta dans sa chambre afin de ranger ses affaires et de se changer. Elle ne redescendit que lorsque sa faim se manifesta.
Comme à son habitude, elle n'essaya pas de faire la conversation et se contenta de préparer ses céréales en silence. Ce n'est qu'une fois assise que ses résolutions partirent en fumée lorsque sa mère s'adressa directement à elle.
« Tu as prévu de faire quoi aujourd'hui ? »
Lucie mit quelques secondes à comprendre que c'était à elle qu'elle parlait et haussa les épaules. « Je ne sais pas encore, je pense que je vais juste aller à la plage avec les filles. »
« Oh, elles sont là cette année, c'est bien. »
Il n'y avait rien de naturel dans cette discussion alors elle se contenta d'acquiescer pour ne pas avoir à prolonger ce malaise. À dire vrai, elle ne comprenait pas pourquoi sa mère avait essayé de discuter, ça ne lui ressemblait plus depuis des années déjà.
Heureusement, son père intervint avant qu'elle ne puisse réessayer. Il termina son café et posa sa tasse dans l'évier avec un bruit sourd avant de prendre ses affaires. « Il faut qu'on y aille, on va être en retard. »
Benoit Collin était un homme qui imposait non pas par sa carrure, mais par sa prestance. Son éternel costard tiré à quatre épingles sur le dos, il intimidait par son charme et la confiance qui se dégageait de lui. Il n'avait pas un visage particulièrement stricte, mais ses yeux noisettes n'exprimaient pas non plus une grande chaleur. Tout dans son allure rappelait qu'il était un homme d'affaire, même ses cheveux bruns impeccablement coiffés.
Sa femme acquiesça et le suivit, jetant un dernier coup d'oeil à sa fille avant de sortir de la maison. « À ce soir. »
Lucie soupira. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi est-ce qu'elle avait l'impression que sa mère essayait de changer ? Est-ce qu'elle s'en voulait de ne pas être venue au gala de fin d'année ? Est-ce que c'était pour ça qu'elle se montrait particulièrement attentive ces derniers temps ? Elle n'en savait rien, mais cette histoire commençait déjà à lui donner mal à la tête.
Une fois son bol de céréales terminé et mettant ce dernier dans le lave-vaisselle, elle envoya un message à ses amis leur demandant s'ils voulaient la rejoindre sur la plage à une heure précise. Elle en fit de même avec Lucas et lui proposant aussi d'emmener ses propres amis, mais en lui disant de venir seul plus tôt afin qu'ils puissent parler seul à seul.
Sa réponse ne tarda pas.
Lucie prit donc la direction de leur point de rendez-vous, la tête toujours tournée vers ses problèmes familiaux. Désormais agacée, elle se demandait pourquoi elle n'arrivait pas à se vider l'esprit.
Lorsqu'elle arriva à destination, elle remarqua que Lucas était déjà présent et que celui-ci observait la mer, tranquillement assis sur le sable. Ses cheveux bruns étaient plus ébouriffés que jamais à cause du vent, qui donnant par la même occasion encore plus envie de passer sa main dedans. Il portait un simple t-shirt blanc accompagné d'un short de bain noir et Lucie ne put s'empêcher de remarquer que c'était une des rares fois qu'elle le voyait sans son uniforme scolaire.
Sortant de ses pensées, elle s'approcha et s'assit en tailleur à ses côtés. « Hey. »
« Hey, » répondit-il en se tournant vers elle avec un petit sourire, « bien dormi ? »
« Ça peut aller. » Elle plongea une main dans le sable chaud et en prit une poignée. « Je suis désolée de ne pas avoir réagi comme tu l'aurais voulu hier soir et d'être partie si tôt, j'étais épuisée. »
Le jeune homme haussa les épaules et fixa son regard sur les vagues qui s'échouaient à quelques mètres d'eux. « Je vais pas te mentir, sur le coup j'ai pas vraiment compris pourquoi. Mais je pense que l'alcool n'a pas aidé non plus. »
Un petit rire lui échappa alors qu'elle se tournait vers lui. Ses yeux bleus électriques lui rappelait la mer. Elle avait presque l'impression qu'il s'agissait de deux miroirs qui ne faisaient que refléter ce qui se trouvait devant eux.
« Tu n'as pas trop la gueule de bois ? »
« C'est vrai que j'ai un peu mal à la tête, » grimaça-t-il en se passant une main dans les cheveux, « mais j'ai pris un cachet pour que ça passe. »
Il y eut quelques secondes de silence entre eux. Lucie en profita pour prendre une grande bouffée d'air frais. Elle venait tout juste de le retrouver et elle se sentait déjà mieux, plus en paix avec elle-même. Non, il n'y avait pas de doutes à avoir.
« Tu sais, je suis contente que tu sois là. » Finit-elle par lui dire, le regard perdu dans le vague. « J'adore passer du temps avec mes amis d'ici, mais les meilleurs moments de mon année restent quand je retrouve mes amis du lycée. Alors maintenant que tu es là, c'est comme si j'avais les deux. »
Elle sentait ses yeux l'observer et lorsqu'elle se décida enfin à lui faire face, elle se retrouva devant son fameux sourire en coin. « Tu en es vraiment sûre ? »
« Bien sûr que j'en suis sûre. » Répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel. « Et puis, ça va être l'occasion pour nous de passer un peu plus de temps ensemble sans avoir des profs sur le dos. »
« Ou alors des amis beaucoup trop curieux. » Ajouta-t-il, les yeux remplis de malice.
« Surtout oui. » Rigola-t-elle, le coeur léger.
Elle n'eut même pas le temps de réagir qu'il la serrait déjà dans ses bras. Évidemment, elle lui rendit son étreinte avec autant d'enthousiasme. Enfouissant son visage dans son cou, elle ne put s'empêcher de sourire en sentant cette odeur si familière qui lui plaisait tant.
« Moi aussi je suis content. » Conclut-il en la lâchant et avec un sourire que n'importe qui classifierait de niais. « Bon, on fait quoi maintenant du coup ? »
Du mouvement attira l'attention de Lucie. « Et bien, peut-être qu'une présentation de nos amis respectifs dans les règles de l'art serait la bienvenue. »
Il suivit son regard jusqu'à apercevoir le groupe de personnes qui s'approchait d'eux. « Alors c'est parti. »
Il se leva et lui tendit la main, main dont elle s'empara de bon coeur.
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