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Chapitre 14 - « Dix minutes ! »

Honnêtement, si Lucie n'avait pas fait de la danse, elle aurait voulu faire de la boxe. De ce fait, elle aurait eu une excuse pour taper dans quelque chose et y imaginer la tête de son père. C'est vrai, ça faisait déjà plusieurs semaines qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour lui compliquer la vie, mais ça faisait également trois jours qu'il lui avait complètement interdit de sortir.

Pourquoi ça ? Parce qu'elle avait eu le malheur de rentrer dix minutes après l'heure butoir qu'il lui avait donnée pour sa sortie précédente. Dix minutes !

Au départ, Lucie avait décidé de rester cloîtrée dans sa chambre pour montrer son mécontentement, mais force était de constater que c'était complètement inutile et que son père remarquait tout juste son absence.

Elle aurait pu se montrer gentille, essayer de s'intéresser à sa journée ou encore lui cuisiner un diner quand il rentrait du travail, bref lui lécher les bottes, mais elle n'avait pas pu s'y résigner.

Elle s'était donc repliée sur sa dernière option et, dès que son père était à la maison, elle descendait et le bombardait de question. Ne le laissant pas respirer, elle le suppliait de la laisser sortir en lui parlant de toutes les choses qu'elle manquait et de tout ce qu'elle aurait pu apprendre si il l'avait laissée accompagner ses amis au dernier festival du livre qui avait eu lieu la veille.

Bien sûr, il s'agissait d'un mensonge et jamais ils ne se seraient rendu là-bas, mais ça, son père ne pouvait pas le savoir et c'était le genre de choses qu'il aimait entendre.

Finalement, lassé de l'entendre se plaindre et gémir à longueur de soirées, il avait fini par céder. L'autorisant à nouveau à sortir, il lui avait tout de même promis que si elle arrivait de nouveau en retard, il l'enfermerait à l'intérieur jusqu'à la fin de l'été.

Ne se faisant pas prier, Lucie s'était précipitée sur ses chaussures qu'elle n'avait jamais enfilées aussi rapidement et avait fait irruption dehors en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour le dire.

Voilà pourquoi elle se trouvait actuellement assise à la table de la maison de Lucas, à abattre ses cartes de Uno un peu plus brutalement que la normale.

« Tu sais, ces pauvres cartes ne t'ont rien faite, tu n'as pas besoin de les écrabouiller comme ça sur la table. »

Lucie leva les yeux vers le brun et le fusilla du regard. « Tu réagirais exactement comme moi si tu avais été obligé de rester enfermé entre quatre murs pendant trois jours. »

Il haussa les épaules. « C'est vrai, mais je serai aussi sorti par la fenêtre. »

« Tu sais très bien que je ne pouvais pas. S'ils s'en étaient rendus compte, je serai actuellement enterrée six pieds sous terre. » Elle leva les yeux au ciel avec un soupir. « Sérieusement, j'ai dû le supplier comme si j'avais commis un crime. Je suis arrivée dix minutes en retard une fois. Il me traite comme si c'était récurrent et que j'étais tout le temps en train de leur désobéir. »

Lucas se contenta de l'observer sans ouvrir la bouche. Honnêtement, elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas savoir quoi lui dire, c'était devenu quelque chose de tellement habituel qu'il ne pouvait rien lui conseiller de plus. Et puis, ce n'était même pas ce qu'elle voulait elle, elle avait juste envie de se plaindre.

Elle détestait cette partie de sa vie. Elle détestait ne pas savoir quel reproche allait lui être fait le lendemain, ne pas savoir ce qu'elle allait être autorisée à faire, être en conflit constant avec les personnes qui étaient censées la soutenir dans toutes ses décisions.

Est-ce que c'était trop demandé de sa part qu'ils lui portent de l'attention autrement que pour contrôler sa vie ? Elle voulait tant pouvoir leur parler. Elle voulait pouvoir aller voir sa mère et lui raconter son histoire avec Lucas, lui demander conseil lorsqu'elle en avait besoin. Elle voulait simplement une relation normale avec eux.

Lucie regardait son jeu de cartes sans pour autant les voir, soudainement rattrapée par des années d'ignorance et de désintérêt. Qu'avait-elle fait pour mériter un tel traitement ? Qui avait-elle provoqué ?

« Est-ce que ça me rend égoïste ? » Murmura-t-elle en tournant son regard vers Lucas. « Je veux juste avoir de vrais parents. »

Une lueur peinée passa dans les yeux du garçon. « On ne fait pas d'enfant si ce n'est pas pour s'en occuper derrière Lucie. Personne ne peut attendre de toi que tu te construises sans leur aide, c'est injuste. Tu as toute la légitimité du monde à demander leur attention, ne laisse personne te faire croire l'inverse. »

Lucie scrutait son visage, ne sachant trop ce qu'elle y recherchait. Peut-être un indice qui lui indiquerait qu'il ne pensait pas ce qu'il lui disait et qu'elle en était, en réalité, très égoïste de demander une chose pareille. Bien évidemment, elle n'en trouva pas.

Au lieu de quoi, il posa ses cartes sur la table, se leva et lui tendit la main pour la prendre dans ses bras. Lucie se réfugia dans son cou et ferma les yeux pour profiter de chaque secondes de cette étreinte. Elle sentait son cœur battre contre elle, sa respiration glisser le long de son oreille et sa chaleur corporelle l'envelopper telle une douce couverture.

Le sentiment de sécurité et de bien être qui s'emparait d'elle dans ces moments-là était presque trop difficile à supporter. Elle se sentait submergée par tout un flot d'émotions qu'elle n'arrivait pas gérer, beaucoup trop dense et vif pour elle.

Mince, qu'est-ce qu'elle aimait l'avoir près d'elle.

« Je ne sais quand même pas ce que j'aurais fait si tu n'étais pas née. » Finit-il par dire au bout de quelques secondes de silence. « Qui est-ce que j'aurais tourmenté pendant toutes ces années moi ? »

Lucie secoua la tête avec un sourire, se détachant à contre-cœur de lui. « Je suis sûre que tu aurais trouvé quelqu'un de certainement plus compréhensif. »

Il plissa le nez, comme si cette simple idée lui retournait le cerveau. « C'aurait été beaucoup moins drôle quand même. »

La jeune fille leva les yeux au ciel et se rassit sur sa chaise, l'esprit plus calme que lorsqu'elle était arrivée. Peut-être que sa relation avec ses parents n'était pas ce qu'elle voulait qu'elle soit, mais elle savait qu'elle avait un endroit où se réfugier, un endroit où elle se sentait acceptée et où elle savait qu'elle avait sa place.

Et ça valait tout l'or du monde.

Ils se concentrèrent à nouveau sur leur partie de Uno, leurs esprits de compétition venant se heurter l'un à l'autre dès que l'un d'eux faisait un coup qui faisait reculer l'avancée de l'autre. Après avoir commencé à se lasser du jeu à force de faire des parties, Lucas était aller acheter la version hardcore avec des plus dix et des plus six et leur obsession était repartie de plus belle.

Les parties devenaient pratiquement interminables, aucun d'eux ne voulait laisser l'autre gagné et faisait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. De plus, les enjeux étaient importants, c'était la victoire qui allait déterminer qui allait s'occuper du prochain repas.

Actuellement, Lucie était sur le point de gagner. Il ne lui restait plus que deux cartes dans la main, un six vert et un plus deux de la même couleur. Seulement, Lucas n'était pas très loin non plus, il devait avoir cinq cartes tout au plus.

C'était son tour et elle ne savait pas laquelle poser entre les deux. Soit elle jouait la sécurité en posant son plus deux, soit elle le gardait pour la poser en dernier et bien enfoncer le clou de sa victoire.

Elle essayait bien de savoir ce qu'il avait dans les mains, épiant son visage à la recherche du moindre petit indice, mais son expression restait impassible. Ses yeux bleus ne retranscrivaient rien mis à part de la concentration et de la détermination et aucun sourire ne se lisait sur ses traits.

Il devait certainement sentir sa défaite et elle avait quand même bien envie de remuer le couteau dans la plaie. Elle décida donc de poser son six vert et de garder son plus deux pour le coup d'après.

« Uno. »

Lucas haussa un sourcil, hochant la tête tout en observant le tas de carte qui les séparait. Il leva ensuite les yeux vers elle, un sourire se dessinant lentement sur ses lèvres. La suspicion s'empara de Lucie, regrettant soudainement son choix. Il ne la regarderait pas de cette façon si il savait qu'elle avait gagné.

Non, il avait prévu quelque chose.

Il posa donc un premier plus deux vert, avant d'en mettre un second et d'enchaîner avec un jaune, un rouge et un bleu, se débarrassant ainsi de toutes ses cartes et gagnant la partie. Lucie écarquilla les yeux en le voyant faire, réalisant tout juste ce qu'il venait de se passer.

« Et c'est une nouvelle victoire écrasante pour le jeune joueur français ! » S'exclama-t-il en s'étirant avant de lui tendre le poing, comme pour parler dans un micro. « Un mot à dire quand à votre défaite, Princesse ? »

« Je n'aurais jamais dû te laisser instaurer cette règle. » Marmonna-t-elle avec une grimace, regrettant amèrement de lui avoir dit oui.

« Pourtant, elle t'arrangeait bien la dernière fois quand tu as pu poser huit cartes à la suite. » Rétorqua-t-il d'un air malicieux. « Je sais pas toi, mais je mangerai bien une petite pizza quatre fromages faite maison, accompagnée d'une salade composée avec plein de choses à l'intérieure et d'une bonne tarte aux pommes en dessert. »

Lucie plissa les yeux. « Ce sont tes cartes que je vais te faire manger oui. »

Cette réflexion le fit rire. Il n'eut cependant pas l'occasion de répondre puisque la porte fenêtre s'ouvrit pour dévoiler son père, les bras chargés de larges plans en papier et son ordinateur tenant par miracle dans sa main.

Il posa le tout sur la table du salon et observa son œuvre avec perplexité. En le regardant faire, Lucie ne put s'empêcher de se faire la réflexion que Lucas partageait exactement les mêmes manies que lui. Outre leur ressemblance physique qui ne pouvait échapper à personne, son fils avait la même expression que lui lorsqu'il était concentré, indécis ou encore confus.

Leurs sourcils se fronçaient de la même manière, leurs yeux bleus scintillaient avec la même lueur et tous deux se passaient une main dans les cheveux, comme si ce simple geste allait les aider à y voir plus clair.

Il ne faisait aucun doute que Lucas avait été élevé par son père, tant par sa personnalité que tout ce qui gravitait autour. Peut-être que l'absence de sa mère avait joué un rôle clé dans ce développement, après tout son père était sa seule référence. Peut-être était-ce la raison pour laquelle cette ressemblance était si visible.

Ou alors, peut-être que Lucie passait beaucoup trop de temps à regarder son copain et elle voyait désormais son comportement chez tout le monde.

« Bon ! » La jeune fille sursauta en entendant la voix du quarantenaire raisonner dans la pièce alors qu'il se retournait vers eux avec un grand sourire. « Est-ce que ça vous dit une petite sortie en jet-ski ? »

Lucas haussa un sourcil. « J'ai cru que tu ne voulais pas en faire parce que tu estimais que c'était trop dangereux ? »

Il balaya sa remarque de la main. « Ça c'était quand tu n'avais pas encore l'âge. » Il se tourna ensuite vers Lucie. « Qu'est-ce que tu en dis ? »

La brune écarquilla les yeux. Même si ça faisait déjà plusieurs fois qu'elle avait eu l'occasion de partager des moments avec eux et les avait accompagnés lors de plusieurs sorties, elle n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée qu'ils puissent vouloir de sa présence.

Voilà des années maintenant qu'elle avait tiré une croix sur ce genre de sorties avec ses parents. Pour elle, les adultes ne voulaient pas qu'elle les encombre, alors maintenant que le père de Lucas était prêt à l'accueillir à la moindre opportunité, Lucie se trouvait quelque peu intimidée.

« Je suis invitée ? » Lui demanda-t-elle, sans réussir à masquer sa surprise.

« Bien sûr, on ne va quand même pas te laisser sur le bord de la plage ! Est-ce que tu en as déjà fait ? » Mais la jeune fille secoua la tête. « Vous verrez, c'est bien plus drôle d'en faire à deux que tout seul. »

Un élan d'impatience lui retourna l'estomac. Ce n'était pas tant l'optique du jet-ski qui lui faisait cet effet, même s'il s'agissait d'une activité qu'elle avait envie d'essayer depuis quelques années déjà. Non, c'était juste qu'elle aimait passer du temp avec Lucas et sa famille. Elle n'arrivait pas trop à définir le sentiment que ces moments lui procuraient, elle savait juste qu'ils étaient agréables et qu'elle ne voulait pas s'en séparer.

Son regard croisa celui de Lucas et celui-ci lui adressa un clin d'œil avant de se tourner vers son père en toute innocence. « Qu'est-ce que tu cherches ? »

L'homme s'était mis à s'activer autour de la cuisine, ouvrant tiroirs et placards, fouillant quelques secondes à l'intérieur avant de les refermer tout aussi rapidement. « Le café, j'étais persuadé de l'avoir sorti tout à l'heure. »

« Tu as regardé dans le placard de droite ? »

Son père l'écouta et posa la main sur la poignée, mais s'immobilisa soudainement dans son geste. Lentement, il se tourna vers son fils, un air suspicieux sur le visage. « Qu'est-ce que tu as fait ? »

Lucas fronça les sourcils sans comprendre. « Rien du tout. Tu dis que tu as perdu ton café, je te demande si tu as regardé dans le placard. C'est tout. »

Seulement, son père ne semblait pas convaincu par sa réponse. Il continuait à l'observer comme s'il pouvait réussir à lui arracher les mots de la bouche de cette façon. « Je ne te crois pas. Je te connais par cœur et je sais que tu as prévu quelque chose. » Il donna un coup de tête en direction du fameux placard. « Viens l'ouvrir. »

Lucas échangea un regard effaré avec Lucie, n'arrivant certainement pas à croire que son père avait si peu confiance en lui, mais se leva tout de même et se dirigea vers l'objet des soupçons. Il posa lui aussi la main sur la poignée et ouvrit la porte du placard.

Rien ne se passa.

« Tu vois ? » Lucas secoua la tête et s'empara du pot de café qui se trouvait effectivement à l'intérieur. « Je ne vois pas pourquoi tu as si peu foi en moi. Tu veux peut-être que j'ouvre les autres placards à ta place ? On sait jamais. »

Son père attrapa le café qu'il lui tendait sans pour autant de se défaire de son expression douteuse. « Ne crois pas que je ne vois pas clair dans ton petit jeu, je te rappelle que c'est moi qui t'ai tout appris. »

Il reporta son attention sur le pot de café et l'ouvrit. Celui-ci lui explosa au visage avant même qu'il n'ait pu cligner des yeux, répandant de la poudre de café un peu partout sur son t-shirt et dans sa barbe. Il rouvrit doucement les yeux et regarda son fils sans un mot.

« Tu me connais peut-être moi papa, » déclara ce dernier, un large sourire se dessinant sur ses lèvres alors qu'il revenait prendre sa place assise, « mais tu ne la connais pas encore elle. »

Lucie écarquilla les yeux en voyant l'homme se tourner vers elle. « Ce n'était pas mon idée ! Je lui ai juste fait remarquer que ce serait trop prévisible s'il le faisait directement à l'ouverture du placard, » elle grimaça, « et que peut-être il devait le mettre directement dans le café. »

La fin de sa phrase se noya sous un flot de paroles incompréhensibles.

Ce n'est que plus tard dans la journée que son père se vengea en les faisant tomber de leur jet-ski.

Essayant de ne pas boire la tasse, Lucie attrapa la main que Lucas lui tendait, l'aidant à remonter sur l'engin sans trop de difficultés. Le sourire qu'elle avait sur les lèvres ne la quittait pas alors qu'elle avait l'impression que son corps était parcouru de chocs électriques tellement son enthousiasme était à son comble.

« Ton père est un enfant. » Lui cria-t-elle par-dessus le bruit du moteur.

« Et ce n'est pas fini, je peux t'assurer qu'il va revenir à la charge dans quelques secondes. » Répondit-il avec un sourire en coin, lui jetant un bref coup d'œil avant de se retourner dans le sens de la marche. « Accroche-toi. »

Lucie eut tout juste le temps de passer les bras autour de sa taille qu'il redémarrait dans une accélération à en faire tomber plus d'un. Elle ne put s'empêcher de fermer les yeux, profitant de la sensation de liberté qui s'emparait de son estomac.

Le vent venait lui fouetter le visage, lui donnant les larmes aux yeux et emportant avec lui les effluves salées de l'air marin. Son cœur battait de plus en plus vite à mesure qu'ils prenaient de la vitesse, manquant de peu de lui couper la respiration.

C'était incroyable.

Elle avait l'impression de laisser tous ses soucis derrière elle, n'ayant plus à se demander quelle serait la réaction de ses parents ce soir quand elle rentrerait, ou encore ce qu'il se passerait s'ils découvraient ce qu'elle faisait de ses journées.

Après avoir passé trois jours enfermée chez elle, cette sortie lui donnait l'impression de revivre. Voir du monde, faire autre chose que d'attendre que le temps passe, rigoler, sourire, profiter. Elle ne supportait plus de ne pas pouvoir bouger.

La proposition du père de Lucas ne pouvait pas tomber mieux qu'à cet instant précis.

Au bout d'un certain temps, elle était bien incapable de dire combien, ils s'arrêtèrent à l'écart du tumulte et coupèrent le moteur afin de discuter.

Lucie ne cesserait de la répéter, mais les moments qu'ils passaient rien que tous les deux depuis leur premier rendez-vous officiel lui tenaient beaucoup à cœur. Il était tellement difficile pour eux de le faire lorsqu'ils étaient entourés de leurs amis, que ce soit au lycée ou pendant ces vacances, elle avait appris à les mettre à profit.

Elle avait l'impression de découvrir une toute nouvelle facette de leur relation, ce qui n'était pas déplaisant.

Assise en tailleur en face de lui, elle observa le vent ébouriffer davantage ses cheveux alors qu'il jouait avec l'une des attaches de son gilet de sauvetage. « Au fait, tu ne m'as toujours pas dit comment s'est passée ta visite d'hier. »

Il releva soudainement la tête vers elle, ses yeux bleus scintillants d'une lueur qui lui était propre.

Après avoir discuté avec son père de la proposition que lui avait fait le producteur de musique, ce dernier avait réussi à le convaincre de l'appeler afin de fixer une date de rendez-vous. Lucie était, d'ailleurs, censée les accompagner, mais le jour convenu tombait sur l'un de ceux où ses parents n'avaient pas voulu la laisser sortir. A regret, elle avait dû tirer une croix dessus.

Depuis lors, Lucas ne lui en avait pas encore parlé. Il lui avait juste envoyé deux emojis explosion du temps de midi, lui donnant ainsi une petite idée de comment se déroulait la visite.

« C'était impressionnant. » Il se redressa comme s'il s'apprêtait à faire un discours devant un public important. « Ils ont quasiment tous les instruments possibles et inimaginables et tous réunis dans la même pièce en plus. Le son est incroyable, je n'ai jamais rien entendu de pareil. Tu rentres à l'intérieur, c'est comme si tu rentrais dans un monde parallèle. »

Il continua sur sa lancée d'une seule traite, lui racontant dans les moindres détails tout ce qu'il avait pu découvrir. Lucie n'osait pas l'interrompre, particulièrement lorsqu'il employait des termes techniques dont elle ne comprenait pas le sens. La passion et l'enthousiasme qui se dégageaient de lui étaient enivrantes et contagieuses.

Son hyperactivité le faisait partir dans tous les sens, elle avait beaucoup de mal à le suivre, mais elle n'échangerait tout de même cette réaction pour rien au monde.

Au bout de plusieurs minutes sans prendre de pause, il s'interrompît pour prendre une inspiration tremblante. Il fixa son regard dans le sien, le visage illuminé par le sourire éclatant qui se dessinait sur ses lèvres. « J'aurais vraiment aimé que tu sois là, t'aurais vraiment pu te rendre compte de l'ampleur de l'endroit. »

Lucie aussi aurait aimé être présente. Elle aurait certainement été complètement perdue et n'aurait pas compris la moitié des choses qui auraient été expliquées, mais c'était une occasion qui ne se présentait qu'une fois dans une vie et elle aurait vraiment aimé la partager avec lui.

Malheureusement, elle avait été bloquée chez elle et était contrainte de se contenter de ses récits et de l'émerveillement qui l'animait désormais.

« Est-ce que ça veut dire que ça t'a convaincu d'essayer d'en faire ta carrière après le lycée ? » Lui demanda-t-elle, essayant de ne pas lui partager sa déception.

Le brun baissa les yeux sur ses mains. « Il m'a donné plusieurs pistes à suivre, mais- » Il secoua la tête et haussa les épaules avant de la regarder à nouveau directement. « Enfin, tu sais aussi bien que moi qu'il est difficile de trouver ce genre de métiers. »

Même si elle n'aimait pas l'admettre, Lucie en était parfaitement consciente. Il s'agissait de pensées qui ne la quittaient plus depuis quelques semaines, des pensées qui arrivaient à lui faire perdre le sommeil et l'appétit. Des pensées qu'elle essayait de repousser, mais qui finissaient toujours par revenir à la charge.

« On n'a vraiment pas choisi des filières faciles d'accès, n'est-ce pas ? »

Lucas la regarda sans répondre, ses jolis yeux bleus parlant pour lui.

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