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Chapitre 12 - « Bizarre, mais réel. »

Le poids était lourd sur son torse. Si lourd qu'il avait l'impression de ne plus pouvoir respirer correctement, sentant les battements de son coeur se répercuter contre ses côtes. Son souffle se faisait court et râleur, l'écoulement de son sang fourmillant dans ses veines.

Lucas ferma les yeux pour se permettre d'écouter ce que lui racontait son corps, imaginant tout un tas de scénarios.

Le soleil réchauffait ses paupières clauses, de drôles de couleurs flottant dans son champ de vision et formant un spectre intéressant. L'air chaud venait murmurer à son oreille, rapportant avec lui des cris lointains de bonheur.

Le brun prit une dernière bouffée d'air avant d'ouvrir les yeux, partiellement ébloui par la clartés des rayons qui le frappaient de pleine face.

« Bon, vous pouvez me laisser sortir maintenant ? »

Il tourna la tête vers Kyllian, Tao et Léo qui observait leur oeuvre de haut. Seule sa tête dépassait du sable qui le recouvrait et qui l'empêchait de respirer correctement. Les garçons avaient pratiquement mis une heure pour faire un trou assez grand pour que Lucas y entre sans problème et pour, ensuite, remettre le sable à sa place.

« Mec, on a mis super longtemps à le faire, on va pas te sortir au bout de deux secondes ! » S'insurgea Kyllian comme si on lui avait demandé d'abandonner son chien.

« Puis je trouve que ça te va plutôt bien, » ajouta Léo en acquiesçant, « ça évite que tu cours partout en mettant plein de sable sur nos serviettes. »

Cette réflexion entraîna une vague de rire parmi ses amis alors que les deux garçons s'éloignaient avec fierté, bien décidés à le laisser dans son trou.

« Tao, mon ami, » tenta désespérément le brun, « on commence a bien se connaître maintenant. Tu connais Lucie depuis des années, tu sais qu'elle tient beaucoup à moi et tu ne voudrai pas que ma perte la rende triste. De plus, tu es le plus responsable et le plus mature de la bande, je crois en toi pour prendre la bonne décision. »

Ce dernier l'observa avec amusement. « Parce que tu penses vraiment que la flatterie fonctionne avec moi ? »

Lucas soutint son regard, mais en vain. Alors que Tao rejoignait les autres, il essaya de bouger un bras, une jambe et même tous ses membres à la fois, mais ne réussit qu'à endolorir ses muscles et accélérer sa respiration déjà courte.

Malheureusement, plus il pensait à la situation et plus il sentait la panique monter en lui. C'était un sentiment très bizarre de se sentir coincé dans un espace complètement ouvert. Bizarre, mais réel.

« D'accord, vous avez gagné, » finit-il par concéder en fixant l'emplacement où devait se trouver son bras droit, « de l'aide est vivement demandée. »

Une ombre apparut au dessus de lui. Il leva les yeux et fut accueilli par un sourire aussi éclatant que les rayons du soleil, sourire dans lequel il pouvait se perdre pendant des heures.

« Besoin d'un coup de main ? » Lui demanda Lucie, amusée par la situation dans laquelle elle venait de débarquer.

Alors qu'il acquiesçait avec véhémence, la brune se mit au travail et finit par le libérer en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Lucas se releva difficilement, la sensation étrange de pouvoir disposer librement de ses muscles.

Il prit une grande inspiration, dépliant enfin entièrement ses poumons, et se tourna vers sa copine avec gratitude. « Pourquoi est-ce que tu n'arrives que maintenant ? J'ai cru que tes parents te laissaient venir aujourd'hui. »

« Oh oui, ce n'est, pour une fois, pas de leur faute si je suis en retard. » Une ombre inquiète passa sur les traits de son visage. « J'étais au téléphone avec Alexia. »

Lucas fronça les sourcils. Il savait qu'elles s'appelaient environ une fois par semaine, mais, d'habitude, Lucie ressortait plutôt enjouée de ces conversations téléphoniques. Il ne comprenait donc pas pourquoi elle semblait si préoccupée.

« Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que votre conversation n'était pas vraiment plaisante ? »

Elle haussa les épaules, s'installant à côté de leurs amis. « Ce n'est pas qu'elle était déplaisante, on est juste inquiète pour Camille. »

De son point de vue, le garçon imaginait la jeune fille passer ses vacances à lire tous les livres qui lui passaient sous la main ou encore à se bourrer le crâne d'informations concernant les mouvements féministes dont elle faisait partie.

Lucas l'imita et attendit qu'elle développe de sa propre initiative, ne voulant pas la brusquer s'il s'agissait d'un sujet plutôt sensible.

« Je ne sais pas, elle est bizarre dans ses messages. » Continua Lucie en lui tendant son téléphone ouvert sur sa conversation de groupe qu'elle entretenait avec Camille et Alexia, « D'habitude, elle est enthousiaste en nous répondant, bien plus qu'elle ne l'est en vrai, mais en ce moment c'est tout juste elle répond avec des phrases complètes. »

Et Lucas ne put que le constater. Il parcourut rapidement la conversation des yeux et remarqua une discussion mondaine, voire banale et inintéressante, pas une discussion entre trois meilleures amies qui se connaissent depuis de nombreuses années.

« Et vous ne savez vraiment pas ce qui peut lui arriver ? » Lui demanda-t-il en lui rendant son portable.

Lucie secoua la tête avec déception. « Aucune idée. Mais tu n'as pas remarqué qu'elle était un peu perturbée le jour où on a quitté le lycée ? » S'il était honnête, Lucas ne se rappelait pas grand chose de ce jour. « Enfin bon, on va essayer de lui tirer les vers du nez, mais j'ai bien peur qu'elle ne se soit déjà renfermée sur elle-même comme une huitre. »

Un léger sourire échappa au brun. « Je ne me fais pas de soucis pour vous, vous êtes tenaces comme une moule s'accrochant à un rocher. »

Lucie lui lança un regard perplexe. « À quoi tu joues ? »

Il leva les mains avec innocence. « Et bien quoi, j'ai cru qu'on parlait en métaphores maintenant. »

Un rire mélodieux se glissa à travers ses lèvres fines et rosées. C'était certainement le son le plus agréable à ses oreilles et dont lequel il ne pouvait pas se passer. Il s'était donné comme mission de l'entendre au moins une fois par jour.

« Arrête donc de dire n'importe quoi et viens dans l'eau avec moi. »

Lucas s'empara avec plaisir de la main qu'elle lui tendait et ils rejoignirent Sam, Zoé, Manon et Maï Li qui se lançaient un ballon un peu plus loin dans la mer.

Alors que ce dernier atterrissait dans les mains de Manon, Maï Li commençait à s'impatienter. « Allez, il y en a bien un d'entre vous qui veut bien m'accompagner. » Mais ses amis ne semblaient pas vraiment enjoués par cette idée. « Sérieusement ? Vous voulez la jouer comme ça ? »

Une fois le ballon dans ses mains et suite à une énième absence de réaction de leur part, la cadette le lança de toute ses forces Sam qui le reçut en plein sur le torse.

Les contestations du garçon ne se firent pas attendre. « Hé ! Pourquoi moi ? Je ne suis pas le seul à n'avoir rien dit. »

Elle haussa les épaules et croisa les bras sur sa poitrine en le fusillant du regard. « Je n'allais quand même pas frapper mes copines. »

« Oh par contre me frapper moi ce n'est pas grave. C'est toujours comme ça avec vous les filles, la violence envers les hommes ça vous dérange pas. » Son regard croisa le sourcil levé de Zoé et le sang lui monta aux joues. « Enfin, ce que je veux dire c'est que- »

Mais sa phrase se perdit dans ses bégaiements et il préféra baisser les yeux et reprendre la partie qui était en cours.

Lucie profita de ce moment pour s'immiscer dans la conversation. « Et si vous nous disiez de quoi vous parlez plutôt que de dire des choses que vous ne pensez pas ? »

Le regard vif remplit d'espoir de Maï Li trouva celui de la brune. « Pitié, dis-moi que tu acceptes de m'accompagner voir l'exposition sur l'antiquité grecque qu'il y a en ce moment au musée. » Elle se tourna ensuite vers Lucas qui jouait doucement avec l'eau. « Je ne te proposes pas je suppose. »

Offensé, le garçon porta une main à son coeur. « Comment oses-tu ? Figure-toi que j'aurais été le premier à te dire oui, j'aime beaucoup les musées. »

Lucie l'interrogea du regard. « Ce n'est pas ton père qui t'a proposé d'y aller il y a de ça deux jours ? »

Il balaya sa remarque de la main, n'ayant pas vraiment envie de lui dire qu'il avait refusé uniquement parce qu'il ne s'était pas encore excusé auprès de Marie et qu'il avait trop honte pour rester plus de deux minutes dans la même pièce qu'elle.

Au lieu de quoi, il tendit la main à Maï Li. « Alors ? Marché conclu ? »

Cette dernière s'en empara avec véhémence, au même moment où Kyllian se jetait en courant sur le brun, les entrainant tous les deux dans l'eau.

Et ce fut comme ceci qu'ils se retrouvèrent au musée cette fin d'après-midi, leur permettant par la même occasion de passer quelques heures à l'air frais. La température était étouffante ce jour-là et tous les touristes avaient eu la même idée qu'eux et cherchaient à s'abriter des chaleurs.

Zoé travaillant le soir, elle n'avait pas pu les accompagner, mais ils y étaient quand même allés en petit groupe de quatre comprenant Maï Li, Lucas, Tao et Lucie.

Ils se trouvaient actuellement dans une grande salle, typiquement ce que l'on pouvait s'imaginer d'un musée. La hauteur sous plafond donnait le vertige, les voutes et colonnes en pierre apportaient du charme à la pièce et venaient complimenter les différentes sculptures qui composaient l'exposition.

Devant chacune d'elles prônait un petit écriteau qui expliquait de quelle statue il s'agissait et quelle était son histoire.

« La statue d'Athéna Parthénos est une sculpture chryséléphantine faite d'or et d'ivoire et qui représente, comme son nom l'indique, la déesse grecque Athéna. » Lit Lucas à voix haute pour ses amis qui se trouvaient à ses côtés.

« Sauf qu'il s'agit évidemment d'une copie, » intervint Tao avant que le brun ne puisse continuer, le regard inspectant les moindre détails de l'oeuvre qui se tenait devant lui, « la vraie est perdue depuis des millénaires et est environ douze fois plus grande que celle-ci.

« J'allais le dire. » Grommela Lucas, déçu de ne pas pouvoir placer la référence littéraire qui lui avait appris cette anecdote.

Lucie leva les yeux au ciel face à la remarque de son copain. « Tu sais à qui tu me fais de plus en plus penser Tao ? » Ce dernier se tourna vers elle avec curiosité. « Thomas, un de nos amis du lycée. Il est très intelligent et passionné par l'histoire, vous vous entendriez très bien. »

Le garçon rougit légèrement, très peu à l'aise dans les situations sociales qui signifieraient rencontrer de nouvelles personnes. Du moins, c'est ce que pensait Lucie.

« Ça ne te ferait pas de mal de faire de nouvelles rencontres d'ailleurs, » intervint sa soeur qui se déplaçait dans la salle les mains nouées dans le dos, une confiance irradiant de tous ses mouvements, « ça te permettrait peut-être de sortir de ta coquille et de ta chambre par la même occasion. »

Lucie ne cessait d'être émerveillée par leur différence de caractère. Même si Tao n'était pas beaucoup plus âgé que Maï Li et qu'ils avaient tous les deux grandis dans le même environnement, ils étaient incomparables.

Maï Li était confiante et sûre d'elle, elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds et prenait la défense de quiconque avait besoin. Tao, quant à lui, était complètement l'inverse. À toujours douter de lui, il faisait tout pour paraitre invisible et ne pas attirer l'attention, même si cela voulait parfois dire s'écraser devant des personnes mal intentionnées.

Il avait vraiment du mal à s'ouvrir aux autres et s'il faisait aujourd'hui parti de leur groupe d'amis, c'était uniquement grâce à sa soeur qui n'avait pas voulu le laisser de côté.

Cependant, il était vrai que, cette année, Lucie ne pouvait que remarquer qu'il avait légèrement changé et qu'il était beaucoup moins effacé qu'avant. Elle voyait bien qu'il faisait des efforts pour les accompagner dans quasiment toutes les sorties qu'ils faisaient ensemble, quitte à se faire parfois violence.

Mais elle était aussi forcée d'admettre que rencontrer de nouvelles personnes restait une étape compliquée pour lui. Il avait vraiment eu du mal à s'habituer à la présence de Lucas, de Sam et de Kyllian.

« Pas besoin, les personnes que je connais me conviennent parfaitement. » Répliqua-t-il, bien décidé à passer à autre chose.

« Sérieusement Tao, tu peux pas continuer comme ça ! » S'exclama Maï Li, commençant à perdre patience, très certainement parce qu'elle devait avoir eu des dizaines de fois cette conversation avec lui. « C'est pas sain du tout de s'isoler à ce point. »

Lucie préféra intervenir avant que l'un d'eux ne prenne la mouche et passe une mauvaise visite. « Tu sais, un peu de solitude ne fait pas de mal, ça permet de recharger les batteries. » Le garçon acquiesça rapidement avec un coup d'oeil appuyé à sa soeur. « Mais, ça ne veut pas dire qu'il faut tout le temps être seul. »

Maï Li se fit un plaisir de lui retourner son regard.

« Ce que je veux dire c'est qu'il faut savoir doser. Oui, être seul est bénéfique pour la concentration et pour le repos, mais les interactions sociales le sont tout autant. » Le jeune fille se tourna vers Lucas qui hocha la tête, un léger sourire flottant sur ses lèvres. « Je ne sais pas si c'est la différence ou alors la peur du jugement de l'autre qui te bloque autant, mais il faut passer outre. »

Plus elle y pensait et plus elle partait loin dans sa réflexion.

« J'imagine même que les deux vont de paire. C'est vrai, qui de mieux pour te juger que quelqu'un qui est complètement l'inverse ? Mais ça ne veut rien. » Elle pointa du doigt chacun d'entre eux. « Nous sommes tous différents, que ce soit dans l'apparence physique, le caractère ou encore la personnalité et pourtant, ça ne nous a pas empêchés de devenir amis et de s'accepter les uns les autres. Il suffit juste de savoir passer outre et de profiter de ce que l'autre a à nous offrir. »

Terminant son discours et remarquant que personne ne lui répondait, elle les observa avec confusion. Tous la regardaient avec sidération, mais elle ne savait pas si c'était parce qu'elle avait dit n'importe quoi ou si c'était le contraire, elle avait mis le doigt dans le mille.

Au final, ce fut Lucas le premier à rompre le silence qui s'était installé. « Tu sais, je pense que tu devrais faire de la psychologie ou alors écrire un livre sur la réflexion personnelle. »

Lucie fit la grimace alors que les autres hochaient la tête. « Sans façon merci. »

Sa réaction entraina les rires de tous et ils reprirent doucement le tour du musée, profitant de la fraicheur et de la beauté des pièces qui leurs étaient présentées.

Ce n'est que trois heures plus tard qu'ils se séparèrent, Maï Li et Tao rentrant chez eux, Lucie et Lucas décidant d'aller faire un tour en ville pour tirer profit du vent qui s'était levé et pour retarder le moment de voir leurs parents respectifs.

Ils restèrent silencieux le long du chemin, profitant juste de la présence de l'autre.

Il n'en fallait pas plus à Lucie pour se sentir calme et apaisée. Si on lui avait dit au début des vacances qu'elle passerait un aussi bon été en dehors de chez elle, elle ne l'aurait pas cru. Le fait qu'elle passait d'aussi bons moments la journée contrebalançait l'enfer qu'elle vivait une fois rentrée chez elle.

Elle ne savait pas pourquoi, mais plus les jours avançaient, plus ses parents se montraient invivables. Mais elle avait pris la décision de ne pas les laisser gâcher ses vacances qui étaient certainement les meilleures qu'elle avait vécues depuis longtemps.

Inconsciemment, les deux s'étaient dirigés vers l'endroit où le musicien de rue travaillait tous les jours, probablement dans l'espoir qu'il était encore sur place malgré l'heure avancée. Pour leur plus grand bonheur, ils ne tardèrent pas à l'apercevoir.

Son public se composait principalement des terrasses des restaurants environnant et des quelques promeneurs qui profitaient eux aussi de la fraicheur retrouvée. L'ambiance était paisible et parfaitement ce qu'on pouvait s'imaginer dans une rue du sud de la France un soir d'été.

D'un commun accord, Lucie et Lucas s'installèrent sur un banc à proximité, ce dernier fasciné par le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Il se trouvait immergé dans son élément.

La jeune fille ne put s'empêcher de remarquer que la guitare et la pancarte invitant quiconque à jouer étaient toujours postées à côté du musicien, attendant impatiemment d'être utilisée. Elle aurait tout donné pour que Lucas aille le rejoindre, mais elle ne voulait pas le braquer.

Au bout de plusieurs longues minutes, le brun commença à s'agiter sur son siège, ce qui était plutôt inhabituel. En présence de musique, c'était comme si son hyperactivité s'assoupissait et le laissait profiter pleinement du moment sans avoir à bouger ou alors à penser à autre chose. Il était complètement concentré dessus.

« Qu'est-ce qui se passe ? » Lui demanda-t-elle, dérouté par son comportement.

Il secoua la tête. « Je ne sais pas, j'ai une sensation que j'arrive pas à décrire. »

Lucie l'observa d'un peu plus près. Ses iris bleues brillaient plus intensément que d'habitude, ses mains bougeaient en rythme avec la musique et la confusion se lisait sur les traits de son visage. Sa posture criait l'inconfort et le besoin de se lever.

Un sourire apparut sur ses lèvres. « Tu as envie d'y aller. »

Il se tourna vers elle, plus perdu que jamais. « Quoi ? »

« T'as envie d'aller prendre cette guitare et de jouer avec lui. » Elle fit un signe de tête en direction du musicien qui continuait sa mélodie. « Vas-y, elle n'attend que toi. »

« Je- » Mais rien ne sortit de sa bouche, seul son regard naviguait entre la guitare et Lucie.

« Allez Lucas, tu es un musicien plus que confirmé, tu n'as pas à avoir peur du regard des autres. » Elle planta ses yeux verts dans les siens. « C'est exactement ce que j'ai dit à Tao tout à l'heure, la plupart d'entre nous ne connaissons absolument rien à la musique, on ne peut pas la juger mais on sait l'apprécier. »

Elle pouvait presque voir les rouages de son cerveaux tourner à toute vitesse. Pour appuyer ses paroles, elle lui serra la main et l'encouragea d'un sourire.

Il se leva brusquement et s'avança d'un pas maladroit vers le musicien, très certainement pour ne pas perdre le peu de courage qu'il avait réussi à rassembler. La musique se stoppa alors qu'ils échangeaient quelques mots.

Lucie ne savait pas vraiment ce qu'ils se disaient, mais si elle devait deviner, ils devaient probablement se mettre d'accord sur la musique, musique qu'ils devaient tous les deux connaitre.

Lucas finit par s'emparer de la guitare et, après un dernier regard paniqué en sa direction, baissa les yeux et se concentra sur ses deux mains.

Lorsque la musique démarra, elle ne reconnut pas tout de suite de laquelle il s'agissait. Ce n'est qu'au bout de quelques notes qu'elle se rendit compte qu'il s'agissait de Make you feel my Love d'Adèle, ce qui la fit sourire. C'était une de ses chansons préférées et Lucas en était bien conscient.

Elle les observa donc jouer sans faire de bruit, absolument fascinée par ce qu'elle voyait et entendait. Elle n'avait jamais vu Lucas comme ceci, il était concentré sur sa tache, mais il était possible de sentir la passion émaner de lui.

Et c'était précisément ce qui faisait un bon musicien. Être capable de faire ressentir de vrais émotions à son public. Comme en danse.

Lucie aurait bien été incapable de savoir combien de musiques ils enchainèrent, elle était bien trop subjuguée pour avoir conservé sa notion du temps ou de l'espace.

Elle ne revint à elle que lorsque Lucas reposa la guitare, remercia le musicien et revint d'un pas précipité vers elle.

Il s'assied rapidement à ses côtés et la regarda avec de grands yeux. « T'y crois ? Tu te rends compte ou pas ? Co- comment est-ce que j'ai pu faire ça ? J'ai réussi à jouer devant tous ces gens comme si c'était normal ! »

« Et comme si t'avais fait ça toute ta vie. » Rigola-t-elle, bien plus fière qu'elle ne voulait bien l'admettre. « Tu vois, je t'avais bien dit que tu n'avais rien à craindre. »

C'est à ce moment-là que son hyperactivité se remit en route. Lucas se mit à parler à une vitesse hallucinante, telle que Lucie se demandait quand il reprenait sa respiration. Son sourire grandissait à vue d'oeil, elle ne l'avait jamais vu aussi heureux.

Ils furent cependant interrompu par un homme d'une trentaine d'années au look plutôt décontracté avec sa chemise légère, son bermuda de couleur neutre et ses lunettes de soleil perché sur le nez.

« Excusez-moi, est-ce que je peux vous déranger ? » Il tendit la main lorsque Lucas acquiesça, quelque peu dérouté. « Je me présente, Pierre Delpont. Je suis producteur de musique et je travaille dans un studio par très loin d'ici. »

Lucas écarquilla les yeux et sembla se recroqueviller sur son siège pour disparaitre.

« Je ne cherche pas forcément de nouveaux artistes, » continua le fameux Pierre, faisant mine de ne pas avoir remarqué le comportement du brun, « mais je cherche à faire découvrir mon métier, le temps d'une journée, à des personnes qui seraient susceptibles d'être intéressées par une carrière dans cette branche. »

Voyant que Lucas ne semblait pas décidé à réagir, Lucie s'empara des deux cartes que l'homme leur tendait. « C'est plutôt rare comme démarche, surtout dans ce genre de métiers. »

Pierre éclata de rire. « C'est vrai, mais c'est aussi de cette façon qu'on rencontre de vraies vocations. » Il recula de plusieurs pas, le sourire toujours aux lèvres. « Enfin voilà, si vous êtes intéressé n'hésitez pas à m'appeler, je vous laisse à votre soirée. »

Et sur ces bonnes paroles, il disparut aussi rapidement qu'il était apparu. Si Lucie ne tenait pas les deux cartes dans sa main, elle aurait cru avoir rêvé.

Lucas s'empara de l'une d'entre elles et la retourna dans ses mains. Les deux se regardèrent, ébranlés par l'étrange interaction qui venait d'avoir lieu.

« Qu'est-ce qui vient de se passer ? »

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