2. Wake Up In A New Bugatti
Mes yeux s'ouvrent petit à petit, et j'ai l'impression d'être dans un rêve tellement ma vision est encore floue. Je cligne des yeux plusieurs fois et réalise que je ne suis plus au diner. Il fait chaud ici, pourtant mes vêtements sont légers... Et peut-être un peu trop d'ailleurs, parce que j'ai l'impression que le vent chaud caresse tout mon corps et que je suis entrain de cuire pour vingt minutes à cent quatre-vingts degrés dans le four. Je baisse la tête. Une seconde ? Je n'ai plus mes vêtements, rien que mon magnifique slip à motif chats multicolores. Que s'est-il passé ? Je regarde autour de moi. Je suis dans une voiture qui m'est inconnue, à en voir l'intérieur, c'est une Bugatti, le tout nouveau modèle. Comment je le sais ? Ma bonne vieille intuition. Mais bon je ne peux rien vous promettre, car j'ai tout de même réussi à me tromper de ville...
Soudain j'entends des bruits de pas s'approcher de moi. Je fais le mort. C'est comme ça qu'ils font dans les films, c'est le meilleur moyen de s'en sortir dans ce genre de situation. Quelqu'un rentre dans la voiture, et vu l'odeur qu'il émane, il est entrain de fumer un gros pétard. Le moteur démarre, la voiture fait un petit trajet et se gare. Je n'ouvre toujours pas les yeux, j'entends le conducteur sortir de la voiture et ouvrir ma portière. Ses mains se posent sur mon corps puis j'ai l'impression de flotter dans l'air. Vu la poigne de la personne, j'en conclut qu'il s'agit d'un homme. De la lumière transperce mes paupières fragiles et mes jambes semblent tomber dans le vide. J'imagine qu'il est entrain de m'emmener je ne sais où.
Soudain il fait tout noir, la lumière qui brûlait mes paupières a disparue ainsi que les mains qui transportaient mon corps. On m'a poussé légèrement en arrière, j'ai l'impression qu'on m'a assis sur une chaise. Puis je sens des mains se poser sur ma peau nue et une matière que je n'arrive pas à identifier me serrer au niveau de mes poignets et chevilles. Qu'est-ce qu'on est entrain de me faire ? Vu le nombre de mains, ils sont plusieurs à me manipuler, et ça commence à me chatouiller à force. Mais je dois faire le mort, alors je relâche davantage mes membres et ma tête bascule sur le côté. Les personnes autour de moi ne parlent pas, c'est comme si elles savaient parfaitement comment il fallait s'y prendre. Je les entend s'écarter de moi, alors j'ouvre les yeux. Ça ne change pas grand-chose au final, il fait aussi noir que quand mes yeux étaient fermés. Sauf que j'aperçois des silhouettes non loin. J'essaye de me lever, mais je n'arrive plus à bouger, et je réalise qu'on m'a ligoté pendant que je faisais le mort.
Un petit clic se fait entendre, un interrupteur vient d'être allumé, et la pièce s'éclaircit. Devant moi apparaît trois hommes. Un plutôt petits mais assez musclés, un autre aussi baraqué d'à peu près ma taille j'imagine, et un autre plus grand et mais plus fin.
Le plus petit et plus costaud tient une batte de baseball abîmée avec des clous plantés dedans et la tend en ma direction comme s'il me menaçait avec.
Je prend peur, enfin légèrement, assez pour que je joue la comédie pour me libérer de la corde qui m'entoure et que cela soit crédible.
— Non ! S'il vous plaît, épargnez moi... gémis-je dramatiquement. J'ai une belle famille et des bouches à nourrir !
Mais le plus petit des hommes ne semble pas apprécier ma performance. J'ai pourtant fait du théâtre étant petit...zut alors, j'aurais dû écouter mon père et pratiquer un art martial à la place, je m'en serai sorti plus facilement.
— Arrête de faire le con ! s'écrie-t-il en me relevant la tête avec son arme comme si j'étais un animal. Des bouches à nourrir à vingt ans ? Fou toi de nous !
Comment se fait-il que ce grincheux connaisse mon âge. Et pour qui se prend-il à me parler ainsi ?
— Certes, répons-je pour paraître impassible, mais j'ai trois chats donc c'est pareil, non ? Mes trois chats sont comme mes enfants, ils sont ma plus grande fierté et je ne vais pas le cacher, bien au contraire. C'était pour que vous ayez un peu de pitié...
— Ferme là. Il serre des dents et me lance un regard noir. Presque aussi noir que l'humour que je fais quelquefois. Tu vas parler.
J'hoche la tête avec une expression amusée sur le visage, la contradiction dans ses paroles prononcées avec tant de confiance me fait rire. Mais qu'est-ce qu'il me veut ce gaillard ?
— Tu le trouves mignon ? me demande-t-il en pointant le plus grand des trois du doigt, ce dernier se mettant à papillonner des cils d'un regard mielleux.
Ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais mais je joue le jeu et réfléchi en regardant l'homme concerné.
Un ange passe pendant que j'analyse vite fait l'individu pendant que les trois hommes attendent ma réponse. Mais apparemment celle-ci n'est pas assez rapide puisque celui qui me menace avec sa batte se met à râler.
— Répond !!
Malgré le fait que j'essaye de paraître indifférent, son ton me rappelle celui de mon père quand il m'engueulait dans le début de mon adolescence rebelle, lorsque je ne faisais que des conneries. J'ai un peu peur.
— Euh...oui ? Enfin, il est pas mal, répons-je à l'improviste, n'ayant même pas eu le temps de me faire un avis sur le plus grand des trois hommes.
— Bien. Il retire sa batte de sous mon menton. Si tu réponds à toutes nos questions honnêtement, on te l'offre pour la nuit, sinon t'es mort.
Je fronce des sourcils. Quelle drôle de façon d'interpréter mon avis sur l'homme concerné pour me faire un tel chantage. Mais je ne prends pas la peine de l'analyser de nouveau pour me questionner si j'en avait envie ou non. Personne à part mes chats ne peut dormir à mes côtés, c'est la règle que je me suis imposé à moi-même pour m'éviter des problèmes.
— Excusez-moi mais, je n'ai jamais dit que je voulais passer la nuit avec lui.
— La ferme !!
Son ton de voix me fait sursauter à ce salaud, mais je tente de calmer l'atmosphère.
— Ou sinon je peux répondre à vos questions sans rien avoir en retour. C'est gentil comme offre mais vous savez, dis-je pour me rattraper, j'suis un mec sympa, je demanderai rien en retour, j'vous assure.
— Assez parlé !! s'écrie l'autre homme à la musculature marqué. Où est l'argent ?
— L'argent ? Quel argent ?
Je fronce de nouveau des sourcils. S'il y a bien un type qui n'a pas d'argent ici, c'est moi. Mes économies partent sans cesse dans des accessoires pour chats que ces derniers n'accepteront jamais de porter.
— L'argent que Sana nous a volé, abrutis !, fais l'autre avec sa batte en se retenant de me frapper avec. C'est qu'ils sont sacrément nerveux ces bonhommes !
Non seulement ils me parlent d'une personne dont je ne connais pas du tout l'identité, mais en plus de ça ils se permettent de m'insulter, non mais quelle audace.
— Sana ? Je ne connais pas, vous devez vous tromper.
Les trois hommes se regardent dans les yeux avec étonnement.
— Arrête un peu de mentir et faire le con, dis le petit homme, tu crois qu'on est pas au courant que t'es son frère caché ?
Je me retiens d'éclater de rire et un blanc s'installe entre nous. On se fixe longtemps pendant que je me mort l'intérieur des joues pour ne pas rire à toutes les bêtises que je suis entrain de vivre. Mais ils semblent attendre une réponse de ma part.
— Ah non j'peux vous assurer, je suis fils unique.
Les hommes semblent se questionner de plus en plus. Ils s'échangent des regards comme s'ils communiquait par télépathie, si ça se trouve on m'a emmené dans un autre univers et dans celui-ci je suis le frère de cette Sana.
— Chris, montre lui, ordonne le petit homme baraqué à son collègue tout aussi athlétique.
Ledit Chris sort une photo de sa poche de pantalon et s'approche de moi. Pendant ce temps le plus grand des trois à l'air pensif et me regarde, appuyé contre le mur derrière lui. L'homme me tend la photo et je me penche légèrement pour mieux l'analyser.
Sur cette photo il y a une belle femme aux cheveux châtains, dotée d'une peau claire et d'yeux en amandes. Elle porte des habits très classe, on croirait voir une star connue pour sa beauté.
— Sérieux, vous croyez que j'ai un lien de parenté avec cette femme ? On dirait une vraie star de J-pop, j'ai l'air d'un vieux crade à côté ! Vous devez faire erreur.
Un soupir qui semble désespéré se fait entendre et je relève les yeux vers les trois hommes
— Il a l'air vraiment con, ça peut pas être lui, dit celui qui tient la photo en rangeant celle-ci là où elle était précédemment. On ferait mieux de le laisser.
— Non attendez, l'interrompt le plus grand des trois qui vient de se détacher du mur et se dirige vers moi alors que les deux s'apprêtent à partir.
Il s'approche de moi doucement, puis pose un genou entre mes jambes, sans me toucher, et ses mains sur le dossier de la chaise à laquelle je suis ligoté. Il me regarde fixement, il semble m'analyser et je déglutis bruyamment sans le faire exprès en croisant son regard. Ses yeux sont si foncés qu'on ne distingue pas vraiment ses pupilles de ses iris. Il me sourit timidement, mais il a l'air de savoir ce qu'il fait, alors ça sonne un peu faux. Sa bouche est fine, mais ses lèvres ont l'air bien garnies. Finalement il n'est pas « pas mal », non, il est bien plus que ça...
— Il a de beaux yeux..., dit-il calmement en se rapprochant de mon visage pour mieux les admirer. Il a l'air assez musclé... ajoute-t-il en effleurant mon torse avec son doigt jusqu'à mon nombril, ce qui me fait frissonner légèrement. Il est un peu con... il se met à serrer une de mes pommettes comme si je n'étais encore qu'un enfant. Je pense qu'il pourrait nous servir pour notre mission, dit-il en s'adressant à ses collègue, puis me refait face.
Une mission ? Qui sont-ils ? Des agents secrets ?
— Oui bon, Seung-euh Sky...murmure un des deux costaud semblant vouloir stopper ce qui se déroulait sous leurs yeux.
Seung-Sky ? Quel étrange nom tout de même pour un si charmant personnage.
— Comment t'appelles-tu mon beau brun ? me demande-t-il en caressant ma joue et me regardant en papillonnant des yeux un peu trop prêt.
— Minho. Je panique. Lee Minho. Légèrement. Je m'appelle Lee Minho. Quelle honte de devoir me présenter à un si joli homme alors que je porte un slip avec des chats. Mais tu peux m'appeler Minho. Quoique, je vais peut-être réussir à le charmer ainsi.
— C'est bon on a compris, rétorque Chris.
J'avoue que j'ai légèrement bégayé...Mais bon parfois c'est comme ça qu'on séduit. Certaines personnes aiment bien les timides, alors ce n'est peut-être pas plus mal. Et je semble avoir raison car je vois le jeune homme se mettre à ricaner. Il a un magnifique sourire, vraiment radieux. En fin de compte il m'attire énormément, je n'hésiterai pas à passer la nuit avec lui. Mais simplement pour pouvoir l'admirer toute la nuit, ne vous imaginez pas quoi que ce soit.
— Détache le et rejoins nous dans le hall, lui ordonne le petit homme.
Seung-Sky (j'en conclut qu'il s'appelle plus ou moins comme ça) hoche la tête et recule de la chaise. Puis il pose, cette fois-ci, son pied sur l'assise, et d'un petit mouvement il me fait tomber par terre. Ça m'a un peu surpris mais il l'a fait avec tellement de charisme que ça m'a juste émerveillé. Mon dos est à présent contre le sol, je sens ses doigts sur mes chevilles en l'air, il est entrain de m'enlever la corde qui me colle à la chaise. Mes jambes sont enfin libres, alors je remue légèrement mes pieds tout engourdies. Je le vois qui se relève et me contourne, puis il s'accroupit juste derrière ma tête. Il se penche en avant pour défaire le nœud autour de mes poignets, et s'avance légèrement. Ma tête est entre ses genoux et je peine à hurler comme un gamin ayant reçu les cadeaux qu'il voulait absolument à Noël. On dirait que ça l'amuse de me provoquer, comme pour se satisfaire de faire chavirer mon coeur ainsi en plus des évènements étranges que je viens de vivre.
— Du coup...murmuré-je timidement, c'est toujours bon pour ce soir ?
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