Chapitre 3 : Sauvetage organisé
Nous sommes maintenant sur le parvis du collège. Parfait, ici, nous avons de la place et on évite de faire des blessés. La rue n'est cependant pas déserte, loin de là. Une foule de caméra se presse devant et je vois Alya, en première ligne des objectifs qui nous mitraillent, brandir son téléphone en ma direction, excitée comme une puce. Ce n'est pas vrai, Alya a toujours le chic pour se mettre en danger rien que pour filmer mon alter ego masqué afin de la poster sur son blog. Je crie aux journalistes, reporters et photographes de partir entre deux shurikens et la plupart obéissent, entraînant les traînards qui veulent leur scoop à tout prix. Je suis soulagée de les voir rapidement partir mais un mouvement dans mon dos m'indique qu'une personne est toujours présente. Alya s'obstine à rester sur le champ de combat, près d'une colonne en filmant toute la scène pour son Ladyblog. Il faut que je la mette à l'abri et vite !
« Chat ! Je dois aller sauver Al-... la jeune fille là-bas, tu peux tenir tout seul trente secondes?
-Je vais essayer, ma Lady, mais fait vite ! », Me répond mon partenaire, trop concentré pour faire des blagues. Le super héros arme son bâton et fonce vers Litterator sans hésiter.
Tout en courant vers ma meilleure amie, je songe à mon compagnon de bataille. J'admire Chat pour la loyauté sans faille qu'il m'accorde. Il a beau être lourd, un peu dragueur et vantard sur les bords, mais il ne m'a jamais laissé tomber. Il me fait confiance, et je lui fais confiance. Je sais que je peux compter sur lui, et il est très important à mes yeux ; même si je ne lui avouerai jamais cela en face, par peur qu'il interprète mes sentiments pour ce qu'ils ne sont pas. Je ne l'aime pas d'amour, mon cœur appartenant déjà à Adrien, cependant il occupe une place spéciale, un statut à part. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui, et je me dépêche d'éloigner Alya pour revenir lui prêter main forte le plus vite possible.
Je m'élance vers Alya et lui saisis la taille. Elle est plus qu'enchantée et m'assomme de questions jusqu'à ce que je tire sur mon yo-yo et nous élance en l'air. Ma meilleure amie en a le souffle coupé par la vitesse avec laquelle nous nous déplaçons, et je souris d'avoir réussi à en boucher un coin à Alya, ce qui est un exploit en soi lorsque je suis Marinette. Visiblement, avec Ladybug, c'est plus facile, beaucoup plus facile... A retenir lorsque je la verrai demain au collège, elle ne risque pas de l'oublier de sitôt...
Je la dépose quelques rues plus loin, éloignée du danger. Je la lâche pour enrouler de nouveau le câble autour de la bobine magique de mon arme et commence à la sermonner :
« Bon sang Alya, a quoi pensais-tu ? Tu es folle de t'exposer ainsi !
-D'où sais-tu mon nom ?, me demande-t-elle d'un ton suspicieux. Je te connais sans ton masque ?»
On voyait dans son regard noisette, malgré son ton méfiant de journaliste en herbe, une lueur d'excitation pure à l'idée de connaître la véritable identité de la célèbre héroïne parisienne.
Mince, qu'est-ce que j'ai dit ? Au non, non, non ! Vite, Marinette, trouves quelque chose, une excuse, rattrapes-toi bon sang !
«N-Non, non, bien sûr que non ; me rattrapais-je, me maudissant intérieurement pour cette gaffe monumentale, seulement je ne vois pas comment je ne connaîtrai pas la fameuse auteure de mon blog !
-Tu le connais ?! Tu le regardes ? Oh, je n'y crois pas, c'est le plus beau jour de ma vie !, s'exclame la brunette, folle de joie.
-Oui ! Et continue comme ça, d'ailleurs –sans t'exposer au danger, cette fois-, soupirais-je en reprenant mon yo-yo. Il faut que je retourne aider Chat Noir, alors plus de bêtises, compris ?
-Oui, Ladybug, promis... », Me dit Alya, un peu penaude, tout en arrêtant sa vidéo.
Pauvre Alya... je sais qu'elle voue une admiration quasiment divine à Ladybug, et que je la considère comme le premier fan de mon double héroïque, mais elle doit comprendre que Ladybug n'a pas trop le temps de papoter avec ses admirateurs. Elle n'existe pas pour prendre des bains de foule ou répondre à des interviews, mais pour protéger Paris des assauts inlassables du Papillon. Ma meilleure amie reste une civile, donc elle ne doit absolument pas être au courant de l'identité de Ladybug, et ça m'attriste de la voir s'accrocher à quelque chose qui ne se produira sûrement pas... J'ai essayé la méthode douce, il faudra visiblement durcir mon discours en tant que Ladybug. Ça ne me plaît absolument pas, mais je n'ai pas le choix, Tikki a été catégorique : personne ne doit savoir ma double identité, pas même Alya...
Je m'apprêtais à partir, me rappelant mes obligations, lorsque la jeune fille métisse m'interpella une nouvelle fois :
« Ladybug, attends !
-Quoi encore ? Je suis pressée, Alya, Chat Noir est tout seul face à l'akuma, il ne tiendra pas éternellement si je ne viens pas l'aider !, protestais-je, plus sèchement que je ne le voulais.
-C'est juste que... Mon ami Nino est encore dans le collège. J'ai peur... Peux-tu aller le chercher, s'il te plaît ? Voici une photo... »
Même si je savais à quoi ressemble mon ami Nino, je ne peux m'empêcher de jeter un œil à l'image numérique. Elle me tend son portable afin que je puisse voir la photo du jeune garçon à la peau café-au-lait qui souriait et qui prenait la pose à côté d'Alya. Il porte des lunettes carrées et noire, son traditionnel tee-shirt d'un joli bleu clair qu'un symbole bizarre décore en son centre. Un casque orange autour du cou, un sourire gentil et franc, ses yeux d'un caramel ambré qui fixent l'objectif... Nino... Mon ami...
Oh, non, Nino ! Ce n'est pas vrai, mais que fait-il encore au lycée, celui-là ? Il faut que j'aille le chercher !
M'appliquant à garder la tête froide et à paraître neutre face à la situation que m'expose Alya, je lui réponds en souriant, afin de la rassurer, autant elle que moi-même :
« Ne t'inquiète pas, je m'en occupe. Toi, tu rentres chez toi. Je viendrai chez toi pour m'assurer que tu vas bien et pour te donner des nouvelles de ton ami. Maintenant, file ! »
Et je m'envole au plus vite vers la zone de combat, plus inquiète que jamais...
De retour au collège, je vois que Chat Noir n'a pas dit son dernier mot, mais malheureusement l'akumatisé non plus. Ses jets de projectiles ont doublés de fréquence et les trajectoires ont augmenté en précision. Mon partenaire ne tiendra plus très longtemps tout seul à ce rythme-là. Il a une tâche rouge sur la joue, comme moi, mais lui a deux petites entailles du côté droit et un peu plus près de l'œil. Son costume de chat ébène est intact (car composé du même tissu indestructible que ma combinaison rouge à pois), mais on aisément constater qu'il est épuisé. J'espère ne pas arriver trop tard...
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Je recule, battant en retraite. Il est tenace, celui-là ! Je commence à sentir mes muscles protester devant tant d'efforts et je suis en nage. Heureusement que mes réflexes aiguisés par Plagg me permettent d'éviter les feuilles de ce taré des livres. Je fais tournoyer mon bâton afin de m'en faire un bouclier et stopper net les projectiles de Super-Vilain. Cependant, je ne pourrais plus tenir longtemps tout seul, sachant que lui ne semble pas se fatiguer au même rythme que moi. Allez, Ladybug, dépêches-toi...
A peine ais-je fini mon espèce de prière mentale qu'un éclair rouge attire mon attention. La voilà ! Ah, je crois que je n'ai jamais été aussi content de la voir. Elle prend quelque secondes sur un immeuble derrière l'akumatisé afin d'analyser la situation. Comprenant instinctivement qu'elle va user de l'effet de surprise, je fais mine de rien et continue à me défendre. Elle porte son index à ses lèvres, confirmant mes conjectures et me sourit, attendant le moment idéal. Intelligent et discret, du Ladybug tout craché... Un sourire passe sur mes lèvres et j'encaisse un dernier coup. Allez à toi de jouer ma Lady...
D'un coup, la bobine rouge de ma partenaire s'enroule autour du bras de Litterator, arrêtant ainsi également sa vague de shurikens.
« Eh bien, on devient un peu dur de la feuille, professeur ? Un peu précoce non ? »
Je rêve, ou ma Buginette vient de faire un jeu de mot ? Et pas si mal que ça en plus... Ahh, comment ne pas tomber amoureuse de cette fille merveilleuse, je vous le demande. Elle répond à mes fantasmes les plus fous, et est sûrement une des personnes la plus admirable qu'il m'est été donné de voir.
Je profite de la surprise occasionnée par ma Lady pour courir vers lui et le faire tomber à l'aide de mon bâton. Seulement Super-Vilain se relève d'une agile roulade, plus énervé que jamais. L'espace d'un instant, un masque violet en forme de papillon apparaît sur son visage, ce qui est souvent de mauvais augures pour nous. Le moment d'après, il s'élance vers nous tirant des feuilles avec une vitesse inouïe. Ladybug descend de son immeuble et atterrit avec grâce non loin de moi, faisant tournoyer son yo-yo pour s'en faire un bouclier contre les projectiles qui pleuvaient à nouveau sur nous.
J'ai du mal à cacher ma joie de revoir la jeune héroïne, et je suis soulagé de son retour, qui me redonne du courage, un peu de force et surtout de l'espoir. L'espoir de vaincre, la rage de gagner. Si elle est avec moi, je suis capable de tout, elle porte bien le surnom de Lady Chance, donné par Alya sur son blog. C'est néanmoins en plaisantant, comme à mon habitude, que je l'accueille.
"Déjà de retour, ma Lady ?, ironise-je en lui souriant. Moi ça va tranquille, pas besoin d'un coup de patte, c'est seulement un petit akuma de rien du tout. Alors, tu as bien profité de tes vacances ?
-Chat, tu es vraiment irrécupérable..., soupire-elle, agacée. Tiens, et bien va la prendre, ta pause, va chercher un jeune homme du nom de Nino qui est encore dans les parages. C'est un ami d'Alya, la jeune fille que je viens de sauver. Ça te dit quelque chose ?
-Merde, Nino...
-Tu le connais personnellement ? Tu sais où il est ?
-Plus ou moins, dit-il en riant. Il ne risque rien pour le moment...
Je me disais bien que j'oubliai quelque chose. Avec tout ça, je n'ai pas pu aller chercher mon ami planqué dans son casier. Après réflexion, nous nous sommes beaucoup éloignés du collège, et les casiers se trouvent dans une salle à l'autre bout de l'établissement. Il faudrait vraiment une attaque précise et malchanceuse pour que Nino se retrouve en réel danger. J'irai le chercher une fois que tout sera terminé... Ou pas, il sortira tout seul comme un grand garçon. Je me fais un peu moins de mouron qu'avant pour Nino, maintenant. Cependant, Ladybug ne semble pas partager mon point de vue...
-Qu'en sait-tu ?, s'énerve ma partenaire. Si ça se trouve, il est en danger, en train de paniquer et de perdre espoir ! Comment peux-tu être si blasé ? On parle d'un adolescent, tout comme nous ! Alors bouges-toi ou je te tire les moustaches !
Aie. J'ai heurté un point sensible. Je ne peux pas expliquer que Nino m'a appelé lorsque j'étais sous ma forme civile, ça reviendrai à révéler une partie de mon identité, et ça, mon kwami m'a clairement fait comprendre que personne ne devait savoir que je suis Chat Noir, même pas ma Lady. Il faut que je trouve un moyen de la rassurer, que Nino est en sécurité...Même si ça revient à lui mentir... Allez, concentres-toi, Adrien...Allez... Ça y est, j'y suis...
« J'ai vu ce Nino partir avec un garçon blond, sûrement un de ses potes, Adrien quelque chose, éludais-je. Il est rentré avec lui dans sa voiture, tu n'as plus à t'inquiéter
-Tu en es sûr ? Il est avec cet Adrien ?, insiste la jeune fille, méfiante mais avec une once de soulagement dans la voix
-Sûr et certain, ma Lady, assurais-je tout en évitant un shuriken.
-Ah..., sourit ma coéquipière, sincèrement soulagée cette fois. Au moins, ils sont tous les deux en sécurité... »
Ouf, ce n'est pas passé loin... songeais-je, comme libéré d'un poids. Je n'aime décidément pas mentir, et encore moins à Ladybug !
«Dans ce cas, reste avec moi, Chaton ! Je vais avoir besoin de toi !
Vos désirs sont des ordres, Ma Lady..., dis-je en lui adressant un clin d'œil que je souhaitais séducteur.
- Ce n'est pas le moment de jouer les Chat-rmeur, Chat Noir ! Je te rappelle qu'il faut battre Super-Vilain-pas-beau...
-Mon nom est Litterator, petite indolente. Tu vas me donner ton Miraculous, ou sinon tu affronteras ma rage la plus violente !
-Non mais ! Depuis quand les akumatisés s'intègrent dans nos conversations ?, dis-je en faisant mine de m'indigner. C'est qu'il en oublie ses bonnes manières... Je vais me faire un plaisir de lui rappeler qu'on ne coupe pas la parole à une Lady ! »
Je décide de foncer vers lui et pour une fois de l'attaquer. Il ne peut pas lutter avec ses maudites feuilles lors d'un combat rapproché, c'est donc un avantage pour moi, doué au corps-à-corps. Je lui saute dessus, le martèle de mon bâton, le pousse et contre ses coups, alternant coup de pied, coup de poing et coup de barre.
Je le combat, en bravant les quelques rares shurikens qu'il me lance pour laisser le temps à Ladybug de nous trouver un plan pour trouver et capturer l'akuma.
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Profitant du fait que mon félin partenaire flave fasse une petite diversion, reste à l'arrière pour mieux regarder notre adversaire. J'aperçois soudain un petit pendentif accroché à un bracelet qu'il porte au poignet gauche. C'est sûrement là que se trouve le petit papillon maléfique.
Je crie à Chat :
« L'akuma est sûrement dans son bracelet ! Je vais lancer mon pouvoir, tu me couvre ?
-Oui, ça tombe bien, il commençait à me hérisser le poil, celui-là..., me répond-il, avec son habituelle couardise.
Je lance donc mon super pouvoir, à savoir le Lucky Charm, afin d'avoir un objet qui me sera utile.
https://youtu.be/ATa-kk82vsg
Ça ne va vraiment pas m'aider beaucoup... Que vais-je faire de ça ? Nous ne sommes pas encore sortis d'affaire, Chat Noir et moi...
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