La main posée sur son bureau, Changbin chuchota à nouveau mon nom en sifflant tel un serpent à la langue fourchue. Tout mon corps frissonna. Je le fixai intensément, ne voulant pas être le premier à détourner le regard, sans vraiment savoir pourquoi mais il ne jouait pas dans la même cour que moi et n'avait pas de temps à perdre. Alors il n'entra même pas dans la compétition et m'ignora délibérément, posant son regard sur Irène. J'attendis qu'il me balance le défi insensé que je devrai réaliser pourtant rien ne vint. Il s'installa à nouveau sur sa chaise et contempla le spectacle pitoyable de Woojin qui pleurait à chaudes larmes.

- Vas-y? Je t'attends! lançai-je pour me convaincre que je n'avais pas froid aux yeux mais la vérité était que j'étais terrifié à l'idée de devoir exécuter quelque chose comme Chan ou Hyunjin. Je n'avais pas leur sang-froid, ni leur détermination à compléter ce tour sans échouer une seule fois. Je savais d'avance que je ne pourrai pas me blesser ou blesser quelqu'un d'autre tout simplement car ça ne faisait pas partie de mes principes. Gagner, oui, mais pas à n'importe quel prix. Je ne voulais pas non plus porter le poids des remords sur mes épaules, ce serait un fardeau trop lourd.

- Patience... Patience... murmura Changbin en levant la main comme pour dire "ferme ta gueule et observe" alors j'observai.

Wendy et Jisung soulevèrent Woojin malgré ses protestations et le déposèrent sur son siège.

- Allez, plus vite ce sera fini, plus vite tu seras pris en charge, alors ferme les yeux et endure en silence, lui ordonna Wendy avant de regagner sa place. Chacun se replaça derrière son bureau sauf Hyunjin qui resta avachi contre la porte, la tête enfouie dans les genoux. Certains lui lançaient des regards noirs qu'il ne remarquait même pas tant il était focalisé sur le tremblement de ses mains coupables, d'autres comme moi, préférèrent l'ignorer car ils étaient simplement d'accord avec ce qu'il venait de faire. En les observant je n'eus aucun mal à établir la liste de ceux qui ne comptaient que sur eux même, les individualistes, ceux qui voulaient s'en tirer peu importe les conséquences. Si cela incluait de tuer son voisin, ils le feraient, sans l'ombre d'un doute.

- A qui le tour? lança Chan en extirpant un paquet de cigarettes de sa poche avant d'en allumer une sous le regard désapprobateur de Seungmin. Bah quoi? Vue la situation dans laquelle on est j'pense que c'est pas une clope qui va changer grand chose hein.

- T'as pas tort, file m'en une, réclama Seungmin en tendant la main.

- Ho, ho si Monsieur demande... se moqua Chan en balançant la boîte rouge et son briquet sur le bureau en face de lui.

Ahuris, nous observâmes tous Seungmin, consumer le bout du rouleau de nicotine avant de le porter à ses lèvres. Bien évidemment, il s'étouffa après avoir inhalé et expiré la première bouffée puis toussota longuement avant de reprendre son souffle.

- Tch... Pitoyable, marmonna Jisung en secouant la tête les bras croisés.

- Félix... et si on rendait ton gage un peu plus... distrayant? demanda Changbin sans quitter des yeux Irène.

- Donc c'est à Félix, conclut Chan.

Mal à l'aise, Irène me jeta un regard en biais et gigota sur sa chaise en tirant un peu plus les pans de sa jupe sur ses cuisses découvertes. Je n'osai pas épier la réaction de Minho mais sus même sans le voir qu'il devait probablement fulminer en ce moment même. Le regard assassin de Changbin s'était tinté d'un étrange reflet bien plus inquiétant que celui qui faisait briller ses prunelles auparavant. Ses yeux affamés se promenaient entre le visage terrorisé d'Irène et sa poitrine dissimulée sous son chemisier puis couraient le long de ses jambes pâles tandis qu'il se léchait goulument la lèvre supérieure. L'atmosphère bouillante d'y il y a quelques minutes venait de refroidir d'un seul coup, nous laissant tous pétrifiés sur place.

- Wendy est bien trop vulgaire, commença-t-il en quittant son estrade pour s'approcher d'Irène qui gémit de peur en se recroquevillant sur son siège, mais toi... il passa ses longs doigts entre ses cheveux impeccablement lissés puis les laissa retomber sur son épaule, toi tu... tu n'es pas vulgaire, non. Toi tu... tu sens bon, tu me donne envie de te dévorer, lui susurra-t-il au creux de l'oreille avant de lécher ignoblement sa joue.

Une première larme roula sur la joue d'Irène qui cependant, ne s'éloigna pas, bien consciente de la pression du canon froid sur sa cuisse. Puis une seconde surgit et dévala sa pommette alors que Changbin remontait le Glock, jusque sous sa jupe.

- A-Arrête... chouina-t-elle, en implorant du regard Minho qui luttait intérieurement pour ne pas intervenir. Sous la table, sa jambe remuait nerveusement tandis que ses mains ratissait rageusement le bois du bureau comme s'il eut s'agit du visage de Changbin. Tout comme Wendy qui ne fit aucune remarque concernant les propos de Changbin, il resta silencieux. Il avait peur et tout comme nous, il savait pertinemment que s'il ne voulait pas voir sa petite princesse disparaître sur le champ, il devait garder cette posture et continuer à faire le mort. Malgré notre supériorité numérique, nous étions tous en position de faiblesse car en ce moment même c'était Changbin le maître du jeu, c'était lui qui décidait des règles et c'était lui qui tenait le flingue. Ce n'était pas un combat à arme égale, il était impossible de gagner, nous pouvions lutter certes, mais tant que la balance penchait de son côté nous ne gagnerions, jamais. Nous étions de simples proies apeurées avec lesquelles Changbin prenait un malin plaisir à s'amuser. Et j'étais la prochaine à subir sa folie.

- Félix... Je te défie en même qu'Irène, dit-il sans me regarder, ne t'en fais pas, ce n'est pas quelque chose de bien compliqué...

En l'entendant dire ça, la tension descendit d'un cran et je vis très distinctement les épaules de Minho se détendre.

- Tu n'auras pas mal et elle non plus, bien au contraire, sourit-il en caressant la joue humide de sa victime. Irène... j'aurais aimé te faire mienne mais ce n'est pas moi qui vais m'en charger, c'est lui, hurla-t-il presque dans le visage craintif d'Irène en pointant un doigt dans ma direction. Puis d'une voix robotique toujours en m'ignorant il annonça:

- Défi numéro cinq: Irène et Félix doivent coucher ensemble, puis il s'en alla en sautillant jusqu'à son bureau, un sourire enfantin aux lèvres.

La bouche grande ouverte, Irène passa de Minho à moi puis de moi à Minho, complètement tétanisée par la peur. Si Jisung avait eu la bouche pleine, il aurait certainement cracher ce qu'il buvait. Sous l'effet du choc, Seungmin avait fait tomber sa cigarette au sol que Chan avait eu le réflexe d'écraser du bout de sa chaussure et Wendy riait à gorge déployée en tapant des mains.

- C'est une blague j'espère? demanda-t-elle en essuyant les larmes de frustration qui coulaient de ses yeux.

Pour toutes réponses Changbin fouilla dans sa poche et jeta deux objets qui atterrirent lourdement sur ma table faisant taire tout le monde. Les doigts tremblants je les saisis et vis avec horreur qu'il s'agissait de préservatifs et de lubrifiant.

- N-non... Je peux pas...

- Tu ne peux pas? Quel dommage, puisque si tu ne peux pas, Irène non plus. Alors Hyunjin, on augmente les balles?

Hagard, l'intéressé se releva et piétina comme un automate jusqu'à son bureau derrière lequel il s'installa, les mains frictionnant ses épaules comme s'il était glacé. Il secoua longuement la tête puis ouvrit la bouche prêt à dire quelque chose, mais la referma aussitôt lorsque ses yeux rencontrèrent le regard rougi d'Irène qui essuyait frénétiquement dans ses manches, le mascara décorant ses joues. Personne ne pouvait rien faire, nous étions totalement impuissants et plus que tout nos destins était lié. Du coin de l'œil j'aperçus Minho qui quittait sa chaise et ne prêtai guère attention à lui, pensant qu'il allait conforter Irène. Mais lorsqu'il dépassa son bureau pour s'approcher du mien, je me relevai brusquement et m'écartai aussi vite que je le pouvais, de peur qu'il ne veuille en découdre avec moi. Seulement, son visage auparavant crispé de haine affichait une toute autre expression alors qu'il détaillait mon regard appréhensif. Il semblait simplement vaincu, triste et désarmé. Il ne savait plus quoi faire mais une chose était sûre, il ne risquerait pas la vie d'Irène pour une partie de jambes en l'air. Et même si l'optique de coucher avec une personne que je n'aimais pas et qui en plus, aimait quelqu'un d'autre, me dégoûtait, je ne voulais pas mourir aujourd'hui.

Rien ne garantit que la balle sera dans le mauvais trou, me souffla une voix dans ma tête.

Même si je ne mourrais pas, comment ferais-je pour vivre en ayant la mort d'Irène sur la conscience? Je ne pourrai pas. Mon esprit pesa le pour et le contre tandis que je reculais jusqu'à heurter l'étagère. Une voix me criait de le faire car est-ce que ma vie avait si peu d'importance que cela? Est-ce qu'on pouvait la comparer à une question d'honneur, d'orgueil et de principes? Non. Tandis qu'un autre chuchotement me hurlait que je pouvais pas coucher avec une fille probablement aussi vierge que moi pour un jeu. Ma première fois était réservée à celle que j'aimais et pas... à celle dont le malheureux destin était d'avoir été collée en même temps que moi et que ce timbré. Il m'était impossible de faire un choix, Irène devrait le faire pour nous. Mais alors que je m'apprêtais à lui laisser cette responsabilité, Minho déposa une main rassurante sur mon épaule qu'il pressa fermement.

- J'suis pas con... Je sais très bien que maintenant que Woojin est hors course, t'es le plus malin d'entre nous et que t'as très bien remarqué, qu'Irène, c'était pas une simple inconnue pour moi. Ça me rend malade de te dire ça mais fais le avec elle parce que je supporterais pas de la perdre. Même si elle est traumatisée, même si j'aurais voulu ce qu'il y a de mieux pour elle je préfère passer récupérer les morceaux derrière et les ressouder avec mon amour plutôt que de ne pas en retrouver un seul.

En le voyant de si près, je pus déceler dans son regard toute la témérité la plus sincère du monde se refléter dans ses orbites brunes. Sous ces couches de physique parfait et de tempérament de feu se cachait en réalité un garçon attentif et aimant. Irène avait de la chance de l'avoir et dire que j'allais lui arracher son éternelle joie en la salissant ainsi... Cette pensée me donna un haut le cœur que je retins malgré la bile qui brûlait ma gorge.

- Je préfère que ce soit toi plutôt que ce connard de Chan... alors... traite la avec délicatesse et fais le bien... Je vais aller lui parler.

Minho m'offrit un triste sourire peu convainquant avant de tourner les talons et de se diriger vers Irène qu'il saisit par les épaules, éhonté du regard suspicieux des autres.

Changbin avait fini son paquet de cacahuètes et commençait à perdre patience en voyant Minho encadrer le visage d'Irène avec une douceur éthérée. Il jeta le papier vide au sol et frotta son pistolet dans les pans de son tee-shirt avant de le pointer en direction de Minho après l'avoir chargé. Le "clic" métallique de l'arme résonna dans la salle et fit instantanément taire les bavardages. Il maîtrisait tout. Lentement, Minho a essuyé les dernières perles salées d'Irène et s'est redressé puis a fait face à Changbin qui fermait l'œil droit en visant avec application.

- Combien de temps penses-tu mettre à tomber une fois que je t'aurais troué la tête? lui demanda-t-il avant de rabaisser l'arme à ses côtés.

- Sûrement plus de temps qu'il ne m'en faudrait pour te détruire rien qu'avec mes poings, menaça Minho, la mâchoire serrée.

- Viens donc.

- Tu sais très bien que je peux rien faire tant que t'as ce flingue dans la main.

- Exactement alors ne joue pas au con avec moi. Aucune règle ne m'empêche de m'en servir à ce que je sache alors ne m'énerve pas trop.

Son air grave disparut en même temps qu'un sourire para son visage tourmenté.

- Alors? On baise et on risque sa vie?

Je jetai un regard embarrassé à Irène qui se leva d'un coup sec, raclant sa chaise sur le sol et inspira longuement avant de lâcher:

- C'est bon on va te le faire ton porno en live, t'excites pas trop vite sinon la cartouche va se vider avant même d'être remplie.

Les mains sur les hanches, elle n'avait désormais plus l'air aussi affolée et semblait même défiante. J'appréciai particulièrement le ton insolent avec lequel elle lui répondit et la façon dont elle me saisit par le bras pour m'entraîner au fond de la classe, les préservatifs et le lubrifiant dans l'autre main.

- Les autres, profitez bien du spectacle et ne vous gênez surtout pas pour me mater, lâcha-t-elle d'un ton cassant en fusillant du regard Jeongin et Woojin qui malgré sa blessure, avait repris un peu d'intérêt pour la chose.

Détendu, Changbin, ouvrit la braguette de son pantalon et descendit suffisamment son caleçon pour saisir son membre puis commença à se caresser devant tout le monde, avant même que nous ayons commencé. Ses yeux avaient perdu de leur air amusé et n'étaient désormais qu'aveuglés par le désir et la folie qui l'animait. Dégoûtée de ce à quoi elle assistait, Wendy plongea la tête dans ses bras tandis que les autres se contentaient de fixer leurs mains.

- T-tu es vierge? demandai-je à Irène d'une voix incertaine en me grattant la nuque.

A ma grande surprise, elle secoua la tête et répondit:

- Toi par contre, si. T'inquiètes pas. Ça va aller.

En disant ça, elle avait retiré sa culotte et ne portait désormais plus rien sous sa jupe qui me paraissait alors beaucoup trop courte. Le soulagement de ne pas lui prendre sa virginité s'évapora aussi vite qu'elle déboucla ma ceinture.

- A-attends... Je suis pas sûr que-

- Ecoute, plus vite ce sera fait, plus vite on s'en sortira. Tu sais, c'est pas facile pour moi non plus, tu n'as qu'à imaginer que je suis une actrice, hum? Et puis c'est pas si terrible que ça non plus.

Dit-elle alors qu'elle sanglotait, il y a encore quelques minutes.

Je ne savais pas ce que lui avait dit Minho mais le changement qui s'était opéré entre la jeune adolescente misérable face à son sort, d'il y a quelques instants et la femme déterminée qui se trouvait devant moi était radicale. Et au fond, cela me rassurait. Son visage s'éclaira d'un sourire qui se voulait rassurant mais qui semblait aussi faux que ce qu'elle venait de dire et malgré la douleur qui enveloppa mon cœur, je ne pus me résigner à arrêter le mouvement de ses doigts fuselés qui sinuaient lentement vers la bande de mon caleçon.

- Je... Je te laisse gérer. J'ai jamais fait ce genre de truc.

Les yeux clos, je m'appuyai contre le mur et fis tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas gémir lorsqu'elle commença à goûter la pointe de mon membre. C'était ma première expérience et honnêtement, je mentirais si je disais que la sensation n'était pas incroyable. Ses lèvres se déposèrent à divers endroit de ma peau, sur mes testicules, ma longueur puis mon gland qu'elle suçota lentement. Mon instinct prit bien vite le dessus et avant même que je ne m'en rende compte, je forçais le passage de sa bouche, à la recherche de cette chaleur humide qui me rendait incontrôlable. Mon érection durcissait de seconde en seconde alors que mes hanches se muaient d'elles-mêmes et bientôt se fut la totalité de mon pénis qu'elle prit en bouche, faisant occasionnellement taper mon gland luisant de salive contre le fond de sa gorge. Mes mains agrippèrent ses cheveux, désormais désordonnés, et tirèrent un peu plus dessus alors que mon sang quittait ma tête pour se concentrer là où tout le plaisir s'était accumulé.

J'ouvris lentement les yeux et tombai nez à nez avec le regard brûlant de Changbin qui se masturbait activement en soupirant de plaisir. Incapable de détourner les yeux de son membre qui disparaissait dans sa poigne et qui réapparaissait toujours plus rouge et humide, je me mis à gémir et tirai un peu plus fort sur les cheveux d'Irène, l'étouffant à chaque coup de hanches. Changbin se mit aussi à vocaliser son plaisir et étrangement le son qu'il émit ne me dégoûta pas, bien au contraire. Je l'écoutai se ravir tout en me concentrant sur mon propre désir et imprimait son souffle rauque au fond de ma mémoire. Seulement la sensation brûlante qui titillait mon bas-ventre s'acheva brutalement lorsque mes jambes fléchirent d'un seul coup et que mon ventre se contracta, alors que je me vidais dans la caverne chaude qu'était la bouche d'Irène. Confus, je revins soudainement à la réalité et m'excusais précipitamment, puis lui tendit une main pour l'aider à se relever. Mon sperme ruisselait au coin de ses lèvres et lorsque je la vis l'essuyer avec une grimace de dégoût, la culpabilité m'envahit.

- P-Pardon... Je n'ai pas su me... contrôler et-

- C'est b-bon. On en parle pas. Maintenant que c'est fait, c'est fait.

A gauche j'aperçus le regard désespéré de Minho qui pourtant gardait une position nonchalante. Puis lorsqu'Irène saisit à nouveau mon pénis et donna un premier coup de poignet, il se détourna et fit comme s'il n'avait rien vu. Encore sensible de l'orgasme que je venais d'avoir, je ne mis que quelques secondes à me durcir dans sa paume et lorsqu'elle constata que mon érection brûlante se contractait dans sa main, elle la relâcha et me tendit un préservatif que j'enroulais délicatement.

- Si tu as mal... t-tu me dis tout d-de suite et... et j'arrêterai, lui rappelai-je d'une voix tremblante alors que j'enduisais mon sexe de lubrifiant. Maladroit, je vidai la moitié de la bouteille sur le sol et m'excusai platement avant qu'Irène ne me la prenne, un léger sourire amusé aux lèvres.

- Je ne ferai aucun commentaire, dit-elle en m'aidant à la tâche.

Puis, elle souleva sa jupe, m'obligeant à détourner le regard et me plaça à l'entrée de son vagin.

- Si tu regardes pas tu vas te tromper de trou, plaisanta-t-elle pour détendre l'atmosphère bien trop lourde.

Mon cœur battait si fort que j'eus du mal à percevoir le ton ironique qu'elle employait et baissai finalement les yeux sur nos bassins, bien trop proche. Mes joues se tintèrent de rouge alors qu'elle agrippait mes épaules et lorsqu'elle me souffla au creux de l'oreille "tu peux y aller" je la pénétrai. Mon membre glissa très lentement entre ses chaires étroites et se fut déjà suffisant pour m'envoyer au bord de la jouissance.

- Ça va? lui demandai-je en la voyant grimacer douloureusement. Elle me jura que oui, pourtant je sentis ses ongles s'enfoncer dans mes épaules un peu plus lorsque je fus entièrement en elle.

J'attendis quelques instants et lorsqu'elle me regarda, je vis dans ses prunelles un mélange de d'assurance et de détermination qui m'apaisa et me poussa à entamer de langoureux vas et viens. Je tentai d'aller à son rythme pourtant les gémissements d'extases de Changbin qui était sur le point de jouir rendait la chose insupportable. D'un œil je surveillai les mouvements de son pouce qui caressait la fente de sa verge trempée de liquide pré-séminal et frissonnai de tous mes membres lorsqu'il plongea délibérément son regard dans le mien alors qu'il éjaculait sur le sol de la salle, sous les soupirs de dégoût de Jisung. Irène me permit de me soustraire de l'hypnose dans laquelle j'avais été plongée en passant ses bras autour de ma nuque.

" P-plus v-vite" couina-t-elle après avoir enfouis sa tête au creux de mon torse alors que j'accélérai un peu. Un premier gémissement lui échappa et elle dut bientôt se couvrir d'une main pour que Minho ne l'entende pas hurler de plaisir.

Une fine pellicule de sueur recouvrit bien vite, mes tempes alors que je tentais de contrôler le claquement de nos deux corps, la stabilité de mon souffle et mon envie irrépressible de jouir mais lorsque Changbin lécha sa paume couverte de sa semence en me fixant outrageusement, je perdis tout contrôle et la plaquai contre le mur. Ses jambes s'enroulèrent autour de ma taille, mettant fin au balancement répétitif de sa jupe tandis que je glissai mes mains sous ses fesses, me permettant ainsi d'aller encore plus profondément que je ne l'étais déjà. Mes grognements emplirent bientôt toute la salle et je vis quelques têtes curieuses nous épier indiscrètement alors que mon pénis était de plus en plus à l'étroit. Son humidité couvrit toute ma longueur et finit par goutter sur le sol tandis qu'elle se raccrochait à ce qu'elle pouvait pour ne pas laisser la vague de plaisir qui la submergeait l'emporter. Mais juste au moment où j'atteignais ma limite, un des téléphones sonna. Une sonnerie répétitive qui fit augmenter la tension de la salle d'un cran et baisser la mienne de deux. Je ralentis d'un seul coup et tournai la tête en direction du bureau que Changbin avait rejoint et tout comme les autres, attendis qu'il se prononce.

- C'est pas le mien, informa Jeongin

- Moi non plus, garantit Wendy.

L'appel perdura quelques secondes encore avant que Changbin ne saisisse le téléphone rose fuchsia et ne l'expose à la vue de tous.

- S'il n'est pas à Wendy alors... C'est qu'il doit être à Irène... Quelle bonne nouvelle.

Ses yeux s'attardèrent sur l'écran avant que sa bouche ne forme un "o" satisfait.

- C'est ta petite maman chérie... lut-il à voix haute tandis que nos visages se décomposaient progressivement.

Irène écarquilla alors les yeux et détacha ses jambes solidement nouées à ma taille pour prendre l'appel qu'elle était obligée de mettre en haut-parleur.

Changbin quitta ensuite son bureau et récupéra son Glock puis se dirigea vers nous sans me quitter du regard, même si c'était le téléphone d'Irène qu'il tenait en main. Son doigt plana quelques instants sur la touche "décrocher" puis un sourire malin fendit son visage redevenu sombre et il précisa:

- Bien-sûr, Félix n'arrêtera pas ses mouvements pendant votre petite conversation mère-fille.

- Quoi mais-

Irène n'eut pas le temps de protester qu'il coupa court à la sonnerie incessante et décrocha.

- Bouge, m'ordonna-t-il d'une voix ferme.

Irène me lança alors un regard suppliant mais la pression du pistolet dans mon dos me poussa à claquer mon bassin contre le sien. Un premier gémissement lui échappa et tandis que sa mère la saluait, Changbin retira l'arme de mon dos et la plaça sur sa tempe pendant que ses jambes se replaçaient mécaniquement là où elles étaient plus tôt.

- Au cas où l'idée stupide de lui dire ce qui se passe te prendrait, chuchota Changbin en mordillant son lobe d'oreille.

- Elle... n'y... comptait p-pas, parvins-je à articuler entre deux coups de butoirs.

- On ne sait jamais, répondit notre ravisseur en haussant les épaules.