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p.42 › une affaire d'adultère.

Je sortais de la natation. Une belle après-midi, juste assez chaude pour continuer à barboter et juste assez fraîche pour rattraper le temps pluvieux de la semaine dernière. L'entraînement s'étant bien passé, une bonne ambiance flottait entre les membres de l'équipe – ce qui n'était pas de refus étant donné l'approche fulgurante des meets de fin d'année.

Sur le chemin du retour, Roshe m'avait surpris en m'envoyant la photo de son nouveau chat : un félin couleur crème qui tentait tant bien que mal de se faire la malle. Apparemment, Yessem avait dit oui.

J'avais garé ma voiture dans l'allée. Prêt du carport, là où se trouvait celle de mes parents. Le skate de Jil était posé contre le porche : elle était rentrée. En revanche, l'absence de lumière qui s'émanait depuis les fenêtres n'était pas normal. Aussi, je m'étais décidé à franchir le perron d'un pas leste :

« Connard ! »

Clong. Une fourchette atterrit  à mes pieds. Debout dans l'entrée et les sens en alerte, je jette mon sac sans y faire attention. Plus loin, plus profond dans la maison, résonnent des cris qui ne cessent d'amplifier. Voix d'homme étouffée par les gémissements d'une femme, je reconnaitrais cette situation entre mille : Kurt et Effy. Dans la cuisine. 0% de chances que cela se termine correctement.

Aussitôt pris par l'urgence, j'enjambe un manteau lâché au milieu du vestibule. La température monte d'un cran, je contourne le mini-bar et les voilà : deux bombes à retardement prêtes à exploser.

« Tu croyais que j'allais jamais découvrir tes petites magouilles ? vocifère la rousse d'un ton mordant. Ta petite apprentie, là, cette salope de Barbara ! Assez conne pour laisser traîner ses soutiens-gorge, hein, hein ?

Une main rouge s'abat sur sa tête. Telle une patte d'ours elle l'attrape, lui cingle le visage comme si ses pouces eût été des griffes. Des griffes d'hommes, des griffes carrées et rongées par la rage : celles de mon père, en l'occurence.

— Lâche-la ! je m'étrangle en plongeant vers son bras.

Furax je saisis son poignet et l'écarte d'Effy. Elle se planque derrière moi sans même me remercier.

— Kyrel, gronde Kurt d'un ton dans appel. Dégage de là, ce ne sont pas tes affaires.

Des relents âcres et poisseux m'éclaboussent le visage ; des relents d'alcool, sans doute.

— Je te jure Kurt, tu poses encore la main sur moi et j'appelle la police ! La police !

Le souffle saccadé de ma mère rebondit contre ma nuque.

— Kurt, casse-toi. Laisse maman tranquille, je crache en prenant l'air le plus imposant possible.

— Pardon ? »

Je n'aurais jamais dû dire ça. Alors qu'un postillon s'écrase mollement sur ma joue, je me retrouve poussé contre le lave-vaisselle. À l'intérieur les couverts tintent sous mon poids : mes côtes en crissent de douleur.

Un instant je crois voir rouge. Des nuances d'orange, de jaune et de bleu s'y mêlent et cognent contre mes paupières. Mon cerveau vrille, mes orbites roulent.

Sans lui laisser le temps de toucher ma mère, je me redresse et fais mine de ne rien sentir. Alors aussi adroit qu'un éléphant, j'empoigne ses poignets et le plaque contre le frigo. Ou du moins j'essaie. Un magnet glisse sur le carrelage.

Kurt et moi n'avons pas le même bleu des yeux. Lui sont d'un bleu profond, tandis que les miens se font presque fantomatiques. En revanche nous possédons la même morphologie : pas très grande, mais costaude. Un torse développé, des épaules sculptées et une mâchoire aussi longue qu'anguleuse. Sauf que, contrairement à mon père, j'ai à peine vingt ans et lui... cinquante.

« Tu veux la jouer comme ça ? Soit. »

Ses tempes dégarnies gonflent et, en l'espace d'une seconde, le col de mon sweat s'insère dans ma peau. Compressant ma pomme d'adam et réduisant ma trachée, je suis contraint de lâcher prise. Et puis sans prévenir, il m'atteint au visage. Merde, est-il si éméché que ça ?

Je perds l'équilibre. Il me semble que mon œil droit s'enfonce à l'intérieur de mon crâne. Sur ma gauche, ma mère doit être en train de parler. Ou de crier. Ou de gémir. Je ne sais pas : tout ce que j'entends ne sont que des bribes de son au ton vague et linéaire.

Je n'ose pas ouvrir la bouche. Les gestes engourdis, la respiration irrégulière, haletante, épaisse, l'esprit qui danse la macarena, Kurt me plaque par terre, bras dans le dos. Je crois qu'il a déjà fait l'armée.

« Tu me touches encore une fois gamin, et je te jure que t'y passeras. Pour de bon, cette fois. »

Même les yeux fermés, les poignets qui brûlent, la bouche close et la peau du cou étirée, je n'arrive pas à pleurer. À coups de tibia je me dégage et, la démarche branlante, je sprinte jusqu'à ma chambre. Je ne me retourne pas : mon assaillant n'en a sûrement pas fini avec moi.

Vlan. Je suis enfermé à clef. J'envoies un texto à Jil qui se trouve dans la chambre d'à côté. Je peux l'entendre sangloter.

Près de mon lit repose un paquet de mouchoirs. Je n'en aurais pas vu l'utilité si, en courant dans le couloir, je n'avais pas semé des tâches de sang un peu partout sur le tapis. Effectivement, mon sourcil droit colle lorsque j'y porte les doigts.

Une porte claque. Celle de l'entrée. Et puis une voiture gronde dans la nuit, laissant les pleurs du rez-de-chaussée briser le silence sinistre de la maison. Ma mère pleure. Jil court la rejoindre. Et moi je reste planté là eberlué, assis sur mes draps, les doigts encore tremblants et pleins de sang.

« Papa est parti.

Le néon de la salle de bain grésille.

— Je sais.

— Ça va ton arcade ?

— J'aimerais bien.

Jil me presse la paume. Penchée au-dessus de moi, elle humidifie une compresse et l'applique sur mon visage.

— Tu as des marques jaunes et mauves dans le cou.

— Je sais.

— Et un œil au beurre noir.

— Je sais, je répète pour la troisième fois de la matinée.

— Tu vas au lycée ?

— Il le faut bien.

— Tu peux m'y conduire ?

J'opine du chef sans conviction. Un maigre sourire étire ses lèvres et elle se décolle du lavabo.

— Passe à l'infirmerie, d'accord ?

— Ils vont appeler Kurt.

— Peu importe, me coupe-t-elle en soupirant. Dis-leur que tu es tombé en essayant de...

— Ils ne me croiront jamais.

— Tant pis. »

Elle se frotte les yeux. Eux aussi sont rouges. Rouges et fatigués. Hier c'est elle qui s'est occupée de coucher notre mère et de ranger la cuisine. J'aurais dû l'aider, mais le courage ne m'est pas venu. Au lieu de ça je suis resté affalé sur mon lit à dormir les yeux ouverts, probablement trop ébranlé pour bouger le pied.

Nous sortons de la salle d'eau. Effy dort encore, ensevelie sous ses oreillers. Bien qu'il soit sept heures du matin, elle ne semble pas décidée à émerger. Et moindres sont les chances pour qu'elle sorte du lit aujourd'hui.

« Il faut que je me refasse une teinture.

Posés à l'avant de ma voiture, Jil et moi  observons l'alsphalte défiler.

— Le jaune pisse ne te plaît plus ? je marmonne en appuyant sur l'accélérateur.

— Non, c'est juste que... (elle laisse sa phrase en suspens.) Oh et puis merde : c'est pas le moment de parler de ça.

Je hausse les épaules. Ses yeux d'un brun profond effleurent ma nuque et se voilent en croisant les miens.

— Qu'est-ce que t'a fait papa pour que t'aies l'air de sortir de GTA ?

— Je ne veux pas en parler. » je conclue en maintenant le volant aussi fort que mes phalanges me le permettent.

Nous n'ouvrons pas la bouche du reste du trajet. Arrivés sur le parking de l'établissement, Jillian émet un soupir soulagé et me prend dans ses bras. Juste un instant. Elle me susurre à l'oreille :

« Je sais que je ne suis pas la meilleure des sœurs, mais s'il te plaît, soigne-toi : je tiens quand même à toi. »

Elle sourit. Mais avant même que je ne lui rende la pareille, la portière claque et entraîne derrière elle la longue chevelure décolorée de ma sœur.

« C'est surtout moi qui ne suis pas à la hauteur. » je marmonne alors que je m'extirpe du véhicule, attrapant au passage une paire de lunettes de soleil posée contre le pare-brise.

Benjamin me lance un regard torve. Assis en diagonale de mon siège, il est le seul Pink à partager mon cours d'Anglais. En écho à son œillade, j'esquisse une moue interrogatrice et le regarde : que peut-il bien me vouloir ?

« Jensberg.

Je dresse la nuque. Face à moi m'observe Mr Maldive, le prof d'Anglais particulièrement perché qu'aucun intello ne peut blairer.

— Oui ?

— Vos lunettes.

Comme je m'y attendais, tous les regards convergent vers moi. Du fond de la classe jusqu'aux premiers rangs, leurs yeux pèsent au-dessus de ma tête et m'assaillent d'émotions plus contradictoires les unes que les autres. Intrigués, méprisants, amusés. Je ne sais où donner de la tête.

— Vos lunettes, réitère l'homme d'une voix ferme.

J'hésite à lui obéir. Puis, poussé par le silence de mort, j'attrape l'une des branches et la fais glisser le long de mon nez.

— Je vous en remercie. »

Et il reprend son cours sans se soucier le moins du monde de la taie sombre qui cingle mon œil.

Les autres en revanche... Braqués sur moi, certains froncent les sourcils ou échangent des regards sceptiques. Benjamin, lui, m'adresse une mine étonnée.

Bande de cons.

Le cours se déroule, s'étend, puis se termine. La sonnerie tonne et les élèves se précipitent hors de la salle. Mais alors que je m'apprête à les suivre, une voix grave m'interpelle :

« Kyrel.

Je fais volte-face. Une demi-cuisse posée sur son bureau, Mr Maldive me lorgne les bras croisés.

— Hm ?

— Viens-là.

J'esquisse un mouvement de recul. Confus, le professeur se fend d'un sourire et ajoute :

— Je ne vais pas te manger.

Nous sommes seuls. Et la situation en est d'autant plus bizarre.

— Écoute, poursuit-il en inspirant. Qu'est-ce que tu ne comprenais pas dans le fait d'enlever tes lunettes ?

Ma paume est moite. D'un geste fébrile je la passe sur mon visage et la range dans mon sweat.

— Excusez-moi d'être un petit peu trop con pour ne pas vouloir exhiber ma tête de panda borgne à cette classe de gamins.

— Je n'ai pas dit que tu étais con, réplique-t-il en plissant les paupières.

Son rictus amusé m'exaspère.

— Ah bon ? Pourtant ma tronche a l'air de bien vous faire marrer.

— Tu ne serais pas un petit peu parano ? 

— Pardon ?

— Bon, je vais faire abstraction de ton langage pour cette fois, soupire le professeur. Mais à une condition : que tu répondes à ma question.

Je contemple les carreaux du sol.

— Allez-y.

— Comment est-ce arrivé ?

Il manque un carré rouge, près du pied de Mr Maldive.

— Cela ne vous regarde pas.

— Cela vient de chez toi, hm ?

Plus loin, deux bleus se chevauchent.

— Écoutez, je n'ai vraiment pas envie d'en parler, je grince entre mes dents. Et puis je vais être en retard à mon entraînement.

Ses yeux croisent les miens et nous nous fixons.

— Très bien, il abdique en haussant les épaules. Saches que tu peux toujours venir me parler si le cœur t'en dit...»

Aussitôt terminé, je m'enfuis de la classe d'Anglais. Je déteste les profs qui s'amusent à jouer les psychologues. Ils n'ont en principe aucun respect vis-à-vis de notre vie privée. Et même si je ne suis pas totalement réticent à l'idée d'aller voir un psy ces temps-ci, ce n'est certainement pas de Mr Maldive dont j'ai envie.

Je fais partie des derniers à être sortis de la piscine. Il ne reste à présent plus que Sylvester et moi dans les vestiaires, et je donnerais n'importe quoi pour continuer à nager et me changer les idées.

« Hey, Ky...

La taille réhaussée d'une serviette de bain, j'ignore Sylvester qui épie mes bleus depuis tout-à-l'heure.

— Salut, j'émets entre deux étirements.

— Je voulais vous remercier, toi et Ana, pour avoir mené vos petits scandales : grâce à ça j'me suis rendu compte qu'elle n'était pas une si bonne petite amie que ça, et étant donné que même toi tu ne veux pas sortir avec elle...

Je manque de me claquer un tendon.

— Hein ? Qui a dit que je ne voulais pas sortir avec elle ? j'articule en rougissant. Et puis pourquoi "même moi " ?

Ses deux yeux de jade roulent vers l'arrière, sûrement mal-à-l'aise. Cela fait longtemps que Sylvester n'a pas essayé de me tenir tête.

— Oh excuse-moi ! C'est juste que comme vous ne traînez plus vraiment ensemble, je me disais qu'elle ne t'intéressait plus...

— Elle ne m'intéresse plus, je l'interromps sèchement.

— Oh et bien... C'est bon à savoir. » fait-il sur le ton de la plaisanterie.

Avide de mettre un terme à notre conversation, je me change et m'enfonce dans la nuit tombée sur le centre sportif. Il est tard : 8 heures 40. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi.

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