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III

Elle reste interdite une fraction de seconde, en train de mesurer la gravité de ce qu'elle s'apprête à faire. Je capte la lumière qui brille dans ses yeux avant qu'elle n'effleure mes lèvres. Mêmes sensations, même amour. J'aurais eu du mal à quitter cette chaleur en moi depuis si longtemps. Elle se colle davantage à moi, comme si aucune séparation ne s'était mise entre nous deux. Ses réticences s'envolent. Sa main glisse dans ma nuque, mais ce qui me frappe encore, c'est la même obsession que j'éprouve autant pour elle que pour lui.

Fille ou garçon, à quoi bon choisir ?

Son visage se détache du mien avec un goût d'achevé.

— Si tu veux découvrir le monde, je ne te l'interdis pas, me précise-t-elle comme si je n'avais toujours pas compris.

— Je sais.

Je sens un sourire naître sur mon visage.

La semaine d'après

Ce jeudi-là, nous n'avons pas travaillé. Giovanni est resté silencieux sur le baiser que nous avons échangé, étrangement décontracté. Raphaëlle en a fait de même, un peu plus gênée, mais toujours bien moins sur la défensive. Nous n'avons fait que parler, surtout de l'histoire de Giovanni. Autour d'un café sorti tout droit d'un distributeur de notre école. Giovanni est loin d'être comme nous. Ses parents sont divorcés. L'un vit en Bretagne, dans sa région natale, l'autre ; à quinze kilomètres de Paris. Les pinceaux n'ont pas bougé d'un centimètre contrairement à nous lorsque nous nous sommes séparés à la sortie de la salle.

Suite à cela, je suis parti à la Bibliothèque Universitaire pour préparer mon intervention en fin de journée dans une classe de 2ᵈᵉ. J'ai pris l'habitude de faire ainsi et cela fait deux ans. Un jour, je me suis pointé dans cet établissement avec pour projet de faire de la prévention autour de la communauté queer. Et à ma grande surprise, après un long soliloque, la directrice m'a dit oui. Depuis, je suis investi autant que je suis capable de l'être. J'ai appris à mes dépens que je devais me préparer à toute sorte de questions, que mes propos doivent être percutants à chaque fois que je me présente devant des élèves. Chaque discours est unique et donne un nouveau sens à cette idée dès lors que je franchis le seuil d'une salle de classe.

Au bout de quatre heures dans le silence le plus total, un repas froid et quelques pauses, je prends la route. Je passe mon trajet à avoir deux visages en tête, mais aussi à porter sur les épaules le poids d'un ange et d'un diable. Celui-ci continue de me souffler que je suis anormale, que les gens ont raison. La bisexualité n'existe pas. L'autre me raisonne, me murmure que si, je suis légitime.

En arrivant à mon point de rendez-vous, le collège-lycée Voltaire, je traverse la cour sans encombre, intègre le bâtiment principal et à parcourir les corridors comme le font les professeurs. Je reconnais certains visages, lance un œil attentif à mon téléphone et mémorise ma salle et écrase les derniers mètres à faire. L'atmosphère calme est pourtant très différente de celle que je peux sentir à l'ENSBA. L'établissement est plus petit et le personnel ne me voit pas comme une étudiante là pour la décoration.

Enfin, je toque à la porte.

On m'invite à entrer.

L'enseignante me reconnaît puisque je l'ai déjà croisé à plusieurs reprises.

— Justement, je leur disais en début de séance que tu étais censée passer. Viens t'installer.

Les murmures se font plus présents lorsque je referme derrière moi. Après avoir installé mon ordinateur portable sur le bureau de la professeure de français. Je lève un peu le regard et balaye la salle du regard. Après quelques branchements, le rétroprojecteur suspendu au plafond se réfléchit sur le tableau. Je me redresse avec toujours autant de confiance dans mes gestes et ma mémoire.

— Bonjour, je suis Alexane Legrand, étudiante à l'école nationale supérieure des Beaux-Arts. Je ne suis pourtant pas là pour vous parler d'études, mais bien pour discuter d'un sujet important : la communauté LGBT.

Je me décale à gauche du tableau et les interpelle de biais, un œil posé sur mon PowerPoint. D'une seule main, je passe à mon premier diaporama, teinté d'un arc-en-ciel de peinture.

— Comme vous pouvez l'observer au tableau, voici les lettres de l'acronyme au nombre de quatre. L pour lesbienne, G pour gay, B pour bisexuel et T pour transgenre. Cependant, il y a d'autres lettres... Q pour queer, un mot anglais qui représente une généralité des personnes qui ne se reconnaissent pas en tant qu'homme ou femme. Le I pour intersexe, le A pour l'asexualité ou encore le P pour la pansexualité.

— Ce sont pas les gens qui veulent ken toute la planète ? entends-je murmurer au premier rang.

Je croise les regards de deux garçons.

— Nous ne voulons pas de vos blagues, Erwan et Léandre. Taisez-vous, les réprimande aussitôt l'enseignante.

Je m'éclaircis la gorge, embarrassée.  

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