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Sous nos pieds

Ils avançaient.

       Sans jamais s'arrêter, sans jamais regarder en arrière. A l'aveugle, guidés par leur seul instinct, l'espoir basculant dans leur esprit et laissant place à la peur.

       Leurs respirations haletantes et leurs pas résonnaient contre des parois invisibles. Un écho ne manquant plus, intensifiant l'atmosphère lugubre et morbide de la marche à endurer.

Cinq filles et cinq garçons.

      Tous d'âge variés, ignorant leur destination. Des milliers de questions en tête, restées sans réponses, comme balayées par le temps, perdues dans un désert de mort.

Ils avançaient.

       Les yeux bandés par des lambeaux arrachés à leurs vêtements miteux, brouillant la vue telle une muraille de brume et d'ignorance. Respirant la crasse, la terre, la saleté. Leurs pieds nus, veinés d'entailles maculées de sang visqueux et collant, traînaient dans la poussière.

      Leurs entraves, froides et bruyantes, laissaient une trace rougeâtre sur leur chaire déjà souillée, pareils à des prisons suffisantes pour anéantir leur désinvolture.

      Le temps devenait seul maître du lieu, il semblait figé, en suspend. Attendant son heure, comme une horloge brisée, dont l'aiguille se fixait sur un seul et même nombre.

      Le même mouvement se répétait encore et encore, ils avançaient. D'un pas lourd et fatigué, leur rythme ne ralentissait ni n'accélérait.

      Un claquement de fouet ainsi qu'un cri déchirant retentissaient parfois. Lorsqu'un corps trop frêle pour endurer la route et les heures se laissait tirer par l'épuisement.

       Leur anxiété s'intensifiait à chaque pas. De la sueur perlait sur leur front, rayé de veines d'eau froide, sillages salés témoins de leur angoisse. Un serpent de glace coulait le long de leur échine, leur gorge se nouait à l'idée de ce qui les attendait.

Chaque image plus sanglante qu'une autre.

      L'imagination étant infinie, l'ignorance devenait un fardeau trop lourd pour leurs épaules squelettiques.

      Le cliquetis des chaines brisait le silence pesant, lourd en mystères. Ils ressemblaient plus à des bêtes que l'on mènerait à l'abattoir qu'à de pauvres paysans, emmenés pour une raison inconnue, traînes sur le sol poussiéreux, enchaînés, aveuglé, terrorisés.

      Arrachés à leur famille, leur vie brisée, leur paix rompus dans un cri de implorant, dans le claquement d'un fouet.

Leur trajet semblait durer une éternité.

Les plus jeunes pleuraient à chaudes larmes, gémissant, suppliant de rentrer chez eux.

Mais reverraient-ils-seulement la lumière du jour ?

Où se dirigeaient-ils ?

Que se passerait-il une fois leur périple achevé ?

Tous l'ignorait, tous attendaient, tous avançaient.

      Ils ne se reposèrent pas, ils n'accélérèrent pas, leur rythme tenait, comme piégé dans une boucle infinie. Enfin, alors qu'ils commençaient à perdre tout espoir, la lumière chaleureuse et suave du soleil traversa le tissu de leurs bandeaux humides.

     Des soupirs rassérénés s'élevèrent. Le soleil artificiel revenu, ils sentaient leur chemin s'achever, ils espéraient pouvoir comprendre.

Mais où se trouvaient-ils ?

     Si l'espoir et la lueur d'or les firent rayonner, l'inquiétude ne les quitta pas. Le bandeau toujours brouillant leur vue, les entraves toujours à leurs mollets, ils ne pouvaient espérer se sentir libre.

     Une voix masculine retentit, l'écho tonitruant de son ton ferme les surpris. Ils ne se firent pas prier et obéirent.

Tous interrompirent leur marche, se figeant tel des statuts de cire.

Une deuxième voix s'éleva, fluette et chantante, quelque chose de chaleureux dans le ton, de bienveillant.

Mais le loup est toujours charmant avec ses proies.

Les apparences sont parfois trompeuses.

      Si ce ton demeurait rassurant, son dialecte, lui, le fut beaucoup moins. En l'entendant, leur sang se figea, certains pleurèrent, d'autres prièrent. Mais tous savaient au fond d'eux qu'ils n'y échapperaient pas, leur destin tracé, ils ne pouvaient plus sortir du chemin. Tous écoutaient. Devant eux, une porte gigantesque les attendait, de son miroir de métal, elle les scrutait, menaçante.

Leur vie changera à jamais cette porte franchise.

       Les mots qu'elle prononça résonnèrent plus comme un écho macabre à leurs oreilles que comme une promesse de vie:

- Bienvenus à toute et à tous. Allons dans le vif du sujet. Vous êtes ici pour entrer dans l'histoire, vous serez les premiers à découvrir un autre monde, un monde de vie, de nature et d'amour, vous serez en paix.

Vous savez sans doute que notre civilisation est érigée sur un vaisseau dérivant dans l'espace depuis des milliers d'années suite à la guerre nucléaire qui a ravagée la terre. Or, vous ignorez que notre vaisseau manque cruellement de ressource, jamais nous n'aurions pu prévoir assez d'énergie et d'oxygène pour des millénaires de dérive spatiale.

C'est pourquoi vous êtes ici, pour redonner cet espoir à notre civilisation de vivre encore pour des siècles, vous avez été tirés au sort parmi les trente-trois millions d'habitants de ce vaisseau. Bientôt, cette porte s'ouvrira et vous découvrirez le secret de nos ressources ainsi débutera votre contribution à un monde meilleur.

         Une porte dressée devant eux s'ouvrit dans un grincement angoissant, malgré la lumière artificielle, ils se sentirent menacés, mais aucuns ne bougea. Ils restaient là, à contempler leur salut. La femme poursuivit son dialecte d'une voix mielleuse.

- Vous avez endurez des souffrances extrêmes pour parvenir à nous, aujourd'hui, votre douleur s'achève. Félicitation, vous avez été choisis.

       La porte acheva son ouverture. Derrière, ce n'était pas un monde qui les attendait, mais un monstre. Une gueule de dents hérissées se dévoila à eux, ils pouvaient ne pas fuir. Pris au piège, ils ne purent que hurler leur mort en se faisant dévorer.

- Découvrez votre utilité, nourrir la créature qui sert nos ressources. Découvrez cet autre monde de paix après la mort...

        Ce matin, les cris frappèrent de leurs échos les parois métalliques du vaisseau, tandis qu'au-dessus d'eux, le peuple humain continuait de vivre, inconscient de l'enfer sous leurs pieds, ignorant d'où venait leur bien-être, esclaves du système.

- Le paradis.

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