Seungkwan.

Finalement, nous y sommes. Je suis le seul qui n'a encore rien raconté. Je suis actuellement terrifié. S'il y a bien une personne qui n'assume pas ses actes, ici, c'est moi. Et je sais que pour ce que j'ai fait, je m'en voudrai toute ma vie. Ce n'est ni quelque chose qu'on oublie, ni quelque chose de pardonnable.

— Dans tous les cas, commence Seungcheol, j'espère franchement que tu arriveras à te relever avec le temps. Nous avons toute la vie devant nous et je te connais, tu y arriveras.

C'est à ce moment que le bruit de tremblement se fait entendre. Il semblerait que tout le monde ce soit habitué à ce bruit, mais ce n'est pas mon cas.

— Bon... Murmure Chan. Plus qu'une histoire et nous allons enfin pouvoir sortir d'ici !

— Enfin, soupire Minghao, je commence sérieusement à étouffer, ici. J'ai besoin d'air.

— Mais qui nous dit que ça va marcher ? Demandé-je, cherchant à tout prix à éviter mon passage.

— Ne sois pas si pessimiste, Seungkwan ! Me dit Vernon en souriant. Et puis je te connais. Tu es comme Seokmin, tu ne ferais pas de mal à une mouche.

Je ne réponds rien à Vernon, je baisse légèrement la tête pour me plonger dans mes pensées. J'aurais vraiment préféré ne pas être engagé dans cette galère.

— Bon, c'est finalement mon tour... Murmuré-je. Je suis Boo Seungkwan, j'ai vingt-et-un ans. Je sors avec Vernon, et je suis ami avec Soonyoung, Seokmin, Chan et je connais vaguement Samuel et Joshua. Je vais vous raconter... Je soupire, anxieux. Au pire, vous verrez, mais ce n'est pas joyeux.

Le sourire qu'avaient la plupart des garçons s'efface de leur visage. Je préfère tout de même prévenir.

— Alors... Non, je ne vais pas parler de Hyeon-tae, comme je ne le connaissais pas. Mais je vais parler d'une personne que je connais plus et dont on a parlé tout à l'heure. Il s'agit de Hwang Minho.

Je peux voir instantanément l'expression de Chan s'endurcir. Je sais qu'il a horreur que l'on parle de lui, puisque ça lui rappelle de mauvais souvenirs. Mais je ne peux rien y faire, et j'en suis vraiment désolé pour lui.

— Comme l'a dit Chan tout à l'heure, j'étais donc un ami de Minho. Pour être plus exact, nous étions amis d'enfance puisque nous étions voisins. Nos familles s'entendaient vraiment bien. Je considérais Minho comme l'un de mes meilleurs amis, nous avions vraiment un caractère similaire.

— Je n'en ai pas réellement eu l'impression, lorsqu'il m'a quitté... Murmure Chan.

— J'imagine, dis-je, peu sûr de moi, nous avons donc également passé toute notre scolarité ensemble, enfin... Il avait un an de moins que moi, donc je trainais plus avec Vernon, lorsque je suis arrivé au lycée. J'ai grâce à lui connu Chan et je trainais plus avec eux qu'avec Minho. Mais je comprenais totalement, on avait notre groupe d'amis au lycée mais c'est pas ça qui nous empêchait de bien nous entendre.

— Je suppose que tout a changé du jour au lendemain.

— Plus ou moins... Réponds-je à Joshua. Nous n'avons jamais cessé d'être amis, et un jour, il m'a invité à venir chez lui, à savoir qu'il était déjà en couple avec Chan à ce moment.

— Pourquoi t'a-t-il invité ?

— Je lui donnais des cours particuliers, parce qu'il avait quelques difficultés. Mais bref, ce jour-là était différent. Minho avait fini un peu plus tôt que d'habitude, nous avons donc décidé de directement nous rendre chez lui. En rentrant, nous avons directement remarqué que ses parents n'étaient pas là, chose assez inhabituelle, vue l'heure à laquelle nous avions terminé. On a d'abord pensé qu'ils étaient partis faire des courses.

— Logique, me dit Seokmin.

— Ouais, j'imagine... Mais bon, j'ai du coup aidé Minho, puisque j'étais là pour ça, et après deux, voire même trois heures, ses parents n'étaient toujours pas là. Je lui ai donc dit de les appeler, et que peut-être, ils répondraient. Mais il est tombé sur la messagerie des deux. On a donc commencé à s'inquiéter.

— Vous avez appelé la police ? Demande curieusement Jeonghan.

— Non, on a préféré attendre, et franchement, on a bien fait. J'ai décidé d'inviter Minho chez moi en attendant, et mes parents étaient d'accords, puisqu'ils l'aimaient bien, mais on n'a rien dit sur les parents de Minho. Quelques heures plus tard, on a reçu un message d'un numéro inconnu.

Je sens un frisson me parcourir à la seconde où je repense à ce message, et à l'image que nous avons reçue. Je me sens même avoir la gerbe et je mets ma main sur ma bouche, comme pour m'empêcher de vomir.

— Quel était ce message ? Demande Mingyu, l'air perdu.

— C'était... C'était une image, des parents de Minho. Leur corps était mutilé par de nombreuses plaies, et ils baignaient dans leur sang... Ils étaient... Morts.

— Hein !? Disent plusieurs personnes en chœur dans la pièce.

— Vous avez bien entendu... L'image était accompagnée de deux messages. Le premier disant « tu es le prochain », le second disant « tu es surveillé. Dis tout à la police et tes proches mourront également ».

— Mais... C'était qui ? Demande Junhui, sous le choc.

— Je ne sais pas vraiment, pour être honnête. J'en ai conclu que c'étaient des criminels, et que la famille de Minho leur avait fait du tort, ou je ne sais quoi...

— Vous avez fait quoi, du coup ? Murmure Chan.

— Déjà, il est resté chez moi toute la nuit. Et on n'a pas vraiment dormi, on était beaucoup trop angoissés. Minho voulait rentrer chez lui, pour pas que je sois impliqué dans cette histoire, mais il était déjà trop tard. Mais il pouvait encore sauver d'autres de ses proches... C'est à ce moment que je lui ai dit qu'il devait te quitter, Chan.

— Minute... Quoi !? Tu as demandé à Minho de me quitter !?

— Oui, je ne voulais pas que tu sois en danger et Minho était d'accord.

— Attend, on fait une pause deux minutes, dit Chan, soudainement sur les nerfs, tout ce temps, j'ai cru que Minho avait joué avec moi, donc ce n'était pas le cas ?

— Non... Crois-moi, Minho t'aimait vraiment. Ça lui a fait vraiment mal de te quitter et s'il n'était pas en danger, et toi non plus, il ne l'aurait pas fait.

— Et pourquoi tu m'as pas dit une fois que l'histoire s'est terminée !? Pourquoi lui non plus ne me l'a pas dit !? S'énerve Chan.

— J'y viens, justement... Ne t'énerve pas, je suis vraiment désolé.

Chan ne répond rien. Il a maintenant les bras croisés et il me regarde méchamment. Je me sens encore plus mal que je ne l'étais déjà. Génial.

— Après que Minho ait quitté Chan, on a reçu un autre message de la part du numéro inconnu. Il disait qu'ils attendraient Minho dans la maison de ses parents, qu'il devait venir seul, et que s'il ne venait pas ou qu'il était accompagné, ça se retournerait contre cette personne.

— Je suppose que tu as insisté pour l'accompagner, me dit Soonyoung, tout en grimaçant.

— Exactement. Même si ça me faisait vraiment peur, je tenais réellement à l'accompagner. Je ne pouvais pas le laisser seul, et au pire des cas, j'en savais beaucoup trop donc ça allait quoiqu'il en soit se retourner contre moi. Donc autant que je vienne avec lui, il avait besoin d'un soutien.

— Vous ne pouviez pas prévenir la police, malgré tout ? Demande Wonwoo.

— On pensait sérieusement qu'ils sauraient si on appelait la police, et on avait peur des répercussions sur nos proches. On ne savait pas qui ils étaient, ni combien ils étaient. Donc non, on ne l'a pas fait. Pour être honnête, j'avais vraiment l'impression d'être surveillé, et suivi partout où j'allais, donc je ne pouvais rien faire non plus de mon côté.

— Je vois... Murmure Wonwoo.

— Le soir est arrivé trop rapidement, mais Minho a un moment est retourné chez lui. Son père était dans l'armée et il ramené deux armes à feu, chargées. Il m'en a donné une et nous sommes sortis tous les deux en douce. En effet, on allait pas dire à mes parents "On sort, on va voir les gens qui ont tué les parents de Minho et peut-être mourir nous aussi, allez, à plus tard".

— C'est logique, ça aussi, murmure Seokmin.

— On est donc allé chez Minho, c'était incroyablement silencieux... Et terriblement angoissant, au passage. Une fois arrivés, nous étions tous les deux silencieux et nous sommes rentrés chez lui. Jamais je n'ai autant détesté le silence avant ce jour.

— Je suis en train d'angoisser pour la suite, murmure Minghao.

— Désolé, murmuré-je à mon tour, pour faire assez rapidement, on a marché jusqu'au salon et un mec est sorti de nulle part, nous visant avec son arme. On l'a donc également mis en joue, bon le problème est que je savais pas vraiment me servir d'une arme.

— T'as tiré sans le vouloir ?

— Littéralement. Heureusement, je n'ai pas touché l'homme, mais ce dernier a commencé à paniquer, et on a trouvé ça louche avec Minho sur le coup. Je me suis retourné et c'est à ce moment que j'ai vu d'autres hommes arriver. On s'est regardé avec Minho et il m'a dit qu'on devait se séparer, c'est donc ce qu'on a fait.

— Le premier gars n'était qu'un leurre ?

— Oui, et ce gars est important pour la suite. Bref, je suis donc parti dans la chambre des parents et Minho n'était je ne sais trop où. La seule chose que j'espérais, c'était qu'il ne lui arrive rien.

— Pourquoi vous vous êtes séparés ? Demande curieusement Seungcheol.

— La panique, tu connais ? Mais bon, du coup, je suis resté caché. La maison était très silencieuse, surtout dans mon coin, jusqu'à ce que quelqu'un ne rentre dans la chambre. Mon cœur battait à cent-mille à l'heure, j'ai essayé de voir qui c'était... Je n'ai pas reconnu la silhouette. Je rappelle juste qu'on était dans le noir, qu'il faisait nuit...  J'ai donc commencé à le mettre en joue, peu sûr de moi.

— Tu lui as tiré dessus ?

Je reste silencieux, d'un seul coup. J'hoche doucement la tête de haut en bas. Je prends une grande inspiration.

— Oui, et j'aurais mieux fait de mieux regarder, puisque la personne en question était Minho.

— Ne me dis pas qu'il est mort... Murmure Chan.

Je ne réponds rien sur le coup et je baisse la tête.

— Si, il est mort sur le coup, puisque j'ai touché un organe vital. Et je crois bien que je m'en voudrais toute ma vie. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai commencé à pleurer, c'est la seule chose que je pouvais faire. Je me disais que ce n'était pas possible... Mais pourtant c'était bien le cas. Le problème est que le coup de feu a attiré le groupe de criminels. Et c'est à ce moment que j'ai vraiment cru que c'en était fini de moi. J'ai reculé, je me suis mis contre le mur, pétrifié, sans savoir quoi faire à part pleurer pour le meurtre que j'ai commis.

J'avale difficilement ma salive, et je regarde le sol. Rien que de repenser à ça, les larmes me remontent aux yeux.

— Tu n'as pas essayé de fuir ? Me demande Seokmin.

— Non, selon-moi, pour avoir tué Minho, je méritais de mourir à mon tour. Mais la police est arrivée à ce moment précis, car le gars du début les avait appelé. Il était victime de chantage et pour se sortir de cette merde, il a appelé la police, me sauvant au passage.

— T'as eu de la chance... Murmure Vernon.

— De la chance ? Je ne pense pas. Je rappelle juste que j'ai tué Minho, en pensant que c'était l'un d'eux. J'allais finir en prison, selon-moi.

— C'est vrai, ça. Comment ça se fait que tu n'aies pas fini en prison ? Ils ont pris ton acte comme un acte involontaire ?

— En fait, on avait entendu les sirènes. L'un des gars s'est approché de moi, et il m'a menacé. Il a mis son arme sur ma tempe, me disant que je ne devais rien dire de cette histoire à personne, et que sinon j'allais le payer cher. Qu'ils allaient dévoiler que j'ai tué Minho, et qu'ils allaient s'occuper du cas de mes proches.

— Mais, de toute façon, quelqu'un a tué Minho, comment la police n'a pas pu faire le rapprochement entre lui et toi ?

— En fait... Le corps de Minho a disparu. J'ai donc supposé qu'ils l'avaient emmené pour masquer les preuves, et également celles de la disparition de ses parents. Quand j'ai été amené au poste de police, on m'a interrogé. Les policiers m'ont dit à ce moment qu'il y avait du sang, mais pas de corps. J'ai repensé à ce que m'ont dit ces criminels, et j'ai dit que je ne savais pas à qui appartenait le sang. On m'a surtout demandé pourquoi j'étais là, et j'ai dit que j'avais entendu du bruit, et donc comme je suis le voisin, je suis allé voir ce qu'il se passait.

— Et tes parents ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

— Ils ont été choqué, et se sont réellement inquiétés de savoir si j'allais bien. Ensuite, ils m'ont demandé où était Minho, je leur ai dit qu'il était parti rejoindre ses parents en vacances.

— Ce n'est pas faux, dans un sens... Murmure Samuel.

— Dernière question, commence Jeonghan, pourquoi ils ne t'ont pas dénoncé ? Il est arrivé quoi à ceux qui t'ont attaqué ?

— J'ai plusieurs suppositions. Je pense qu'ils ne m'ont pas dénoncé, comme quoi j'ai tué Minho, car sinon ça mettrait tout leur groupe dans la merde. Ils pourraient donc retrouver Minho, et certainement le corps des parents et les arrêter. Et le petit groupe de criminels qui nous ont attaqué est parti en prison, simplement.

Jeonghan hoche simplement la tête, tandis que je laisse les larmes couler sur mes joues. Je regarde Chan, qui me regarde d'un air triste.

— Chan... Crois-moi, j'aurais vraiment voulu tout te dire avant... Mais j'avais si peur, tous les soirs, je m'endors avec la boule au ventre, en me demandant ce qu'il pourrait arriver à Vernon, ou même à toi, et à tous mes amis.

— Mais qui te dit qu'ils ne t'ont pas oublié...? Murmure Chan.

— Ce n'est pas le cas. Tous les mois, le reste des criminels m'envoie des messages pour me rappeler mes actes.

— Mais, c'est horrible !

— J'imagine, mais je l'ai mérité dans un sens. J'ai tué un de mes meilleurs amis en voulant l'aider. Je cache sa mort depuis deux ans et personne ne se doute de sa mort, il y a un nombre incalculable de fois où j'ai voulu tout raconter, mais je n'ai jamais pu, je n'ai jamais eu le courage... Je n'ai également jamais su pourquoi ils ont tué les parents de Minho, et pourquoi ils voulaient également tuer Minho. Ce n'est quelque chose que je n'arriverai pas à oublier, et je le sais.

Plus personne ne parle dans la salle. La seule personne que je regarde est Chan. Je lui ai caché la véritable raison pour laquelle Minho est parti, il a cru que c'était quelqu'un de mauvais. J'ai, même si c'est justement ce que je voulais éviter à tout prix, fait du mal à mon entourage. Ce dernier se lève de son fauteuil et il vient me prendre dans ses bras.

— Je suis désolé, de m'être énervé... Murmure-t-il.

— Et moi, je suis désolé de t'avoir caché tout ça...

— Je te comprends. La peur fait parfois de grandes choses, et j'aurais certainement fait la même chose, tant que j'y pense. Ce que tu as vécu est horrible, et... Je suis désolé de pas m'être rendu compte que quelque chose n'allait vraiment pas.

— Tu n'es pas celui à blâmer Chan, ne t'inquiète pas. Je me dis juste que tout aurait pu être différent si je n'avais pas tué Minho, et si j'avais fait un minimum attention...

Chan ne répond rien. Il me serre juste un peu plus dans ses bras, comme pour me rassurer. Je me demande juste comment je vais faire pour assumer cette histoire lorsque nous allons sortir d'ici. Mais je pense que ça ira, tant que j'ai mes amis à côté. Il est temps pour moi d'assumer mes actes.

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Épilogue aujourd'hui à 18:30.