Je vérifie une dernière fois mon maquillage.
Il est nickel.
Alors j'entre dans les coulisses, et, me retenant de passer ma tête par le rideau et de regarder de l'autre côté, je m'étire brièvement pour essayer de calmer mon anxiété.

Je regarde les gens de mon groupe, vérifiant que tout le monde est prêt, car il faut que ce soit parfait.
Ils échangent quelques conseils de dernière minute à voie basse, et je les vois rire doucement à une plaisanterie visant à diminuer leur stress.

Puis les voix de l'autre côté du rideau se taisent, la lumière s'éteint.
Je respire profondément tandis qu'une voix retentit, demandant de ne pas prendre de photos avec le flash et de mettre son téléphone en silencieux.
Dans quelque secondes, je le sais, le rideau s'ouvrira, et la musique commencera.
Allors seulement, j'entrerais, et je ferais face aux plus de deux cents spectateurs présents.

J'effectuerai un premier saut, en symétrie avec une autre danseuse.
Puis j'enchaînerai avec un deuxième duo avec une autre de mes partenaire de danse, qui est aussi ma meilleure amie.
Viendra ensuite des mouvements d'ensembles, des portés, des figures toutes plus incroyables les unes que les autres.

Je ne penserai plus à rien, j'en oublierai jusqu'à la présence des spectateurs.
Je fixerais la cabine des régisseurs, faisant abstraction de la lumière qui m'éblouit.
Et touts mes pensées seront recentrées sur un seul objectif: danser le mieux possible.

Dans quelques secondes, ce sera l'aboutissement d'une année de travail, de centaines d'heures. Alors je lance un regard ma partenaire, et lui souhaite bonne danse.

La lumière s'éteint enfin.
Et la musique commence, dissipant tout mon stress:  je suis prête, je le sais.
Alors je redresse la tête, dans un geste de défi envers moi même.

Et j'entre en scène.

J'ai choisi  la musique this is me car c'était le final d'un de mes spectacles de danse, et elle est donc pour moi associée à ces souvenir.
J'ai essayé de recréer par écrit le sentiment que l'on ressent avant d'entrer en scène.