9 - De l'histoire à la préhistoire
Lucy sursauta. La porte en bois de la cabane s'était ouvert violemment. Sur le seuil se trouvait Natsu, les yeux écarquillés, trempé, les yeux rougis.
– Natsu ! S'écria-t-elle en allant à sa rencontre avec une des peaux pour éviter qu'il ne prenne froid. Tu es trempé !
– Lucy ! Tu es là ! Ça fait des heures que je te cherche ! Râla-t-il en serrant le point en en soupirant, soulagé.
Il continua de la regarder sans parler, trop heureux de pouvoir passer encore du temps avec elle.
Toujours sans un mot, il la serra fortement contre lui. Cette femelle avait un don inné pour l'inquiéter plus qu'il ne le devrait !
– Je t'ai inquiété ? Le questionna-t-elle en passant ses mains dans ses cheveux roses.
– Tu ne peux pas savoir à quel point... lui chuchota-t-il. J'ai cru que tu étais partie sans rien me dire...
– Jamais je n'aurais fait ça, je t'ai promis Natsu, lui rappela-t-elle.
– Je sais mais... J'ai eu peur...
– Ce n'est rien, je suis là maintenant... Je savais que tu me retrouverais en venant ici. J'avais juste besoin de m'éloigner un peu... Tu ne m'en veux pas trop ?
– Si, je t'en veux Lucy. Tu es partie sans me prévenir ! Tu n'as pas intérêt à refaire ça, sinon... Atchoum ! Éternua-t-il.
– Oh non ! Tu as attrapé froid ! S'en voulut-elle en le poussant vers un feu qu'elle avait allumé au centre de la petite pièce.
Il se moucha dans une peau puis grelotta.
– Enlève tes vêtements, ils doivent sécher Natsu !
Il s'exécuta en commençant par retirer son gilet. En s'apprêtant à enlever sa pagne il se rendit compte que jamais il n'avait montré son bâton sacré à la blonde alors qu'il avait tout vu d'elle. Un peu gêné sans savoir pourquoi, il se déshabilla complètement et puis jeta ses vêtements près du feu en se remettant sous la couverture de peau, devant.
Lucy ne l'avait pas quitté des yeux. Ça ressemblait vraiment à un ver de terre leur bâton. Elle qui avait l'impression qu'il était énorme sous sa pagne le trouvait plutôt, normal sans... Enfin, « normal », oui et non, mais ni trop grand, ni trop petit, ça pendait entre ses jambes. Un peu comme une banane...
Pourtant, quand elle l'avait touché, il allait vers le haut, non ?
– Luce, tu n'as pas mangé aujourd'hui, viens, j'ai ramené quelques trucs, l'appela-t-il, la sortant de ses pensées.
Elle s'installa près de lui puis grignota, plongée dans ses pensées.
– Tu pars quand ? Finit-il par lui demander.
– Tu... Tu es d'accord ?! S'étonna-t-elle.
– Oui... Mais à condition que tu reviennes ! Je te laisse deux nuits avec tes amies, une nuit de plus et je viens te chercher, compris ?
– Promis ! S'enthousiasma-t-elle en l'embrassant.
Il rit, content que ça lui fasse plaisir puis l'attira sous la couverture avec lui avant de la porter jusqu'au lit.
– Le village a voté, lui souffla-t-il. Tu as le droit de ramener cinq femelles avec toi si elles veulent.
– Je ferais de mon mieux, accepta-t-elle en rougissant.
– Luce... Tu... Tu peux enlever tes peaux ? Elles me gênent...
– Aye...
En enlevant ses vêtements, les paroles de Polyussica lui revinrent. Natsu s'installa tranquillement contre elle en bougeant des épaules.
Il toussa beaucoup, il avait de la température. Voyant qu'il ne faisait pas encore nuit, elle se rhabilla et lui ordonna de rester sage le temps qu'elle aille chercher des herbes.
Mais les herbes dont elle avait besoin était près de son village... Elle n'en avait pas vu de ce côté de la forêt...
En prenant garde et en espérant qu'il ne s'apercevrait pas de sa longue absence tout en espérant rentrer avant la nuit, elle se dépêcha d'aller jusqu'à la petite clairière de l'ancienne. Heureusement qu'elle était une bonne coureuse, ça lui avait fait gagner du temps !
Elle était si près de ses amies et elle avait tant envie de les voir...
Mais elle ne pouvait pas.
Elle chercha rapidement la plante des yeux quand un bruissement de feuilles la fit sursauter. Elle se retourna, en position de défense, puis se calma en reconnaissant la propriétaire des lieux.
– Que fais-tu ici, Lucy ? L'interrogea-t-elle.
– Natsu est malade. J'avais besoin de vos plantes pour la tisane, je ne connais que cette clairière qui en a...
– Normal, ces idiots d'hommes la piétine sans arrêt ! Grincha la rose. Prends et dépêche-toi de retourner auprès de ces idiots !
– Aye ! S'activa-t-elle.
La vieille l'aida. Lucy profita de son inhabituelle bonne humeur pour lui poser des questions...
– Dites... Je peux vous demander quelque chose ?
– Tiens ! Railla la vieille. Que veux-tu savoir ?
– Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Demanda la jeune fille, les larmes aux yeux, en espérant qu'elle comprendrait.
Et elle comprit tout de suite.
– Vois-tu, à la base, nos deux clans ne faisaient qu'un. Mais les femelles et les hommes ne s'entendaient pas pour plusieurs raisons. À l'époque, nous étions encore moins avancés sur la vie qu'aujourd'hui et les hommes étaient des brutes qui asservissaient les femmes, les pliant à leur volonté, mais surtout à leurs envies.
– Leurs envies ?
– Je t'expliquerai après. De ce fait, les femmes fuirent et créèrent leur village puis apprirent à se battre. Elles étaient devenues des guerrières et soumettaient les hommes à leur volonté. Ils ont appris à nous respecter mais aussi à nous craindre ! Certaines avaient été très cruelle avec les hommes, celles qui avaient le plus souffert avaient torturé leur compagnon, traumatisant les autres. Ils ne nous approchaient plus et ce qu'ils prenaient pour roi, leur « bâton sacré » devint un sujet tabou, il ne fallait surtout pas le mettre en colère. Mais un autre problème se présenta. Comment continuer notre race !? Nous allions nous éteindre si les humains ne procréaient plus. Elles trouvèrent un stratagème et firent des enfants en cachette.
– En cachette ?
– Oui, les hommes sont drogués et utilisés contre leur volonté, sans qu'ils ne le sachent. Ils n'en gardent aucun souvenir, pour eux, c'est juste un mauvais rêve qui alimente leur peur envers les femelles. Quand une fille naît, nous la gardons, quand c'est un garçon, nous le déposons sur un arbre près de chez eux.
– Pourquoi vous ne nous en avez jamais parlé !? S'énerva la blonde.
– Parce que nous avons des restrictions, il faut attendre un âge particulier. Et c'est selon les volontés de la guerrière, les deux seules en âge qui sont au courant sont Laki et Evergreen. Les prochaines sont Erza et Mirajane, toi, ça devait attendre l'année prochaine.
Lucy ne répondit pas. Elle était mécontente qu'on lui ait caché ça. Mais ça lui redonnait espoir. Elle voulait rester auprès de Natsu mais elle voulait aussi sa famille de toujours auprès d'elle. Ce serait vraiment bien si on pouvait rapprocher les deux villages, effacer cette peur des hommes.
– Comment faire ? Osa-t-elle demander.
– Comment faire quoi ? S'étonna la vieille.
– Des bébés humains !
Elle ricana. Elle n'avait donc pas compris avec les chèvres ?
– Tu mets le bâton dans ta rose.
– Vous voulez dire... dans le trou !? S'effraya-t-elle.
– Oui, c'est cela, dans le trou, acquiesça vivement la vieille, amusé. Avant, il faut que ta rose soit mouillée, fais-le te toucher et te caresser, ça viendra tout seul, mais ça, il l'a déjà fait je présume. Ensuite, tu devras attendre que la divine semence procréatrice sorte de son bâton sacré. Laisse ton corps te guider, tu comprendras, se releva-t-elle en lui tendant des herbes.
– Et... Et vous l'avez déjà fait !?
– Oui.
– Avec qui ?
– De quoi je me mêle ?! S'énerva la patriarche. Maintenant, dépêche-toi ! Les filles vont rentrer de la chasse, il va faire nuit et ton mâle t'attend.
– Attendez ! Les mâles ont demandé à ce que de femelles viennent. Vous pensez qu'on pourrait regrouper nos villages ?
– Je ne sais pas, Lucy. On peut essayer, mais il faut demander aux autres ce qu'elles en pensent.
– Natsu m'a accordé trois jours et deux nuits chez nous. Je viendrai dès qu'il ira mieux.
– Nous t'attendrons.
Elle acquiesça et récupéra les plantes avant de courir vers les bois pour le rejoindre, pressée. En chemin, elle attrapa deux poulets qui étaient tombés dans un des pièges et partit rapidement avant que les filles n'arrivent.
Soudain, au détour d'un chemin, elle tomba nez à nez avec une énorme panthère noire.
– Lily ! S'exclama-t-elle, surprise.
– Lucy ? Entendit-elle. Lucy ! C'est toi ! Lui sauta dessus Lévy.
– Lévy ! Je suis si contente de revoir !
– Oh Lucy ! Tu as réussi à t'échapper ! Je suis si contente ! J'étais si effrayée ! J'espère qu'ils ne t'ont pas fait de mal ! Sinon, je les étripe ! Hein Lily ?!
– Grrr ! Grogna la panthère en acquiesçant.
– Non, ne t'inquiète pas, tout va bien ! Je dois y aller Lévy, je suis pressée ! Natsu m'attend !
– C'est qui lui ? Fronça-t-elle les sourcils.
– Celui qui m'a kidnappé, avec les cheveux roses.
– Le mammouth... se rappela Lévy, les yeux brillants, l'air très effrayé en tremblant un peu.
Lucy ne comprenait pas pourquoi elle avait peur. Après tout, elle l'avait vu et ça ne faisait pas si peur... Même Lily grognait et frissonnait. La peur de sa maîtresse devait être contagieuse vu qu'il n'était pas présent ce jour-là...
– Qu'est-ce qu'il te veut ? Demanda-t-elle en essayant de se reprendre.
– Il est malade et il faut que je le soigne !
– QUOI ? Il te prend pour qui !? Ne fais pas ça Lucy ! Il est trop dangereux !
– S'il te plaît Lévy, il m'attend ! Ne t'inquiète pas pour moi ! Je reviendrai vite ! La salua-t-elle en lui faussant rapidement compagnie pour éviter qu'ils ne la suivent.
Lucy courut à perdre haleine. Elle devait se dépêcher, la nuit tombait...
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