Chapitre 5
LAZULI
Alors que les cris redoublaient en intensité, elle était là, immobile et impuissante face à cet atroce spectacle. Rami hurlait, se débattait comme un beau diable, implorant sa sœur de le sauver. Elle avait beau courir désespérément à sa rencontre, impossible pour elle de l'atteindre : une force inconnue la retenait en arrière. Résonnaient au fond d'elle les paroles de Ramsay : "A la guerre comme aux jeux, je gagne toujours...~". Ces mots lui faisaient l'effet de cent couteaux en plein cœur, tandis que Rami exhalait son dernier souffle de vie (NB : les fins connaisseurs auront la référence ;) ).
"Non ! Rami, non !", braillait-elle, mais personne ne l'entendait. Seule Sansa semblait bouleversée par ces événements, mais elle ne daignait bouger, semblable à une statue de glace.
Rami gisait au sol comme un vulgaire gibier, et cette tarée de Myranda riait à s'en broyer les côtes. Ramsay, lui, ne disait rien. Mais son sourire... Ce sourire reflétait le Mal en personne. Elle se sentait si petite, si infime dans ce monde d'injustice et de folie.
" Rami ! Rami !". Rien n'y faisait : il n'était plus. Elle se débattait contre l'aimant invisible qui l'empêchait de le rejoindre; et les rires de Myranda, toujours plus perçants...
Puis le décor bascula, et elle se retrouvait de nouveau prisonnière. la voix de Ramsay tournait en boucle dans sa tête : "Est-ce que tu m'aimes ?", chantait-il. Tout devenait confus, la terre se mettait à trembler.
"Rami ! Non ! Rami !"
Elle se réveilla de son cauchemar, le cœur battant à cent à l'heure et la sueur perlant sur son front. Elle murmura une dernière fois le prénom de son petit frère avant d'affronter la dure réalité. La porte du chenil et de sa geôle étaient ouvertes. La jeune fille peina à se remettre sur pieds, traversant le couloir. Les grondements des bêtes la hantaient, mais elle continuait d'avancer vers la sortie. Sansa et Schlingue l'y attendaient. Bien sûr, ce n'était qu'illusion, elle le savait, mais c'était pour elle l'unique espoir à lequel se raccrocher.
Elle se dirigea en direction du château, mais un garde la stoppa. Heureusement (ou pas ?!), le maître des lieux lui fit signe. La boule au ventre, Lazuli lui emboîta le pas.
" Dorénavant, vous logerez dans le château :).
- Oh ce... C'est trop d'honneur, Lord Ramsay, je...
- Gardez vos politesse et votre mauvais foi pour vous !, répondit-il sèchement.
- Je...
- Vous viendrez avec moi à la chasse tout à l'heure. Je vous ai spécialement fait mander des habits à la hauteur de votre... distinction. Tachez d'être prête !" Il claqua des doigts, et deux hommes accoururent, escortant la jeune targaryenne à travers la bâtisse.
Distinction... ?! Elle se sentit rougir. Néanmoins, lorsque la porte fut refermée derrière elle, elle ne manqua pas de se gifler violemment. Comment puis-je me sentir flattée des propos de cet infâme monstre ?! Je le déteste ! Il me répugne ! Je vais le...
Un plan machiavélique de vengeance fleurit dans son esprit torturé. Elle se pencha à la mince fenêtre et siffla, pour entendre l'échos du hurlement du loup. Elle sourit, jeta un rapide coup d'œil à ses nouveaux vêtements, grimaça, se re-pencha, siffla de nouveau. Le chant de la bête sauvage résonna une fois de plus à ses oreilles. La fille porta une main à son cou, se rendant compte avec stupeur qu'il était nu. Elle retourna la pièce dans l'espoir d'y trouver le bijou escompté. Enfin, elle tomba sur une petite besace contenant l'objet de sa requête. Ouf ! Elle enfila le collier -un pendentif en forme d'étoile à cinq branches dont le centre était un rubis véritable.
Quelques minutes plus tard, Lazuli sortit de la chambre, escortée par les gardes. Elle fut conduite jusqu'aux portes, où Ramsay nourrissait ses chiens de viande... d'origine humaine ?! O_o Il la dévisagea de la tête aux pieds.
" ... :)
- Euh..."
Elle détourna le regard, mais où qu'elle allait, elle sentait ses yeux saphir se river sur elle. Très mal à l'aise, elle s'obligea à ne pas y prêter attention. -ce qui fut fort difficile.
Les limiers se ruèrent à l'horizon; un cri se fit entendre.
"Ah, nos proies ! ^^", ria t-il en suivant le chemin indiqué par les molosses. Lazuli, bien qu'horrifiée à l'idée de la source de ce bruit, se hâta de le talonner.
Le sang coulait à flot de la jambe du condamné, qui hurlait de terreur. Deux bêtes se disputaient le festin. La rotule saillante, il s'accrochait à la vie, mais Ramsay dégaina son épée, ne laissant pas le temps à Lazuli de protester. Le coup fut bref; la tête du pauvre hère volta à plusieurs mètres.
La jeune targaryenne fut sur le point de vomir quand les cerbères affamés dévorèrent goulument les morceaux du cadavre. Mais ce n'était pas la vue du sang qui la dérangeait (ça, elle était habituée) : elle se demandait simplement comment quelqu'un pouvait-il faire preuve d'autant de cruauté. Quelqu'un qui forçait une personne à tuer son propre frère. Quelqu'un qui trouvait un immense plaisir à torturer de pauvres innocents. Quelqu'un qui organisait de véritables chasses à l'homme. Comment quelqu'un comme ça pouvait-il exister ?
La répulsion atteignit son apogée lorsque le psychopathe sortit un petit bout de tissu et essuya sa lame avec. Le porte-bonheur de Rami... Incapable de contenir sa rage, elle se jeta sur lui comme une bête féroce, retenue par les gardes qui prenaient part à la chasse. Ils la maîtrisèrent sans aucun mal, la maintenant au sol. Le bâtard s'accroupit auprès d'elle.
" Tssss... Ou bien tu es suicidaire... ou bien tu es extrêmement bête... :) Je me demande... laquelle de ces propositions s'applique à ton cas...", sourit-il.
Cela dit, il traça une fine ligne verticale allant du cou à l'entrejambe de la blonde. " Tu es en position de faiblesse, sache-le. " D'un geste expert, il lui caressa les hanches, descendant lentement jusqu'à sa cuisse.
" Qu-Qu'est-ce que... ?! :$
- Shhhh...., souffla t-il tandis qu'il défaisait la sangle retenant le poignard caché sous la robe de la prisonnière. Puis, froidement : "Ce soir, tu dormiras dehors :|".
La neige ne cessait de tomber et le vent soufflait à tout rompre. Pourtant, malgré ses incontrôlables tremblements, Lazuli avait l'impression de brûler sur place. De derniers mots s'articulèrent entre ses lèvres gercées : "Il... Il fait trop chaud..."
Et elle s'évanouit.
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