Manga/Animé : Naruto de Masashi Kishimoto/Studio Pierrot
Mots : 1 999
Publié : 23/07/2020
Résumé : Naruto et Hinata sont à deux doigts de connaître la vérité. C'est le début de la fin.

De l'extérieur, le bâtiment devant lequel ils s'étaient garés ressemblait à un orphelinat tout à fait normal. Un immense jardin. Une aire de jeu. Une grande maison baignant dans la lumière du soleil. Et malgré l'arrestation de l'Akatsuki, tout était encore en bon état.

Un détail qui n'échappa à Naruto et Hinata.

Toutes les planches en bois du parquet à l'entrée étaient nettoyées. Régulièrement et avec soin, nota Hinata lorsque Naruto ignora le signe « Propriété privée » et poussa la porte pour pénétrer la bâtisse avec précaution. Conscient qu'ils posaient pieds en territoire ennemi.

Du sol jusqu'au plafond, l'intérieur était en bois rouge. Le hall était immense. Des dessins d'enfants encadrés décoraient les murs. Aucun grain de poussière fut soulevé par la semelle de leurs chaussures. Et une chose était sûre, ce n'était pas les squatteurs qui prenaient soin du lieu qu'ils habitaient.

A cette pensée, Hinata sentit tous ses poils se dresser. Elle regarda par-dessus son épaule.

C'était calme. Trop calme.

Franchement. Ils étaient une des organisations les plus puissantes et ils n'avaient aucune alarme pour leur indiquer que quelqu'un était entré par effraction chez eux ?

C'était trop beau pour être vrai.

Elle se rapprocha un peu plus de Naruto, laissant ses yeux analyser les environs. Malgré la propreté des lieux, l'atmosphère n'était pas du tout plaisante. Au contraire. Toutes les portes étaient ouvertes. Bien sûr, c'était intentionnel. Et maintenant hors d'atteinte de la chaleur du soleil, l'ambiance était lugubre, froide et peu accueillante. 

Hinata savait ce qu'ils cherchaient. Ou plutôt, qui ils cherchaient. Yahiko, le chef de l'Akatsuki. La tête pensante du programme Biju qui avait été mise hors d'état de nuire. Dixit Kakashi.

Or, Menma. L'attitude des Services Secrets. Les deux hommes en voiture. Le clone de Yahito. Tout ça n'était pas une coïncidence. 

Naruto et Hinata en étaient donc venus à la conclusion que le programme avait été remis en route. Pire, n'avait peut-être jamais été vraiment arrêté. 

Voilà pourquoi il fallait avancer. S'enfoncer un peu plus dans les profondeurs de la maison puisque, évidemment, tout était caché à la vue des visiteurs.

Malheureusement, entre les clones et les membres de l'Akatsuki potentiellement évadés, ils ne savaient pas combien d'ennemis ils allaient croiser. A chaque encadrement de porte, ils s'arrêtaient, écoutaient et jetaient un coup d'œil dans les recoins sombres. Naruto était si tendu qu'Hinata avait peur que ses muscles le lâchent au moment où il en aura le plus besoin. 

Silencieusement, ils passaient le salon, la laverie et la cuisine. Toutes les pièces étaient dans un état impeccable. Comme si l'habitation n'avait jamais été fermée par les Services Secrets. 

Ils pouvaient presque entendre les rires des enfants résonner dans le silence inconfortable. 

Enfin, ils arrivèrent à la salle à manger. Une autre grande pièce avec des dizaine de tables longues, toutes entourées de chaises pour enfants et recouvertes de nappes sans aucune trace de moisissure. 

Près de la cheminée, d'immenses fenêtres donnaient vue sur le jardin de derrière. Il y avait là au moins plusieurs hectares de pelouse verte et grasse, communicant envie de courir jusqu'à l'épuisement. Les arbres ombrageaient les chaises longues inutilisées. Seuls quelques plantes avaient pourri. Le reste avait proliféré, laissant la nature reprendre ses droits. 

C'était le cadre parfait pour se relaxer, s'amuser, se sentir libre.

Mais, Hinata savait que c'était une façade. Et, les yeux nuageux de Naruto le lui montraient. 

La façon dont ils allaient et venaient avec méfiance sur chaque objet, pourtant tous anodins, lui fit comprendre qu'il ne revivait pas de bons souvenirs. Il était de retour dans sa prison. Il tentait de cacher ses émotions sous son masque d'assassin insensible mais elle le connaissait trop bien. 

S'éloignant de la vue, elle le rejoignit pour glisser sa main dans la sienne. Cette fois-ci, ce n'était pas pour son confort. C'était pour le soutenir. Comme elle avait promis.

Ses doigts se firent de suite moins rigides et il lui offrit un petit sourire avant de montrer les étages d'un signe de tête. 

Leur destination final se trouvait là-haut.

L'escalier était aussi impressionnant que le reste de la maison. Les marches étaient recouvertes d'un épais tapis rouge. Toute la rambarde était sculptée et à chaque palier, une oeuvre d'art était accrochée. Hinata reconnut le travail de Hiroshige, Degas ou encore Dali et dut admettre que ces criminels avaient du goût en matière artistique. 

Quand Naruto tourna à gauche pour vérifier le premier étage, elle découvrit une chambre pour enfants remplie de berceaux et de lits à une ou deux places accompagnés de magnifiques armatures en fer poncé. Leurs draps étaient parfaitement bien tirés comme s'ils avaient été fait ce matin. 

La deuxième pièce de l'étage était la salle de bain et toilettes. Un côté pour les garçons et l'autre pour les filles.

Adjacente aux escaliers, un autre chambre servait de salle de jeux pour les plus petits qui ne devaient pas pouvoir sortir.

Au dernier étage, une chambre d'adulte était aménagée. Sur le lit king-size, les draps couleur lavande étaient en soie. Hinata en était sûre, l'ensemble entier avait dû coûter cher. Il y avait un fauteuil à bascule trônant près de la fenêtre au-dessus de la cheminée et un tapis épais, valant sûrement une petit fortune.

Lorsqu'Hinata ressortit la tête de la pièce, elle vit Naruto tourner en rond au bout du couloir. Sa main glissait contre le mur, le long des barreaux de la balustrade, sur le cadre de la fenêtre et même au-dessus de l'armoire. 

Il cherchait le bouton qui permettait l'accès au grenier. Là où avaient lieu les expériences, les tests, les séances de tortures et bien d'autres choses inhumaines qui l'empêchaient de dormir la nuit.

Ils pouvaient presque entendre les cris d'enfant résonner dans le silence de la maison.

Elle frissonna alors, posant une main sur son ventre. C'est à ce moment-là que celle de Naruto rejoignit la sienne. Elle leva le regard vers lui et fronça les sourcils lorsque son doigt se posa sur ses lèvres. 

Instantanément, sa gorge s'assécha. 

Ils levèrent tous les deux la tête.

Sauf que le danger venait de derrière.

La vitre de la fenêtre explosa, envoyant des débris dans leur direction. Ils durent se séparer. Hinata recula, prise par surprise, et Naruto tourna sur ses talons pour se retrouver contre le mur, laissant place à l'ennemi. 

A peine fut-elle remise de ses émotions qu'Hinata vit face à elle une nouvelle crinière de feu, des piercings étirés par un sourire carnassier et une mitraillette.

Pas de doute, c'était un nouveau clone de Yahiko. 

Pourtant...

Il n'avait rien à voir avec celui qui les avait suivi dans le parking souterrain.

Étrangement, elle pensa à Menma. Un clone à première vue mais, lorsqu'elle analysait ses traits avec attention, elle pouvait voir qu'il ne partageait rien avec sa forme originelle.

Pourquoi ?

Ses pensées s'envolèrent lorsque le canon du l'arme se pointa sur elle.

A nouveau, tout se passa vite. 

Le clone, encore accroché à son câble, n'était pas bien stable sur ses pieds. Naruto en profita pour l'attraper par les bras et le tirer en arrière, dirigeant ainsi l'arme vers le plafond. Hinata plaqua les mains contre ses oreilles dès que les premières balles furent tirées vers le haut.

Les deux hommes se débattirent au sol mais Naruto gardait le canon de l'arme braqué vers le haut. Loin d'elle. Très vite, les munitions furent épuisées et ayant le dessus, il envoya son coude dans le nez du roux. Sonné, il lâcha la mitraillette vide qui atterrit aux pieds d'Hinata.

Lorsqu'elle releva les yeux, ils étaient à nouveau debout, Naruto entre elle et le clone. Leurs respirations étaient abominablement contrôlées.

Sa main bougea pour attraper son revolver et en finir avec son adversaire. Malheureusement, le deuxième homme fut plus rapide et se jeta sur lui avec force. Il encaissa la percussion pour mieux tordre son bras mais se retrouva quand même plaqué contre le garde-corps. Hinata pressa ses doigts sur sa bouche pour retenir un cri de peur.

Heureusement, seul le revolver dégringola des deux étages pour exploser au sol. 

Coincé contre le corps du roux, Naruto se prit le coup de poing qui lui était destiné avant de riposter pour le repousser vers la fenêtre maintenant ouverte.

C'est à ce moment-là que la porte de l'armoire s'ouvrit d'un grincement épouvantable. 

Hinata sentit son cœur s'arrêter de battre. 

Un deuxième clone apparut dans son champ de vision. 

Pas pendant très longtemps puisque le pied de Naruto frappa dans la porte qui se referma sur le visage du nouveau roux. Le craquement des os fit écho mais le coup ne fut pas assez fort pour assommer l'ennemi. Il se retourna alors pour recommencer mais le premier clone enroula ses bras autour de son cou, comme un serpent le ferait avec sa proie. 

Le voyant gigoter pour tenter de se libérer, Hinata ne réfléchit pas. Elle prit la mitraillette et s'apprêta à frapper la tête du roux de toutes ses forces avec la crosse quand celui de l'armoire refit son apparition. 

Il fut près d'elle si rapidement qu'elle perdit ses moyens.

-Ne la touche pas ! tonna la voix de Naruto en même temps que celle d'un autre.

Tel un robot, le clone s'arrêta tout de suite de bouger et le silence retomba dans la maison. 

Jusqu'à ce que des semelles écrasent le verre au sol.

Puisque ça venait de derrière, Hinata se retourna et envoya la crosse de son arme dans la direction de la troisième personne. Son geste fut paré avec aisance et elle croisa deux pupilles dénudées d'humanité.

Elle remarqua aussi un nouvel escalier en bois et dépliable qui menait directement au grenier. C'était celui que Naruto cherchait plutôt.

Leur plan avait donc fonctionné...

-Vous allez vous faire mal avec cette arme, commenta-t-il en lançant la mitraillette au loin.

C'était donc lui, réalisa-t-elle. 

A nouveau, elle nota que Yahiko était très différent de ses clones et son absence de mimiques humaines lui rappelait Menma. 

Mais, pourquoi repensait-elle toujours à lui alors qu'il n'était même pas un clone appartenant à l'Akatsuki ? 

Il y avait-il un lien entre eux ?

Naruto et Menma et Yahiko et ses clones.

Elle avait toutes les pièces de cette histoire en mains. Elle avait réussi à les assembler mais elle n'arrivait pas à voir l'ensemble du puzzle.

Quelque chose n'allait pas.

Mais quoi ?

Réfléchis, Hinata. Réfléchis !

-Je te jure que si jamais tu la touches...

-Calme-toi, Kyubi. Nous ne tuerons pas ta belle...

D'un geste sec, le chef agrippa la mâchoire d'Hinata pour mieux examiner son visage. Ce contact ne lui apporta rien d'autre qu'un froid glacial, figeant son sang et gelant ses os.

-...Tant que tu obéis.

Son regard la quitta pour croiser celui de Naruto. Il fit un signe de tête à son clone et Hinata entendit un tintement de menottes résonner derrière elle. Elle ne pouvait pas voir son mari mais, elle imaginait très bien l'état dans lequel il était actuellement. 

A cet avertissement, il devait se retenir d'arracher les bras qui le tenaient en place pour le menotter.

-Avez-vous apprécié le tour de la maison ? Nous avons tout aménagé pour votre venue tant attendue.

Sa voix, peu importe ce qu'il disait, était toujours neutre. Ça la mettait mal à l'aise. Elle repoussa sa main lui rappelant la sensation de la neige sur sa peau.

-Vous saviez qu'on venait ? réussit-elle à demander sans trembler.

-En effet.

Leurs regards se croisèrent à nouveau.

Il était si différent de l'homme que Naruto lui avait décrit lors de ses récits. Trop stoïque. Pas assez enthousiaste. Pour un scientifique, il ne semblait pas heureux de retrouver son expérience, son chef-d'oeuvre, après tant d'années.

-Et nous insistons pour que vous restez parmi nous.

-Laisse-la partir ! C'est moi que tu veux !

Surprise et mécontente, elle se tourna vers Naruto. Ils étaient une équipe. Hors de question qu'ils se séparent.

Toutefois, le refus de Yahiko arrêta ses pensées et la fit pâlir.

-Ce n'est pas toi que nous voulons, Kyubi. C'est votre enfant.

Plus qu'une partie et un épilogue !