Chapitre six
C'était improbable. C'était impensable. C'était impossible. Pourtant. C'était bien son odeur de chaine et de sang qui s'évaporait dans l'allée. Elle pris tellement le dessus sur la banalité humain que je dus me réfréner. Me réfréner pour ne pas courir. Pour ne pas me transformer. Pour ne pas le retrouver.
Je n'avais aucune idée de ce qu'il faisait ici. Je n'avais pas reçu de signe. Je n'avais pas eu de réponse. Juste un silence étouffant.
Son odeur. Au milieu de la marée d'étudiants. Était comme une respiration en pleine montagne. Fraîche. Agréable. Essentiel. Si bien que je lis plusieurs minutes à me mettre en marche. Suivre ce délice. Laisser mes pas m'emmener jusqu'à lui.
Je marchais longtemps. Dans tout le complexe. Passant du département de design à celui de musique. Pour retourner à l'art dramatique. Il s'était apparemment balader. Cherchait-il quelque chose. Quelqu'un. Ou était-il un nouvel étudiant. Avait-il reçus mes appels. Mes messages. Ou était-il là juste par hasard.
J'écartais toutes mes pensées négatives lorsque je le découvris. Adossé à un mur. Un téléphone à la main. Mais les yeux scrutant le moindre mouvement. Il n'était pas transformé mais je savais qu'il avait les oreilles au agué. Et la truffe levé. Si bien que sa tête se tourna quelques secondes après. Ses yeux planté dans les miens. A L'autre bout du couloir.
Je marmonnais une phrase. Qu'il puisse entendre. Qu'il sache où me rejoindre. Mais ne m'attarda pas plus. Je n'avais plus rien à faire de la meute. Cependant, qu'ils puissent oui faire quelque chose à son retour me résonna. Je devais être patient.
C'est donc à la fin de la journée que je le retrouvais. Je ne les avais pas prévenue. Chan l'aurait fait. Donc tout naturellement, je m'aventurais dans les studios de Twice. Suivant son odeur. Aussi douce que le matin. Mais plus frustrante encore.
Je le vis à nouveau. Admirant les instruments. Les sens aussi aiguisé que quelques heures auparavant. Après avoir refermer la porte, il m'enlaça avec précipitation.
« Tu m'as manqué petit ours. »
Je m'accolais à son torse. Ne voulant jamais le lâcher.
« Tu en as mis du temps kangourou. »
Nos yeux se rencontrèrent une nouvelle fois. Le sourire aux lèvres. Je redécouvrais son visage. Caressais ses cheveux. Embrassais ses fossettes. Avec peut-être un peu trop d'enthousiasme. Avec peut-être un peu trop d'entrain. Si bien qu'il compris rapidement. Rehaussa son menton. Effleura mes lèvres pour la première fois.
C'était magnifique. Et effrayant. C'était doux. Et dur. C'était beau. Et affreux.
Toutes les images se mélangeaient. La tendresse. La violence. Les caresses. Les coups. Lui. Nous. Moi.
« Chan. »
J'avais laissé ma tête tomber sur son épaule. Mes dents plantés sur mes membres enflammés.
« Fait chier. Je suis désolé. »
Sa respiration se fit plus forte. Son coeur battait plus vite. J'entendis presque un reniflement.
« Non. Pas pour ça. Juste. Je suis incapable de me différencier de lui. »
Et je lui racontais tout. Le premier appel. La douleur. Le quotidien. Le secret. L'envie. Le départ. La solitude. Mes cauchemars. Mes pensées. Les images qui se mélangeaient.
Et il me rassura. Dit des mots que je n'espérais pas entendre. Chaque phrase pesait. Ce que j'étais pour lui. Au bonheur que je lui apportais. Sans oublier de me charier. De me faire rire. Tout en me câlinant. Me caressant. M'embrassant. Il était hesitant. Ne voulais pas me brusquer. Il était mignon.
Puis me fit changer de sujet.
Me raconta mon départ. Les pleurs de Félix. La bonne humeur de Seungmin. Ses propres questionnements. L'annonce. Le Meneur et son air désolé. Un viol. Dans la meute d'à côté. J'étais l'agresseur. Les protestations des huit. L'incompréhension. Le doute. La haine du village. Mon silence. Une preuve. Mais pas pour eux. Pas pour lui. Pas pour celui qui m'avait vu couvert de blessure. Exténué. Douloureux.
Il me fit part de ses émotions. De sa colère face à cette meute. De la tristesse de ne jamais de retrouver. De la compassion pour les autres qu'il fallait soutenir. Du manque du à mon absence. Il m'offrir tout cela. Ce panel de sentiments. De couleurs. De Allant du feu au ciel orageux. En passant par les abysses et les violettes. Les sensations qui l'avaient envahi quelques mois plus tôt serrèrent mon cœur.
Avant même d'avoir entendu la fin de l'histoire, je le pris dans mes bras. Encore. Je retenais mes larmes. Encore. Mais cette fois je me laissais allé. Osais passer une main dans son coup. À la base de ses cheveux bouclés. Osais respirer son odeur. Celle ci qui m'avait empêché de penser toute la journée. Osais prendre son corps sur moi. Nous allongeant dans l'étreinte.
« Nous t'avons chercher. Rapidement. Nous faisions des rondes dans la forêt. Parcourions chaque recoins de notre territoire. Nous avons suivie ta trace. Jusqu'à la gare. Jusqu'à ce que l'odeur du Meneur prenne le dessus sur la tienne. Jusqu'à qu'il t'ait effacé. Même plusieurs semaines après, nous étions toujours a l'affût. D'une nouvelle. D'un signe. De quelques choses nous prouvant que tu étais en vie. Puis elles sont arrivées. Revenant après de nombreuses années. Tenant tête au Meneur. À leur départ, elles m'ont murmurer une phrase. Trois mots. Une pointe d'espoir. »
« Il y arrivera. »
Et la suite je la connaissais. Il était parti étudier. Visitant la ville. Demandant des informations aux bonnes personnes. Me trouvant.
D'un coup je me sentis bien. Son visage contre mon pectoral. Ses doigts caressant mes côtés au travers de mon t-shirt. Ses jambes mélangés aux miennes.
« Combien de temps ils te laisseront te promener dans une ville où tu pourrais découvrir la vérité.
– Assez pour tout faire. »
Un sourire carnassier fleuri contre moi. Un soupire amusé effleura ses cheveux. Pourtant, l'angoisse me tordait le ventre. J'étais heureux qu'il soit là. Mais j'avais peur de lui faire mal. Comme la fois dans la tanière. Comme les fois dans mes rêves. Alors je le serrais un peu plus.
Mais rapidement, il se redressa. Ses mains de pars et d'autre de mes flancs. Son débardeur dévoilant ses bras tendus par l'effort.
« Arrêt de paniquer. Tu n'es pas lui. Et. J'en suis sûr. En aucun cas tu me fera mal. En plus de cinq ans de vie commune, jamais tu n'as attaqué personne. Alors pourquoi maintenant. Parce que tu es loin de tout. Parce que ce connard t'as fait des choses. Non. Tu es bon. Tu es incroyable. Et je suis sûr que même l'isolement et un enculer ne peuvent pas te retirer ces magnifiques qualités. »
Il s'avança. Goûtant aux cristaux salés sur mes lèvres.
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