Chapitre quatre
Il ne sait rien.
Il ne peut pas le savoir.
Qui lui aurait dit.
Pourquoi on le lui aurait dit.
Il ne sait pas. Ses coups sont trop violents parce qu'il a passé une mauvaise journée. Ses mains sont trop insistantes parce qu'il manque de tendresse. Ses mouvements sont trop profond parce qu'il n'arrive pas a gérer sa force. Il ne sait pas.
Il ne me laissait aucun répit. Si ce n'était pas son membre. C'était tout autre chose. En même temps, il enserrait mes bras. Me tirant en arrière. Je pouvais presque sentir mes épaules se déboiter. Mes genoux me faisaient mal. Ils frottaient le sol depuis déjà trop longtemps. Je n'en pouvais plus. Tous les membres de mon corps étaient tendu. Ma mâchoire serrée. Pour ne pas crier. Mes abdominaux contractractés. Pour encaisser les coups. Mes cuisses douloureuses. Pour tenir cette position encore quelques minutes.
Il ne sait rien.
Jamais il ne lui aurait dit.
Jamais il ne lui aurait demandé.
Il ne sait pas. Il ne sait pas que je leur ai finalement proposé. A demi mot. Dans une blague. Dans un rire. Il ne sais pas qu'ils n'étaient pas contre. Même sans savoir pourquoi cette proposition. Que Chan m'avait regarder dans les yeux. Un sourire au lèvres. Il ne sait pas que Chan voulait m'aider à tout organiser. Qu'il avait énoncé cette idée avant moi. Qu'il voulait qu'on parte ensemble.
Il ne sait pas.
Pourtant. Malgré les excuses que je peux lui trouver. Malgré les problèmes que je peux lui attribuer. Je sais qu'il sait. Je sais qu'il me punit. Je sais qu'il y aura beaucoup plus que ce foutre en moi.
La nuit me parut interminable. Lorsqu'il me dit sortir, je m'écrasais à quelques mètres. Bien trop exténué pour finir le trajet. Je ne voulais pas rentrer. Je savais que Chan m'attendais. Je ne pouvais pas me montrer comme cela. Il comprendrait que j'avais menti. Il comprendrait tout. Alors. Couvert de griffures et de bleus. Je m'avançais dans la forêt. M'arrêtant pour reprendre mon souffle. Avant de m'allonger contre un arbre. La lune finit sa course. Sa lumière perçant entre les feuilles.
Les jours passaient. Et si mes douleurs disparaissaient. Les images ainsi que les sensations restaient. Les traces qu'il m'avait laissé n'étaient plus que des souvenirs écoeurant. Il ne m'avait plus touché depuis cette nuit. Cependant, quelque chose se passait. Il ne sortait plus. Certains assistants lui tenaient compagnie. Certains anciens l'épaulaient. Et puis il me convoqua.
Pas le soir. Comme les autres fois. Pas dissimulé. Comme les autres fois. Pas par message. Comme les autres fois. Il se rendirent directement à la tanière. Encadré par deux loups. Il me trouva allongé sur Chan. En train de jouer aux cartes avec un mauvais perdant et un chanceux. Ses pupilles noirs et sa mâchoire serrée me fient comprendre qu'il n'appréciait pas mon contact avec le loup blanc. D'un ton sans appel, il me fit venir. Se prosterner devant lui à une distance déraisonnablement proche. Et m'entraîna jusqu'à cette maison que je connaissais trop bien.
« Woojin. »
Mon nom sonnait bizarre sous sa langue. Comme s'il ne voulait le prononcé. Comme s'il redoutait ce qui allait arriver.
« Je ne voulais pas en arriver là. Je ne voulais pas faire cela. Mais tu m'en a obligé vois-tu. Tu aurais pu rester à mes côtés. Te faire petit. Ne déranger personne alors que Chan prennait ma place. Je t'aurais épargné. Parce que je t'aime bien. Parce que tu es un bon garçon. Fort. Que la meute à besoin de toi. Mais tu as trahi ma confiance. Et je ne peux laisser passer cela. »
Je me retenais d'esquisser le moindre mouvement. Je restais neutre. Alors que ma gorge se serrait. Alors que mes yeux devenait humide. Ma respiration se fit plus forte. Colère. De tous ces mensonges. Humiliation. De toutes ces nuits qui repassaient en boucle Appréhension. De ce qu'il va encore me faire. Tristesse. De la suite.
« Tu vas partir Woojin. Loin. Plus jamais tu lui parlera. Plus jamais tu les verras. Tu vas juste disparaître. »
Je hochais la tête. Incapable de faire autre chose.
Quelques minutes après, j'étais déjà dans la forêt. Un sac dans la gueule. Avec seulement de quoi s'habiller. Et une adresse où sera livré mes affaires. Je courus. Parce que je n'avais pas d'autre chose à faire. Parce que dans tous les cas, ils n'allaient pas me rattrapper. Parce qu'ils ne savaient pas que je partais.
Je trouvais la ville. Où je pris un train pour aller plus loin. Et ce jusqu'à Séoul. La capitale. La ville-monde. L'endroit où chaque individu est un anonyme. Où chaque anonyme est perdu dans la foule. Un endroit parfait pour disparaître si rien ne nous retient. Si on ne laisse pas de trace.
Pendant le voyage, j'avais réfléchie à ce que j'allais devenir. Un loup sans sa meute était faible. Un loup sans sa meute était mort. Un loup sans sa meute était englouti par l'humanité. Incapable d'utiliser sa deuxième part. Ou incapable de réfréner ses besoins. Il se tuait. Où il tuait. Je refusait de devenir l'un et l'autre. Je décidais de me battre.
Sur la serviette donner avec mon repas, je notais tout. Les adresses où je pouvais me réfugier. Les emplois que j'étais capable d'accumuler. Les choses dont j'aurais besoin sur place. Mais aussi les habitudes à prendre. À oublier. Pour s'adapter. Les expressions. Les gestes que je devais réfréner. Et enfin, les universités où je pouvais m'inscrire. Les cours que je voulais suivre. Les activités auxquelles je voulais participer. À la fin, j'écris trois phrases.
« Ne pas oublier d'observer. »
Pour pouvoir mieux m'intégrer. Pour ne pas être seul. Pour ne pas succomber.
« Ne pas oublier de planifier. »
Parce que je ne pouvais pas rester indéfiniment là. Parce qu'ils en auraient besoin. Parce que ça me fera continuer. »
« Ne pas oublier de rester à l'affût. »
Pour espérer. Pour être sûr. Pour pouvoir le retrouver.
Alors oui. Dans ce train qui m'emmenait loin de ceux que j'aimais. Oui. J'arrivais à rêver encore.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro