Chapitre deux
Mon grognement fit fuire l'oiseau que je chassais. Ce devait être le cinquième que je ratais. Je jurais et m'ébrouais de colère. Mais cette simple action raviva la douleur. À présent, j'avais fais peur à tous les animaux des environs. Un souffle de souffrance et de rage s'éleva. J'extériorisais. Espérant que cela passe. Espérant que je puisse revenir au village.
Coucher dans la forêt, je me focalisais sur mes sens. Le grattement du lapin dans son terrier. Le bruissement des feuilles. Le chant des cigales. Le parfum des fraises des bois. L'effluve des loups de la meute. Le gibier que je chassais. Le cerf du repas. Ma bouche desséché. La viande que j'ai raté. Et enfin la fraîcheur de l'hiver. La douceur du vent. Cette douleur qui persistait.
Je voulais courir. Ne faire qu'un avec ma nature. Je voulais bouger. Être libre comme un loup. Mais j'étais enchaîner au sol. Alors. Au lieu de courir. Au lieu de m'imprégner de mon unover. Je discutais avec lui. Je monologais avec lui. Une tirade simple. Sur ce que la forêt m'avait apporté. Sur ce qu'elle était. Sur ce qu elle serait. Je parlais aux arbres. Aux animaux. À la terre. Je parlais a ce qui pouvait m'écouter. À ce qui pouvait m'entendre. Parce que j'avais besoin de le dire. Besoin de le demander. Besoin d'aide.
Mais ce n'était qu'au bois que je pouvais avouer tout cela. Parce qu'il l'apprendrait. Parce qu'il le saurait. Parce qu'il me le ferait savoir. J'epargnais donc les huit. Certains parce qu'ils étaient trop jeunes. D'autres parce qu'ils étaient trop impulsifs. Chan parce qu'il était trop sage.
Je le sentis plus que je ne le vis arriver. Il apportait avec lui le sang. L'excitation. Et ma faiblesse. Bien trop évidente. Ses pas sautillants le rapprochait de mon corps souffrant. Mais je ne pouvais le laisser me voir comme cela. Je ne voulais qu'il s'inquiète. Qu'il pose des questions. Qu'il me protège. Alors je me relevais. Avec appréhension. Avec difficuleté. Tous mes muscles tiraient. Tous mes nerds hurlaient. Je serrais les dents. Chancelante. Cependant, j'étais sur pied avant que son museau n'apparaisse.
Son pelage vermeil différenciait de son attitude joyeuse. La mort et la joie. Dans un seul corps.
Pourtant, d'un mouvement de queue, il me fit comprendre qu'il n'était pas dupe. Il ne demanderait rien. Il ne dirait rien. Mais il savait que quelque chose allait pas. Par mon manque de prise. Ma posture. Ou mon odeur. Mais j'étais borné. M'avançais vers lui l'air de rien. Lui lécha quelques goutes de sang au coin de sa bouche. Et parti. Ma propre queue lui chatouillant le flanc.
Je rentrais au village en clauditant. Les dents serrées. Avec une irrésistible envie de boire et de manger. Mais nous n'étions plus des enfants. Et si nous ne ramenions pas de proie. Nous ne mangions pas.
Alors je m'habillais. M'installais près de la cheminée. Dans le salon que nous partagions tous. Mon regard se perdais dans les flammes. Mon corps essayait de trouver une position confortable sur le canapé. Mon esprit réjouait les scènes. Encore et encore. Cherchait des excuses. Parce que cela se reproduirait.
Puis ils arrivèrent. En discutant joyeusement. S'installèrent à mes côtés. Si Jeongin m'apporta une assiette. Chan s'allongea sur moi pour réclamer de la nourriture. Un rire parcouru l'assistance que j'essayais de m'en défaire. Il se retrouva finalement sur mon ventre. Boudant. Mon plat posé sur sa tête. Une gêne me traversait à chaque mouvement. Pourtant j'étais bien. Sa chaleur m'envahissait. Me réconfortait. La présence des sept autres était agréable. Apaisante. Et. Sans que je ne m'en rend compte. Je m'endormis. Ma main dans ses cheveux.
Mon sommeil fut doux. Réparateur. Mon réveil fut lourd. Pesant.
Je peinais à respirer. Je penais de trop grandes bouffés d'un air chaud. Un poid m'appuyait sur la cage thoracique. Des larmes se frayaient un chemin jusqu'à mes yeux clos. Des hoquets irrépressibles passaient la barrière de mes lèvres. Une chaleur insupportable m'étouffait.
J'essayais de griffer. De pousser. Mais mes membres étaient inertes. J'essayais de morde. De hurler. Mais le souffle me manquait. J'essayais de me lever. De résister a cette masse. Mais mon corps d'humain n'y pouvait rien. Alors. Dans un acte désespéré. Je me transformais inconsciemment. Me réveillais. Envoyais bouler ce poid qui m'étouffait. La chose clair frappa de mur de pierre avec force. Un grognement lui échappa. Juste de quoi reconnaître la voix. Juste de quoi m'empêcher de me frapper à nouveau. Juste de quoi me faire reprendre les esprits.
Je voulu accourir aux côtés de Chan. Mais son poid pesait encore sur ma poitrine. J'aspirais l'air à grandes goullées. Alors que lui. À l'autre bout de la pièce. Peinait à se relever. Il se précipita néanmoins vers moi. Les yeux embrumés. Les jambes, à présent nues, hésitantes. Sans une once de pudeur.
Il s'excusa. Un parfum de culpabilité dans envahi l'espace. Venant de lui comme de moi. Mes griffes avaient laissé une trace rouge sur son torse. Je grimaçais. Tant pour la douleur que je ressentais que pour la douleur que je lui avais infliger. Et repris forme humaine. M'excusant à mon tour. Ne pouvant le regarder dans les yeux. N'ayant pas l'habitude de ma propre force. Ma main chercha à tâton une couverture. Bien moins à l'aise que lui.
« Après ce que tu m'as envoyé, tu pourrais au moins me laisser quelque chose à voir. »
Sa voix résonna. Simple. Joyeuse. Faisant oublié ces interminables minutes. Et cette griffure sur sa peau parfaite.
Je riotais. Bien trop conscient de mes propres imperfections.
« Tu aurais pus utiliser une autre technique pour me déshabiller. »
Je le suivais dans son jeu. Heureux de penser à autre chose. Mais la couverture sur mes membres était de pierre. Et les bleues qu'elle cachait de plomb. Il ne suffisait que d'un mouvement de notre part pour montrer les fleurs sur ma peau. Cependant, il n'en fit rien. Se releva seulement. Me laissant apprécier la beauté de son corps. Des doigts passaient dans mes cheveux alors qu'il disparaissait derrière moi.
« Je te ramene de quoi te couvrir. »
Et il m'abandonna. Me livrant à de nombreuses réflexions.
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