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5. Ayden

Dans le bus, je passe mon temps à scruter le monde extérieur. C'est le premier trajet sans Brittany depuis des lustres. Comme un con, je me suis assis là où elle se mettait toujours. Contre la vitre. Devant moi, Zack est posté à sa place habituelle, mais pour une fois, il ne nous régale pas de ses conneries.

Il ne faut pas que je pense. Il ne faut pas que je me rappelle du sang qui dégoulinait de ses poignets, il ne faut pas que je pense à la bouche de Noah sur celle de ma mère. Il faut que je pense à Mel, à ce putain de mariage et cette tournée qui se termine. Elle m'a demandé si je pouvais aller à Londres. Est-ce que je peux aller à Londres ? J'ai jamais envisagé un truc de ce genre. Je vois pas ce que j'irai y faire. Il n'y a que des mauvais souvenirs là-bas. Mon père, et cette foutue rupture avec elle. Et puis j'ai toute ma vie ici.

D'un autre côté, j'ai jamais rien fait pour lui montrer qu'elle comptait plus que moi. Au point où j'en suis, est-ce que je devrais pas l'envisager ? J'en sais rien. Je sais même pas ce qui va se passer après la tournée. Mais pour la première fois de ma putain d'existence, j'ai envie de me poser. De l'emmener faire un tour dans un endroit où elle et moi n'avons pas transporté nos déchirements. En dehors du monde. En dehors du temps. En dehors de tout. Après toutes les merdes qu'on a traversées, je crois qu'on mérite bien ça. Une plage, un feu, un ciel d'encre. Nous. Juste nous, pour une putain de fois.

Quelques kilomètres avant San Diego, Chuck se lève de son siège pour me rejoindre.

— Je peux ? me demande-t-il en désignant le siège vide à côté de moi.

Je retire mes écouteurs. Ce mec me fait chier. Tout le monde me fait chier.

— T'as pas besoin de mon autorisation.

— Je voulais juste savoir si tu allais bien, rétorque mon demi-frère en s'installant.

— À ton avis ?

— C'était juste une entrée en matière... Ayden, je ne suis pas ton ennemi.

Le pire, c'est que je le sais. Depuis le départ, Chuck supporte mes caprices, mes humeurs, ma rage, et il ne dit jamais rien. Il est là, comme un punching-ball assigné à prendre mes coups, et il continue. Il y trouve sûrement un intérêt, mais c'est pas la seule raison. Il fait gaffe à moi. Comme un frère le ferait. Et même si cette pensée me ramène encore à ma famille de dégénérés, j'en éprouve pour la première fois une certaine forme de reconnaissance. 

— Je le sais.

— Il faudrait qu'on discute.

— De quoi ?

— De toi. De là où tu en es. De ce que tu veux. De ce que tu es prêt à faire. Cette tournée va se terminer, et j'ai besoin de savoir si tu veux continuer.

— Au moins, ça a le mérite d'être clair. Brittany vient de crever, Chuck. Au cas où t'aurais pas remarqué, c'est pas vraiment le moment.

— C'est bien pour ça que je t'en parle. Pour que tu aies le temps d'y réfléchir.

— Du temps ? Combien de temps ?

— Après le mariage, il faudra qu'on discute sérieusement de tout ça.

— Si tu veux.

— C'est tout ?

— Qu'est-ce que tu veux de plus ? Un câlin ?

Chuck se mord les lèvres et rétorque avec amertume :

— Merci, je m'en passerai. Tu te sens de monter sur scène ?

— J'en sais rien. Je suppose. Est-ce que j'ai le choix ?

La question se pose même pas, en fait. Il faut que je le fasse. Il faut que je touche un micro et vite. Dans le cas contraire, après ce qui s'est passé, il se pourrait que je ne puisse plus jamais en approcher un de toute ma vie. 

— Non. Mais si je peux faire un truc...

— Ouais. Dégage Noah.

— Ayden...

— Quoi ?

— C'est ton guitariste. Il est sous contrat jusqu'à la fin de la tournée.

— C'est toi le patron, non ? Tu fais ce que tu veux.

— Tu as confiance en lui. Je ne changerai rien à cette équipe. 

— J'avais, Chuck. J'avais.

— Il m'a parlé de tout ça. Je pense que tu devrais lui laisser une chance.

— Une chance de quoi ? De me la faire à l'envers une fois de plus ?

— Ça n'arrivera pas. Tu n'as pas d'autre mère, je crois ?

J'hallucine. 

— Fais gaffe. Tu dépasses les limites. 

— On en reparlera.

— Pas la peine. 

— On en reparlera quand même.

C'est ce qu'on verra. Noah ne m'a pas adressé la parole depuis qu'il est venu nous chercher dans cette chambre d'hôtel, et heureusement. J'ai pas envie d'une énième conversation au sujet de ma mère. En ce qui me concerne, il n'existe plus.

À San Francisco, je laisse le reste du staff prendre possession des lieux. D'habitude, je vais toujours faire un tour avec l'équipe sur le lieu du concert, mais pas cette fois. Cette fois, je m'enferme dans ma chambre. Je descends même pas pour dîner. J'écris trois lignes sans intérêt, je me raccroche à des messages de Mel, je tourne en rond. Entre le manque d'elle et les images de Brittany qui me tournent dans la tête, j'ai l'impression que je deviens fou.

À la fenêtre, j'enchaîne deux ou trois clopes les unes après les autres. Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que la fumée qui brûle mes poumons me fait du bien. Au-dessus de moi, le crépuscule me nargue. Est-ce qu'elle est là-haut maintenant ? Est-ce qu'elle va bien ? J'aimerais me raccrocher à ce genre de conneries pour aller mieux, mais j'y ai jamais cru une putain de seconde. Je balance ma cigarette d'un geste brusque quand des coups retentissent sur la porte de ma chambre. Si c'est Noah, je...

— Ça va, mec ?

Zack a passé la tête par l'embrasure et m'observe d'un air inquiet. Qu'est-ce qu'ils ont tous à me traiter comme un convalescent ?

— Ouais, ça va. Pourquoi ?

— Chuck m'envoie.

— Chuck me fait chier.

— Ouais. Mais je suis pas venu les mains vides.

Sans attendre mon approbation, il referme la porte derrière lui, un pack de bières à la main.

Putain, merci.

— Cool. Fais comme chez toi.

— Tu veux faire quoi ?

— Rien.

— On mate un film ?

— Si tu veux. Où est Aiko ?

— Dans sa chambre. Un problème à régler avec sa mère, je crois.

— Appelle-la.

— Noah aussi ?

— Putain non.

— Je disais ça comme ça, mec. T'enflamme pas.

J'attrape le pack de bières et décapsule l'une d'entre elles avec satisfaction pendant que Zack appelle Aiko. Une soirée de ce genre nous fera peut-être du bien à tous.

Deux canettes plus tard, j'allume mon ordinateur et enclenche Fight Club. Ce film fait partie de ceux que je pourrais regarder en boucle jusqu'à la fin de ma vie, et c'est exactement ce dont j'ai besoin maintenant. Assez de cynisme pour oublier le mien.

« C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire tout ce qu'on veut. »

Je crois que c'est pour ça que ce film me colle toujours autant de frissons. Jusqu'à Mel, c'est ce que je ressentais profondément. Que j'avais rien à gagner. Rien à perdre. Maintenant, c'est différent. Je veux pas la décevoir. J'ai envie de m'enterrer vivant, mais je peux pas. Elle mérite pas que je me laisse sombrer ; elle est revenue d'entre les morts pour moi. Je peux pas écouter mes démons. Pas cette fois.

Contre toute attente, je passe une bonne soirée. Le calme d'Aiko et la présence habituelle de Zack font un peu passer la pilule. Personne n'est bien, mais notre petite réunion improvisée semble resserrer les liens. Personne ne dit grand-chose, mais je crois qu'il n'y en a pas besoin. A la différence de ma mère, personne ne se force à être de bonne humeur. On partage juste la même merde ensemble.

Tard dans la nuit, je me retrouve seul. J'ai pas sommeil, comme d'habitude dans ces cas-là. J'attrape mon téléphone pour envoyer un message à Mel. J'ai besoin de la sentir près de moi.

>Tu dors ?

> Non. Et toi ?

> À priori, non.

> Tu fais peut-être du somnambulisme. 😊

> Pas que je sache. Tu vas bien ?

> Je sais pas trop. J'essaie. Je me retiens de pleurer.

> Pourquoi ?

> Vraiment, Ayden ?

> Quoi ? Si t'as envie de pleurer, pleure.

> Je prépare un mariage. Ça ne fait pas très bon ménage avec les larmes.

> Pourquoi tu t'en fous pas ?

> Je sais pas.

> Tu as parlé à ton oncle ?

> Non.

> Ton père t'a rappelée ?

> Non plus. Pourquoi c'est toi qui pose les questions, aujourd'hui ?

> Je m'inquiète pour toi.

> Wow.

> Je peux jouer au connard, si tu préfères.

> Non, ça ira. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ?

>J'ai regardé Fight Club avec Aiko et Zack.

> C'était bien ?

> Ça passe le temps.

> Tu es sûr que ça va ?

Je sais pas quoi répondre à cette putain de question. J'ai jamais menti à Mel. C'est de ma faute si elle est dans cet état, comme d'habitude, et je m'en veux aussi pour ça. Quoi que je fasse, ça finit toujours dans les larmes pour elle. Il faut que je la protège.

> Arrête de paniquer. Va dormir, il est tard.

> Seulement si tu y vas.

> Depuis quand tu me fais du chantage ?

> Depuis que t'en as besoin.

J'hallucine. Dans un demi-sourire, je laisse mes doigts courir sur le clavier sans même réfléchir. 

> Tu pourrais le payer cher, tu sais.

> J'aimerais bien voir ça.

> T'en fais pas. Tu le verras forcément. Va dormir, maintenant.

> Bonne nuit, Ayden. 

> Bonne nuit, Mélanie. 

Je vois d'ici ses sourcils se froncer. Elle supporte toujours pas qu'on l'appelle comme ça, mais je peux toujours pas m'empêcher de la faire chier.  


Helloooooooo les gens ! Je ne sais pas pourquoi mais j'avais hâte de poster ce chapitre. J'espère que vous êtes contents de retrouver Ayden... en ce qui me concerne, je suis toujours très heureuse d'être auprès de lui. 

Je vous souhaite un très bon début de semaine, en espérant que vous resterez au chaud. 

Plein d'amour, comme toujours. 

<3. 

Insta : hazelcartergrace

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