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(Partie 4)

Olsen fila à la salle de bain et balança ses vêtements dans la corbeille à linge sale. Dans la baignoire, l'eau chaude qui lui coulait sur la nuque était une bénédiction. Il se sentait soudain beaucoup plus détendu et serein.

Il en vint à espérer que, lorsqu'il retournerait dans le salon, Steve ne serait plus là. Il réaliserait alors que tout cela n'avait été qu'une hallucination causée par une fatigue passagère. Tout rentrerait dans l'ordre. Il annulerait bien sûr son rendez-vous avec Mathilda et pourrait alors continuer à rêver de leur idylle sans jamais avoir à risquer de la compromettre pour toujours. Oui, tout irait pour le mieux.

Mais lorsqu'il eut terminé de se sécher et qu'il eut enfilé des affaires propres, il retourna au salon pour y trouver son *playboy* assis sur le canapé avec un air toujours aussi déterminé. Cependant, Olsen était revigoré et se figura qu'il n'allait certainement pas se laisser dicter sa conduite par un grand con imaginaire au look d'acteur de film érotique de 23h.

— Bon, tu sais quoi, je ne le sens pas trop pour ce soir... Je suis un peu claqué. On va remettre ça à un autre jour.

— Tu plaisantes, j'espère ? dit Steve en se levant et en s'approchant. Olsen, Olsen...

— Me gonfle pas, okay ? Je suis assez grand pour décider de ma vie. Si je n'ai pas envie d'y aller, je n'ai...

*CLAC !*

Une vive douleur irradia la joue d'Olsen. Steve venait de lui asséner une baffe monumentale qui le fit presque tomber à la renverse. Il en avait la tête qui tournait. Estomaqué, il cligna des yeux plusieurs fois, Steve disparaissant alors régulièrement du salon à la manière d'un clignotant.

— Putain ! C'était quoi, ça ?

— Je t'avais prévenu que j'allais finir par t'en coller une si tu continuais à jouer au *loser*.

— Attends, mais tu peux me *toucher* ? Je croyais que c'était une façon de parler, moi !

— Techniquement, je pense que tu t'es baffé tout seul. T'as déjà vu *Fight Club* ? Voilà, bah pareil. N'empêche que si tu suggères encore une seule fois l'annulation de ton rendez-vous, je te mets la branlée du siècle. Et t'iras expliquer à ton médecin traitant que tu es fracassé parce que tu t'es bastonné tout seul, ce sera drôle.

— Je pourrais vraiment m'auto-tabasser ? La vache, tu parles d'un médecin traitant... C'est un psy que je devrais aller voir !

— Ça, c'est toi qui vois. Mais pour le moment, c'est la petite Mathilda que tu vas voir. Allez, hop hop ! Ma patience a des limites !

Et ils partirent tous les deux dans la voiture d'Olsen. Bien sûr, Olsen se savait seul dans la voiture, mais de son point de vue, Steve était assis à côté de lui. Il avait insisté pour venir, probablement pour s'assurer qu'Olsen ne se débinerait pas au dernier moment.

Il passa tout le trajet à lui donner des conseils et à lui expliquer comment éviter les silences gênants, comment tourner des situations ambiguës à son avantage, etc. Olsen prenait bien soin de faire le tri entre ce qui lui semblait raisonnable et ce qui était définitivement du domaine de la drague lourdingue. Steve avait une vision des relations entre hommes et femmes assez particulière. Olsen était à peu près sûr qu'un certain de nombre de ses conseils pouvait entrer dans la catégorie « harcèlement ». Hors de question pour lui d'aller sur ce terrain-là. Il était peut-être un *loser*, un timide maladif, mais il n'allait certainement pas se vautrer dans l'excès inverse.

Il gara la voiture dans une ruelle non loin du café où il avait donné rendez-vous à Mathilda. Steve insista pour l'accompagner à l'intérieur, en se postant à une autre table en simple observateur. Olsen protesta très brièvement, toujours effrayé de se ramasser une nouvelle baffe, mais Steve n'en tint pas compte.

Ils s'installèrent donc tous deux à des table séparées. Le serveur ignora totalement Steve et interpella Olsen :

— Qu'est-ce que je vous sers ?

— J'attends quelqu'un.

— C'était pas ma question.

— Un café...

« S'il vous plaît » compléta le serveur en pensée. « Connard » pensa Olsen. Le café qui arriva quelques minutes plus tard avait le goût du ressentiment du serveur, mais Olsen n'y prêta pas attention. Il gardait les yeux rivés vers la porte. Mathilda allait arriver d'un instant à l'autre. Il croisa le regard de Steve qui semblait se moquer de l'impatience d'Olsen.

Mais l'attente fut de courte durée. Mathilda entra, parcourut la salle des yeux et afficha un grand sourire quand elle aperçut Olsen. Elle traversa la salle sans remarquer Steve qui la déshabillait du regard et s'assit en face d'Olsen.

— Salut ! Désolée pour le retard, j'étais dans les bouchons.

— Aucun problème, dit Olsen. Tu m'excuseras d'avoir commencé sans toi, le serveur est aimable comme une porte de prison...

— Oh, dit Mathilda en jetant un œil vers le bar, alors je vais peut-être commander un verre d'eau, pour voir ! Qu'est-ce que tu en penses ?

Olsen éclata de rire. Toute son appréhension s'évaporait. Ils furent très vite plongés dans une conversation animée, parlant de la pluie et du mauvais temps, de leurs boulots insipides ou des derniers films qu'ils avaient vus. Parler avec Mathilda semblait si facile et si naturel. Olsen se demandait comment il avait pu songer à annuler ce rendez-vous. Il jeta discrètement un œil à Steve qui continuait d'observer la scène. Celui-ci pointa du doigt Mathilda et bougea les lèvres pour former silencieusement les mots « vas-y, attaque ! ».

Olsen l'ignora. Il n'avait pas l'intention « d'attaquer ». Et de toute façon, Mathilda n'était pas une bête sauvage. Qu'est-ce que Steve y connaissait, après tout ? Elle n'était pas le genre de femme qui intéressait Steve. Et réciproquement.

— En tout cas, ça fait plaisir de te voir hors du boulot, dit-elle. On devrait faire ça plus souvent !

— Oui, mais c'est un peu compliqué avec nos horaires... Tu bosses le matin, je bosse le soir et la nuit.

Steve, qui de toute évidence entendait Olsen malgré la distance, se frappa le visage de la paume de la main et fit un geste qui semblait vouloir hurler « MAIS TU VAS ARRÊTER DE TE SABORDER ?! ».

— Enfin bon, se rattrapa Olsen, ça nous laisse quand même toutes nos après-midi ensemble !

Mathilda eut un petit sourire en coin.

— Toutes nos après-midi ensemble, rien que ça ? C'est un sacré engagement, surtout après notre premier café !

Le cœur d'Olsen s'emballa et il sentit ses joues rougir. « Contrôle-toi, abruti ». Il se demanda s'il avait pensé cela ou si c'était Steve qui lui parlait par télépathie. Il jeta un regard à ce dernier. Il avait un air de jubilation sur le visage et mimait des actes obscènes en direction de Mathilda.

Olsen détourna le regard en se promettant de ne plus lui prêter attention jusqu'à la fin du rendez-vous.

— Je dis ça, continua Mathilda, mais techniquement je n'ai pas encore eu mon café. Tu l'as vraiment vexé, ton serveur, il nous snobe complètement !

— Ça ne me dérangerait pas, dit soudain Olsen.

Mince, un coup dans l'eau. Cette phrase n'avait absolument rien à faire là. Olsen se sentit idiot. Une phrase anodine qui aurait pu passer comme une lettre à la poste. Et il la plaçait avec cinq secondes de retard, générant le parfait quiproquo.

— Pardon ? dit Mathilda.

Plus le choix maintenant. Il fallait soi assumer la phrase, soi se débiner en marmonnant n'importe quoi avant de changer rapidement de sujet. Dans un élan de courage, et porté par sa conversation avec Steve un peu plus tôt, il dit :

— De passer mes après-midi avec toi, je veux dire. Ça ne me dérangerait pas. Ce serait même plutôt sympa.

C'était au tour de Mathilda de rougir. Elle souriait toujours. Olsen détourna les yeux et regretta immédiatement son geste. Il aperçut Steve du coin de l'œil qui faisait semblant de vomir par terre. Encore une fois, Olsen était furieux contre lui-même : quand allait-il enfin réussir à la regarder dans les yeux plus de 30 secondes sans ciller ?

— Moi non plus, dit-elle finalement. Enfin, j'veux dire... Oui, ce serait sympa. De se voir plus souvent.

Olsen s'aperçut qu'elle avait posé ses mains sur la table et qu'elle s'était très légèrement avancée sur sa chaise. Il essayait de réfléchir mais son cerveau refusait de fonctionner. Le monde extérieur cessait d'exister. Il n'y avait plus que Mathilda, Mathilda, la seule, l'unique, qui le regardait toujours avec ce sourire qui le clouait sur place. Sans trop comprendre par quel miracle il avait pu ordonner à ses muscles de bouger, il se rendit compte qu'il avait posé sa main sur celle de Mathilda.

Il ne savait pas si la main de Mathilda était froide ou si c'était la sienne qui était brûlante. Il ne pouvait plus penser, le monde tournait autour de lui, son cerveau s'était définitivement arrêté. Il ne sentait que son cœur battre le chamade, son sang propulsé dans chaque veine de son corps... et le souffle chaud de Mathilda qui se rapprochait de son visage.

Tout était flou et il ferma les yeux alors que ses lèvres se joignaient à celles de Mathilda. Son cerveau se remit en marche instantanément et lui donna l'impression d'exploser. Maintenant les pensées fusaient dans son esprit à une vitesse folle. Tout se chamboulait et plus rien n'avait de sens, mais il s'en fichait. Il aurait pu rester là indéfiniment. Il aurait *voulu* rester là indéfiniment, aveugle et sourd au reste du monde. Il ne voulait plus bouger jusqu'à la fin des temps, jusqu'à ce que la Terre cesse de tourner, jusqu'à ce que les océans se soient asséchés.

Avec la certitude qu'aucune félicité sur Terre n'arriverait jamais à la cheville de ce moment, il sentit Mathilda se séparer de lui. Il ouvrit les yeux lentement, comme émergeant d'un rêve qui s'était arrêté trop vite. Le café réapparut sous ses yeux comme un rappel à la triste réalité avec ses serveurs, ses clients, ses tables et ses chaises. Et, après quelques fractions de seconde supplémentaires, Mathilda, radieuse, réapparut également.

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