"Continuons notre tour dans cette lancée."

...

??? : A moi, à moi...?

Organisatrice : Oui, c'est à vous. Après Sandy, c'est à vous. Comment vous appelez-vous ?

??? : Moi... Moi c'est David... C'est David...

Tous : Bonjour David.

David : J'ai 30 ans... Oui, 30 ans... Je vis dans la ville, à coté d'un... P-parc...

Lucas : Est-ce que... Tout va bien ?

Organisatrice : Shhhh, on écoute. David, vous êtes en situation de handicap, pas vrai ? Vous voulez-nous dire quel est ce handicap ?

David : ...

Organisatrice : Vous n'êtes pas obligé, bien entendu.

David : Autisme... Je suis a-autiste avec un... Un retard... Et je travaille dans un s-super...marché !

Organisatrice : D'accord. Et vous savez pourquoi vous êtes venu dans cette réunion ?

David : Oui. Je... Je viens parler de mon handicap... Car les autres sont méchants avec moi à c-cause de... ma différence.

Organisatrice : D'accord, David. Nous allons vous écouter.

David : Ecoutez...

...

Je suis né comme ça, en tant que... autiste. Depuis petit, je possède ce handicap qui n'a p-pas aidé mes parents. A l'époque, c'était pas aussi c-commun que maintenant.

Je suis jaloux... Jaloux. Jaloux parce que les enfants handicapés d'aujourd'hui ont beaucoup d'aide. Et ils ont un respect envers les autres.

Moi quand j'étais petit, c'était méchant. Les autres enfants étaient méchants. On me regardait c-comme un monstre, parce que j'étais différent. Avant, les professeurs n'étaient pas formé pour aider les enfants comme moi. Même les p-professeurs étaient méchants...

"Pourquoi tu es différent ?" on me disait. "T'es trop bizarre ! T'es pas normal ! T'approche pas de nous, sale monstre !"

A l'école, c'était... c'était vraiment nul. Ils rigolaient. "Ha ha ha", comme ça. On me faisait beaucoup de mal. Avec des mots, avec des coups...

Et aussi à la maison... Mes parents sont gentils, c'est pas eux les mauvaises personnes. C-c'était les oncles et les tantes qui étaient méchants. Je me souviens, quand j'étais tout petit, je les entendais parler sur moi et ma différence :

"Pas trop dur avec le tebé ? Faut pas tout le temps le surveiller pour pas qu'il fasse une connerie ou qu'il agresse quelqu'un ? Les malades comme ça peuvent être dangereux pour les gens normaux..."

C'est l'un des nombreux s-stéréotypes de... Des g-gens handicapés. Ils ont peurs de moi car je suis différent... J'agis différemment et je pense différemment...

...

Organisatrice : Donc, ce que vous êtes entrain de nous dire, c'est que vous avez beaucoup souffert de moqueries, jugement sur votre situation de handicap ? On ne vous traitez pas comme un enfant lambda et vous pensez que ces personnes avaient peur de vous ?

David : Non... Non, non non... Depuis tout petit, je sais que je suis différent. Que j'ai... une différence.

Organisatrice : Et ces moqueries ont continués quand vous êtes devenu adulte ? Quand vous avez quitté l'école ?

David : Pas les moqueries... Les moqueries se sont arrêtés. M-mais ce qui n'a pas arrêté, c'est les regards de ma d-différence...

...

En tant que personne en situation de handicap, j-je touche de l'argent... Mais je travaille dans un magasin. Dans un super-marché à temps partiel. Cependant, ça n'était pas facile. En tant que personne handicapé, j'ai plus de droit et je touche plus d'argent qu'une personne seine. "Normal", comme vous dites.

Alors, quand mon aide a envoyé ma candidature dans ce super-marché... Le patron était très bizarre... Quand je l'ai r-rencontré, j'ai senti qu'il ne voulait pas de quelqu'un comme moi parmi les employés. En plus, qu'en temps partiel...

Mes nouveaux collègues m'ont regardés de façon très... curieuses, quand j'ai été embauché. Ils ne me mettaient pas forcément à l'écart, mais ils n'étaient pas très à l'aise en ma présence.

J'avais vraiment l'impression d'être différent, en effet... Mais ceci s'est arrangé d'une façon dont je ne m'y attendais vraiment pas.

Un jour, j'ai fais une... une vilaine crise d'angoisse. Je ne voulais pas craquer devant les autres alors je suis partie me cacher dans la remise, au fond du super-marché.

J'étais tout seul, jusqu'à que quelqu'un y entre et me surprenne entrain de me recroqueviller. Une des caissières, une collègue. Elle avait des tatouages partout sur le corps.

Je pensais qu'elle allait me juger, mais me demander ce que j'étais entrain de faire. M-mais non... Elle... Elle m'a aidé. Elle m'a aidé à me calmer.

Elle a à la fois prit en compte mon han...handicap, et me traitait comme une personne normale.

C'est une gentille fille. Une fille qui m'a aidé car ensuite, ça allait beaucoup mieux au travail. Les autres étaient beaucoup plus gentils avec moi. Même le directeur était p-plus... p-plus empathique !

...

Organisatrice : Donc, c'est grâce à cette personne que vous vous sentez plus à l'aise dans votre travail ?

David : O-oui.. Mais on continue de me regarder comme ça. Dans la rue, par exemple, où quand je suis en pleine crise.

Organisatrice : Vous n'êtes pas aidé, psychologiquement ?

David : Si mais ça ne change pas le regard des autres.

Organisatrice : Je vois... C'était court, mais merci d'avoir partagé votre vécue. Est-ce que quelqu'un a une question à David ? N'oubliez pas, David. Vous n'êtes pas obligé d'y répondre.

??? : Moi. David, tu préfères qu'on te traite comme une personne "normale", comme tu dis, ou qu'on prenne en compte le handicap que tu possèdes ? De façon positive, je parle. Genre qu'on s'adapte...

David : Quoi...? Euh... Je... Je sais pas...

??? : Après, comme a dit la dame, ne te force pas à répondre...

David : ...

Organisatrice : On va arrêter, là. David, je vous remercie d'avoir prit le temps de nous raconter le type de stéréotype dont vous êtes victime.