« ll y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements. »

Honoré-de-Balzac.

*****

- Tu aurais pu rester, elle ne t'avait pas dit de partir !

- Elle me battait, c'était chaque nuit comme ça. Mais ce soir là, elle a frappé la bouteille de
vin sur ma tête, je saignais pas mal et je titubais. Je ne pouvais pas rester, Angel. Plus je restais, plus elle s'énervait contre moi. J'étais devenu son souffre douleur, son point de non retour. Elle n'a jamais posé la main sur vous. Je savais qu'elle ne vous ferait rien.

Diego s'arrête un instant, prit dans ses multiples émotions, puis il reprend :

- Je ne pouvais pas dire la vérité, je suis policier et à l'époque, un flic battu par sa femme était mal vu, je n'aurai pas été crédible. Puis entre nous,  je ne voulais pas que les gens la juge. C'était l'amour de ma vie. La mère de mes enfants. Vous étiez intouchable. Je voulais tous vous protéger.

- Donc tu pars tranquille et tu refais ta vie en oubliant ta famille.

- Je ne vous ai jamais oublié. Depuis que je suis parti, j'ai un ami détective qui me donne des nouvelles et des photos de vous chaque jour qui passe. J'en avais besoin pour me rassurer que vous n'aviez rien.

- Tu as fini ?

- Pardonne moi mon fils.

Je me lève soudainement, le regard sombre.

Tout est mitigé dans ma tête, dois-je croire un père qui n'a jamais été là pour moi, franchement ? Vous y arriveriez, vous ?

- Ton histoire était vraiment à vomir. La vérité, c'est que tu voulais te casser, car tu ne nous a jamais aimé ! Et là tu reviens pour te donner bonne conscience.

- Mais non !

Je pars aussi vite de la terrasse du café, mon regard croise celui de Stella. Nous nous regardons un instant, avec compassion et désarroi.

Puis dans mon élan, je traverse à grand pas la route, sans regarder avant, ni à gauche ni à droite.
Une voiture arrive à toute vitesse, quand brusquement je voltige aussitôt à un mètre plus loin, poussé fortement par Diego qui prend le
terrible choc de la voiture contre lui à ma place.

Le coup est brutal, son corps percute l'avant de la voiture, qui essaye de freiner avant l'impact,
mais il est déjà bien trop tard.

Son corps est immobile de tout mouvement.
Comme sans vie. Je commence à me relever doucement, mon bras me fait terriblement mal. Puis, je regarde autour de moi et je le vois à terre.
Stupéfait et affolé, je cours immédiatement vers lui.

⭐️⭐️⭐️⭐️

PDV de Stella

Charlie et moi, choqués, rejoignons immédiatement Angel sur la route auprès de son père.

L'homme est toujours immobile, comme endormi, limite inerte, sans le moindre signe de vie. Le choc a été très violent, je revois la scène dans ma tête. J'ai crié comme une dingue, de là où j'étais.

Angel !!

Je me suis sentie tellement impuissante.
La serveuse a immédiatement appelé les secours. J'avance avec la boule au ventre, mais
je n'ose pas trop approcher Angel, il s'est placé juste à côté de son père.
J'ai l'impression qu'il lui parle doucement. Mais je n'entend rien d'où je suis.
Charlie se rapproche d'eux, je le suis alors aussitôt, me sentant plus confiante avec lui.

Oh non ! J'ai tellement peur qu'il soit... Tout ça est de ma faute. C'est moi la méchante dans
l'histoire !

- Non.. Papa ! S'exclame Angel en larme, agenouillé auprès de Diego.

Mon cœur se serre quand j'entends l'amour de ma vie dire papa, ça me fait vraiment un électrochoc. Il se serre si fort dans ma poitrine, j'ai tellement désiré qu'il l'appel ainsi, mais pas dans ces circonstances.

Je regarde d'un peu plus près, il y a vraiment beaucoup de sang qui recouvre le bitume.

Mon dieu !

- Papa. Murmure t'il pour la deuxième fois.

Puis les secours arrivent rapidement, l'un d'eux demande à Angel qui est l'homme à terre, il lui répond sans ménagement que c'est son père.

Il pleure, je n'aime pas le voir comme ça, je déteste même ça ! Je me hais à cet instant même. Si je n'avais pas pris le numéro de son père, jamais il ne serait venu. Tout ça ne serait jamais arrivé.

⭐️⭐️⭐️⭐️

Quelques jours plus tard, j'accompagne à nouveau Angel à l'hôpital.

Son père est dans un coma, plus précisément un coma artificiel, l'accident qu'il a subit à cause de la voiture, lui a causé un œdème cérébral qui risquait de provoquer une hypertension intracrânienne.

Chaque jours nous allons lui rendre visite, et Angel m'a pardonné d'avoir manigancé la rencontre derrière son dos. J'ai été soulagée ce jour là d'entendre ça.

Il m'a également rassuré sur le fait que ce n'est pas de ma faute. Qu'il se sentait fautif tout comme moi, qu'il aurait pu éviter ce qu'il s'est passé, s'il avait écouté son père sans s'emporter et fuir.

Il s'est beaucoup confié ces derniers jours. Il m'a avoué qu'au fond de lui, son père lui manquait terriblement et qu'il l'aimait tout simplement.
Qu'il a envie de le connaître, de nouer des liens père fils. De passer du temps avec lui.
De ne plus perdre une seule minute, car la vie est si courte. Qu'il faut profiter de chaque moment avec les personnes qui nous aime vraiment.

⭐️⭐️⭐️⭐️

L'autre jour, nous avons été parlé avec sa mère ; enfin moi je jouais avec Louise au sable magique, elle adore ça. Elle est encore petite dans son cœur. Elle est si attachante !

C'est un amour de fille. Mais parfois même, elle me brise le coeur. Nous étions rafalé sur son canapé, parlant de tout et de rien. Puis, elle me lance tout naturellement :

- Je te remercie de rester à mes côtés, et de faire comme ci que j'étais normale.

Mon cœur se serre d'entendre Lou me dire ça. Je lui réponds aussi vite :

- Pourquoi tu penses que tu n'es pas normal ? Dis-je étonnée de sa question.

- Je veux l'être, mais bien souvent je trouve que je suis bizarre. Répond Lou, faiblement.

- Tu sais ma chérie, moi j'aime ce qui est bizarre ! Constamment ! Lancé-je d'un sourire sincère pour la rassurer.

Elle me sourit à son tour, l'âme et le cœur visiblement apaisé.

Pendant ce temps, Angel qui était toujours auprès de sa mère, a eu les réponses qu'il voulait. Elle ne lui a jamais dit la vérité. Qu'elle était alcoolique depuis tellement d'années et qu'elle battait bien son père. Les deux versions coïncident. Sa mère a comme libéré un lourd fardeau ce jour là et Angel la prise immédiatement dans ses bras.
Elle a véritablement changée.

⭐️⭐️⭐️⭐️

Un jour comme un autre à l'hôpital.

- bonjour papa, j'espère que tu vas bientôt te réveiller, parce que l'on a tellement de choses à
se dire et à faire ensemble. Je sais que l'on ne rattrapera jamais toutes ces années passées l'un sans l'autre. Mais, je me suis construit
grâce à tout ça, je suis devenu policier comme toi. J'ai jamais aimé les personnes qui boivent trop, tout comme toi. On se ressemble beaucoup plus que je ne pouvais l'imaginer.

Angel parlait à son père comme ci qu'il l'écoutait. C'est devenu une habitude avec le temps.
Au début, je trouvais ça plutôt bizarre. Mais plus ça allait, plus je prenais goût a être là et observer cette conversation à sens unique.

- Hier, Louise a été voir un garçon. Elle avait un rencard ! Tu y crois ! Tu l'aurais vu, elle était tellement belle dans sa robe de princesse. J'ai hâte que tu la vois papa, elle a besoin de toi elle aussi.

⭐️⭐️⭐️⭐️

Quelques semaines plus tard, chez moi un matin de bonne heure, Angel a reçu un appel de l'hôpital.

Son père a enfin ouvert les yeux. Il en avait le souffle coupé, des larmes de joie et il tremblotait d'excitation.

- Je suis tellement heureuse pour toi mon amour !

- Merci babi, je vais aller le voir ! Tu viens avec moi ?

- Non vas-y toi ! Dis-je, réjouis pour lui.

Au fond de moi, je mourrais d'envie de l'accompagner voir son père. Mais ce moment devait être le sien et uniquement à lui.
Il m'embrasse langoureusement et part aussi vite.

Le soir, il me raconte sa journée, son père était en bonne forme, d'après le médecin sa sortie est prévu dans cinq jours, comme il s'est vite remis pendant son sommeil artificiel.

Il m'explique en détail qu'il a pleuré dans ses bras et qu'ils étaient tout les deux très émus de ces bouleversantes retrouvailles.

Ils ont longuement conversés. Angel a pardonné à son père. Il lui a dit pardon lui aussi de ne pas l'avoir suivi ce soir là, la nuit où son père est parti, ne pensant avoir le choix.

- Dis mon amour ! Ça te dit qu'on lui prépare une petite fête, comme vous l'avez fait
pour moi lors de ma sortie de l'hôpital ?

- Oui c'est envisageable babi, mais avec le taf et les visites.. 

- Ne t'inquiète pas je gère tout. J'en ai même déjà parlé à Charlie à la soirée sushi d'hier, il va m'aider avec mon père et Isabelle ! Dis-je enthousiaste, en le coupant.

- Bon, dans ce cas c'est réglé !

Il m'attrape par les hanches et m'embrasse tendrement. Il caresse mes cheveux puis mes joues et me lance :

- Je t'aime tellement fort mon ange ! J'ai de la
chance de t'avoir.

- Je t'aime plus que tout mon amour !

Il m'embrasse une dernière fois avant de partir au travail.

⭐️⭐️⭐️⭐️

Cinq jours plus tard, le jour fatidique est arrivé.
J'ai tout organisé, tout est pratiquement prêt. Heureusement que j'avais mon meilleur ami, mon père et Isabelle pour m'aider.

- Vite Charlie !

- Oui plus que ça et c'est bon !

- Désolé. C'est que c'est important cette petite fête.

- Je sais ma beauté, t'inquiète pas tout est prêt et elle est très jolie ta déco !

- Merci mon Charlie, Isabelle m'a bien aidé aussi !

Elle à apporté de nombreux bouquets de fleurs, l'odeur florale s'est rapidement répandue dans
toute la maison. Mon père lui, à préparé une grande tonnelle extérieure pour que l'on puisse
profiter du beau temps sans attraper de coup de soleil.

Quelques instant plus tard, Angel arrive avec son père. Louise nous rejoindra après, sa mère doit la déposer, pour le moment elle n'est pas prête à faire face à l'homme qu'elle a blessé par le
passée.

J'ouvre la porte et je lui saute dans les bras. Chaque instant passé sans lui me semble être une éternité.

- Mon amour !

Il me serre un peu plus fort contre lui et me murmure à l'oreille :

- Tu m'as manqué aussi mon bébé.

- Hey ! Entrez, ne restez pas planté là. S'exclame mon père, tout excité de rencontré enfin Diego, le père de mon chéri, Monsieur Derras.

Nous lui avons tout raconté de son histoire, il a été très ému. Nous nous saluons tous l'un après l'autre, puis nous allons directement nous assoir à table sur la terrasse, sous la grande tonnelle blanche, installé avec soin par mon père.

- Papa, assieds-toi avec nous.

- D'accord Angel. Dit Diego en souriant chaleureusement.

Cela me fait chaud au cœur de les voir ainsi réunis. Je suis si contente pour eux qu'ils se sont retrouvés. Ils avaient besoin l'un de l'autre. Nous avons tous besoin de notre père. Il est la base de tout. De notre mère aussi mais dans mon cas, je ne peux pas aborder le sujet.

Nous passons un agréable moment à bavarder de tout et de rien. Je vois Angel sourire à tout va. Il est comblé et de ce fait, je le suis également. C'est visiblement le plus beau jour de sa vie.

- Je lève mon verre à Stella ! S'écrie Diego levant sa main vers le ciel.

A ces mots, je rougie timidement.

- Merci beaucoup.

- Merci à toi ! C'est grâce à toi si aujourd'hui j'ai retrouvé l'amour de mon fils ! Je te dois énormément.

- J'avoue ma beauté est vraiment la meilleure !
A Stella !

Tous, lèvent leur verre à ma santé. Je ne sais plus où me mettre. Je me sens toute petite. La fête n'est pas pour moi mais, visiblement Monsieur Derras tient à me faire honneur.

- A ma fille ! La prunelle de mes yeux. Je t'aime mon étoile. Je suis si fier de toi.

- Arrêtez, vous allez me faire pleurer.

Quelques heures après, Louise nous a rejoint. Sa mère nous a salué. Elle a légèrement baissé les yeux en voyant Diego, puis lui a dit timidement bonsoir, juste avant de repartir.
Cela a dû être bizarre pour tout les deux, de s'apercevoir ainsi en coup de vent, après plusieurs années.

Je prend Lou dans mes bras et l'embrasse pour la saluer.

- Stella, j'ai un petit copain !

- Wow ma chérie ! Tu me le présenteras !

- Avec plaisir ! C'est grâce à toi tu sais, tes mots de l'autre jour ont su m'apaiser et me donner la confiance qui me manquait.

Monsieur Derras s'approche de Lou d'un pas lent mais assuré.

- Louise, ma petite Lou. Répétait il les larmes aux yeux.

Il prend la jeune fille dans ses bras et l'embrasse tendrement sur le front, dans une étreinte chaleureuse.

- Papa.. ? C'est bien toi ? Lance t'elle entre deux sanglots, qu'elle ne pouvait contenir plus longtemps.

- Oui ma puce ! Ne pleure pas, je suis là maintenant.

Putain, ça y est ils ont réussis à me faire pleurer..

- Ça fait longtemps que j'attendais que ce moment arrive.

Père et fille se retrouvent, je suis si heureuse pour eux. Et Louise mérite tant de bonheur et d'amour.

Les voir dans les bras l'un de l'autre me donne chaud au cœur, j'ai même les larmes qui ne s'arrêtent plus de perler mon visage. Je passe immédiatement mes doigts sous mes yeux pour les essuyer.

Soudainement, Angel vient vers moi, il lève son verre et dit haut et fort :

- A toi Babi ! Celle qui a su ouvrir mon cœur et à le capturer.

- Oh mon amour,  tu n'es pas obligé de t'y mettre toi aussi. Lui dis-je gênée, en me mordant la lèvre.

Angel prend une cuillère à café et l'a fait claquer contre son verre. Un petit bruit cérémonial résonne. Tout le monde nous regarde, ils ont
tous un grand et joli sourire, affichés aux lèvres.

- Stella, je suis fou de toi. Dit-il en prenant une voix plus sincère que jamais.

- Tu m'as complètement changé et pas un seul jour je ne pensais rencontrer une femme comme toi. Tu es mon tout, je ne me vois pas passer ma vie sans toi, ni loin de toi.
Tu es la seule à avoir su creuser en moi. Tu es mon évidence Stella Scar ! Précise t'il les yeux larmoyants.

Je le fixe, le rouge aux joues.

Qu'est-ce que je t'aime, toi !

- Veux tu devenir ma fiancée ? Ajoute t'il plus sérieusement.

J'ai soudainement plus chaud, ce qu'il vient de clamer haut et fort est tout simplement magnifique.

Je le veux lui et pas un autre. Il est lui aussi mon évidence !

- Répond lui Stella ! Crie Lou, toute excitée.

- Ba alors ma beauté !

- Elle fait sa timide ! Lance mon père, amusé.

- Oh non ! Enfin oui ! C'est oui mon Amour, lui répondé-je droit dans les yeux d'un regard rempli de bonheur.

Il me prend immédiatement dans ses bras musclés et m'embrasse dans un baiser passionné.

Avant lui, Aimer était pour moi une stupidité. Avec lui, Aimer est devenu une nécessité
absolue.

Je vais devenir Madame Derras, j'ai du mal à y croire. Et pourtant !

Putain... Et moi qui pensait que tout les mecs étaient tous des cons.

Oh... Mon amour. Tu es l'exception absolue. Le seul et unique homme qui a su me faire changer d'avis. Me remettre en question.
Tu es celui qui me fait vibrer. Je t'aime à l'infini !

Tu es mon histoire sans fin, sans virgule ni point.

L'amour avec un grand a c'est toi et moi.

💫💫💫💫

Mes chers lecteurs :

Coucou, qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?

Vous vous doutiez de la tournure ? Que son père était victime de violence conjugale ?

Bonne nouvelle ! L'histoire n'est pas complètement finie, il y a un épilogue en cours d'écriture !

Patience ! ♥️