-46-
Quelques heures plus tard. Je retrouve Angel. Il arrive vers moi, très essoufflé.
- Ça va mon amour ?
- Louise m'a épuisé, tu as déjà fait du roller ?
- Oui et j'adore ça !
- Ok, la prochaine fois c'est toi qui ira en faire avec elle ! Je me suis cassé la gueule plusieurs fois. Elle était morte de rire !
Je me met à glousser quand il m'explique sa mésaventure. Nous nous mettons à rire, moi imaginant bien la scène !
- Mon pauvre chéri. Je vais te soigner, viens là !
- Hum.. Dit-il avec les yeux mielleux.
Je le prend dans mes bras et l'embrasse tendrement sur ses lèvres, avec douceur et légèreté.
- Ça va mieux là ?
- Un petit peu mais, j'ai encore mal !
- Tu as mal où exactement ?
- Partout... Lance t'il en souriant timidement.
Je le fait s'assoir sur le canapé et déboutonne lentement son pantalon.
- Euh babi, ton père ? Dit-il, affolé.
- Il est sorti ne t'inquiète pas.
Enfin j'espère ! Il ne manquerait plus que ça !
- Laisse toi faire mon amour ! Hier tu t'es occupé de moi, à mon tour de prendre soin de
toi !
Nom de dieu. J'ai envie de lui, maintenant. C'est dingue, nous l'avons fait trois fois la veille, il suffit que je le revois pour avoir envie de le refaire. De remettre ça à nouveau !
De le sentir en moi et contre moi, de ressentir tout l'amour qu'il a pour moi. De vibrer ensemble.
Je peux sentir son érection immédiate à mon effleurement contre son entrejambe. Il est dur comme le fer. Il est excité comme jamais.
- Wow, quel effet tu me fais babi.. Tu me rends fou !
- Je te rend fou ? Répété-je, immédiatement en souriant.
- Complètement fou, bébé. Tu es ma déesse.
- Prends-moi maintenant ! Supplié-je.
- Tiens-toi bien !
Il se lève d'un pas rapide et enlève aussitôt ma robe d'un geste sauvage.
- J'espère que tu ne tiens pas à cette petite culotte !
Soudainement, de ses deux mains il désintègre instantanément mon sous vêtement. Sa respiration s'accélère tandis que mon sang bat dans mes veines. Mon plaisir s'intensifie immédiatement.
Je perd la notion du temps, de l'heure et même de l'endroit. Il n'y a que lui et moi, ici et maintenant. Et nous nous apprêtons à faire ce que nous faisons le mieux. Baiser comme des
animaux féroces et enragés !
Il se déshabille aussi vite et c'est lentement que je le sens pénétrer en moi. Mes paupières se ferment. Il me cambre contre le canapé, mes mains prenant appuie sur celui ci. Il se
retire doucement puis s'enfonce à nouveau.
Si lentement, et légèrement. Je gémis de plaisir.
- Tu es mienne Stella Scar. Murmure t'il.
- Oh oui je suis tout à toi !
Je suis totalement excitée. Il bouge en moi. Il gémit à son tour et grogne :
- Oh... Bébé !
- Hum... Mon amour !
La cadence se fait de plus en plus vite. Il bouge dans un rythme régulier. Je prends du plaisir à chaque passage en moi. Chaque coup de
reins me font basculer de plus en plus. Ma tête virevolte et j'adore ça, mes longs cheveux ondulés bougent dans tout les sens.
Je me sens hyper forte, convoitée et tant aimée, par cet homme qui est devenu ma priorité. Qui a changé ma vie et que j'aime plus que tout.
Il me pilonne de plus en plus fort. Je gémis encore, encore, encore et encore.
A bout de souffle, quelques minutes plus tard, il s'égare en moi comme je me perd en lui.
Je jouis intensément, il s'arrête de bouger, me serre très fort et se paume à son tour dans un
gémissement profond, en me murmurant un je t'aime passionné et éternel.
Tous les deux épuisés et sages à présent, il parcourt mon corps de baisers intenses.
Il reprend son souffle peu à peu. Je peux sentir mon cœur palpiter intensément dans ma poitrine .
On dirait qu'il bat de travers, veut faire un tour sur lui-même ou se met à battre frénétiquement, comme un marteau-piqueur.
- Mon amour, j'ai tellement besoin de toi. Avoué-je.
- Et moi de toi babi. Confirme t'il aussitôt, avec sincérité dans sa voix.
Après une étreinte chaleureuse, il ramasse ma robe et nous nous rhabillons.
- Je ne voudrais pas que Monsieur Scar nous voit dans cette situation ! Dit-il amusé.
- Imagines ! Dis-je en riant, avec ma main droite devant ma bouche.
- Je ne préfère pas non !
- Moi non plus en fait !
Brusquement, nous entendons des pas descendre des escaliers.
- Babi, me dit pas que... Murmure t'il stressé, en faisant les gros yeux.
- Si... Chuchoté- je, bidonnée.
- Putain bébé ! S'exclame t'il un peu plus fort.
Je lui souri, puis je lui fait un bisou sur la joue, avant que mon père ne soit là. Angel se dépêche de bien refermer son jean. Il trébuche même en prenant ses baskets. La scène est tordante, le voir aussi embarrassé m'amuse au plus haut point.
- Bonjour ! Vous en avez fait du boucan ! Dit mon père en rigolant de toutes ses dents.
Je glousses doucement pendant qu'Angel lui,
est plutôt gêné, c'est mignon de le voir comme ça. Mon père tape le bras de mon chéri d'un air amusé et lui sourit légèrement.
- Ça va papa ! Bien dormi ? Tu ne te lèves jamais aussi tard d'habitude !
Quand tout à coup, je vois descendre Isabelle à son tour.
- Oh, je vois, la nuit a été longue ! dis-je fièrement.
- Bonjour Stella, Angel. Dit-elle d'une voix douce.
Nous lui disons bonjour. Puis, elle s'avance vers mon père et lui vole un baiser.
- Je vais préparer du café ! Dit-elle, un peu rêveuse.
- Merci ma puce. Réplique t'il, amoureusement.
Ma puce ? Oh la la, c'est plus sérieux que je ne le pensais. Ils vont si bien ensemble. Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Je suis tellement contente s'ils se sont trouvés.
- Je vais t'aider ! Proposé-je, naturellement.
- Merci Stella.
Bon, soyons d'accord, pour faire du café une seule personne suffit, mais j'ai envie de lui parler.
Nous nous retrouvons toutes les deux dans la cuisine.
Elle allume la cafetière, posée sur le plan de travail marbré. Pendant que je prends quatre dosettes souple saveur noisette, elle prépare les mugs, le sucre et le lait.
- Alors ma Isa, toi et papa..
Elle déchiffre rapidement le sujet.
- J'espère bien ! Me lance t'elle sincèrement droit dans les yeux.
- Tu es attachée ?
- Je pense même être amoureuse. Je ne croyais pas au coup de foudre, mais avec ton père tout à été si vite et instinctif. Ce ne me ressemble pas. Notre rencontre subite alors qu'on ne ce connaissait pas, notre attirance s'est amplifiée..., Oui, je l'aime éperdument Stella. Avoue t'elle.
J'affiche immédiatement un large sourire. J'ai comme un poids qui file, je me sens plus légère et heureuse pour lui. Je suis rassurée.
- Tu ne sais pas à quel point je suis contente pour lui ! Vous êtes si beaux tout les deux.
- Merci ma belle.
⭐️⭐️⭐️⭐️
La journée passe vite, nous avons mangés un peu tard mais nous étions tout les quatre réunis. C'est tout nouveau pour moi, mais je m'y suis fait rapidement et naturellement.
- Bon, nous allons vous laisser. Angel et moi avons à faire.
- Ah bon ? Dit-il surprit.
- Oui, tu verras !
Nous prenons nos affaires et partons aussitôt.
Il fait encore jour quand nous quittons la maison. Angel me fixe un peu perdu, il doit se demander où nous allons.
- Babi ? Tu m'amènes où ?
- Ce n'est pas loin, à quelques minutes à pied. Nous allons boire un verre en amoureux sur la
terrasse d'un bar.
- Ah, d'accord ! Tu aurais pu me le dire avant, je me posais pleins de questions.
- Désolée mon amour. Ajouté-je, la boule au ventre qui s'amplifie en moi peu à peu.
Arrivé sur place, la serveuse nous installe à l'une des meilleures tables qui est un peu plus éloignée des autres. Les briques rouges un peu vieillot de la devanture du café, donnent immédiatement l'air d'être à une autre époque.
Les tables ne sont pas très grande, juste assez pour boire un verre ou deux. Minimaliste mais efficace. Soudainement, j'aperçois Charlie qui s'approche de nous.
- Hey Charlie !
- Coucou ma beauté. J'ai l'impression qu'on s'est pas vu depuis des mois ! Salut Angel !
- Coucou Charlie, prend une chaise là bas et assied toi avec nous ! Dit Angel en la pointant de son doigt.
Je remonte la manche de ma veste en jean et je fixe ma montre. Je fais mine de rien mais, intérieurement je suis impatiente. Comme une enfant qui va ouvrir ses cadeaux de noël sous le sapin. Mon cœur bat la chamade. Je ne peu plus reculer en arrière, il est trop tard pour ça. Alors il ne me reste plus qu'à prier que tout se passera bien.
- Ça ne vous dérange pas ? Demande t'il.
- Non. Pas du tout !
- Bien sûr que non mon Charlie ! Dit-je aussitôt.
- Babi pourquoi tu regardes ta montre depuis un petit moment, tu as un rendez-vous secret ?
- Euh... Non ! dis-je en stressant un peu.
Il est encore un peu tôt mais, j'espère que Charlie ne vas pas rester longtemps.
- Alors ma beauté ! Comment tu vas ?
- Je vais beaucoup mieux, vraiment ! Et toi qu'est-ce que tu fais tout seul par ici ?
- J'ai été faire un tour à la braderie juste à côté.
- Ah d'accord et Ethan, il n'est pas avec toi ?
Il est parti une semaine dans le sud voir sa tante May.
- Pourquoi tu ne l'a pas accompagné ?
- Et bien honnêtement, il me l'a proposé mais j'ai trouvé un petit job saisonnier à la librairie près de chez moi !
- D'accord mon Charlie. Au pire tu viens chez moi quand tu veux après ton taf et on se
fera une soirée.
- Pas de soucis ! Répond t'il.
- Tu m'a manqué, tu sais ! Lancé-je avant de l'embrasser sur la joue tendrement.
Quand soudain, Angel affiche un regard sombre, ses paupières palpitent rapidement.
- Mon amour ça va ? Tu es bizarre.
- Ne vous retournez pas. Dit-il sur un ton grave.
Il nous dit cela comme ci qu'il nous donnait un ordre très important à suivre.
Et c'est justement en parlant comme ça, avec ma grande curiosité innée, que j'ai envie de me retourner pour voir de quoi il veux parler.
Mon corps bouge légèrement. Angel se met à trembler.
- Babi ! Dit-il en s'énervant un peu.
Je stoppe aussitôt mon mouvement, d'un air choqué.
Il me fait peur. Pourquoi est-il comme ça ?
- Qu'est-ce qu'il y a Angel ? On dirait que tu as vu un fantôme ! Dit Charlie.
Il détourne son regard, j'en profite pour me retourner immédiatement et furtivement.
Oh ça alors... C'est donc lui ! Il est vraiment là. Il a tenu sa parole.
Mince il est un peu en avance et visiblement Angel l'a reconnu, mais je pensais qu'il ne l'avait jamais vu.
Je me suis trompée sur toute la ligne, j'espère que je n'ai pas fait une grosse bêtise, je pensais réellement bien faire, c'était de bon cœur.
Putain Stella.., toujours à te mêler de ce qui ne te regarde pas.
Cet homme qui est vraisemblablement son père, s'arrête net en voyant mon désarroi. Il reste figé sur le trottoir d'en face. Il prend une cigarette et l'allume. Sûrement pour s'apaiser et se donner du courage. Angel me fixe intensément, son regard est vide, je ne l'ai jamais vu comme ça. Il est comme anéanti.
A coup sûr il m'en veux. J'aurai du m'en douter !
Il doit forcément se douter que c'est moi qui ai dit à son père de nous rejoindre ici même. Je suis mal, très mal. J'ai des suées qui perlent mon front et ma nuque. Je me sent confuse et j'ai immédiatement des remords.
J'aurai du lui en parler, lui demander son avis.
Mais je sais qu'il aurait dit non.
Puis Charlie me prend ma main, ne comprenant rien à la situation.
- Ma beauté ça ne va pas ?
- Je crois que j'ai fais une énorme connerie. Lui murmuré-je, doucement à son oreille.
Il me regarde avec son air compatissant et perdu à la fois. Il me tient ma main un peu plus fort voyant ma détresse. Angel lui, me dévore des yeux, comme si qu'il allait me bouffer tout cru.
Je suis vraiment mal à l'aise.
- Bon, qu'est-ce qu'il se passe vous deux ? Vous allez m'expliquer ! Et qui est cet homme qui nous dévisage depuis deux bonnes minutes ?
Angel se lève de sa chaise, furieux comme jamais. Il se met debout d'une telle violence que sa chaise bascule en arrière. Son expression est si froide et inexistante à la fois. Je me lève aussitôt à mon tour pour le retenir.
- Mon... Amour.. Bégayé-je, les yeux larmoyants.
Je le fixe fortement mais, lui ne me regarde même pas. Une larme s'échappe et coule le long de sa joue.
- Je préfère partir avant de dire quelque chose que je pourrai regretter !
- S'il te plaît reste. Je t'en prie. Dis-je d'une voix faible.
Je me met à trembloter, peur qu'il m'abandonne sûrement et je m'évanouie tellement l'émotion est intense. Il me retient rapidement de ses bras musclés. Quelques secondes à peine plus tard, j'ouvre les yeux. Je suis assise dans les bras d'Angel.
Collée contre son torse, je réagis rapidement, il n'est pas parti, il ne m'a pas abandonné. Je me sens rassurée. Il ne me lâche pas, je pense qu'il a eu très peur pour moi. Surtout après ce que j'ai vécue récemment avec l'autre folle, mon état physique est encore très faible.
La serveuse s'approche de nous et m'offre un verre de jus d'orange pressé, ce qui me fait de suite un bien fou. Je regarde autour de nous, son père s'est assis à une table un peu plus loin et boit tranquillement un café, la fumée sortant lentement de sa tasse.
- Tu nous as fait peur ma beauté !
- Je suis désolée. Dis-je d'une voix faible.
- Mais ce n'est pas de ta faute. Ne t'excuse pas. Ajoute Charlie, rassuré de me voir aller mieux.
Angel me fixe, je le regarde réciproquement.
- Je suis tellement désolée.., répété-je droit dans ses yeux ténébreux.
Je sens son cœur battre la chamade, rassuré ou mécontent. Je n'en sais rien, mais il est là. C'est le plus important pour moi. Je ne supporterai pas de la perdre.
- Babi.. Pourquoi tu m'as fait ça ? Questionne t'il aussitôt.
Je baisse les yeux faiblement, je me sens aussitôt honteuse. J'ai l'impression de l'avoir trahi. D'avoir été trop loin. De m'être mêlée de ce qui ne me regarde pas. D'avoir violé sa vie privée.
- Je suis navrée, pardonne moi.
- Je ne comprend vraiment rien. Dit mon meilleur ami.
Charlie, un peu perdu encore une fois, nous écoute parler, il ne peut rien faire d'autre.
- Je t'aime mon ange, je t'aime tellement. Ne m'abandonne jamais, dis-je en pleurant doucement.
Il m'essuie mes larmes avec son pouce et me serre plus fort dans ses bras.
- Je ne t'abandonnerai jamais. Je ne lui ressemble pas.
- Ah.. Murmuré-je aussitôt.
Je m'aperçois à ce moment même à quel point Angel a souffert de l'absence de son père et à quel point il en souffre encore secrètement au fond de lui.
- Tu peux partir mon amour, je comprend. J'ai été trop loin. Il réfléchit un instant.
- Ce n'est pas à moi de partir. Il n'aurait jamais du venir.
- Angel, cet homme te ressemble énormément,
serait-ce ton père ? Demande enfin Charlie.
Une corde sensible touchée, Angel hoche la tête vers Charlie pour confirmer ce qu'il savait déjà au fond de lui.
- Je comprend mieux.
- Non tu ne comprend pas Charlie. C'est un connard ! Il n'a jamais été là pour moi, ni pour Louise ! Il nous a lâchement abandonné.
Charlie baisse la tête un peu gêné de la triste révélation.
- Bref, j'ai rien à faire ici. Désolé babi, je préfère partir.
Il m'embrasse immédiatement du bout des lèvres. Je suis un peu déçue, j'aurai voulu qu'il reste et qu'il accepte de lui parler. Cependant, je ne peux pas l'obliger, je comprend sa réaction et en même temps non. Tout est compliqué et délicat.
- D'accord mon amour. On se voit après. Je fini mon verre avec Charlie.
- Oui ne t'inquiète pas, je t'appelle après.
Angel est déjà à quelques mètres de nous quand je m'aperçois que son père n'est plus à sa table.
Il se fait aussitôt rattraper par son passé. Une main l'interpelle, celle de son père qui l'a rapidement rejoint.
Je suis bouche bée, Charlie et moi nous nous regardons un instant, bouches ouvertes, stupéfaits par la scène. Nous appréhendons inévitablement une belle dispute.
⭐️⭐️⭐️⭐️
PDV d'Angel.
Je m'arrête net. Toujours le dos tourné. Entendre sa voix me répugne profondément. Comment ose t'il venir vers moi !
- Angel ? Lance L'homme qui me poursuit.
Je ne me retourne pas en entendant cette voix m'interpeller, dans mon élan fuyant cette lourde réalité. Je lui balance juste un :
- Dégage ! Je ne veux pas te parler.
- Je t'en prie mon fils. Ose t'il dire aussitôt.
- Tu n'as plus de fils. Va t'en, j'ai pas envie de te parler ! Répété-je sous la colère qui se a petit feu nourri en moi.
- Mais moi si ! Accorde moi cinq minutes et après tu décideras.
Je décide finalement de me retourner. Je le fixe, cet homme qui est censé être mon géniteur.
La ressemblance est tout de même flagrante. Il est très grand, la peau mate, des yeux marrons très foncés. Les cheveux court de couleur noir corbeau. Les années ont passées mais je le reconnaîtrai entre mille. Le même sang qui coule dans mes veines.
- Cinq, pas une de plus ! Comment oses-tu m'appeler fils, alors que tu n'as jamais été là pour moi !
Il baisse les yeux, visiblement touché par mes dires. Puis me regarde à nouveau.
- Pardonne moi, Angel.
- Jamais de la vie !
- Allons nous assoir, tout le monde nous fixe. Je t'en prie.
Je regarde alors autour de moi, et j'aperçois les multiples paire de yeux qui me dévisagent. Je capitule pour cette fois. Je le suis et nous prenons une table un peu plus loin.
- Je sais que c'est Stella qui t'a dit de venir.
- Oui, j'ai parlé avec elle au téléphone. Elle est adorable. Tu as de la chance de l'avoir.
- Bref. Tu veux quoi ? Bon sang !
- Je veux retrouver mon fils. Tu as tellement grandi, tu es devenu un homme. Dit-il en lâchant une larme de joie.
- T'as cru que la vie ça se passait comme ça ? Que c'était aussi facile de partir et de revenir
des années plus tard ! Tu as détruit mon enfance. Tu as brisé Louise et maman.
- Angel, écoute moi s'il te plaît.
- T'écouter ? Pour t'entendre me dire de belles paroles ! Le coupé-je aussitôt.
- Je t'en prie. Dit-il d'une voix faible.
Je deviens nerveux, silencieux et décide de le laisser parler.
- Je sais que je n'ai pas été le père idéal, mais tout le monde fait des erreurs dans la vie.
Avec ta mère j'étais heureux à l'époque, surtout le jour de ta naissance, j'étais un homme comblé.
Je serre les poings. Ma nervosité s'intensifie sous les paroles de ce père qui n'en ai pas un.
- Puis, il y a eu ta soeur... ajoute t'il faiblement.
Je tape du poing sur la table qui brise violemment la tasse qui y était posée.
Comment ose t'il parler de Lou !
Je jette un œil vers Stella, elle me regarde avec les yeux larmoyants, elle est abasourdie, son cœur se déchire visiblement en morceaux.
- T'insinues quoi là ? Que ma sœur est la base de tout les problèmes ! Dis-je en fixant cet inconnu à nouveau.
J'élève la voix de plus en plus fort. Ce qui capte immédiatement le regard de tout les passants.
Je déchaîne toute ma colère, qui est resté si longtemps intériorisé et capturé en moi, dans des mots violent et brutaux.
- T'es parti parce que tu pouvais assumé un fils en bonne santé ! Mais pas une fille sous le syndrome de Down ! Avoue le, putain ! T'es juste un bel enfoiré ! Dis-je en tapant du poing sur la table, pour la seconde fois.
Diego baisse les yeux à nouveau. Un peu vexé par mes propos violents.
- Tu n'y es pas du tout.
- Ose me dire le contraire ! Sinon pourquoi serais-tu parti ! Tu n'es qu'un lâche, tu es misérable à mes yeux !
L'homme lâche une larme, cette fois ci ce n'est pas une de joie, mais une de tristesse.
- Ta mère boit toujours ? Demande t'il.
- Ah voilà comment tu penses te défendre ! Non, elle ne boit plus.
- Je suis content pour elle. Enfin, elle s'en est sortie.
- C'est à cause de toi si elle a commencé à boire !
- Tu étais si petit, comment peux-tu me mettre ça sur le dos !
A son tour, Diego tape sur la table. Énervé il hausse la voix.
- Elle a commencé à boire juste après qu'on ai
emménagé, tu n'étais même pas encore né. Elle buvait même pendant sa grossesse malgré que je lui disais non. Je n'étais pas toujours présent par le travail, être policier n'est pas de tout
repos, tu peux bien l'avouer ça. Je ne pouvais pas toujours être derrière elle pour la surveiller.
- Ok admettons, elle était alcoolique et alors ? Ça ne te donnais pas le droit de la quitter !
- Un jour en particulier... Ta sœur et toi vous dormiez paisiblement, il était trois heures du matin. Ta mère était en train de finir une vieille bouteille de vin, il y en avait plusieurs de vide sur la table basse. Je m'en souviens comme ci c'était hier. J'ai vite compris qu'elle avait passé sa nuit à picoler.
Je ne dit rien, j'écoute sagement, même si au fond de moi, j'ai juste envie de partir. Les cinq minutes ont étés dépassées depuis longtemps.
- Ce soir là je l'ai rejoint pour la calmer et l'apaiser. Elle faisait les cents pas en buvant
et en chantant. Elle m'a giflé quand j'ai voulu lui prendre la bouteille des mains.
J'ai voulu lui reprendre à nouveau, sans violence. Mais une. Deux. Trois. Puis quatre gifles d'affilées.
Je le fixe bizarrement.
Je deviens aussitôt pensif, imaginant la scène.
- Ma lèvre a saigné, sa bague m'a heurté la bouche. Ce n'était pas si grave, ce n'était pas la première fois. Je lui avais pardonné tellement pire. Avoue t'il les yeux larmoyants.
J'ai les yeux grands ouverts, surpris par la révélation douteuse de mon père.
- Oui j'ai été un homme battu, je te l'avoue. J'ai encore du mal à en parler au jour d'aujourd'hui mais, il faut que tu comprennes pourquoi je suis parti ce soir là.
Je hoche la tête et continu de l'écouter. Une larme coule des yeux de Diego.
- J'ai vu à quel point ta mère pouvait être dangereuse, pas seulement pour elle, mais
pour moi aussi et surtout pour Louise et toi.
Alors je n'ai rien fait. Je suis retourné dans ma chambre.
Il parle avec difficulté dans la voix.
- J'ai préparé deux sacs de sport avec du change pour vous. Je voulais vous prendre avec moi ce soir là. Mais est arrivé ce qui arriva. Elle nous a vu tout les trois près de la porte d'entrée, Louise était dans mes bras à moitié endormie à moitié réveillée, et toi tu me suppliais de rester.
J'avais les larmes qui montaient, je devais
partir. On aurait dû tous partir !
Il lâche plusieurs larmes en disant cela. Moi, je ne réagis pas. Je suis comme sorti de mon corps le temps de ne laisser rien apparaître de mes émotions.
- Mais elle me criait dessus, j'ai mis Louise dans le canapé, ta mère me donnait des coups de pieds et des gifles de plus en plus fortes. Je
me sentais humilié, Angel. Toi, tu regardais. Tu ne réagissais pas. Tu étais encore jeune, je t'ai
pris le bras de force vers la porte et tu m'a
lâché. Tu ne comprenais pas la situation.
Il s'arrête de parler quelques instants, les poings serrants et les yeux larmoyants. Puis, il reprend :
- Ta mère m'a supplié de vous laisser, sinon elle ce suiciderait aussitôt que nous serions parti.
J'ai du mal à croire à toute cette histoire. Il aurait pu simplement la faire soigner. Ou même rester lui aussi !
- Tu mens vraiment mal. Lâché-je aussi vite. Doutant cruellement de sa parole.
- Je te promet que c'est la stricte vérité.
La vérité... La serais-je réellement un jour ?
"Rien n'est vrai, rien n'est faux ; tout est songe et mensonge, Illusion du coeur qu'un vain espoir prolonge. Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs."
Alphonse de Lamartine
⚠️ Publié sans relecture je m'excuse par avance pour les fautes 🤫🤫
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