-41-
Du côté de l'agent Ramirez.
Pendant ce temps là, accompagné de mon collègue, l'officier Kirle, on s'apprête à patrouiller chez les Scar.
La maison, plus grande que les habitations voisines, semble également plus ancienne.
Le père de Stella au courant de notre venue, nous attend au pied de la porte d'entrée.
Quelques instants après, celle-ci s'ouvre lentement, révélant Monsieur Scar dont l'allure nous intrigue aussitôt.
Son visage est si pâle, un regard larmoyant, de grandes cernes marquées sous ses yeux, il manque cruellement de sommeil.
- Bonjour Monsieur Scar. Je suis l'agent Ramirez, et voici mon collègue l'officier Kirle, spécialiste de la brigade d'identification.
Nous sommes ici pour l'enquête, comme vous avez été victime d'une effraction et tentative d'homicide sur votre fille.
- Bonjour monsieur, salue l'agent qui m'accompagne.
- Bonjour, Messieurs. Je vous en prie..
Sans plus attendre, le père de Stella s'effaça pour nous laisser entrer.
- Vous n'avez rien touché dans la maison depuis ? Demande Kirle.
- Non, comme vous me l'aviez demandé je n'ai rien touché, tout est à la même place, vous pouvez faire votre travail.
- Très bien, merci Monsieur Scar. Nous allons faire le tour de la maison. Récupérer des
empreintes et des indices qui pourrait faire avancer encore plus vite l'enquête. On
suppose que cette Angélique serait en relation avec une personne d'une autre affaire qui est en cours, rétorque Ramirez en souriant faiblement.
Rapidement, nous commençons à fouiller un peu partout, chaque recoin passe sous nos mains d'experts, mon collègue l'agent Kirle est le spécialiste en empreinte. Il ramasse avec précaution quelques morceaux de verre brisé de la table basse.
Quand à moi, j'écris des notes sur mon calepin, puis, je prend des photos de la scène.
Une heure plus tard, nous avons fini de faire le tour.
Les preuves que nous avons trouvées en plus, ne servent pas à condamner Angélique, elle l'est d'avance par sa tentative de meurtre. Mais les preuves vont consolider le dossier et aider à en savoir plus.
- Cette femme est apparemment passée par
l'étage pour pénétrer de force dans votre demeure. J'ai trouvé à la fenêtre qui a été ouverte, des cheveux châtains qui ne sont probablement pas à Stella. Elle a aussi très
certainement fouiller d'autres pièces de votre maison, vu l'état un peu fouillis, dis-je, déconcerté.
- Nous n'allons pas vous retenir plus longtemps Monsieur Scar, réplique Kirle.
- En effet, nous allons y aller. Bon courage Monsieur ! Dis-je d'une voix sincère.
- Merci. Dit-il faiblement.
Nous partons immédiatement, installés dans notre voiture banalisée, on s'échange faiblement des regards de compassion. En effet, voir la maison dans un tel état, nous a retourné l'estomac. On s'imaginait très bien à ce moment-là, ce qu'avait pu vivre la pauvre Stella Scar.
Je conduis en silence en direction du commissariat pour boucler l'enquête, je préviendrais mon coéquipier Angel par téléphone ce soir.
******
Du côté de Stella.
A l'hôpital, Charlie et Ethan attendent dans la salle d'attente, impatients de me dire bonjour. Mais ils préfèrent laisser Angel profiter d'être seul a seul avec moi, s'en se douter qu'à ce moment même, le médecin était arrivé.
- Bonjour docteur. Réplique Angel.
- Bonjour Angel, bien le bonjour Stella ! Vous n'alliez tout de même pas retirer les jolis bandages sans moi, hein ?
Le médecin qui s'occupe de moi depuis mon arrivée est vraiment très sympathique. Il a toujours le sourire affiché en grand sur son visage. Il sait mettre les personnes qui sont
comme moi, de nature méfiante et réservée, à l'aise.
- Bonjour docteur. Non je ne compte pas les retirer. Avouais je, timidement.
Angel, qui a toujours ses mains dirigées vers le bandage de mon visage, fait une petite tête pour exprimer sa déception.
- Je peux savoir pourquoi, Stella ?
- Je ne suis pas prête, pas encore en tout cas. C'est trop dur.
J'appréhende énormément l'après, alors je veux profiter un peu plus de maintenant.
- Je comprend très bien votre point de vue et votre inquiétude. Mais Stella, permettez moi de vous dire, que plus vous attendrez, plus ce sera dur de prendre votre décision. Dit-il honnêtement, en toute connaissance de cause.
- C'est trop pour moi, j'ai perdue une partie de moi ce soir là. Lui dis-je, les larmes aux yeux.
- Mon ange ? Dit aussitôt Angel prêt à me dire quelque chose d'important, dans l'espoir de m'apaiser.
- Oui mon amour ?
- Écoutes cette phrase :« l'univers est grand, vaste, compliqué et ridicule. Et parfois, très rarement, des choses impossibles se produisent, on les appelle des miracles. » Je trouve cette phrase magnifique, pas toi ?
- Ou veux-tu en venir ? Je ne comprend rien..
- On est un pion sur une immense terre. Et hier soir ce qu'il c'est passé babi.. C'est juste miraculeux ! Tu aurais pu y rester, mais la vie
en a décidé autrement, et je suis l'homme le plus heureux, tu n'imagines pas à quel point.
C'est un miracle qui c'est produit, ça j'en suis sûr. Depuis que je t'ai vu, il ne ce passe pas un jour où il ne ce passe rien dans ma vie !
Awn.. A ce moment là, je savais pertinemment qu'il était devenu mon tout.
Il s'est beaucoup dévoilé à moi ces derniers jours. Je l'aime de plus en plus, il m'apporte énormément d'amour et de respect. Au début de notre relation, il n'était pas très bavard, mais il y avait du bien-être dans ses silences, et rien qu'à le fixer, je perdais toute méfiance.
J'avais le sentiment qu'il avait vécu plusieurs événements douloureux, et ça lui donnait un sacré recul.
Il avait été tellement triste dans le passé, a cause de sa famille décomposée.., qu'il ne pouvait plus l'être, à présent.
Tu es si fort Angel. Si courageux. J'aimerais l'être autant que tu l'a été.
- Merci mon amour, pour ce que tu viens de me faire comprendre.
- Moi je n'ai rien compris à part que vous êtes fait l'un pour l'autre ! Lance le médecin enthousiaste.
- Oui c'est une évidence ! Dis-je sincèrement.
- Et tu as compris quoi toi, babi ?
- Que tu es l'homme avec qui je veux faire ma vie.
- Oh mon ange ! Bien sûr ! Dit-il heureux.
Furtivement et délicatement, il me touche de nouveau mes bandages, je me laisse faire, je ne
ressens plus aucune crainte. Je sais qu'il m'aime quoiqu'il arrive, quoiqu'il advienne, et ça c'est le plus beau cadeau de toute une vie.
- Angel, vous pouvez le faire, si vous vous en sentez capable ! Et Stella sera peut-être plus rassurée. Propose t'il gentiment.
- Il peux vraiment ?
- Oui. Confirme le médecin en souriant.
- Avec plaisir, j'ai tellement hâte de revoir ton visage en entier, babi !
Puis, il me murmure à l'oreille, de la meilleure manière qu'il sait y faire.
- Ton visage, mais pas que. C'est ton corps tout entier qui me manque.
- Oh.. Dis-je en gloussant comme une petite fille, surexcitée.
J'avais très bien compris le message qu'il voulait me faire passer. Et honnêtement, j'étais dans le même état d'esprit !
- Vas-y mon amour. Retire moi ça..qu'on en finisse.
Il s'avança un peu plus encore vers moi, dans une position qui lui donnait immédiatement un air sexy. Aussitôt je lui lance machinalement.
- Alors docteur ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Dis-je en fixant Angel d'un air
amusé.
- Ah Stella, ça fait réellement plaisir de
vous voir rire !
- Je ne m'ennui jamais avec elle ! Haha, allez j'y vais, c'est bon pour toi ? Et si tu ne veux
plus tu le dit, ok ?
- Oui ne t'inquiètes pas ! Vas-y je suis.., prête. Dis-je, en me donnant du courage.
Angel me sourit tendrement, je peux ressentir de la compassion et de l'amour dans ses si beaux yeux ténébreux.
Peu à peu, il retire délicatement le pansement qui est sur ma joue, sous les conseils avisés du docteur.
- Aie.. dis-je faiblement.
Angel s'arrêta aussitôt de le retirer, pensant me faire souffrir.
- Ça va babi ?!
- Oui ! Continu.
Le docteur lui passa alors une solution spéciale sous forme de spray, pour faciliter le retrait. Cette fois-ci, il compte bien décoller ce fichu pansement en tirant sur le bord, tout en maintenant ma peau afin d'éviter d'arracher l'épiderme.
Peu à peu, ma joue se dévoile, faisant apparaître mon fardeau, ce qui ne choqua pas
Angel.
Il me regarde droit dans les yeux et caresse ma cicatrice du bout des doigts.
- Tu veux te voir ?
Le docteur voyant que tout allait bien se passer, sort discrètement pour s'occuper d'une urgence.
- Alors mon amour.. C'est affreux ? Demandais-je immédiatement, la peur au ventre.
- Tu ne seras jamais affreuse à mes yeux, babi. Et puis la cicatrice diminuera dans le temps, ne t'inquiète pas pour ça.
À deux mètres du lit, il y a un grand miroir contre le mur de ma chambre, je me lève, mes pas sont si lents tandis que mon cœur lui, bat
tellement vite.
Oui j'ai peur, peur de ne pas aimer mon reflet, effrayée à l'idée d'être repoussante et angoissée d'être méconnaissable.
Mais Angel est là, il est juste derrière moi.
Je suis rassurée puisqu'il ne s'est pas sauvé en
courant, en la voyant. Je continue mes pas, puis j'arrive devant le miroir.
Je me met devant, légèrement de côté, pour voir mon joli profil gauche, en premier.
- Babi, sois forte, ce n'est qu'une cicatrice, tu verras !
Il dit cela si banalement, comme si qu'avoir ça sur le visage était futile à ses yeux. Je prend donc mon courage à deux mains, je tourne ma tête lentement.
Mon nez.. oh mon dieu, il est gonflé, et même un peu rougeâtre !
Je continue dans mon élan, puis je vois la naissance de la coupure. Le souvenir de cette nuit là me revient alors brusquement en mémoire. Je suis comme paralysée.
- Angel !
- Babi ?
Il me prend immédiatement dans ses bras et me rassure. Il me serre très fort. Je me sens en sécurité, blottie contre lui. Il me murmure des phrases douces et réconfortantes. Ses mots m'apaisent, ses caresses me font du bien. Après quelques instants, je me suis calmée de mon angoisse, puis je me remet devant le fameux miroir.
À ce moment même, je n'ai jamais autant redouté de me regarder. Généralement je fais ça avec plaisir, envie et désir ! Mais là, je suis traumatisée à cette idée.
Mon corps est bien d'accord avec mes pensées,
il en tremble encore.
- Babi je suis là, je serai toujours, toujours là pour toi ! Putain.., tu vas finir par me faire pleurer, je te jure. Dit-il, les larmes aux yeux.
- Je.., vais le faire. Laisse moi juste.., une seconde, s'il te plaît. Dis-je d'une voix très faible.
Je me bat contre les tremblements de mon corps. Puis, d'un seul coup je me remet devant, de face cette fois ci, je la vois.
Oh mon dieu, elle est si large et voyante, je me sens repoussante..
Elle est là..., collée comme un tatouage de malabar !
Mais celui là, il n'est pas éphémère, non.
Il est là et il restera toujours là.
J'ai les larmes aux yeux. La cicatrice est plutot large, pas très longue mais assez ample en terme de diamètre. Je pleure sans aucun
bruit. Les larmes coulent mais mon âme est comme évanouie. Je suis comme sortie de mon corps une demi seconde pour m'observer de l'extérieur. C'est compliqué. C'est déroutant comme expérience. Je ne réagis plus.
Angel voyant ma détresse, me reprend dans ses bras. Il me caresse les cheveux.
M'embrasse tendrement sur le front, sur ma joue gauche, puis soudainement il embrasse ma joue droite sur le bout des lèvres.
Cette acte me fait enfin réagir, revenir dans mon subconscient. Je ne le repousse pas. Si Angel m'accepte comme ça, je dois aussi le faire. Je dois approuver la situation, sinon je n'avancerai jamais.
- Babi, je vais te remettre sur le lit et m'allonger avec toi !
- Oui. Lui dis-je d'une voix faible.
Angel me porte délicatement dans ses bras, me pose sur le lit et s'allonge à mes côtés en passant son bras sous ma tête. Je me met à l'aise, blotti tendrement contre lui et pose ma tête à la naissance de son torse. Il m'embrasse à nouveau le front avec tendresse.
- Je t'aime tellement. Lança t'il aussitôt.
- Je t'aime aussi, mon amour. J'ai de la
chance de t'avoir.
Puis, on frappe à la porte.
- Coucou mon étoile !
Brusquement, reconnaissant la voix douce et joyeuse de mon père, je me retourne dans l'autre sens pour qu'il ne voit pas ma monstrueuse cicatrice.
Je ne devrai pas mais je me sens hideuse et honteuse. J'ai peur de le décevoir. Alors que ça n'a pas lieu d'être. Je suis une victime dans cette histoire.
- Coucou papou.
- Ça va ? Pourquoi tu te caches ? Dit-il, inquiet.
- Allez babi..., tu peux lui montrer, c'est ton père.
- J'ai peur. Lui murmurai-je, les larmes aux yeux.
- Mon étoile.. Laisse moi regarder, j'en ai besoin. Tous ces jours à te voir avec le bandage m'a rendu fou.
- Oui papa.., désolé, mais c'est que je suis si.., horrible. Lui dis-je en pleurant.
- Ah ça tu peux me laisser en décider ? Il n'y a que moi qui peux le dire ! Personne d'autre, tu es ma fille, ma précieuse enfant, mon étoile !
Tu a survécue à un accouchement difficile..., tu
vas survivre à ça aussi ! Lance t'il soudainement d'une voix tremblante.
Sur ces mots poignants, rappelant un souvenir douloureux, je me retourne délicatement et laisse apparaître mon visage en entier. J'ai peur de sa réaction, peur de le décevoir, même si ce n'est pas de ma faute, j'ai peur qu'il me trouve repoussante. C'est comme ça, c'est
en moi, c'est ma personnalité.
- Oh..., mon bébé.
Il regarde ma cicatrice de plus près, son regard est rempli de compassion et non de dégoût.
- Tu vois comme c'est horrible.
- La cicatrice est toute fraîche ! Laisse lui le temps de bien se refermer. Et puis, les fils vont
se résorber comme m'a expliqué ton médecin !
- Oui, mais je suis moche.
- Je t'interdis de dire ça. Tu es magnifique !
- Tu dis ça pour que je m'accepte plus vite, mais non papa. Je ne m'accepterai jamais !
Lançais je, en me retournant à nouveau.
- Laisser monsieur Scar, Stella est fatiguée et désorientée.
- Tu restes avec elle cette nuit, Angel ?
- Oui, j'ai pris des jours de congés.
- Merci infiniment, je vais rentrer alors et nettoyer pour son retour. Dit-il les yeux larmoyants.
Mon père s'avance vers moi et me caresse les cheveux.
- Je t'aime mon étoile. Je t'aime si fort. Dit-il en lâchant une larme qui menaçait de s'échapper.
- Je t'aime aussi papou. Murmurais-je doucement, désolée.
************
Pendant ce temps, au poste de police, Angelique était passé devant le juge. La sanction a été très forte. Sa peine est de 30 ans de prison ferme, pour tentative de meurtre !
Angelique criait et se débattait en hurlant qu'elle se vengerait dès sa sortie.
De l'autre côté Ben, qui était en fait son fils, oui comme Angélique avait repris son nom de jeune fille, personne n'avait pu faire un
rapprochement immédiat entre ses deux méchants loups.
Ben, lui, a été condamné pour harcèlement et menaces, ainsi que pour trafic de drogue. Sa peine est de 10 ans de prison et une somme assez conséquente de 7 millions d'euros.
Quand à Cindy qui était une nourrice, plus précisément une personne qui, qu'elle le veuille ou non, garde la drogue des trafiquants à son domicile et qui ensuite est rémunérée en
contrepartie de son silence, elle touchait 1500 euros par mois depuis 5 mois. Elle encours 1 an de prison ferme et 7500 euros d'amende. Cela me semble tellement peu.
L'agent Ramirez téléphone à Angel pour le prévenir rapidement, les affaires étaient bouclées positivement.
Il me raconte tout dans les moindres détails, j'affiche un large sourire des peines encourues.
Justice a été faite.
Je suis contente de leurs sorts, même si j'aurais préféré les voir crever sous mes yeux ! Maintenant, j'appréhende beaucoup mon retour à la maison et espère que tout ce passera bien.
Que le pire est derrière moi et que le meilleur reste à venir.
Sans relecture et sans correction.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro